Alors que je remonte l’A1 en direction de Lille, à bord de cette Volkswagen Golf 7 GTI TCR, les trajectoires du circuit de Pau-Arnos se dessinent dans ma tête. Son pif-paf en dévers si technique, son relief, sa rapidité… Mais surtout, cet après-midi de septembre 2016 à bord d’une Volkswagen Golf GTI Clubsport. Cette voiture disposait d’une aisance, d’un équilibre et d’un moteur qui forçaient l’admiration.
J’enchainais les tours avec agressivité et elle n’avait de cesse de m’impressionner. J’avais pris du plaisir à son volant et je reste marqué trois ans plus tard. La Volkswagen Golf 7 GTI TCR peut-elle rivaliser voire surpasser les souvenirs de cette Clubsport ? C’est la question que je me pose. Mais en tout cas, je suis bienheureux de retrouver une voiture censée être similaire.
Chemin faisant, lové dans les sièges sport de ma TCR, les questions se pressent et mon inquiétude grandit. De l’intérieur, peu de choses distinguent la TCR d’une Golf normale et c’est plus subtile encore par rapport à une Golf GTI. Surtout que notre exemplaire ne dispose ni des jantes optionnelles, équipées de Michelin Pilot Sport Cup 2, ni des baquets.
Nous avons une configuration plutôt sage avec 5 portes, une boite automatique à 7 rapports et la suspension adaptative (DCC). Non, vraiment rien ne me permet de soupçonner une quelconque sorcellerie dans cette voiture qui lui permettrait de clore avec brio cette génération de Golf 7 et à fortiori, la lignée des GTI. A ceci près, cette sortie de péage, avalée tombeau ouvert avec ce moteur gonflé à 290 chevaux et 380 Nm de couple alors qu’elle avait jusque-là bien caché son jeu.
Ces interrogations m’amèneront jusqu’en Belgique, sur mon lieu de shooting où mon photographe officiel ne me retrouvera pas. S’étant cassé la malléole, tant pis pour lui, il n’aura pas l’occasion de goûter à la saveur de cette série limitée à 100 exemplaires pour la France.
Le pont des trous, qui enjambe le fleuve l’Escaut, est un symbole de la ville de Tournai. Oeuvre datant de la fin du XIIIe siècle et dont la partie centrale a été reconstruite après guerre, il était classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1991. Etait ? En effet, pour faciliter la circulation fluviale entre le port du Havre et du Benelux, une partie du pont a été détruite pour agrandir les arches… J’aurais donc rendu hommage à ce pont, je l’espère.
La Volkswagen Golf 7 GTI TCR ressemble très sensiblement à la version Clubsport sortie en 2016. On remarquera un diffuseur et des bas de caisse un peu plus agressifs et un aileron subtilement différent. Finalement, c’est sa déco au goût… douteux qui permet de la reconnaître au premier regard. On gagne, en revanche, à l’intérieur, le nouveau compteur digital.
Volkswagen Golf 7 GTI TCR Volkswagen Golf 7 GTI TCR Volkswagen Golf 7 GTI TCR Volkswagen Golf 7 GTI TCR Volkswagen Golf 7 GTI TCR
Sur mes routes habituelles, je peine à cerner le châssis de cette voiture. Son aisance à rouler vite font que les petits chemins de campagne environnants donnent l’impression d’un jean qui aurait rétréci au lavage. Ça passe, mais on aurait bien besoin d’une taille au-dessus pour en profiter pleinement. Alors j’innove et j’engrène avec moi un ami en Mini Cooper S JCW. La toute dernière, dotée de 231 chevaux et de la boite ZF à 8 rapports. Après lui avoir mis des boulevards sur autoroute, nous nous sommes suffisamment éloignés. Les routes nous offrent alors un bitume lisse et large doté de grandes courbes avec une visibilité importante.
Et là, la Volkswagen Golf 7 GTI TCR se révèle. La mise au point châssis force l’admiration. La TCR a l’art de vous mettre en confiance et de rouler vite avec un très bon équilibre. L’amortissement laisse un débattement important qui souligne, si l’Alpine ne l’avait pas encore suffisamment démontré, qu’un châssis dur comme du bois est un non sens total. Pour autant, je ne suis pas aussi enjoué qu’avec la Clubsport qui possédait ce je ne sais quoi. Optimisé pour faire un temps au Nurburgring, elle avait une rigueur que la TCR n’a pas.
Elle gagne alors encore en polyvalence. Elle pardonne aussi. Notamment dans ce virage où mon attention s’est perdue dans le paysage synonyme de très vilain freinage en courbe. En attendant, je ne vois même plus le clignotement des LED de la Mini qui en 2-3 virages n’aura pas tenu le rythme infligé.
Le moteur n’a plus à faire ses preuves, un des 4 cylindres les plus intéressants du marché. Malgré la perte des 4 roues motrices par rapport à la Golf R, le train avant digère parfaitement la puissance et le couple. La boite DSG, qui souffre parfois de certaines critiques, est rapide et ne rechigne pas à la descente des rapports. On lui reprochera surtout de ne jamais avoir la possibilité d’être en totalité manuelle. Elle finira toujours par pousser le rapport supérieur. Le freinage, surtout sur route ouverte, ne semble pas manquer d’efficacité. Néanmoins, il est très (trop ?) sollicité par l’autobloquant mécanique piloté électroniquement.
La nuit est tombée et le rythme aussi. Une montée pleine de pavés nous emmène sur la Grand’ place de Cassel. Pas cassante, la Volkswagen GTI TCR redevient la voiture de Monsieur tout le monde. Alors que les passagers de la Mini semblent bien secoués. Une Triple Karmeliet 25cl plus tard, je rentre chez moi et je fais le bilan avant de rentrer à Paris le lendemain matin.
Il pourrait sembler que la Volkswagen Golf 7 GTI TCR soit l’arme ultime. Elle est polyvalente en sachant être confortable et sportive à la fois. Elle sait surtout exceller dans les deux domaines. Tout comme l’Alpine me direz-vous. Sauf que vous avez 5 portes, du coffre, des équipements… Tout comme une Golf GTI classique me direz-vous. Et c’est là le problème de cette Golf TCR.
Elle est censée clore le chapitre des Golf 7 et être un hommage à la version circuit. En ce sens, elle manque un peu d’exclusivité et de saveur alors que son prix est tout de même élevé : 47 590 €. A titre de comparaison la GTI Clubsport démarrait à 37 400 € et la Golf R démarre à 48 110 €. La Volkswagen Golf 7 GTI TCR est fondamentalement une bonne voiture mais elle n’est malheureusement pas ce qu’on était en droit d’attendre d’elle. Quelque-chose de beaucoup plus radical, de plus spécial. Cette dose de paillette qui sublime la soirée, cette cerise sur le gâteau. Mais je ne peux pas clore cet essai sur une mauvaise note. Car en effet, la Volkswagen Golf 7 GTI TCR, au delà de cette critique, m’a donné énormément de plaisir à rouler. Au fond, c’est bien là le principal.