Essai : Volkswagen Golf Sportsvan 1,4 l TSI 150 DSG7, dure en affaire

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La Golf Plus n’est plus, vive la Golf Sportsvan. Un tel changement d’appellation pour un modèle est souvent révélateur d’une volonté de faire table rase du passé pour prendre un nouveau départ. En l’occurrence, la Golf Sportsvan semble bel et bien avoir été taillée pour nous faire oublier sa devancière. Pari tenu ? Nous avons passé une semaine à son volant afin d’apprécier tout le potentiel de la nouvelle venue qui, au moins sur le papier, semble avoir de sérieux arguments à faire valoir.

On efface tout et on recommence

S’il est un véhicule qui n’aura pas marqué son temps, c’est bien la Golf Plus. Née en 2005 de la volonté (tardive) du constructeur d’investir le segment des monospaces compacts, la Golf Plus a toujours vécu dans l’ombre de son grand frère Touran et n’a jamais réussi à se faire sa place au cours de ses 9 années de carrière. Plus encore que son design maladroit (on connait sur ce point la propension des clients à pardonner assez facilement les errements stylistiques de leur marque préférée), le manque d’intérêt pour ce modèle trouve certainement davantage sa source dans les choix discutables qui ont guidé sa conception et qui l’ont d’emblée placée en retrait face à la concurrence en termes de volume intérieur et d’aspects pratiques, bref, sur tout ce que l’on recherche dans un monospace, c’est ballot…

Sorte de Golf surélevée, elle souffrait finalement un peu du même problème que la Modus sur son segment : trop courte pour séduire les familles ayant besoin de place et n’offrant pas de véritable intérêt pour attirer les clients des berlines sur lesquelles elles reposaient, ces deux autos ont toujours eu « le cul entre deux chaises » (une erreur stratégique admise à demi mot par Renault en 2008 lorsqu’il se résolut finalement à mettre sur le marché le Grand Modus). Bref, une voiture à la personnalité confuse qui, en fin de compte a davantage fait la joie des retraités que des familles nombreuses parce que, avec sa position de conduite surélevée, « c’est quand-même bien pratique pour s’installer à bord ma bonne dame ».

Le nouveau venu a-t-il rectifié le tir ? Premier signe encourageant, le changement de nom du modèle, qui se mue de Golf Plus en Golf Sportsvan, démontre une certaine volonté de le démarquer de son prédécesseur, même si l’association des termes « sports » et « van » (qui tient presque de l’oxymore) peut a priori laisser penser que Volkswagen ne s’est, cette fois encore, pas concentré sur l’essentiel.

La vie en noir

D’un point de vue design au moins, c’est réussi. Les lignes tendues et dynamiques du nouveau venu font vite oublier la malheureuse Golf Plus, même si l’ensemble reste encore bien trop classique à mon goût. Afin de le rendre le plus “sport” possible, Volkswagen a fait le choix de dessiner au Sportsvan un museau très bas ce qui, vu de devant, donne l’étrange impression d’une Golf qu’on aurait tirée par les cheveux. Mais, dans l’ensemble, les lignes très dynamiques et élégantes du Sportsvan en font une alternative des plus agréables pour tous ceux qui n’adhèrent pas à l’esprit jovial et rondouillard du monospace familial traditionnel. On observera toutefois que le Sportsvan doit au moins une partie de son charme à des accessoires tels que les grosses jantes ou la ligne de chrome autour des vitres, autant d’artifices esthétiques que l’on ne retrouve que sur les versions haut de gamme. Sur les premiers niveaux de finitions, le Sportsvan fait tout de même bien plus « van » que « sport »

Notre modèle d’essai arborait une couleur baptisée « Noir intense nacré », un joli noir très profond qui colle parfaitement à l’esprit de la voiture. Seul reproche, ce magnifique noir se montre très salissant à l’usage et je n’ai quasiment jamais réussi au cours de ces quelques jours d’essai à avoir une voiture propre, comme vous pouvez le constater sur les photos (à savoir lors de l’achat si vous êtes du genre maniaque et que vous ne supportez pas d’avoir une voiture sale…).

Sérieux… mais pas très intelligent

A l’intérieur, on retrouve de manière encore plus évidente le compromis entre berline et monospace compact que Volkswagen tente d’instaurer sur ce modèle. D’abord avec la planche de bord, qui ne fait pas vraiment monospace, mais pas vraiment berline non plus. Lignes tendues, placage noir laqué (ou gris alu sur les premiers niveau de finition) et grand écran, la planche de bord du Sportsvan est belle, quoique très conventionnelle. De nos jours, nombre de constructeurs offrent des agencements bien plus modernes et originaux. Cela étant, et ça ne surprendra personne, l’ensemble est remarquablement bien construit et soigné. On retrouve même de la moquette très douce dans les bacs de portières. Le grand écran tactile central est très réactif et se voit doté d’un capteur de mouvements : le menu apparait lorsque vous approchez votre main. Ajoutons à cela un éclairage d’ambiance très classe qui vient illuminer l’habitacle la nuit, démontrant un souci du détail proche de celui d’un constructeur premium. Mais, puisqu’on parle détails (et que j’aime bien chercher la petite bête), j’ai au moins trouvé une chose qui cloche dans cet univers bien feutré : le couvercle du rangement situé au-dessus de la planche de bord vibre en roulant, un bruit parasite d’autant plus agaçant que, lorsque vous vous en apercevez, vous ne pensez plus qu’à ça.

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Si le compromis entre berline et monospace permet au moins au conducteur de jouir d’un poste de pilotage presque sportif, il est aussi un argument qui tombe à pic pour le marketing Volkswagen afin de justifier certains choix de conception pas forcément des plus heureux sur le segment. On ne va pas se mentir : dans les faits, la Golf Sportsvan se retrouvera en concurrence directe avec les autres monospaces compacts du marché, du moins dans leur version courte. Disons qu’en pratique la Golf Sportsvan est le pendant du Scenic court chez Renault, alors que le Touran viendra davantage affronter le Scenic long. Partant de ce constat, on pardonnera difficilement au Sportsvan son manque de modularité et d’espaces de rangement face à ses principaux rivaux. Alors oui il y a une banquette arrière coulissante et c’est formidable, vous aviez la même sur votre Twingo de 1993, mais pendant ce temps là tous les concurrents sont pourvus de sièges arrières indépendants offrant une modularité bien plus poussée. Heureusement, l’espace habitable pour les passagers est tout à fait correct et, de ce point de vue, le Sportsvan ne souffre pas de la comparaison avec ses rivaux. Mais le passager de la place centrale arrière passera un bien mauvais voyage avec ses jambes gênées par une sorte de gros “tunnel de transmission” ; pour une traction, c’est très fort (là encore, les concurrents font mieux avec un plancher bien plat)… Quant au coffre (dont le plancher est modulable en hauteur), avec 500 litres banquette coulissante en place (590 lorsque elle est avancée), son volume se situe dans la moyenne, ni plus, ni moins.

Des oursins dans les poches

Ces concessions sur l’aménagent intérieur sont d’autant plus difficiles à avaler que, comme toujours chez Volkswagen, la note est salée. 37.455 €, c’est le prix de notre modèle d’essai avec sa finition Carat et ses quelques options. Il faut dire que le tarif des options fait vite grimper la note. Prenons les sièges en cuir par exemple : 1.720 € pour des « sièges garnis partiellement de cuir : partie centrale des sièges et intérieur des bourrelets latéraux » (nous dit aimablement le catalogue constructeur). Certes chauffants, lesdits sièges sont toutefois dépourvus de réglage électrique, comme me le fait remarquer ma passagère qui essaie désespérément de se battre avec la molette latérale pour régler son siège. Et même à ce tarif, notre Sportsvan n’est pas full options, loin de là. Ce tarif n’inclue pas notamment les phares xénon, l’entrée main libres, les LEDs (aucune signature lumineuse digne de ce nom mais des ampoules classiques à l’avant comme à l’arrière ; à ce tarif, c’est mesquin) ni même de roue de secours (soit vous apprenez à vous servir d’un kit anti-crevaison, soit vous rentrez en stop mais, pour être tout à fait honnête, c’est le cas chez beaucoup de constructeurs aujourd’hui et n’y a là rien de spécifique à Volkswagen). Un C4 Picasso configuré à équipement équivalent (hors boite auto, non disponible sur le THP 155) s’affiche à près de 2.000 € de moins. Le Citroën est pourtant déjà considéré comme cher face à ses petits camarades du segment… Au final, une Golf Sportsvan 1,4 TSI 150 véritablement full options vous en coutera pas loin de 43.000 €, gloups…

Derrière le volant

Le Sportsvan retrouve enfin grâce à nos yeux une fois sur la route. Basé sur la plateforme MQB, celle de la Golf notamment, le Sportsvan se montre relativement agile pour un monospace compact. Direction précise et comportement équilibré sont bien servis par un 1,4 TSI souple et silencieux, très plaisant à l’usage. L’engin est vraiment agréable à conduire, même si je m’attendais à un peu plus de punch de la part des 150 chevaux du TSI. La boite DSG fait elle aussi toujours très bien le travail, mais je ne vois pas véritablement l’intérêt du mode « Sport » sur ce modèle, dont le seul effet notable était de faire hurler davantage le moteur sans véritable gain perceptible.

Cela étant posé, je me dois d’observer que le succès du moment, le C4 Picasso (oui, encore lui…), offre un comportement tout aussi dynamique, qui m’avait véritablement séduit dans le cadre de l’essai que je vous proposais l’an dernier, le tout accompagné d’un confort supérieur. Non pas que le Sportsvan soit inconfortable, la plupart du temps c’est même tout à fait acceptable. Mais ses suspensions très raides se font vite ressentir lorsque la route se dégrade et j’ai bien eu l’impression d’être secoué comme un pommier sur les petites routes de campagne en mauvais état. Bref, question confort, peut mieux faire. Quant à la consommation, les 5,5 l / 100 km revendiqués sur la brochure sont assez éloignés de la réalité puisque l’ordinateur de bord affichait 8,1 l / 100 km de moyenne pendant notre essai. A nuancer cela dit, car j’ai fait pas mal de ville et me suis souvent retrouve bloqué dans les embouteillages. Sur un parcours un peu plus mixte, j’imagine qu’on peut raisonnablement espérer rester aux alentours des 7 litres, ce qui reste 1,5 l / 100 au dessus du chiffre constructeur.

Le Sportsvan comparé à son grand frère Sharan :

Conclusion : oui… mais non

Oui, la Golf Sportsvan est très bien construite, très agréable à conduire et, si l’on adhère au style froid et impersonnel du groupe VAG, agréable à regarder également. Dans l’absolu, c’est donc une très bonne voiture. Mais, malgré son changement de nom et sa plastique plus avantageuse, la Golf Sportsvan n’a pas suffisamment évolué par rapport à la Golf Plus. Face à une concurrence aux dents longues, force est de constater qu’elle pèche encore par sa modularité réduite, son coffre moyen, ses suspensions en bois et, surtout, son tarif prohibitif. Pour bien moins cher, un C4 Picasso sait se montrer tout aussi dynamique sur la route, tout en offrant une meilleure modularité, un plus grand coffre et un meilleur confort de suspension. Une fois n’est pas coutume, votre meilleur choix sera donc de faire comme tout le monde : achetez un Picasso.

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Merci à l’équipe Volkswagen France pour le prêt de la voiture, pour leur disponibilité et leur sympathie.

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