Die Großße Prius ! En attendant qu’un autre éminent collaborateur de ce magnifique blog vous en fasse une présentation plus détaillée où ça discutera avec moult détails boulons, rondelles, Kw/H et batteries Lithium-Ion, je me permets de vous parler un peu de la nouvelle Ford Mondeo, cette fois-ci en version Hybrid, avec en arrière-pensée l’essai encore tout frais de sa version 2.0 TDCI Powershift.
J’ai en effet eu l’honneur et le privilège de vous proposer récemment l’essai de la nouvelle Mondeo, dans une version qui risque bien de constituer le cœur de gamme. Pour ceux qui l’auraient raté et qui ne peuvent que s’en mordre les doigts, c’est ici.
Et entre la version 2.0 TDCI et cette Hybrid, il ne peut y avoir dans l’esprit de l’acheteur potentiel qu’un véritable dilemme cornélien. Au passage, rappelons que l’expression « dilemme cornélien » est complètement galvaudée par des journalistes souvent en manque de culture générale, puisque dans la plupart des cas, chez Corneille (l’auteur dramatique, pas le chanteur), le héros meurt à la fin ; franchement, perdre la vie parce que l’on hésite entre deux Ford Mondeo, c’est pas glop. Que voulez-vous, ma bonne dame, tout se perd. Mais revenons à l’essentiel. Donc la nouvelle Mondeo pose un vrai dilemme, disais-je…
Un dilemme, pourquoi ?
Tout simplement parce que les deux versions sont affichées au même tarif de 33 700 € dans la finition Titanium (l’Hybrid bénéficiant cependant d’un bonus écologique de 1685 €), qui est d’ailleurs la seule exécution disponible pour l’Hybrid. On est donc assurés de bénéficier du même bien être dans les deux versions, avec des sièges en cuir très convaincants, un équipement pléthorique, un intérieur globalement bien conçu malgré quelques assemblages plastique qui peuvent éventuellement décevoir, ainsi qu’une dotation d’entertainment (SYNC 2) et de sécurité carrément à la pointe.
Par rapport à la TDCI, le tableau de bord diffère avec un écran gauche intégrant un diagramme de conso électrique & thermique, à la place des aides à la conduite, ce qui donne subjectivement l’impression qu’elles sont moins intrusives (au moins, la Mondeo Hybrid n’a plus la place pour vous intimer de mettre les deux mains sur le volant). A propos de subjectivité, la « barre PRNDL » de sélection des vitesses en bas du compteur a un look très seventies, que l’on croirait sorti tout droit d’une Ford Crown Victoria : subjectivement, ça n’a pas l’air trop compatible avec la notion de dynamisme, mais on y reviendra…
Côté mécanique, la Ford Mondeo Hybrid embarque un 4 cylindres en ligne essence de 2.0 à cycle Atkinson développant 140 ch. Avec le pack de batteries, la puissance cumulée s’élève à 187 ch. La Mondeo Hybrid n’est disponible qu’avec des roues de 16 pouces dotées de pneumatiques à faible résistance au roulement. Ainsi gréée, elle affiche des rejets de CO2 de 99g/km, ce qui pourrait carrément intéresser les flottes si le carburant essence était déductible fiscalement. Ce qui n’est pas le cas. Et après, on vient nous donner des leçons d’écologie…
Techniquement, ça ressemble à une Prius ?
Oui, puisque la technologie d’hybridation est liée à des brevets déposés conjointement par Toyota et Ford. C’est sans surprise que l’on retrouve donc la transmission type CVT ainsi qu’une autonomie assez proche en électrique, donnée pour 3 kilomètres en ville. Cela dit, la Mondeo Hybrid ne va pas à 100 % au bout du concept en n’offrant pas, si ce n’est différents modes de conduite, au moins une touche « EV » pour la forcer à rouler sur les batteries en ville. Ou en mode furtif, au cas où le GIGN la choisirait en voiture de fonction. Faut savoir parer à toutes les éventualités.
Mais le plus gros reproche que l’on puisse faire à une Prius, c’est ça :
C’est pas faux !
Ceci dit, c’est sympa, une mob. Non ?
La Mondeo Hybrid, elle pédale dans la semoule aussi ?
La vraie question, cher ami, c’est plutôt : are you ready for the change ? Parce que, dans l’absolu, oui, une transmission CVT a un effet « variateur de mobylette » assez désagréable dès que l’on accélère fortement. Donc, un type qui prend le volant d’une Hybrid en ayant les réflexes de conduite d’une GTI et les attentes des mêmes performances, attiré par les 187 ch annoncés, ça s’appelle un bourrin (spéciale dédicace à Olive qui, à sa décharge, roule en Porsche à moteur AR et qui n’est peut-être pas génétiquement compatible avec le concept d’Hybride). Une Hybride, messieurs-dames, ça se pense, ça se ressent, ça se pratique. C’est un mode de vie, une façon particulière d’envisager la mobilité, une conception différenciée de la traversée des espaces-temps. Certains conducteurs devront s’adapter, d’autres n’y arriveront peut-être jamais. Ceux qui ont l’esprit ouvert atteindront la plénitude au volant en optimisant le petit baregraphe bleu dans le cadran gauche du tableau de bord, qui illustre la progression en tout électrique, et en faisant avancer l’auto d’une pression de l’orteil sur les gaz en composant au mieux avec l’énergie souhaitée selon les circonstances. À cette condition, on apprécie alors la douceur de l’ensemble moteur/transmission, les ruptures de charge imperceptibles, la capacité du moteur thermique de se couper à 140 km/h en cruising.
En cas d’accélérations soudaines, le moteur thermique de la Mondeo Hybrid s’emballe forcément un peu. Mais grâce à l’excellente insonorisation et les 50 ch. de plus que dans une Prius, les accélérations ne se subissent pas trop et l’aiguille du compteur grimpe suffisamment vite pour ne pas endurer éternellement l’essentiel du trafic. De toutes façons, le feeling moyen de la direction, la boîte pas adaptée (il n’y a pas de palettes ni de pseudo rapports comme sur une Lexus) et le poids de l’auto qui frise les 1600 kilos n’incitent pas à la gaudriole. La Mondeo Hybrid se veut douce et zen. C’est comme ça qu’elle se savoure et s’apprécie.
Laquelle choisir ?
Si l’on regarde les chiffres et sur un parcours identique pour les deux versions mêlant route, autoroute et contingences de la vie parisienne, la Mondeo Hybrid nous a gratifié d’une moyenne de 6,1 l/100 là où la 2.0 TDCI Powershift a nécessité 6,9 l/100. En ville, l’agrément de l’Hybrid est imbattable, même si le freinage régénératif (que l’on pourrait souhaiter plus puissant) est parfois délicat à doser sur les petits ralentissements. Sur route, l’Hybrid nécessite un mindset écologique pour composer avec les particularités de son ensemble moteur/boîte, afin d’en tirer le meilleur parti et non pas le subir ; dans ces conditions, l’Hybrid apporte un supplément de zénitude et de silence auquel il est difficile de ne pas succomber. Dans les deux cas, le châssis est tellement typé confort et sérénité que toute conduite dynamique apparaît rapidement comme une hérésie, même si l’ensemble reste sain et toujours prévenant.
Mon choix ? La Ford Mondeo Hybrid, sans hésiter.
Et la passion dans tout ça ? On peut rouler éco la semaine et faire des rêves érotiques de Caterham pour le week-end.