L’information est sortie hier soir au bouclage de l’édition de ce jour du quotidien Les Echos. Le constructeur français envisagerait une multiplication de ses marques… Non content d’être Renault et d’avoir la marque roumaine Dacia en entrée de gamme, le groupe automobile envisagerait de se diversifier en ajoutant deux nouvelles marques associées.
Cela commencera bien sur par Alpine (l’A110-50 Concept en est le premier maillon) qui deviendrait ou redeviendrait la division dédiée aux voitures de sport. Vraisemblablement Alpine se positionnerait au dessus de Renault Sport et jetterait définitivement Gordini au rang d’une simple finition bleutée, associée au voitures née chez Renault Sport équipées de deux bandes blanches et d’une sellerie avec des parements bleus. Cette relance d’Alpine pourrait essentiellement s’axer sur des coupé et/ou des autos spécifiques à la marque dieppoise.
L’autre annonce vient de la volonté de créer ou de recréer chez Renault une image du luxe à la française (la réussite de la gamme DS chez Citroën a du donner des envies de “premium” du coté de Billancourt). Renault relancerait alors l’appellation “Initiale Paris” (comme sur le concept de 1995 ou sur la finition luxueuse de certaines Renault depuis quelques années) qui semble marier luxe, haut de gamme et rentabilité pour les gens du marketing du constructeur. Le nom “Initiale Paris est déposé à l’INPI sous le n°10751667. Il est vrai qu’avec les Baccara puis les Initiale, Renault est presque l’instigateur de ce que les “marketeux” nous vendent comme du premium… un peu comme le jus d’orange de chez Tropicana ! C’est pareil que la version normale mais on ajoute quelques détails sur l’emballage et hop, c’est premium, luxueux, socialement statutaire et dans le cas présent Inital Paris, fleure bon le parfum de luxe mais aussi le nom pas trop cher car déjà présent dans l’escarcelle de Renault.
Il va sans dire que si l’idée est intéressante, le partenariat avec Daimler Benz, les bons résultats d’Infiniti dans le monde et l’envie de voir la marge opérationnelle augmenter assez facilement et peut être rapidement ne sont pas étrangers à cette possible naissance. Certains crieront que ce ne sera rien que du badging et de la déco, pas sur ! N’oublions pas que le constructeur possède une légitimité historique, certes lointaine, mais réelle dans la haut de gamme. Pour le découvrir il suffit de se tourner vers ce que fut Renault entre 1925 et 1939 avec les grandes Reinastella, Vivastella, 40 CV, Nervastella, Suprastella et quelques autres encore.
Pour cela Renault s’inspire de ce qui se fait en interne avec Nissan (+ Infiniti + Datsun + Nismo) mais aussi chez les concurrents comme VW Group (VW, Skoda, Audi, Seat), Toyota ( Toyota, Lexus, Daihatsu), GM (Chevrolet, Buick, Cadillac) ou même Fiat qui est d’ailleurs peut être le premier à avoir possédé plusieurs marques sur plusieurs segments ( Fiat, Lancia, Alfa Romeo, Maserati, des marques auxquelles on peut ajouter Autobianchi et Ferrari). Reste que pour devenir Haut De Gamme et Premium, il faut que tout soit à l’unisson et pas seulement un logo et un prix. Certains constructeurs en savent quelques choses notamment le partenaire de Renault, Mercedes Benz. Si l’on oublie un peu les dernières décennies, Renault pourrait retrouver une certaine légitimité dans le haut de gamme mais il faudra mettre de coté les R20/R30, la Safrane, la Latitude, seule peut être la Vel Satis par son aspect massif , statutaire et son design décalé aurait pu être présente dans le segment mais massacrée pour son design, qui à mon avis deviendra classique dans quelques années, et un buzz destructeur elle n’aura pas fait son long feu.
Reste que pour Renault, il y a du taf sur la planche pour bien se positionner sur ce segment que l’on nous vend comme premium car il faudra autre chose qu’un nom et du cuir ! Pas de précipitation pour le moment car ces deux dossiers sont à l’étude et Carlos Tavarès a fait savoir qu’aucune décision ne serait prise avant la fin du mois de décembre. Toujours est-il qu’en multipliant les modèles, Renault pourrait bien multiplier ses marges à moindre coût mais aussi maintenir de l’emploi en France car du luxe à la française ça ne se fait pas au Maroc ou en Turquie et une Alpine née loin de Dieppe, ce n’est déjà plus vraiment une Alpine, alors soyons un peu optimiste et voyons le bon coté des choses qui pourrait aider les salariés du groupe industriel français. A suivre.
Via Les Echos.