Nous continuons notre tournée des ventes aux enchères de cette folle semaine avec cette deuxième et dernière partie.
Dernier arrivé sur le marché parisien : la maison RM Auctions. Sa vacation se tenait au pied du dôme des Invalides, dans le même chapiteau que celui ayant abrité le Festival Automobile International. Un bien beau cadre, pour un bien beau catalogue.
Pour sa deuxième vente parisienne, RM a encore fait très fort avec des lots de grande qualité. Pas moins de 3 Lamborghini Countach (dont une rare LP400 “Periscopio”, une Ferrari F40, une Alfa Romeo 6C ayant appartenu à la maîtresse de Mussolini, 2 Porsche 911 Carrera RS 2.7, etc…
Comme pour la vente Artcurial traitée dans la première partie de cet article, Ugo et moi avons fait notre petit marché. Commençons par Ugo :
En premier lieu cette superbe Ferrari 250 GT Lusso. Version Grand Tourisme Luxe (“Lusso”) du fameux chassis 250 GT. Je rejoins Ugo sur ce point : la Lusso est à mon avis la plus belle et la mieux proportionnée des Ferrari 250. Je connais certains admirateurs de la 250 SWB qui vont m’en vouloir !
Ensuite, l’Alfa Romeo 6C2500 Sport Berlinetta carrossée par Touring. Cette voiture a appartenu à la maîtresse de Mussolini et a connu une histoire assez rocambolesque car elle a servi à l’ultime tentative de fuite du “Duce” hors d’Italie en avril 1945, juste avant son arrestation par les partisans italiens. Elle était le lot ayant l’estimation la plus élevée de la vente, à 2,4M€. Elle est restée invendue.
Et pour finir une Porsche 911 Speedster. Depuis la mythique 356A Speedster, Porsche a pris l’habitude de sortir une déclinaison Speedster de chacun de ses modèles de 911. Chacune partage des caractéristiques communes : pare-brise surbaissé, 2 places seulement (les 2 places arrières étant condamnées par un bossage de carrosserie) et production très limitée. Cette 911 3.2 fut produite à 2065 exemplaires seulement.
A mon tour, en commençant par cette superbe Lancia Stratos HF Stradale. Version route de la Stratos de rallye, qui vit s’illustrer notamment Bernard Darniche, Michèle Mouton ou Walter Röhrl.
On continue en Italie avec cette Lamborghini LP400. Il s’agit de la première version de cette voiture emblématique, la plus pure et la plus recherchée aujourd’hui. Elle n’est pas défigurée par les multiples appendices aérodynamiques des générations ultérieures et le dessin de Marcello Gandini est visible dans son étonnante et spectaculaire simplicité. Elle est surnommée “Periscopio” en raison de la découpe de toit spécifique permettant d’assurer la rétrovision.
Enfin, ma sélection ne saurait être complète sans une Porsche, surtout mon modèle préféré : une Carrera RS 2.7. Celle-ci est une version Touring présentée dans un rare coloris “Fraise” disponible uniquement sur demande spéciale à l’époque.
Passons à Bonhams, qui a investi encore une fois le Grand Palais. Ce cadre magnifique sied parfaitement à une exposition de voitures de collection. Dommage qu’il ne soit pas utilisé plus souvent à cet effet (si on l’on excepte les vérifications techniques du Tour Auto).
Terminons notre sélection mutuelle avec un premier accord entre Ugo et moi : une Ferrari FXX. Ce dérivé extrême de la Ferrari Enzo était réservé à la piste. Il est très rare d’en voir en dehors de son milieu naturel, alors profitons en !
Second choix d’Ugo : cette mignonne petite Peugeot Quadrilette de 1924.
Et enfin, une Lancia Stratos. Contrairement à celle de RM Auctions qui était une version “Stradale” (route), il s’agit cette fois d’une authentique version de rallye, en Groupe 4.
A mon tour à présent de faire ma sélection. Outre la FXX déjà plébiscitée par Ugo, j’ai choisi tout simplement ce superbe duo de Grands Tourismes : une Facel Vega II et une rarissime Aston Martin DB4 cabriolet (21 exemplaires seulement produits en volant à gauche).
Plus racée et raffinée à mon sens qu’une HK500, la Facel Vega II était au début des années 60 l’égale des meilleures GT européennes de l’époque, Mercedes 300SL, Ferrari 250 GT ou Aston Martin DB4. Bien dommage que l’aventure Facel n’ait pas pu continuer. Quant à l’Aston, elle est intemporelle, mais moins appréciée que sa descendante la DB5.
Notre sélection s’arrête là. D’un point de vue financier, les résultats de RM et Bonhams ont été un léger ton en dessous d’Artcurial, beaucoup de lots n’atteignant pas les estimations basses. Cependant, certains records mondiaux ont été battus, notamment pour deux cabriolets Aston Martin (la DB4 illustrant cet article est partie à 1,2M€ tandis que la DB5 cabriolet a atteint 1,9M€ !)
Vous pourrez retrouver les résultats complets sur les sites respectifs des maisons de vente :
www.bonhams.com et www.rmauctions.com
Crédit photo : Ugo Missana et Régis Krol