Essai : Jaguar XE 2.0D 180 BVA

Jaguar

La dernière fois que je me suis assis derrière le volant d’une Jaguar, c’était il y a vingt ans. Une XJ40 avec un énorme moteur, un 4.0 l essence, qui, malheureusement pour son propriétaire, passait plus de temps au garage que sur la route… Mais les temps changent. Les voitures aussi. Alors, forcément, quand j’ai eu l’opportunité d’essayer la nouvelle XE, j’ai fait table rase du passé et de mes souvenirs !
Autant le dire tout de suite, cette nouvelle Jaguar XE, elle a de la gueule ! Quand je la vois sortir du garage pour en prendre possession, je dois dire qu’elle en jette… Une bouche méchante, des yeux plissés, on croirait Clint Eastwood à sa meilleure période !

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Bon, je ne suis pas fan du blanc, pour plusieurs raisons. La première, ça me rappelle la super 5 de ma tante, qui ne dépassait jamais le 80km/h quand on partait en vacances. La seconde, je trouve que le blanc est souvent trop fade et fait ressortir tout ce qui peut être noir ou foncé sur un véhicule (éléments plastiques souvent). La troisième, quand le temps est orageux, ça attire les bestioles ! [Oui, j’ai testé pendant l’essai…]. Mon père me disait : “Fils, les couleurs, ça se discute !”. Alors, il est vrai que ce blanc-là, appelé Glacier White-option à 1080€ (sglurp!)-a des reflets sympas. Je m’en suis donc accommodé même si j’en avais vu une avec un de ces bleus métal. Terrible ! Alors voilà le moment venu… J’ouvre la porte et je m’installe au volant.Intérieur
Les sièges, sport en Cuir Taurus perforé Jet / Jet-Red, les sur-piqûres rouge sur le tableau de bord, les jantes 19 pouces Venom Noir-également en option à 1140€- annoncent clairement la couleur : cette Jaguar s’adresse à ceux qui aiment le sport. C’est d’ailleurs un des slogans de la brochure : La Jaguar XE redéfinit le concept de berline sportive et deviendra la voiture des amateurs de conduite de sa catégorie. Sa structure légère, son style aérodynamique, son habitacle raffiné et sa tenue de route remarquable reflètent la vision du fondateur de la société Sir William Lyons : ‘L’automobile est ce que nous créons qui se rapproche le plus de quelque chose de vivant’.

Compteur 1

Bien ! Allons donc tester ça ! L’affichage compteur annonce 3500km, me voilà parti. Je démarre le moteur à l’aide du bouton Start/Stop, devenu monnaie courante dans les véhicules “keyless” et là, bon ben y’a pas à dire : c’est un diesel ! On sent tout de même qu’il y a quelques chevaux sous le capot mais ça n’a pas la sonorité d’un V6 ou d’un V8… Allez, comme tout bon français qui se respecte, j’ai une forte tendance à chercher d’abord comme ça fonctionne et à lire les manuels ensuite. Donc je me lance dans la programmation du GPS, histoire de rentrer chez moi. En 2 minutes, c’est fait, grâce à l’écran tactile, c’est intuitif, pas toujours réactif mais j’ai connu pire. On retrouve d’ailleurs sur cet écran toutes les fonctions habituelles, à savoir la radio, la connexion bluetooth, le GPS évidemment et le réglage de la clim’. Petit plus, que dis-je, grand plus quand il fait chaud (ou froid, au choix !), l’option “sièges avant chauffants et ventilés et arrière chauffants”, facturée 1480 €, qui me permettra de garder les fesses au frais pendant tout l’essai. Car il est vrai que la chaleur et le cuir ont une forte tendance à faire transpirer…

Ecran

Me voilà parti pour 120km, avec au programme de l’autoroute, de la nationale, de la départementale, de la ville, des lignes droites, des virages serrés, de quoi me faire une petite idée de ce qu’elle a dans le ventre cette XE. La première chose qui me frappe et que je trouve assez déroutant, c’est le sentiment d’être “enterré” dans la voiture. Le siège, dont les réglages sont électriques-encore une option, cette fois à 1060€-est pourtant remonté au maximum. Mais les montants de portes remontent très haut et la visibilité, surtout pendant les manoeuvres, s’en trouve diminuée. Il faut alors faire confiance aux radars et à la caméra de stationnement-option à 690€. J’avoue avoir serré les fesses (encore elles !) à quelques reprises pendant mon essai… La seconde chose, c’est la fermeté ! On se croirait dans une allemande… Bon, cette XE, en vue 3/4, me faisait penser à une BMW série 3 donc finalement, ça se rejoint. Ceci dit, elle avale les obstacles contemporains (ralentisseurs et autres) sans trop broncher et sans malmener mes vertèbres. Le travail de suspension est donc bien fait. Et puis… Elle tient le pavé ! Boudiou ! C’est bon ça !!! Pourtant, l’afficheur m’indique que je suis en mode “Eco”. Ah tiens ? Mais… mais… Je regarde rapidement le sélecteur de vitesse (superbe au demeurant et qui se rétracte à l’arrêt, du plus bel effet !) et je m’aperçois qu’il y a des petits boutons en dessous ! Et qu’on peut donc changer de mode. “Hiver”, “Eco”, “Normal” ou “Dynamique”. On y trouve également le bouton pour désactiver le “start&stop”, ce que je vais rapidement faire car le bruit du redémarrage est assez pénible à l’usage, surtout en ville (le bruit du démarrage d’un moteur diesel n’est vraiment pas sexy). Passant par l’A15, je choisis le mode Eco pour commencer, il s’accouple très bien avec le régulateur de vitesse qui se commande très facilement depuis le volant.

Boite de vitesse

Je suis d’emblée étonnamment surpris par la consommation instantanée qui s’affiche sur l’écran central, entre les deux compteurs. À vitesse stabilisée, 112km/h sur l’autoroute, elle oscille entre 3 et 4l/100, selon le relief. Ce 180ch semble donc assez peu gourmand. Adepte des boites auto, je ne peux que me réjouir devant l’efficacité et la douceur de cette boite qui monte les rapports en toute discrétion. Je reviens rapidement sur le compteur, dont l’afficheur donne toutes les indications possibles : le GPS, la vitesse instantanée et un système de détection de panneaux, ces trois infos étant relayées sur l’affichage tête haute, fonctionnalité que je découvre. Je dois bien dire qu’on y prend vite goût. Ne pas avoir les yeux rivés sur le compteur est un vrai plus. Certes, c’est encore une option (1300€), mais je ne la considère pas comme un gadget. Par contre, pour ce qui est de la détection des panneaux, j’avoue que ce n’est franchement pas encore au point ! La plupart du temps, oui, cela fonctionne bien. Mais dès fois, je ne sais pas ce qui se passe, je me retrouve avec un panneau 130 en pleine ville… Ou au contraire, un panneau 70 sur autoroute (là, j’ai compris que le capteur avait pris pour cible un panneau qui était en fait destiné à une voie de sortie…). Bref, ce n’est pas fiable pour le moment et rien ne vaut l’oeil humain !

Sorti du plateau du Vexin (pour les connaisseurs), j’attaque les routes sinueuses avant d’arriver aux Andelys. Le moment venu de tester l’engin. Je passe en mode “dynamique” et je l’associe au mode “sport” de la boite. La voiture est transfigurée ! Elle croche au bitume, c’est impressionnant ! La boite “sport” permet des montées en régime et un passage des rapports encore plus rapide. Le mode “dynamique”, lui, agit sur les suspensions de façon très efficace. Mike Cross, un des ingénieurs en chef, déclarait à ce sujet : « Les berlines Jaguar ont toujours eu la réputation d’associer un confort de haut niveau et une tenue de route exceptionnelle. La XE représente le summum de ce que la société a appris au cours du temps et propose un niveau de souplesse et de tenue de route sans égal sur son segment. » Sans égal, je ne m’avancerais pas mais en tout cas, pour la mettre en défaut, il faut sacrément y aller ! Et quand je dis sacrément, c’est que je me suis assez vite retrouvé en pleine courbe à des vitesses difficilement avouables… C’est d’ailleurs le danger de cette voiture, comme d’autres bien entendu. Le sentiment de sécurité que l’on éprouve à son volant fait qu’on se retrouve, sans trop le vouloir, bien au-dessus de ce que prévoit la loi. D’autant que cette version 180ch a du couple et que ça pousse ! Le gros avantage, c’est forcément quand on veut doubler. Aucune question à se poser du style “est-ce que j’ai le temps ? hein ? j’y vais tu crois ?”. Là, c’est 1. clignotant, 2. gaz et zou ! ne pas oublier de freiner ensuite… D’ailleurs, les freins, ben ça freine fort ! mais c’est très progressif donc très agréable. Juste un petit reproche : la pédale de frein est positionnée très près de celle de l’accélérateur. Je me suis souvent retrouvé avec le pied droit à moitié sur les deux pédales… Faut vraiment que je m’entraîne à freiner du pied gauche ! En ville, la conduite se fait sans soucis, la direction est légère. La XE se fond discrètement dans le paysage. Même dans sa livrée R-Sport, je dois reconnaître que je n’ai pas vu beaucoup de têtes se retourner sur mon passage. J’ai pourtant parfois abusé de la sono Meridian (11 HP – 380W, option à 620€) le toit panoramique ouvert (1500€) mais il faut croire que les gens sont blasés !

Sur les 700km réalisés pendant cet essai, la moyenne s’établit à 6,4l/100 ce qui me parait vraiment correct au regard des trajets effectués, puisque je me suis aussi souvent amusé en mode sport que j’ai roulé tranquille en mode éco. C’est d’ailleurs un des points forts de cette Jaguar. Il est aussi plaisant de profiter de son confort que de son dynamisme. Maintenant, le plaisir a un prix… La Jaguar XE voit son tarif d’entrée fixé à 37000,00€. La version 2.0 D 180 R-Sport débute à 46050,00€. Notre version d’essai était richement fournie en options (certains diraient bardée d’options !). Certaines indispensables, d’autres moins, mais le total s’élève à plus de 12000,00€ ce qui fixe son prix à 58830,00€. Un tarif qui ne sera pas à la portée de tous. Mais, pour tous ceux qui aiment rouler en BMW M3, Audi A4 et autres berlines du segment, cette Jaguar mérite qu’on s’y attarde un peu. Son confort, son dynamisme (merci à l’aluminium !) et ses performances globales la placent en haut du panier et font oublier ses quelques défauts dont une finition pas toujours au top (les plastiques de la planche de bord par exemple). Certains crieront au scandale, ne pourront s’empêcher de la comparer à la Deutsche Qualität mais je les invite en premier lieu à faire un essai. Car c’est sur la route que cette Jaguar est vraiment convaincante. Et je vous le dis, le Jaguar is back !

Merci à Jaguar France pour l’essai, à FOTIS pour l’accueil et à Juliette de C’est comme une agence pour sa réactivité et sa gentillesse.

Total
0
Shares
Previous Post
DSC_0123

Essai : DS 5 Hybrid, voyage en Première Classe

Next Post
MAX_2870

Expérience : À fond et en travers en Subaru WRX

Related Posts