… Ou les véhicules n’étant pas aux normes Euro 2, les camions ou autocars de plus de 18 ans et les motos de 10 ans et plus.
La Mairie de Paris, bien aidée dans cette “mission” par les élus verts d’EELV et Denis Baupin (député de la 10eme circonscription de Paris, vice président de l’Assemblée Nationale, trésorier de l’APUR, président de l’APC) veut poursuivre sa louable croisade contre la pollution liée aux moyens de déplacement dans l’agglomération.
Aussi après la limitation des voies sur berges, la demande de la diminution de la vitesse maximale autorisée sur le périphérique (70 km/h), la nette augmentation du nombre de zones 30 km/h, la diminution de places de stationnement, l’instauration d’un péage pour les automobilistes qui empruntent au quotidien les autoroutes d’Ile de France (pas de péage comme à Londres, à paris on vise plus large…), la réduction de la circulation du nombre des véhicules à moteur diesel dans la ville via la fin des avantages fiscaux liés au diesel (cf sujet sur l’UFC Que choisir), le maire de Paris va présenter dans onze jours (12/11/2012) un projet dans lequel Bertrand Delanoë souhaite purement et simplement interdire les véhicules considérés, selon ses critères, comme anciens, polluants, bruyants dans les rues de la capitale et ce dès le mois de septembre 2014, c’est à dire dans 22 mois. Par ailleurs, le maire de la capitale souhaite revenir sur le contrôle technique des motos en l’imposant à celles qui voudraient circuler dans la ville lumières.
Si l’on en croit les premiers éléments, la mairie de Paris voudrait que les “vieux” véhicules soient interdits dans une zone qui s’étendra jusqu’à l’autoroute A86… dans un premier temps !
Voilà donc une nouvelle mesure qui a fait bondir bon nombre d’élus de la ville de Paris mais aussi de la région parisienne qui voient, à juste titre en ces temps difficiles pour beaucoup, une mesure discriminatoire uniquement pensée par et pour les privilégiés qui vivent dans la cité ainsi que pour les plus riches, les bobos et les bomeurs qui ont désormais du temps pour se promener dans les rues de la capitale. On ajoutera au débat la fronde menée, peut être à juste titre, par le député Bernard Debré qui explique :”L’interdiction faite aux voitures de plus de 17 ans de circuler est évidemment une mesure qui va pénaliser les gens les plus pauvres qui n’auront pas pu changer de voiture. Intéressante décision, la suppression ou l’interdiction des camions et autocars au centre de Paris. Il faudra évidemment définir la taille des camions car je vois mal comment les commerces parisiens pourront se fournir. Mais il est vrai qu’avec la politique de Delanoë, Paris sera vraisemblablement sans voiture, mais sans commerce, sans famille et sans vie. Delanoë laissera un zoo où quelques Parisiens égarés pourront utiliser les transports en commun bondés et où les étrangers pourront venir visiter un Paris déserté. Au fait, comment accueillir les touristes si les camions sont interdits, donc les cars de touristes ? Encore une fois, Delanoë est un homme intelligent car il veut un Paris différent. Il aura réussi. Paris ne sera plus Paris.”
Bien sur ce sont des propos politiques mais il y aussi du réalisme dans le discours tenu par l’élu parisien qui siège aussi au Conseil de Paris. Un vaste débat entre ceux qui soutiennent ces projets et ceux qui s’y opposent souvent plus pour des raisons pratiques et de vie quotidienne que pour des affaires politiciennes. Il semble aujourd’hui après le quasi abandon des fameuses ZAPA que Paris veuille faire bande à part et semble jouer sur l’autophobie politique plutôt que sur la réalité de la vie parisienne et francilienne. Christiane Bayard, secrétaire générale de la Ligue de défense des conducteurs (LDC), explique : “La mairie de Paris n’a plus les pieds sur terre et mise tout sur la communication, n’hésitant pas à balayer d’un revers de main la libre circulation d’une partie des Parisiens et des Franciliens. En s’attaquant brutalement aux conducteurs les plus fragiles, la mairie de Paris devient totalement déviante, sectaire. La cascade de mesures annoncées pour bannir certaines catégories de véhicules de la ville laisse pantois le conducteur le plus raisonnable. Paris va bientôt redevenir Lutèce…”. Pour aller dans le sens de la LCD, ce sont les motards en colère qui montent au créneau en disant : “Un deux-roues motorisé, c’est une voiture de moins dans la circulation et une optimisation de l’espace routier. C’est aussi un temps de trajet divisé par deux par rapport à la voiture ou aux transports en commun sur les trajets de proche et moyenne banlieue. Interdire les deux-roues motorisés de plus de dix ans, c’est bannir hors de Paris les salariés qui veulent ou ne peuvent pas s’acheter un véhicule neuf (à 2 ou 4 roues), c’est encore obliger leurs propriétaires à se débarrasser de leur moto ou de leur scooter qui fonctionne parfaitement. Non content d’avoir inventé les embouteillages durables, M. Delanoë pousse maintenant au gaspillage durable”.
Un sujet brûlant, très politique et plutôt autophobe qui sera à débattre et à discuter dans les prochaines semaines et prochains mois.
Via LeMonde, France3, BernardDebré.fr, LePoint, AFP.
Crédits illustrations : Chris Morin.