Essai Volvo S60 Polestar 2018 : la suédoise (très) énervée

Essai Volvo S60 Polestar 2018 - PhotosQuand la gamme « 60 Polestar 4 cylindres » est arrivée par chez nous, Régis avait été le premier à dégainer pour essayer la fameuse V60 aux 367 ch. Mais depuis, les choses ont changé, le préparateur maison va devenir une marque à part entière et construire un modèle sportif hybride, la “1”. J’ai alors absolument voulu rendre un petit hommage en prenant le volant de ce qu’est vraiment une Polestar : une voiture bleue, modifiée, puissante, bruyante ! C’est parti à bord de la S60 Polestar 2018 !

Avant tout, autant se débarrasser dès le début de ce qui pourrait fâcher le plus dans une voiture à plus de 60k € : la présentation intérieure. Même si la Polestar date de 2014 son habitacle est en effet basé sur la berline de 2010 et est donc un peu (beaucoup) daté tout en étant toujours bien fini et agréable à vivre. Je vais donc surtout m’attarder sur le côté sportif de cet habitacle. Même si on ne retrouve pas une conception ultra premium avec un plastique moussé pas forcément très joli sur la planche de bord ou quelques plastiques disgracieux un peu partout, l’alcantara présent en quantité et l’incrustation en carbone sur la console nous réconcilient avec notre monstre et nous placent dans un petit cocon agréable et bien typé sport.

L’habitabilité est en plus au rendez-vous, avec une belle sensation d’espace même si on oublie vite la 5ème place à l’arrière, là où on y placera seulement les enfants ou 2 adultes au gabarit « modéré ». Sans être son point fort, le coffre de 380 l permettra largement de vivre au quotidien. En tout cas, bien mieux que les 280 l d’une Audi TT ou les 145 l d’une Porsche 911 aux performances équivalentes.

L’avantage de ne pas être le premier à essayer un modèle est de ne pas être obligé de faire toute la présentation barbante de la voiture. Pour le style extérieur je peux donc là aussi me concentrer uniquement sur les nouveautés de ce millésime 2018. Et elles sont sympas ! Carbone carbone carbone, c’est le maître mot, j’espère que vous aimez ça.

En effet, grâce aux connaissances acquises en championnat WTCC, l’écurie Polestar Cyan Racing a permis d’apporter des modifications aérodynamiques aux S60 et V60. La lame avant est revue, tout comme les jupes latérales et le spoiler arrière est quant à lui prolongé, tout ça en carbone évidemment. Les coques de rétroviseurs sont nouvelles aussi, en carbone, toujours. Enfin, mon modèle d’essai inaugure également des jantes inédites de 20’’ ainsi qu’une nouvelle couleur Bursting Blue Metallic. Limitée à 1500 exemplaires, on espère que de nombreux propriétaires auront opté pour cette configuration.

VROUM. Avec cette petite onomatopée vous comprenez que dans une voiture à plus de 300 chevaux le plus intéressant s’avère sans surprise être la conduite. Et pour une conduite expressive il nous faut un moteur qui envoie. Ce dernier ne change pas, on conserve le 4 cylindres T6 de 367 chevaux et 470 Nm de couple associé à la boite automatique Geartronic à 8 rapports. Le duo ainsi réuni nous offre un caractère et un comportement remarquables pour une telle voiture.

A l’assaut des routes normandes, une belle journée ensoleillée comme on en avait rarement vu ces dernières semaines, je m’aperçois instantanément que l’appui aérodynamique, augmenté de 30 % sur ce millésime, est assez phénoménal. Elle reste clouée au sol, vraiment, il n’y a aucun débattement intempestif des suspensions, elle vire totalement à plat et le châssis ne souffre d’aucune faiblesse. Tant son caractère sportif se veut présent, elle demande une conduite engageante, presque virile. Pour tirer toute l’efficacité de l’auto il est nécessaire de s’impliquer vraiment à fond mentalement comme physiquement. Le feeling dans le volant et le train avant incisif offre une inscription en entrée de virage ultra précise et la puissance parfaitement répartie aux 4 roues grâce à la transmission intégrale offre des sorties de courbes extrêmement dynamiques. Même si je dois avouer qu’elle peut faire preuve d’un peu de sous-virage lorsqu’on est trop entreprenant ; c’est bien là que j’aurais apprécié des roues arrière directrices.

Quoiqu’il arrive, les Pilot Super Sport de Michelin ont du grip à revendre. Il est plus que compliqué de sentir une dérive du train arrière et aucun crissement de pneu ne vient déranger le calme de la campagne environnante. Mais puis-je vraiment parler de calme ? Avec une sonorité rauque et toujours plus démonstratif en mode Sport, le bétail que l’on croise dans les champs n’arrivera pas à terminer la sieste entreprise un peu plus tôt. De notre côté on sera plus gêné par la pédale de gauche pour laquelle il faudra aller chercher loin le bon niveau de freinage, mais une fois trouvé il est très mordant et efficace. La voiture est arrêtée en un rien de temps. Les disques de frein de 371 mm associés aux étriers 6 pistons Brembo sont endurants, de quoi bien s’amuser, mais une fois arrivé à bout il n’y a tout d’un coup plus rien et la Polestar demandera vite un petit temps de repos. Temps de repos mérité également pour le conducteur.

Un seul regret. Même si la S60 Polestar vous emmènera jusqu’à 100 km/h en 4,7 secondes et pourra vous catapulter jusqu’à 250 km/h (limité électroniquement), ça ne paraît pourtant pas si expressif que ça. Les rapports passent vite, et haut dans les tours (quel plaisir !) mais on regrette en fait l’absence d’un véritable coup de pied au cul. Même le Launch control ne m’a pas transcendé… Étonnant !

Pour la vie de tous les jours, la direction parfaite sur routes sinueuses deviendra plus un calvaire en ville. Elle est très dure. Cela se ressent encore plus pendant une manœuvre, d’autant que franchement je n’avais jamais vu une caméra de recul aussi mauvaise. La qualité est là mais l’angle est déplorable. Sinon, elle sera forcément très tape-cul au quotidien, mais ce n’est finalement pas si catastrophique sur nationale ou autoroute. Avec une insonorisation plutôt convenable à vitesse stabilisée, et en lançant notre playlist préférée sur le très bon système audio Harman Kardon, les longs trajets ne sont pas destinés à être un supplice.

Même si j’ai apprécié prendre le volant de ce jouet, mon banquier l’a été un peu moins. Malgré l’homologation à 7,8 l aux 100 km, il n’est selon moi, même pas envisageable de passer sous les 9 l/100. Et ça c’est en faisant très attention à votre pied droit, en conduite arsouille comptez facilement 20l/100. Oui oui 20 litres. Le réservoir de 68 l sera vite essoufflé.

Enfin d’après mon entourage, le tarif pour une voiture avec un tel niveau de puissance parait presque abordable. Attention, elle débute toute de même à 65 300 € et, avec quelques options comme ici la couleur à 950 € ou le toit ouvrant électrique par exemple, on obtient un modèle clé en main à 68 900 €. En plus, le malus fait mal (très mal) car il s’établira à 8 753 € (merci le gouvernement) mais rassurez-vous, vous pourrez toujours conduire dans Paris ou autres grandes agglo grâce à votre vignette Crit’air 1 (merci Hidalgo).

Essai Volvo S60 Polestar 2018 - PhotosLa Volvo S60 Polestar est clairement une voiture plaisir, faite pour fortement s’amuser tout en effectuant toutes les activités du quotidien. Mais j’en viens à me demander s’il est vraiment raisonnable de la garder bien longtemps. Pas sûr ! Le confort mitigé au quotidien, son volume de coffre pas transcendant et sa conception légèrement datée sont autant de points qui peuvent la desservir. Mais après tout, son originalité et son efficacité époustouflante (sans oublier sa production limitée) peuvent finalement en faire le canasson idéal. Alors, à vous de jouer !

Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)

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