Elément emblématique de Londres au même titre que Buckingham Palace, Tower Bridge ou Harrods, les fameux black cabs, fabriqués par la société LTI sise à Coventry détenue par Manganese Bronze Holding, pourraient bien définitivement quitter la scène automobile dans quelques semaines si aucune solution industrielle et financière n’est trouvée.
La société a été placée sous administration judiciaire le 22 octobre dernier mais les repreneurs ne semblent pas se précipiter vers le fabricant des fameux taxis puisque même Geely qui détient une grande part du capital de Manganese Bronze ne bouge pas malgré les appels du pied du constructeur anglais. Il faut dire que l’entreprise est mal en point notamment en Grande Bretagne avec des ventes en forte baisse à cause de la concurrence qui fait le forçing (Mercedes Benz, Toyota et bientôt Nissan). L’an passé, LTI a vendu un peu plus de 2200 TX4 et plus de 700 étaient livrés hors du Royaume Uni notamment en Asie grâce à l’usine de Shanghai mais les ventes restent faibles et l’année 2012 ne sera pas meilleure malgré les 1000 Black cabs violets vendus à l’Azerbaïdjan pour l’Eurovision 2012.
LTI traine depuis 5 ans une lourde dette qui s’élève désormais à 11.5 millions de livres sterling (>14 millions d’euros) et dont on ne sait comment elle sera comblée malgré les dires de Matthew Hammond de Price Waterhouse Coopers qui annonce 80 candidatures à la reprise pour le début de l’année 2013. Reste qu’on voit mal LTI s’en sortir sans l’aide d’un puissant constructeur automobile et si Geely ne bouge pas, qui d’autre pourrait venir en aide à l’entreprise de Coventry qui a déjà licencié les 2/3 de ses salariés britanniques. D’ailleurs le très conservateur James Cameron a fait savoir que l’état britannique ne viendrait pas en aide à Manganese Bronze en cas de mise en faillite et de liquidation. Ainsi de LTI, il ne pourrait rester dans les prochains mois qu’une entreprise et un site industriel en Chine.
London Taxi International doit aussi faire face à un fort mécontentement des taximen anglais qui lui reprochent une fiabilité aléatoire, de grosses défaillances mécaniques (400 exemplaires viennent d’être rappelés pour un gros pb de direction), importante consommation de gasoil, mauvais SAV et qui sont de plus en plus séduits par le Vito Cab’, les hybrides ou le nouveau NV200 Black Cab qui arrivent dans les prochaines semaines sur le marché londonien.
Il est loin le temps du monopole de LTI sur le marché des taxis londoniens et la concurrence qui a fourbi ses armes est entrain de porter l’estocade à cette institution anglaise qui a construit plus de 130.000 taxis en 64 ans d’existence.
Via LeMonde, BBCWorldNews.