Les ventes aux enchères de la semaine Rétromobile – 1ère partie : Artcurial

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Ma femme me disait vendredi soir alors que j’étais devant mon écran d’ordinateur : “mais pourquoi tu regardes la vente aux enchères des vieilles voitures, c’est pas comme si tu allais acheter quelque chose”. Ah ah ah ! Elle ne savait pas qu’en fait un de mes complices se trouvait pendant ce temps dans la salle de vente d’Artcurial et avait pour mission d’enchérir à ma place pour que je puisse enfin devenir l’heureux possesseur d’une ancienne Porsche !

Mais en dehors de ça, il est vrai que j’éprouve une certaine fascination pour les ventes aux enchères : éplucher le catalogue officiel, faire mon petit marché virtuel, m’ébahir devant des estimations farfelues et parfois suivre la retransmission en direct. Et surtout, avec un peu de chance, voir les lots en exposition. On peut dire que j’ai été gâté cette semaine. Car, comme c’est la coutume dorénavant, la semaine de Rétromobile est très riche avec pas moins de 3 ventes par Artcurial, Bonhams et RM Auctions, le dernier arrivé.

A tout seigneur, tout honneur, commençons par la vente officielle de Rétromobile : la maison française Artcurial, et la dorénavant très fameuse vente de la collection Baillon.

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Pour ceux qui seraient passés à côté de l’information, relayée quasiment par tous les médias spécialisés ou non, il s’agissait de la vente du siècle. Une “sortie de grange” d’une soixantaine de modèles rares et prestigieux, datant principalement de la grande époque de la carrosserie française (Delahaye, Talbot Lago, Bugatti,…) mais comportant également quelques modèles de Ferrari, marque affectionnée par Robert Baillon, l’homme à l’origine de cette fabuleuse collection. Les voitures, réduites pour la plupart à l’état d’épaves par l’usure du temps et les mauvaises conditions de stockage, étaient exposées dans un lieu distinct, le hall 2.1. de la Porte de Versailles.  Dans cet espace, un éclairage tamisé et une musique douce mettaient les visiteurs dans une ambiance toute particulière, hors du temps.

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La vedette de cette vente était bien sûr la Ferrari 250 GT California Spider SWB ayant brièvement appartenu à Alain Delon au début des années 60. Ses conditions de conservation ont été meilleures que les autres et elle présente une fort jolie patine. Elle est par ailleurs le seul exemplaire existant encore totalement d’origine, n’ayant jamais connu la moindre restauration.

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Quant aux résultats de la vente, on peut affirmer qu’Artcurial a découvert comment transformer la rouille en or, car 100% des lots ont été vendus, et systématiquement au dessus de leur estimation. Pour simple exemple, la Ferrari 250 GT California, estimée à 12M€ au maximum est partie à 16,3M€, établissant ainsi un nouveau record mondial pour ce modèle !

Quant à l’épave de Talbot-Lago T26 Grand Sport SWB que vous pouvez voir ci-dessous, elle a été adjugée pour 1,7M€ ! On peut légitimement se demander s’il s’agit de sculpture moderne ou d’une voiture à restaurer.

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En parlant de restauration, on peut s’interroger sur le devenir des ces voitures. Si certaines pourront assez facilement retrouver leur lustre d’antan, j’avoue que ce serait dommage, car ce qui fait leur valeur c’est à mon sens leur histoire unique et leur patine. Une fois restaurées aux standards modernes, à savoir un démontage/remontage complet, elles ne seront rien d’autre que des voitures de collection de plus, sans âme.

Mais Artcurial n’était pas venu qu’avec la collection Baillon. Une autre exposition plus “traditionnelle” était également organisée dans le hall 1, avec son lot de pépites.

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Au lieu de vous présenter une fastidieuses liste exhaustive des voitures, je préfère vous parler de nos coups de coeur. Ugo Missana et moi-même avons pu les admirer de près, voici donc nos voitures préférées :

Pour Ugo :

Non pas une, mais deux Jaguar XJ220 étaient en en vente. Elles encadrent ci-dessous une rare Aston Martin DB7 Zagato. La supercar anglaise, assez mal née avec son simple V6 turbo au lieu du V12 prévu par ses géniteurs peine à décoller réellement dans les ventes. Son palmarès sportif assez léger et un prestige moindre que ses contemporaines Ferrari F40 ou Porsche 959 doivent y être pour beaucoup.

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Second coup de coeur : une Bizarrini 5300 GT Strada. Cette GT italienne atypique a été fabriquée à la fin des années 60 par Giotto Bizarrini, ingénieur de génie qui quitta Ferrari à grand fracas en 1961. Il fut notamment à l’origine des Ferrari 250 GT SWB, 250 TR et 250 GTO, excusez du peu ! Cette 5300 GT, très fortement dérivée de l’ISO Grifo A3C, est motorisée par un V8 d’origine Chevrolet.

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Dernier choix d’Ugo : une Alpine A110, qu’on ne présente plus, sauf dans cette inédite livrée couleur prune !

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Quant à mes choix, les voici :

Une Renault 5 Turbo. Pas la version Turbo 2 qui est plus commune, mais la version 1 de cette petite bombe à moteur central avec son kitchissime tableau de bord “so seventies” !

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Second choix : Ferrari 275 GTB Berlinetta, ex Roger Vadim et Jane Fonda (entre autres)

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Et enfin…. ma Porsche ! Une simple 911 Targa, dans son jus, avec une patine extraordinaire._DSC4817-1 _DSC4815-1

Quelque soit l’acheteur, par pitié, qu’il ne la restaure pas ! Car oui, évidemment, je n’ai pas pu l’acheter, mon banquier et mon ministre des finances n’étaient pas d’accord. Tant pis, ce sera pour une autre fois, et je continuerai à rêver.

Les résultats de la vente ont dépassé toutes les estimations : plus de 46M€, dont 25M€ pour la seule collection Baillon. Le détail est disponible sur le site officiel d’Artcurial : http://www.artcurial.com/

Credit photo : Ugo Missana et Régis Krol

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