Il y a 15 ans, Victor Muller relançait le constructeur automobile néerlandais Spyker et dévoilait 18 mois plus tard le singulier mais réussi Spyder C8.
Début 2014, rien ne va plus du coté de la firme Spyker Cars NV située à Zeewolde puisqu’on vient d’apprendre que la société automobile était en proie à de graves difficultés financières qui mettent en jeu son avenir.
Bien sur Spyker a récemment fait du buzz et de la com’ en annonçant la relance du projet du gros SUV D8 Peking-to-Paris après avoir présenté les coupé et spyder B6 Venator construits autour de la structure de feu l’Artega GT. Mais bien sur ce ne sont que deux concepts cars et une annonce, non la réalité des chiffres dont on ne sait pas grand chose. Pour 2013, au premier trimestre le chiffre d’affaires de Spyker s’élevait à 682.000€ soit l’équivalent de seulement deux ou trois voitures de sport vendues, ce qui représente pour la dite période une perte nette de 5.2 millions d’euros.
Ce que l’on sait c’est que Spyker a vendu un peu plus de 50 autos en 2012 et entre 350 et 360 depuis sa relance par Victor Muller mais cela ne suffit pas à faire vivre l’entreprise qui se trouve au coeur d’un imbroglio financier qui passe par la Lettonie, la Russie, la Grande Bretagne, la Chine et les Pays Bas. La situation mélange les affaires quasi mafieuses, la production automobile, des banques qui appartiennent à Vladimir Antonov (l’ami du temps de Saab) et le constructeur chinois Youngman, normalement ami et partenaire de V.Muller.
Youngman qui avait signé un contrat pour amener dix millions d’euros au capital de Spyker n’est plus joignable ou presque et n’a surtout pas versé l’argent promis même si, entre temps, Spyker a acheté des pièces de carrosserie pour ses coupés à l’entreprise britannique CPP (Coventry Prototype Panels ) qui appartient à… Vladimir Antonov et est actuellement en faillite. Hélas l’argent a été dépensé et les caisses sont vides.
Et ce n’est pas tout puisque la Banque Latvijas Krajbanka (ex propriété de Vladimir Antonov) en Lettonie réclame 2.3 millions d’euros à Victor Muller pour un prêt accordé en 2010. On ajoutera à cela que les salaires des employés de Spyker ne sont plus payés depuis quelques temps déjà et le personnel de l’entreprise pourrait très vite saisir la justice néerlandaise afin d’être payé de ce que le constructeur leur doit !
Avec un peu de recul et au regard de la manière dont Victor Muller a mené ses différentes affaires automobiles, on se dit qu’il aurait peut être simplement du se contenter de les conduire !
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