Mondial de Paris 2014 : le Renault Espace V par ses pères… et par nous

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En septembre 2013 à Francfort nous nous entretenions avec Laurens Van Den Acker autour du dernier pétale de sa marguerite, le concept car Initiale Paris. Treize mois d’une lente gestation se sont écoulés et sur le Mondial à Paris c’est la version de série dénommée finalement, sans réelle surprise Espace, qui parade. L’occasion d’une part de se pencher sur ce nouveau fleuron du Losange afin de vous donner nos premières impressions et d’autre part d’échanger à nouveau avec LVDA mais aussi avec François Leboine, designer en chef du nouvel Espace.

On ne voit que lui !

Il est vrai qu’il est impossible de passer à côté de l’Espace V sur le stand Renault puisqu’il occupe à lui tout seul (enfin plutôt à la dizaine de modèles positionnés) la moitié de la surface dudit stand, le reste étant dévolu à la Twingo, Clio Initiale et concept Eolab se chargeant de meubler les extremités. En même temps quoi de plus normal quand il s’agit de présenter à la presse et au public un véhicule qui n’est autre que le plus haut de gamme produit par une marque française et qui a pour mission délicate de légitimer la place de Renault, et donc de la France, sur ce marché.

Ce n’est pas un challenge nouveau, ni pour Renault ni pour les autres constructeurs français. Et l’on a même un sentiment de déjà vu assez désagréable tant nos productions automobiles nationales dites luxueuses s’y sont cassées les dents les unes après les autres ces dernières années. De la grande berline statutaire classique façon 607 à la grande berline néo rétro façon C6 en passant par la grande berline baroque façon Vel Satis ou au monospace coupé façon Avantime on a vu passer beaucoup de belles choses (et de moins belles diront inévitablement certains) mais on a fait que les voir passer… et surtout trépasser face à l’impitoyable et outrageuse domination germanique (mais pas que) sur le segment.

« C’est un véhicule haut de gamme »

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Pourtant chez Renault on est reparti à l’attaque et on veut croire que le nouvel Espace tiendra son rang et trouvera sa place sur le marché. Il faut dire aussi qu’on s’est visiblement donné les moyens de réussir, peut-être plus que pour les précédentes tentatives (mais seul l’avenir nous le dira) et qu’on n’a pas non plus fait n’importe quoi. La seule forme de légitimité de Renault dans le haut de gamme réside depuis plusieurs années sur le segment étroit des grands monospaces et le fait d’avoir conservé le nom Espace est une forme de capitalisation essentielle pour le Losange, elle n’est d’ailleurs pas nouvelle puisque le marketing maison a, depuis de nombreuses années, tenté d’assimiler luxe et Espace. Mais pour autant il fallait impérativement améliorer, et dépoussiérer, l’image du grand monospace, en particulier en termes de dynamisme, d’image, de fiabilité ou de qualité. LVDA et François Leboine sont naturellement fiers de leur réalisation mais ils sont également très réalistes, ils l’affirment, « ce nouvel Espace est un véhicule haut de gamme » mais ils préfèrent immédiatement mettre de côté le terme de « premium » qui est pour eux le fruit d’une « expérience et d’une réussite » dont ne prétend pas encore se targuer Renault. Pas de triomphalisme gratuit donc ni de prétention déplacée, la cible ce sont d’abord les marques généralistes, face auxquelles il faut être crédible.

Cela passe d’abord par la perception de cette qualité, point sur lequel la marque a fait un effort indéniable qui se ressent aisément lorsque l’on approche du véhicule. Extérieurement, la voiture dégage une belle prestance, en particulier en couleur foncée, comme souvent sur un modèle qui se veut statutaire, et on pourra regretter à ce propos qu’à l’exception de la version Initiale Paris présentée en Noir Améthyste (un violet très profond exclusivement réservé à la finition Initiale) les Espace exposés au Mondial soient en gris ou en beige. Mais rassurez vous le véhicule sera proposé en Bleu Céleste, en Marron Glacé et en Noir Étoilé.

Plus long, plus bas, moins lourd

Le désir d’obtenir un véhicule plus « sexy », élément essentiel pour ses concepteurs pour qui le concept du monospace pur devait être revisité, se retrouve dans le dessin final. Fini donc le véhicule monovolume aussi haut que large et place à un véhicule nettement plus bas (1,68 m en hauteur, soit 63 mm de moins que l’Espace IV) mais aussi plus long que la version actuelle classique puisque nous sommes désormais à 4,83 m soit peu ou prou la taille d’un Grand Espace IV. La « volonté d’aérodynamisme » du dessin n’a d’ailleurs pas été uniquement dictée par le style mais également par des impératifs d’efficience. LVDA nous en parlait l’an dernier, il le réaffirme cette année, « le nouvel Espace se devait de consommer moins », et cela passe par un gain de poids substantiel (250 kg par rapport à celui qu’il remplace) et par un dessin plus fluide.

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Mais voila en contrepartie l’habitabilité en prend un coup et la sensation d’espace n’est plus aussi flagrante à l’intérieur comme elle pouvait l’être dans les précédents opus, en particulier en hauteur où de nombreux observateurs ont déjà constaté qu’ils touchaient le plafond avec leur tête. Ce n’est cependant pas une inquiétude pour les designers, certes le véhicule ne permettra plus de déménager les armoires normandes aussi facilement mais c’est un choix assumé. Pour LVDA « ce qui a fait que les clients ont progressivement déserté la catégorie des grands monospaces c’est qu’ils manquaient fortement de sex-appeal, surtout comparés aux SUV » il en déduit également que les aspects pratiques n’étaient pas une priorité absolue et il rajoute que « les clients potentiels retrouveront cette fois-ci un véhicule aussi sexy qu’un SUV et qui possède en plus toujours de très bons aspects pratiques ». Et de souligner ce qu’un journaliste allemand lui a avoué la veille : “je ne pensais pas qu’on puisse réaliser un véhicule sept places qui me séduise vraiment et vous l’avez fait !”

Il est vrai que le nouveau véhicule propose toujours une belle habitabilité, offre toujours sept places (mais les deux places de la troisième rangée sont comme partout plus à concevoir comme des places d’appoint) et peut désormais se targuer d’être finalement plus fonctionnel au quotidien puisqu’il n’est plus obligatoire de déposer les lourds et encombrants sièges pullmans (dont on ne savait au passage jamais quoi faire) pour obtenir un plancher plat. Mieux, ces sièges s’escamotent électriquement via une platine de commande dans le coffre, individuellement ou tous ensembles, et une fois rabattu l’ensemble offre, au moins en profondeur, un volume toujours très conséquent, il ne vous reste plus qu’à passer du VTT au kayak…

« Bien sur qu’il peut manquer des choses : des roues de 24 pouces, un V12 de 600 chevaux, quatre roues motrices… »

Et LVDA de rajouter, « on ne peut pas plaire à tout le monde, en plus l’Espace c’est toujours très relatif. Ainsi nous avons travaillé avec les ingénieurs de Mercedes. Pour nous, habitués à l’Espace, on a certes perdu en volume mais pour eux quand ils sont rentrés dans le véhicule la réaction était immédiate, wahou ! On a de la place » et c’est donc aussi à des clients de ce type que l’Espace V souhaite s’adresser. Une clientèle pas forcément à la recherche du volume à tout prix mais habituée au haut de gamme et qu’il faudra convaincre également (mais pas seulement) sur la qualité perçue aussi bien à l’extérieur que dans l’habitacle.

Et c’est sans doute sur ce point que l’effort le plus considérable a été consenti. Compte-tenu des exigences de LVDA et de François Leboine il s’agissait pour eux d’un « très grand défi » et il a fallu batailler dur en interne avec ceux qu’ils appellent fort amicalement « leurs meilleurs ennemis, les ingénieurs ». Quelques exemples concrets illustrent la difficulté d’un tel processus industriel : les montants de pare-brise qui devaient à la fois être le plus fin possible pour ne pas réduire la visibilité à l’intérieur mais pas non plus trop fins pour ne pas rendre l’aspect extérieur trop fragile. La traverse de toit au dessus du conducteur qu’il a fallu réduire au maximum pour permettre au pavillon vitré d’arriver sur la tête des passagers du rang un (une réussite pour le coup qui apporte une vraie luminosité dans l’habitacle et qui participe grandement au bien être qu’on y ressent). Il a fallu se battre de la même manière pour obtenir certains flocages “Initiale” et surtout pour faire accepter ce que je considère personnellement comme l’un des éléments absolument essentiels du véhicule : le pommeau du sélecteur de la boite automatique. Ce dernier devait à l’origine provenir de la banque d’organe existante du groupe, autant dire une horreur potentielle, mais fort heureusement vous retrouverez bien à bord un pommeau particulièrement proche de celui du concept, très fluide, très agréable au touché et qu’on aime vraiment garder sous la main. Il ne reste plus qu’à prier pour que le même effort ait été réalisé pour les versions à boite mécanique…

« Ambiance de travail magique ! »

Le résultat final sur la qualité satisfait pleinement les deux designers d’autant plus qu’ils ont pu bénéficier d’une « grosse coopération avec Mercedes-Benz qui a été impliqué dans chaque étape de l’élaboration avec leur méthode, pas forcément si différente de celle de Renault, mais aussi avec leur expertise ». Et c’est également pour eux une grande fierté au niveau de l’entreprise car « tous les personnels se sont investis avec la même passion et la même envie de réaliser le meilleur véhicule possible » une ambiance de travail jugée « magique » qui « n’a été possible que parce que la vision du projet était claire ».

Un autre motif de satisfaction immédiate semble également venir des premiers retours des professionnels et du public. C’était probablement une inquiétude du côté de Renault comme, on l’imagine, pour tout constructeur qui présente un nouveau véhicule sur lequel il fait reposer beaucoup d’espoirs, a fortiori quand ce véhicule affiche un design plutôt novateur et différent. Mais il y a eu un bon travail de préparation en amont, « nous avons préparé les esprits à une transition et il ne semble pas y avoir de déception du public ». Les premières réactions sont effectivement plus que positives face à un véhicule qu’on a en fait la sensation de déjà bien connaitre en raison des nouveaux codes stylistiques de la marque instaurés depuis Clio et que l’on retrouve aisément et surtout en raison de sa grande proximité avec le concept. C’est sans aucun doute un élément déterminant dans la perception du public et on se souvient tous à quel point la déception fut grande lors de la révélation de la Laguna coupé tant cette dernière, retravaillée (défigurée ?) dans des détails par les contraintes de la grande série, s’éloignait d’un concept quasi-unanimement salué comme magnifique. Ce n’est pas le cas de l’Espace, et pour cause, le concept Initiale Paris n’était pas un authentique concept mais bien ce que l’on appelle un show car qui préfigurait, comme le disait LVDA à Francfort, le véhicule de série à 90 %. François Leboine et LVDA avouent d’ailleurs aujourd’hui aisément qu’ils ont volontairement et généreusement « surmaquillé l’Initiale Paris jusqu’à le rendre tape-à-l’œil » tant ils avaient la crainte « qu’il ne fasse pas suffisamment concept ». Stratégie apparemment gagnante puisque si le concept a été accueilli timidement au début il a su progressivement convaincre et si l’Espace bénéficie aujourd’hui d’un regard assez largement positif c’est aussi parce qu’on y retrouve bien la continuité attendue entre le concept et la série.

Et maintenant ?

Reste l’avenir, que l’on envisage avec confiance chez Renault, LVDA se qualifiant lui-même de « vendeur d’optimisme », et qui s’appuiera sur les acquis de ces dernières années, en particulier ceux venus de Clio, Captur et Twingo (qui sont selon LVDA des produits toujours un peu plus aboutis) et sur l’expérience importante apportée par ce nouvel Espace. D’ores et déjà on n’hésite pas à dire « qu’on retrouvera sur le futur crossover du segment C et la nouvelle Laguna les mêmes exigences que celles qui ont présidé à la réalisation de l’Espace » et, s’il y aura bien une forme de pérennisation du style du losange dans les prochaines années, à mon sens une sage décision, on évoque déjà le futur plus éloigné puisque LVDA a en tête de « démarrer un nouveau cycle à partir de Paris 2016 ».

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Nos points de vue sur ce nouvel opus du haut de gamme Renault

L’avis d’Eddy P.

Vous l’aurez sans doute remarqué dans ces lignes j’ai été assez séduit par l’engin proposé par Renault. Résolument haut de gamme (mais pas premium, c’est une nuance qui a son importance) le véhicule affiche enfin des éléments qui le placent indiscutablement dans cette catégorie. Son contenu technologique bien entendu, qu’il faudra tester en détail et qui aura la tâche impérative de s’avérer sans faille, son look (enfin des optiques superbes chez le Losange, aussi bien devant que derrière !) ou encore la qualité globale des matériaux utilisés et le soin apporté au traitement de certains détails (ambiances lumineuses, platine centrale, écran tactile grand et réactif, toit panoramique magnifique…).

Pour autant la copie n’est pas parfaite et l’on peut déjà chipoter sur plusieurs points : une habitabilité en recul, des rangements moins nombreux et une finition encore perfectible dans les petits endroits cachés ou discrets (l’ouverture trop brutale de la boite à gant tiroir par exemple ou le plastique très moyen du petit vide poche à gauche du volant) mais très sincèrement, si on est assez loin du très impressionnant XC90 (qui n’a jamais été et ne sera pas un concurrent direct, qu’on se le dise) on est tout à fait au niveau d’une Jaguar XE par exemple dont le blason est autrement plus prestigieux et qui pourtant souffre sur les pré-séries présentées au salon (comme l’Espace…) de défauts invraisemblables et tout bonnement inacceptables (jetez un œil au coffre par curiosité si jamais Jaguar ne les a pas verrouillé… de honte).

On pourra aussi discuter sur l’offre de motorisation, elle est réduite et surtout n’affiche pas des puissances très impressionnantes (dCi 160 ch. Twin Turbo ou Tce 200 ch.) mais elle est réaliste et adaptée à un véhicule qui, rappelons-le, est nettement moins lourd, doté d’une suspension pilotée, des 4 roues directrices d’une boite EDC moderne et qui sera d’après LVDA « fun to drive ». On attend de pouvoir tester avec impatience…

L’avis d’Adrien

Par où commencer…cela fait douze ans que l’Espace IV est commercialisé. Il a vu passer, tel un vieux meuble, deux générations de Mégane, et de Clio, assisté à l’arrivée des Koléos et Captur, mais aussi vu disparaître des modèles plus confidentiels comme l’Avantime, le Kangoo Be Bop ou la Wind. Et lorsque l’on sait que l’Espace, outre avoir défriché le segment des monospaces, est également le porte-étendard de la gamme Renault, c’est peu dire que son remplaçant était attendu. Étant, je le reconnais, amateur de Renault, je ne pouvais attendre que de pied ferme cette édition 2014 du Mondial de l’Automobile, et la découverte de cet Espace V. Les premières photos, que l’on a pu observer il y a deux semaines, m’avaient convaincues : j’aimais beaucoup son côté “haut sur patte”. Mais une question subsistait : en se rapprochant largement des crossovers et du “look SUV”, le nouvel Espace, l’inventeur des monospaces, ne vendrait-il pas un peu de son âme ?

Il fallait bien le découvrir “en réel” pour répondre à cette interrogation. Au premier contact, force est de constater quoi qu’il en soit que ce nouvel Espace fait très Renault. Le “profil TGV” (avec un capot très court), caractéristique de l’Espace, ainsi que le hayon très droit et les feux verticaux sont conservés. Cependant, le côté “haut sur patte” s’estompe totalement en vrai. Ce n’est pas un mal : le nouveau bébé a beaucoup de prestance, et en impose. J’ai tout de suite été séduit par la signature lumineuse (avant et arrière) de la voiture, et les jantes affublées aux modèles exposés (de 19 et 20 pouces) étaient très belles.

Mais c’est à l’intérieur sans doute que cet Espace vaut (encore plus) le détour : j’ai d’emblée remarqué le grand espace sous la console centrale flottante (chose qu’on ne voyait pas sur les premières photos). D’ailleurs, cette console centrale impressionne, et notamment son grand écran tactile, posé à la verticale. Le design très aérien, m’a paru très réussi. Attardons-nous maintenant sur la qualité de fabrication : c’est sans doute là que l’Espace était le plus attendu au tournant : je suis d’abord monté dans la version Initiale (avec cuir sur la planche de bord, sièges estampillés “Initiale Paris”…) ce qui fausse peut-être légèrement mon jugement. Mais j’ai trouvé la qualité de fabrication de très haut niveau. Il ne manquait plus que quelques ajouts de moquette par-ci par-là pour égaler, à mon sens, les productions d’outre-Rhin. En fait, la seule chose que l’on peut reprocher à cet intérieur, c’est clairement le manque de place à l’arrière (ballot quand on s’appelle Espace !).

Comme vous pouvez le constater, cet Espace m’a fait forte impression : c’est l’intérieur qui m’a clairement le plus séduit. La peinture “Noir Améthyste” disponible sur la version Initiale apparaît également comme une très belle surprise.
Renault semble s’être donné les moyens de réussir. Il n’y a que la gamme des moteurs, à première vue trop peu fournie et le fait qu’il n’y ait pas de moteur plus puissant que le 1.6 Turbo 200ch, qui me déçoivent pour le moment.

L’avis d’Arnaud L.

Au risque de ne pas paraître très original, je dois bien avouer que ce nouvel Espace a constitué, pour moi aussi, la très bonne surprise de ce Mondial de l’automobile 2014. Le concept-car Initiale Paris m’avait pourtant laissé plutôt indifférent. Peut-être pas assez exubérant pour un concept-car, son design a davantage retenu mon attention une fois passé à la série. L’un des premiers mérites de Renault est déjà d’avoir osé sortir une voiture très proche du concept-car qui la préfigurait (si vous vous souvenez par exemple du vide intersidéral existant entre le concept-car Captur et son dérivé de série, ce n’était pas gagné d’avance). Surtout, la grande force de cet Espace V est certainement d’avoir osé faire évoluer sa propre formule pour proposer un nouveau concept bien dans l’air du temps. En se transformant en crossover, le nouvel Espace s’éloigne du segment difficile des grands monospaces pour devenir une alternative originale aux traditionnels SUV. On imagine déjà certains concurrents se mordre les doigts de ne pas avoir eu la même idée sur le segment, tant le marché des grands monospaces, cannibalisé par celui des monospaces compacts, a plus que jamais besoin de renouveau.

Cette transformation ne s’est toutefois pas faite sans sacrifices, au premier rangs desquels l’espace à bord. Comme l’a déjà mentionné Eddy plus haut, j’ai été très étonné (pour ne pas dire déçu) de constater qu’aux places arrières, ma tête touche le plafond. Avec 1m82, je tiens pourtant plus du français moyen que du géant vert. Un peu dommage pour un véhicule censé vous inviter au voyage. La présentation est en revanche à l’avenant. Je ne peux pas dire que cette planche de bord fasse véritablement « premium », mais la sensation de qualité est bel et bien présente, tant dans les matériaux employés que dans la qualité de leur assemblage. Un coup de cœur tout particulier pour le thème lumineux au niveau des compteurs et de la console centrale, avec la couleur qui change en fonction du mode de conduite choisi ; sympa.

Reste une gamme de motorisation qui, si elle est suffisante en elle-même pour combler la plupart des acheteurs, sera peut-être un peu juste pour asseoir l’image haut de gamme que Renault entend donner à son nouveau bébé. Quoi qu’il en soit, les réactions tout autour de moi sur le stand étaient très positives, c’est déjà un premier signe encourageant.

L’avis d’A. Stevens

A mon sens, le nouvel Espace est une nouvelle démonstration du style Renault, qui va aussi bien aux petits volumes, avec la Twingo et son regard mutin, comme aux grands à l’image de ce crossover profilé et bien en chair. On glosera d’ailleurs une nouvelle fois sur le recours, du côté des communicants comme des journalistes, au mot “crossover” : il est vrai que cet Espace croise les catégories comme jamais (modularité de monospace, garde au sol de quasi-franchisseur, espace à vivre proche d’un break), mais il tente aussi par-là de surfer sur la vague des faux tout-terrains. Un pari marketing bienvenu mais qui, vue l’aura de l’Espace, n’est pas gagné d’avance.

Je suis heureux que Renault reste attaché au patronyme d’Espace, ainsi qu’à sa philosophie : faire voyager autrement. Alors certes, après quinze ans de critiques médiatiques, Renault a renoncé aux sièges individuels dont les manipulations musclaient les bras et dont le stockage colonisait les garages, et l’espace aux jambes m’a paru moyen même une fois les assises coulissées au maximum ; on oublie aussi le tableau de bord à l’instrumentation centrale. Mais on gagne une belle tablette suivi d’une console flottante, ainsi qu’un châssis à 4 roues directrices, pour désigner les équipements qui me séduisent le plus. Il faudra néanmoins s’assurer de la vivacité des moteurs, du confort du châssis, et de la durabilité des matériaux intérieurs choisis.

Au regard de l’histoire de l’Espace, dont les générations 1 à 3 avaient chacune vécu 6 ans, la quatrième itération aura su faire deux mandats. Son design à facettes biseautées et son intérieur épuré ont su traverser le temps. Puisse ce cinquième Espace faire aussi bien, et prolonger l’art du voyage.

L’avis de Jean Baptiste

Sainte Marie Mère de Dieu : l’Espace cuvée 2014 n’est plus un monospace pure souche. Sacrilège ? Pas de mon point de vue… D’une part parce que plus grand monde n’achète de grand monospace aujourd’hui, et que Renault avait besoin d’une carrosserie attrayante pour représenter son nouveau haut de gamme. D’autre part parce qu’il reste extrêmement chic : il se dégage de cette auto un charisme et une prestance qui m’ont impressionné. Le seul doute que j’exprimerai concerne la taille des pneus : les exemplaires présentés sur le stand était chaussés de jantes 19’’ minimum, et je dois dire que l’ensemble rendait juste correct. J’ai assez peur qu’une monte « normale » (entendez du 17/18’’) fasse vraiment roulette… Et, bien entendu, l’intérieur n’est pas en reste : extrêmement lumineux, spacieux, planche de bord au dessin très reposant, c’est –ici aussi- une bonne surprise. J’ai notamment beaucoup apprécié le sélecteur de la boîte de vitesse automatique qui semble sortir d’un concept-car. Saluons aussi l’effort de Renault de ne pas laisser mourir sa technologie 4Control (4 roues directrices), qui, j’en suis sûr, donnera à l’Espace un avantage non négligeable sur l’agilité de la bête.

Première mission réussie pour cet Espace : je valide la partie statique. Il ne reste plus qu’à voir ce que ça donnera sur la route… Mais pour ça, il faudra encore patienter un peu !

Un très grand merci à Renault pour ce déjeuner en compagnie de Laurens Van Den Acker et de François Leboine. Un grand merci à eux également pour leur très grande disponibilité et leur sympathie.

Crédits photos : Ugo Missana, Eddy P., Adrien Ayffre, Jean-Baptiste Passieux, Renault

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