Fuori Concorso 2019

C’est début mai 2019 qu’apparait sur Instagram la création d’un compte « Fuori Concorso » annonçant un événement qui se déroulera le dimanche 26/05/2019 à la Villa Del Grumello, sur les rives du Lac de Côme en Italie.

L’événement est baptisé “Fuori Concorso 2019 – 1st edition, Bentley : “a century of elegance and speed” – Continentals of the nineties”. Par “Fuori Concorso” comprenez “Hors Concours” – 1ère édition Bentley : “un siècle d’élégance et de vitesse” – les Continental des années 1990.

Organisé le même week-end que le Concorso d’Eleganza Villa D’Este 2019 se déroulant à 2 kilomètres de là, et duquel Guglielmo MIANI, l’organisateur, est aussi partenaire pour la première fois à travers sa marque LARUSMIANI.

On peut se demander si l’intitulé « Hors Concours » de cet événement n’est pas un clin d’œil amical au concours star italien, un peu dans le même esprit qu’au Festival de Cannes avec sa sélection officielle de films et les autres films « Hors Concours », qui d’ailleurs sont bien souvent tout aussi qualitatifs et réservent de belles surprises. Ou peut-être ce « Fuori Concorso » est tout simplement dénommé ainsi pour souligner l’exclusivité des voitures présentées lors de cet événement. Je vous laisserai trancher, pour ma part j’aime bien la dualité de ce jeu de mots.

Quoiqu’il en soit, en parlant de belles surprises, niveau pépites le plateau est au rendez-vous avec ce « Fuori Concorso 2019 – 1st edition, Bentley: « a century of elegance and speed » – Continentals of the nineties. »

Guglielmo MIANI, l’organisateur, met fin au suspense en déclarant : « Fuori Concorso est un événement exclusif et au format unique » et précise que : « cet événement a pour objectif principal de créer un contenu complémentaire et indépendant au prestigieux Concorso d’Eleganza Villa D’Este, en se focalisant sur des voitures de moins de 35 ans. La première édition veut célébrer en cette année du centenaire Bentley, cet important cap franchi par la marque, et en particulier les modèles Continental des années 1990 qui ont contribué à relancer la marque Bentley sur la sphère internationale ». 1

Une chose est sure : le titre de cet événement interpelle, tout comme son thème : Bentley: « a century of elegance and speed » – Continentals of the nineties. On aime ou on aime pas ces longs Coupés, personnellement j’adore. Ils incarnent à mes yeux la fusion de la classe à l’état pur et du côté « mauvais garçon » qui amène cette petite touche de piment. Je ne pouvais donc pas rater cette occasion d’en voir autant réunies. Surtout qu’il se déroule tout près du Concorso d’Eleganza Villa D‘Este 2019 que je couvre également.

Pour mettre en lumière ces modèles de Bentley en particulier il ne peut y avoir aux baguettes qu’un amoureux de ces young timers anglaises. Cet amoureux des Bentley Continental se trouve en la personne de Guglielmo Miani : « Quand j’étais adolescent, j’adorais les voir alignées devant le Monte-Carlo Beach. Plus tard, quand je me suis ré-intéressé aux voitures des années 1990, j’ai réalisé combien les Bentley de cette période étaient plus rares que les Ferrari de la même période. Elles étaient également les dernières voitures faites à la main avant la reprise de la marque par Volkswagen. En tant que maniaque de tout ce qui est fait main, j’ai tout de suite su que ces voitures étaient faites pour moi. Après avoir acheté ma première, une Continental R Mulliner Special Edition (SE), j’ai continué à en chercher d’autres. » 2

Petit-fils du fondateur de la marque de vêtements LARUSMIANI et actuel PDG, Guglielmo Miani a repris les rênes de la marque en 2007, 85 ans après sa fondation en 1922 par son grand-père, qui s’appelait lui-aussi Guglielmo Miani. Guglielmo MIANI, l’organisateur, nous explique son intention avec ce Fuori Concorso :

« Je suis honoré de créer la première édition du Fuori Concorso, un événement à la fois unique et spécial pour moi par rapport à ma passion des voitures des années 1980 et 1990, et par l’amitié étroite qui me lie avec les propriétaires de ces voitures. En particulier, les Continental des années 1990 qui ont été ignorées pendant une longue période. C’est pour cela qu’avec cet événement, je veux leur redonner cette visibilité et cette attention qu’elles méritent. La Villa del Grumello et le Lac de Côme sont les endroits parfaits pour cela, puisqu’ils associent histoire, culture, nature et art de vivre dans environnement unique. » 3

Il faut avouer que les conditions sont idéales : ce Fuori Concorso est très intime, 1ère édition oblige ça ne grouille pas de foule sur place comme au Concorso D’Eleganza Villa D’Este 2019, et c’est idéal pour les photos. Les voitures sont bien mises en valeur et très espacées les unes des autres.

Et surtout le cadre de la Villa Del Grumello est magnifique. À quelques kilomètres du centre de la ville de Côme, face au Lac de Côme, la Villa del Grumello est l’une des nombreuses villas historiques des rives du Lac de Côme dans laquelle se sont succédées les personnalités et les familles italiennes célèbres. Également connue sous le nom de Villa Celesia, sa création remonterait au XVème siècle où elle était alors un bâtiment à deux étages entouré d’un vignoble. La villa a été reconstruite dans la seconde moitié du XVIème siècle par ordre du banquier milanais Tommaso D’Adda et est devenue l’une des premières résidences d’été sur les rives du lac de Côme. Au cours des siècles, plusieurs propriétaires se sont succédés dans cette villa et elle a été soumise à de nombreuses restaurations : au XVIIème siècle, à la fin du XVIIIème siècle, en 1870 et en 2006 où elle est à présent gérée par l’association Villa del Grumello. Cette dernière transformant ainsi la Villa del Grumello en un lieu d’initiatives culturelles et scientifiques, et en un petit hôtel. 4

Les voitures sont toutes (ou presque) accompagnées de petits panonceaux très complets sur l’historique de la voiture. Ainsi que de mannequins qui posent à côté des voitures, naturellement habillés par la marque de l’organisateur LARUSMIANI.

Dès l’entrée, 4 Bentley sont positionnées sur la rampe d’accès au parvis principal de la Villa del Grumello.

La première est la Bentley Continental R Mulliner Special Edition, châssis WCX63082, une énième Continental R commandée avec des caractéristiques spéciales pour un client Allemand. Elle se distingue par sa finition entièrement noire, pas seulement pour la peinture et la sellerie cuir, mais aussi la moquette et même les garnitures en bois ont été choisies dans la même couleur. Cette voiture faisait en fait partie d’un lot exclusif de 10 voitures prévues à l’origine pour le marché américain. Elles étaient appelées en interne « Black Train » (le train noir), et le châssis WCX63082 ici présent est le seul à avoir finalement atterri à l’Est (Allemagne) plutôt qu’à l’Ouest (USA) comme prévu initialement.

Les autres spécificités se matérialisent par une console centrale à 6 instruments, le manomètre de pression de turbo trônant fièrement au centre, des pédales en aluminium perforées, et des ouïes latérales triangulaires. Tout cela contribue à affirmer son côté sportif en toute discrétion. Bizarrement, les badges « Bentley » ont été commandés en vert à l’avant et rouge pour l’arrière. Aujourd’hui elle retrouve une certaine logique avec les deux badges avant et arrière rouges, au même titre que les badge « Continental R » sur le coffre et les badges au centre des jantes. Le traitement chrome a été réduit au maximum, limité à l’intérieur au levier de vitesse et aux contours des instruments de mesure. La plus inhabituelle caractéristique demandée par le client pour l’intérieur était le siège arrière avec un accoudoir central amovible, permettant de transporter une cinquième personne si nécessaire. 5

Derrière elle se trouve la Bentley Continental S, châssis SCX52426. La Bentley Continental S constituait une évolution de la Continental R, construite sur le même châssis de 3,61m, mais offrant des performances légèrement améliorées tout en étant plus légère. Le moteur était plus puissant (300 Kw à 4100 tr/min contre 265 Kw 0 4200 tr/min pour la Continental R), tout comme le couple qui passait de 750 Nm à 821 Nm. L’accélération du 0 à 100 km/h passait donc de 6,2s à 6,1s, quant à la vitesse maximale elle atteignait dorénavant 255 km/h contre 250 km/h pour la R. La Continental S voyait par contre son tarif s’envoler, avec un écart de prix démesuré par rapport au gain de performances très mesuré, ce qui expliquait surement la production limitée à 39 exemplaires.

Cette Bentley Continental S, châssis SCX52426, a été commandée en 1995 par un client traditionaliste Italien qui voulait le classique vert bouteille (officiellement nommé « Racing Green »), un tapissage vert « Spruce », des boiseries classiques « Burr Elm » (loupe d’orme) vernies, et des tapis vert « Conifer » (conifère). Les seules variations à cette configuration très conservative étaient le passepoil dans un rouge contrastant « Wildberry » (baies sauvages), complété par endroit de « Spruce » (épicéa) et « Magnolia ». À l’extérieur, la grille de calandre chromée soulignait les goûts classiques du client, pour qui ce n’était assurément pas la première Bentley. 6

La troisième voiture est une Bentley Continental R Le Mans, châssis 1CX63533. Pour célébrer l’engagement de Bentley aux 24 Heures du Mans en 2001, la marque propose alors une version spéciale de la Continental R Mulliner : la Continental Le Mans. Limitée à 46 exemplaires, tous équipés du V8 maison dans sa version de 420 ch, ils arborent la couleur « Versant Green », une teinte caractéristique des Bentley du Mans. L’équipement comporte les détails suivants : entrées d’air spécifiques sur les ailes avant, étriers de freins de couleur rouge, sorties d’échappement doubles sur les deux côtés, jantes sport chromées de 18 pouces à 5 branches, intérieur en bois de souche foncé en noyer, pédalier en aluminium percé, instruments de bord sur fond de vert racing anglais, levier de changement de vitesses spécial, etc. 7

Cette Bentley Continental R Le Mans, châssis 1CX63533 est une des dernières Continental R Le Mans produites en 2001. Le châssis 1CX63533 a été construit pour le Salon de Genève 2002, à la suite duquel la voiture sera envoyée à un concessionnaire milanais, pour terminer entre les mains d’un collectionneur anglais, qui la gardera jusqu’en 2015 environ. Rachetée ensuite par un autre collectionneur milanais, elle terminera quelques années plus tard chez un collectionneur Suisse. La voiture était de couleur vert foncé, officiellement connu comme « Verdant », avec un intérieur beige « Autumn ». Elle était d’apparence sobre et classique, avec pour seule touche d’originalité à l’intérieur un traitement de bois sombre, de même que la console centrale, similaire à celle qui équipait les Continental T. 8

Et la dernière de l’allée : la Bentley Continental T Le Mans de 2002, châssis SCBZU25E4 2CX01513. En 2001 Bentley revenait au Mans après 71 années d’absence, sa dernière participation à la plus prestigieuse course d’endurance remontant à 1930, lorsqu’elle avait remporté sa cinquième victoire. Pour célébrer le retour de Bentley au Mans en 2001, la marque commercialisa une série limitée « Le Mans » de ses modèles Continental R et Continental T. Ces nouvelles Continental avaient été dévoilées au Salon de Genève en 1985, sous forme de concept car (Project 90). 9

Au total 51 Continental Le Mans ont été fabriquées : 46 Continental R Le Mans et seulement 5 Continental T Le Mans. Une véritable rareté donc. Les éditions « Le Mans » ne remplaçaient pas les autres modèles, elles étaient des modèles spéciaux suréquipés des déjà très exclusives Continental T Mulliner.

J’arrive à présent sur le parvis principal : 6 Bentley sont disposées ici, à commencer par la Bentley Continental SC Mulliner de 1999, châssis XCX65070.

Les anglais ont toujours adulé les voitures sans toit, encore plus que les automobilistes méditerranéens. Ils ont exploré chaque variation possible sur ce thème, des Roadster aux Tourer, en passant par les Cabriolets et les Cabriolets 3 positions. Les Sedanca Coupé (SC) était une de ces variantes, dans laquelle la partie arrière du toit était fixe, alors que la partie avant au-dessus des sièges avant pouvait s’ouvrir. C’était donc naturellement une voiture destinée à être conduite par le propriétaire, contrairement aux Coupés de Ville, pour lesquels la partie qui s’ouvrait était celle du chauffeur et où les propriétaires s’asseyaient dans la partie arrière, couverte, la plus confortable. Ce type de carrosserie a rencontré un succès très relatif dans les années 1930, avec quelques exemplaires construits jusqu’aux années 1950, mais cela reste de rares exceptions.

Sur ces Continental SC, les deux panneaux de toit amovibles se logent de façon parfaite et sécurisée dans le coffre. Ces deux panneaux ainsi que la partie arrière fixe du toit comportent des vitres, permettant un habitacle particulièrement aéré même en configuration fermée.

Il n’est pas clairement établi du raisonnement qui a mené à la production de cette inhabituelle et très rare version de la Continental, qui peut être vue comme une progéniture illégitime d’une Bentley Azure et d’une Continental T. La SC était en fait construite sur une base plus courte de la Continental T, qui permettait une meilleure rigidité par rapport à un Cabriolet et par rapport à l’empattement plus long d’une Continental R. En réalité elle reprenait nombre de caractéristiques observées des années avant sur les Citroën SM par Chapron et les Gamma Coupé de Pininfarina. Il est très probable, en fait, que l’idée ainsi qu’en partie son exécution, ait été réalisée par Pininfarina, qui avait déjà collaboré avec succès avec Bentley pour l’Azure.

Seules 73 Bentley Continental SC ont été construites, et parmi elles, seulement 6 en configuration Mulliner. Le châssis XCX65070 ici présent a été acheté à Monaco par un client Bulgare qui la gardera jusqu’en 2018, où elle passera aux mains de Guglielmo MIANI, l’organisateur de ce Fuori Concorso 2019. Elle arbore une teinte grise « Silver Tempest » et un intérieur « Stratos » et « Portland ». En contraste avec les configurations standards, le cuir « Stratos » est aussi utilisé pour recouvrir nombre de détails, comme la partie supérieure du tableau de bord, les panneaux de porte ainsi que sur le levier de vitesse. Le traitement Mulliner se matérialise aussi à l’extérieur, avec des ouïes latérales sur les ailes avant, et surtout un moteur 420ch avec inter-changeur. Comme les Continental T, elle se pare d’une planche de bord en aluminium bouchonné et des sièges du même type. 10

On enchaîne ensuite avec celle qui est assurément la plus unique du plateau : la Bentley Continental R Mulliner Park Ward “Carlo Talamo” (P116), châssis TCX53170.

Pour en savoir plus sur cette voiture remarquable, il faut en apprendre davantage sur son premier propriétaire. Héritier d’une ancienne famille de la noblesse romaine, Carlo Talamo Atenolfi a déménagé à Milan dans les années 1980 avec peu d’argent mais surtout avec une passion sans limites pour les motos et les voitures. Naturellement doté d’un talent créatif sans égal, il s’est rendu à Varèse et a réussi à persuader Claudio Castiglioni (fondateur de Cagiva en 1978, sauveur de Ducati au milieu des années 1980, et patron de MV Agusta depuis le début des années 1990) de lui donner le contrat exclusif pour l’importation des motos Harley Davidsons, dans une période où l’usine du Milwaukee était dans un creux historique.

Avec un véritable engagement et du talent, mais aussi un peu de chance, Talamo aura réussi premièrement à surfer sur la vague revival d’Harley-Davidson, mais il répétera aussi dans un second temps l’exploit avec Triumph. Il démarcha Rolls-Royce, juste au moment où la marque commençait à révolutionner son réseau de distributeurs, en développant de nouveaux marchés et en traitant avec de plus jeunes et de plus informels hommes d’affaires. Il incarnait peut-être le candidat idéal : pas encore la quarantaine, un esprit vif, et un train de vie extravagant.

Il était connu pour porter fréquemment des tennis Superga, sans chaussettes, été comme hiver. Il était en quelque sorte en contradiction avec la clientèle traditionnelle de Rolls-Royce, mais ils ont appris à apprécier ses qualités uniques, notamment la capacité de Carlo à attirer beaucoup de clients. Il baptisa son entreprise « Gialloquaranta » (jaune quarante) simplement parce qu’il s’est offert une Bentley Corniche Cabriolet plutôt spéciale pour ses 40 ans : jaune.

Sa Continental était surement la Bentley la plus choquante jamais construite après les versions raccourcies du Capitaine R. G. McLeod. Carlo Talamo déclarait à l’époque que la voiture était tellement loin des standards de configuration qu’elle lui avait couté le double du prix normal. Les recherches ultérieures effectuées par Guglielmo MIANI, l’organisateur de ce Fuori Concorso 2019, sur ce châssis TCX53170 ainsi que son expérience passée au sein du département commercial de Rolls-Royce, révélèrent que les choses étaient en fait légèrement différentes. La Bentley Continental R Mulliner Park Ward “Carlo Talamo” (P116), châssis TCX53170 a en fait été configurée comme une Continental standard, en conduite à gauche, pour un client Allemand. La commande a ensuite été annulée, et la voiture fut reprise et reconfigurée selon les souhaits de Carlo Talamo. Le fait est donc qu’il sauva la commande de cette voiture déjà prévue en production, ce qui lui a sans doute permis de faire une belle économie sur le prix de vente.

Les modifications sur cette Continental à la sauce Talamo étaient considérables, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Modifications réalisées par Mulliner Park Ward. Selon les dires de Carlo Talamo, le moteur ayant été construit par Cosworth il se vantait de performances radicalement accrues. 11

Elle peut se résumer en une version allégée et de course de la Bentley Continental R, avec 200kg de moins sur la balance grâce en majorité au retrait de tous les accessoires luxueux qui faisaient l’essence même de la Bentley Continental R (régulateur de vitesse, vitres électriques passager, repose bras, tapis de sol, sièges arrières, console arrière, accoudoir du conducteur, système hi-fi, accessoires fumeur, miroirs, etc). À l’intérieur tout n’est à présent que cuir noir matelassé et aluminium bouchonné. Un arceau a également été greffé. Côté moteur, un plus gros Turbo a été ajouté, de nouvelles cames, de nouvelles têtes de cylindres, etc. La puissance et le couple ont notamment été retravaillés pour améliorer les performances entre 80 km/h et 185 km/h. Elle développe à présent 425ch contre 325ch pour une Continental R de base. De quoi lui permettre d’abattre le 0 à 100 km/h en 5,5 secondes. 12

Sur les seuils de porte on peut lire sur la plaque spéciale « Bespoke Sports Bentley Designed and Built to the Personal Specifications of Carlo Talamo », à traduire par « Bentley de sport sur-mesure dessinée et construite selon la configuration personnelle de Carlo Talamo ». À l’extérieur, les deux phares centraux ont été supprimés et remplacés par une grille en nid d’abeille chromée, tout comme celle de la calandre, qui laisse apparaitre deux hélices de radiateur jaunes. Le capot est en aluminium poli, avec deux prises d’air « NACA » à l’avant. Un gros rond blanc apparait à présent sur les portières, destiné normalement à accueillir un numéro de course. Le pare-chocs avant a été simplifié et ses ouvertures garnies de la même grille chromée que la calandre. Une trappe à essence chromée extérieur fait aussi son apparition.

Carlo Talamo déclarait que cette voiture était en fait sa réinterprétation de la Bentley 4,5L Blower qu’il admirait. D’où la teinte verte, les grilles chromées, le drapeau du Royaume-Uni, autant de clins d’œil à la Bentley 4,5L Blower. Car malgré son succès il savait très bien qu’il n’en aurait jamais une, et pour cause il n’y a eu que 4 Blower dans les années 1920, dont la Numéro 2 (UU 5872) de laquelle s’inspire la Bentley Continental R Mulliner Park Ward “Carlo Talamo” (P116), châssis TCX53170. 13

La Bentley 4,5L Blower aura eu tellement d’impact qu’en 2019 la marque lancera une série de 12 Bentley 4,5L Blower « Continuation » identiques à celle de 1929.

Une autre tout aussi particulière trône au pied d’un des immenses arbres de la Villa del Grumello : la Bentley Continental R Mulliner Super Fast Continental “Sufacon”, châssis PCH42667 de 1993. Elle fait partie des nombreuses voitures très confidentielles construites spécifiquement pour le Sultan de Bruneï, et qui ont émergé de sa collection jalousement gardée, pour notre plus grand plaisir de pouvoir l’admirer aujourd’hui.

Parmi son interminable collection se trouve donc cette Bentley Continental R Mulliner Super Fast Continental “Sufacon”, châssis PCH42667 « Sufacon ». « Sufacon » est, dans le milieu des connaisseurs, l’acronyme de « Super Fast Continental ». Parmi les caractéristiques qui font de cette voiture un exemplaire unique, c’est sans aucun doute et de façon surprenante le surpuissant V8 de de 527ch en lieu et place du traditionnel V8 de 420ch qui équipait les Continental R standards, auquel a été greffé des équipements spécifiques additionnels et un système d’injection à eau.

La fabrication de ces moteurs très spéciaux était réalisée en collaboration avec Cosworth, une entreprise avec une grande expérience dans différentes catégories prestigieuses de course et qui était aussi possédée par Vickers (la société mère qui avait aussi acquis Bentley en 1980). À l’extérieur, si vous avez la chance improbable de la voir dehors, elle sera immédiatement reconnaissable par sa teinte « Cobalt Blue », mais surtout par ses ouïes sur la partie avant du capot.

En dehors de ça elle correspond en tous points à une Continental R standard. À l’intérieur, il s’agit d’un des premiers exemplaires à posséder les nouveaux sièges type Azure greffés de série par la suite sur les modèles ultérieurs. Sur la route elle abattait le 0 à 100 km/h en 5 secondes, et pouvait dépasser les 280 km/h, une belle performance pour une voiture pesant près de 2,5 tonnes ! 14

Elle était à vendre en Angleterre en 2011 avec 26 500 kilomètres et au prix de 85 000£.

Devant la Villa del Grumello se trouve la Bentley Continental S Mulliner Special Commission, châssis SCH52359. Une voiture très particulière commandée par un client unique : Alan Clark. Descendant d’une famille d’aristocrates, Alan Clark était un historien, membre du Parlement britannique ainsi que ministre dans le gouvernement de Margaret Thatcher de 1989 à 1992. Auteur à succès, il était amateur d’automobiles qu’il gardait dans sa demeure : le château de Saltwood dans le Kent.

Parmi les voitures préférées de sa collection se trouvaient une Citroën 2CV, une Rolls-Royce Silver Ghost, une Jaguar XK 120 achetée neuve et une Bentley R-Type Continetal. Pendant des années Alan Clark rédigeait une rubrique pour le magazine anglais « Classic Cars ». Il acheta une Bentley Continental R qu’il remplaça ensuite par cette Bentley Continental S Mulliner Special Commission, châssis SCH52359 qu’il voulut aussi discrète que possible pour éviter d’attirer l’attention pour pouvoir la conduire d’une façon qui ne passerait certainement pas inaperçue.

Il était décrit par Robert Coucher dans le livre « Backfire » comme suit : « il aimait et profitait pleinement du côté « dominant » de sa Continental, la mettant de travers sur les autoroutes glissantes ou encore en faisant peur aux conducteurs de voitures de sport, ou tout autre personne prête à relever le défi. Alan Clark était un amateur d’automobiles du passé. Il aimait une variété très large de voitures et possédait nombre de voitures parmi les plus désirables jamais construites. »

Il ne supportait pas les maniaques ou les fous du polissage obsédés par une peinture parfaite ou les numéros de châssis. Ce qu’il adorait par-dessus tout était de défier des automobilistes dans des voitures tape à l’œil et les battre avec l’une de ses vieilles voitures négligées.

« Achetez ce que vous aimez, pas ce que vous pensez que vous devriez avoir », était la devise encourageante d’un homme qui aurait pu posséder presque tout dans le monde automobile. « La grosse rouge », comme il l’appelait, était la préférée de ses voitures récentes. Malheureusement il ne l’aura conduite que pendant 4 ans avant qu’il ne décède en 1999. Le moteur de la Bentley Continental S produisait une puissance estimée de 385ch et avait un échangeur à refroidissement liquide. Seulement 39 exemplaires de la Continental S ont été produits.

La Bentley Continental S Mulliner Special Commission, châssis SCH52359, se pare d’une teinte « Royal Claret » avec un intérieur peu commun tapissé en cuir parchemin, et des inserts de sièges en tissu marron travertin. Aujourd’hui cette Bentley Continental S Mulliner Special Commission fait partie d’une importante collection anglaise. 15

Impossible de manquer cette Bentley Continental T Mulliner Special Commission (YCH67224).

Comme sa sœur (le châssis YCH67223, orange), la Continental T Mulliner Special Commission (aussi appelées « Personal Commission ») châssis YCH67224, a elle aussi été spécialement conçue pour être exposée lors de salon internationaux. Elle fut exposée au Salon de Genève en mars 2000 et au Salon de Paris en septembre de la même année.

Avec sa teinte jaune « Monaco yellow » et ses jantes grises à l’origine (noire à présent) cette Continental T Mulliner Special Commission (« Personal Commission ») châssis YCH67224, est indéniablement une voiture qui attire l’œil. Elle se caractérise notamment par son pare-chocs unique moulé, ses bas de caisses spécifiques, et des ouïes latérales uniques. A noter qu’une autre Continental T Mulliner Special Commission (« Personal Commission »), châssis 2CX01517, possède cette même teinte jaune « Monaco yellow » mais des caractéristiques différentes.

Seulement six exemplaires de la Continental T furent construits en conduite à droite et avec ces caractéristiques particulières. C’était une politique de longue date pour les constructeurs de voitures de luxe d’exposer des modèles spéciaux et uniques lors de différents salons automobiles. Ces voitures étaient des modèles hautement personnalisés, construits pour démontrer au public la capacité des ingénieurs de Crewe et leur savoir-faire, à satisfaire toutes les demandes qui pourraient être faites.

Ce qui était paradoxal était le fait que la plus grande personnalisation était réalisée dans ces cas de figure sans avoir en réalité de client ou de demande spécifique. Cependant, le département marketing connaissait si bien sa clientèle qu’il ont réussi à inventer des détails sur-mesure que les clients sauraient apprécier et prendre à cœur. Effectivement, ces voitures étaient pratiquement toujours vendues durant les salons où elles étaient exposées, et plus particulièrement à Genève. Cela arrivait très souvent car les clients n’avaient pas une idée claire de ce qu’ils voulaient, et surtout ils étaient proportionnellement réticents à devoir attendre le nombre de mois demandés pour construire une voiture sur-mesure. En sachant qu’ils changeraient de voiture dans tous les cas, tout ce qu’ils avaient besoin de savoir c’est qu’il s’agissait d’une voiture unique et qu’ils n’en trouveraient pas une autre identique garée sur la Place du Casino de Monaco. L’époque à laquelle avoir une voiture sur-mesure et de la garder à vie n’était plus la norme.

Après ses multiples apparitions dans des salons, cette Continental T Mulliner Special Commission (« Personal Commission ») châssis YCH67224, a eu une histoire particulière. Après avoir été utilisée par la marque elle a été achetée par un agriculteur du Surrey (comté du sud-est de l’Angleterre, situé au sud du Grand Londres) qui avait gagné au Loto. Il garda la voiture amoureusement pendant des années et l’utilisa même lors de nombreux voyages avant de finalement la vendre. 15 Ans plus tard, le propriétaire actuel s’est rendu par hasard dans cette même ferme, où le fils de l’ancien propriétaire reconnut immédiatement la voiture. De nombreux souvenirs du passé furent évoqués, notamment la deuxième clé qui n’a jamais été utilisée et comporte toujours sa protection d’origine.

Elle fera ensuite une apparition au Japon où d’étranges jantes noires furent greffées, avant de revenir en Allemagne où elle sera mise en vente, puis revendue en Allemagne également (où elle retrouvera ses jantes grises d’origine ainsi qu’un petit sticker à l’arrière « hunt not what you cannot kill » – « ne chassez pas ce que vous ne pouvez pas tuer »). Sticker heureusement retiré depuis par son propriétaire actuel, qui a donc opté pour un mélange des deux avec les jantes d’origine, mais noires. 16 17

Sur le côté de la bâtisse est placée la Bentley Continental T Mulliner Special Commission (WCX67148).

Cette Continental T Mulliner Special Commission a été construite au Printemps 1998 pour un client New-Yorkais très exigeant : James Carter LeBlanc. L’histoire de ce client, qui était très connu de la marque, et du processus entier de commande pour cette voiture en particulier, représentait le scénario idéal pour le département marketing de Rolls-Royce Motor Cars, qui était particulièrement passionné par les clients avec des idées précises souhaitant commander une voiture sur-mesure. Et pour cause, c’était naturellement dû au fait de la marge de profit importante qui s’appliquait aux ventes de chaque détail sur-mesure, mais aussi parce qu’un client de ce type devenait alors inévitablement le meilleur témoignage possible pour la marque et le produit.

La teinte choisie fut dénommée « Cobalt Blue », avec un intérieur cuir biton « Sandstone & Tan ». Petite originalité, la documentation d’usine précisait alors « pas du cuir mou mais le vieux cuir ! ». Les caractéristiques du poste de conduite étaient très détaillées, avec une colonne de direction tapissée de cuir brun, un volant en cuir brun et noir, et la console centrale dans une teinte biton « Sandstone & Tan » citée précédemment. La surprise se passe à l’arrière, avec les deux sièges arrières remplacés selon la demande du client par un compartiment à bagages, avec deux casiers incrustés et verrouillés au sol. À l’extérieur, la seule originalité est la grille de radiateur, qui, au lieu d’être peinte, s’est vue recevoir une finition chromée avec en sa base une barre à badges d’ornements.

Le client a également demandé une mascotte de calandre avec le fameux « B ailé » similaire à ceux utilisés sur les Bentley 8 Litres des années 1930, pour être utilisée uniquement lorsque la voiture était exposée. Naturellement, un étui sur-mesure a été fabriqué (dans le même cuir que celui utilisé pour les sièges) afin de transporter et protéger cette mascotte de calandre ainsi que son outil spécial (pour la fixer au sommet de la calandre). Il a donc aussi fallu prévoir un système additionnel pour accueillir cette mascotte de calandre, spécificité non prévue d’origine.

En effet, en prenant en compte toutes ces demandes particulières, on peut aisément imaginer que la voiture était destinée à un client de longue date recherchant la plus moderne et unique des Bentley, mais avec les détails de finition des modèles passés. Deux logos « Mulliner » furent également demandés pour habiller les panneaux de custode des vitres arrières, tout comme deux plaques personnalisées « MULLINER pour James Carter LeBlanc » pour les seuils de portes avant.

La liste des demandes spécifiques formulées par ce client était particulièrement longue. Tellement qu’elle a donné lieu à un album photo dédié, relié dans le même cuir que les sièges, et qui contenait bien sûr une série de photos de la voiture durant sa construction. Guglielmo Miani, son propriétaire actuel, amènera ensuite sa touche personnelle en faisant remplacer la traditionnelle grille de calandre verticale avec la plus sportive grille de calandre « caisse à œufs ».

Le châssis WCX67148 est donc vraiment une voiture unique, basée sur une série qui était elle-même déjà ultra-limitée : les Bentley Continental T Mulliner et leurs 23 exemplaires. Sous le capot on trouve le célèbre V8 Turbo de 6,75L de 420 ch. 18

En chemin vers la partie haute de parc de la Villa del Grumello je croise une Bentley Turbo RT Mulliner (SCBZP25C0WCX66743). Avec seulement 55 exemplaires produits entre 1998 et 1999 la Bentley Turbo RT Mulliner est une véritable rareté. Version ultime et limitée de de la Turbo RT, elle incarne la combinaison parfaite de savoir-faire, luxe et performante. Elle abrite un V8 6.75L de 420ch (contre 400ch pour la Turbo RT) : de quoi réaliser le 0 à 100 km/h en 6 secondes, malgré un poids conséquent (2,4 tonnes quand même !). Mais cela ne s’arrête pas au moteur puisque la une Bentley Turbo RT Mulliner se caractérise par des équipements spécifiques : jantes, extensions de carrosseries (bas de caisse, passages de roues), des ouïes latérales, des ouïes sur le capot, un nouveau bouclier avant avec des phares longues portées, et un nouveau pare-chocs arrière. Même principe à l’intérieur où tout n’est que luxe et profusion. 19

Ce modèle, châssis WCX66743, est une des dix dernières produites en 1998. Commandée par Eric Brauss (entrepreneur allemand), elle arbore le fameux vert « British Racing Green », avec un intérieur « Sandstone » bardé d’une quantité d’options hallucinante : compteur de vitesse arrière, tables de pique-nique arrière, compartiment secret à verres à l’arrière, miroirs sur les montants de vitres arrières, parapluies arrières, tapis en laine d’agneau, panneaux de portes entièrement vernis, logos Bentley ailé incrusté sur les verrous de portes, logos Bentley ailé brodé sur les appuie-têtes, pare-brise arrière façon limousine, accoudoirs perforés, volant cuir et bois, téléphone mobile arrière, et chargeur automatique 6 CD dans la console centrale. 20

Elle aussi est à présent dans la collection de Guglielmo MIANI, l’organisateur de ce Fuori Concorso 2019.

En montant un peu plus dans le parc de la Villa del Grumello qui comporte une diversité d’arbres impressionnante (séquoias, abricotier d’argent – Ginkgo -, cèdre, etc.), je rencontre cette Bentley 4 1/4 Litres Aerofoil Sports Saloon J. Gurney Nutting (B 90 KT). Carrossée par J. Gurney Nutting surnommé « le carrossier des maharajas » elle est l’une des 4 Bentley 4 1/4 Litres Aerofoil. Le châssis B 90 KT arbore l’une des plus belles carrosseries à avoir jamais habillée un châssis Bentley. Le concessionnaire Bentley londonien H.R. Owen commanda seulement quatre coupés « Aerofoil », dont fait partie B 90 KT. Les deux premiers coupés « Aerofoil » furent commandés par des Maharajas et exportés en Inde. La carrosserie de B 90 KT a la particularité de recevoir en grande nouveauté à l’époque : un toit ouvrant et des déflecteurs de vitres coulissants avant et arrière. B 90 KT a été vendue en septembre 1938 à M. Claude Goodyear par H.R. Owen. Ensuite elle fut peinte en deux tons de gris avec un intérieur en cuir gris. La voiture a changé de propriétaires plusieurs fois au Royaume-Uni. Depuis 2010, la voiture a bénéficié d’une restauration complète de la carrosserie et de la mécanique, y compris une réfection intégrale du moteur ainsi que de multiples travaux mécaniques et cosmétiques par d’éminents et très respectés restaurateurs au Royaume-Uni. 21

Bon, pour le coup niveau young timers des années 1990 on repassera mais on ne va pas se plaindre d’avoir quelques cerises en plus sur le gâteau. Cerises au nombre de 3, puisqu’en plus de la Bentley 4 1/4 Litres Aerofoil Sports Saloon J. Gurney Nutting (B 90 KT) en haut du chemin, se trouvent sur le parvis supérieur de la Villa Del Grumello deux autres Bentley des années 1950.

Notamment cette Bentley R-Type Continental, l’une des 208 produites par Bentley entre 1952 et 1955. À cette époque, les voitures pouvant atteindre 185 km/h n’étaient pas légion, et celles pouvant se targuer d’atteindre 160 km/h avec 4 passagers encore moins. C’est pourtant ce qu’offrait la Bentley R-Type Continental contre la modique somme de 6 928£ à l’époque. Une icône donc. 22

Ainsi que cette Bentley S1 Continental Fastback (BC90AF) splendide dans sa teinte rouge cerise.

Voiture la plus rapide et la plus chère en 1956, la Bentley S1 Continental Fastback présentée ici (BC90AF) est l’œuvre du carrossier H.J. Mulliner. Livrée neuve par HR Owen Ltd à Guy Howard Martineau (dont la branche étendue englobe la duchesse de Cambridge : Kate Middleton) elle se part d’un rouge « regal red » du plus bel effet. D’ailleurs, anecdote originale, dans son historique de propriétaires elle a été achetée en 1992 en guise de cadeau de Saint Valentin pour la femme du propriétaire. C’est sûr que c’est plus original que des roses rouges ! Restaurée entre 1999 et 2001 elle se verra greffer une boite de vitesses automatique. Elle a été vendue 308 000£ en 2014 lors des enchères H&H « The Imperial War Museum Motor Car Auction » à Cambridge. 23

J’apprendrai plus tard en ayant quitté l’événement qu’une dernière Continental se cachait encore plus haut dans le domaine de la Villa Del Grumello, une Bentley Continental R Mulliner.

Ce premier Fuori Concorso 2019 – Bentley: « a century of elegance and speed » – Continentals of the nineties aura été une très bonne surprise, avec un plateau original et de qualité.

En fin d’événement, Guglielmo MIANI, l’organisateur, nous donne sa vision pour l’avenir de ce Fuori Concorso : « Le but pour le futur est de s’assurer que le Fuori Concorso devienne un événement à ne pas manquer, et qui soit l’illustration des prochaines voitures prisées des collectionneurs dans les années à venir ». 24

En espérant que l’aventure voie à nouveau le jour en 2020 !


Toutes les photos du Fuori Concorso 2019 :

Crédits photos : Raphaël Belly / Blogautomobile


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