À la découverte de la nouvelle Peugeot 308

La troisième itération de la Peugeot 308 vient d’être dévoilée. Nous avons eu la chance de pouvoir l’approcher quelques jours avant… Forcément, on vous en fait profiter !

Prenons un peu de recul. La première 308, dévoilée en 2007, ressemblait à ça :

Comme dirait le super méchant Joker dans The Dark Knight : “Soit on meurt en héros, soit on vit assez longtemps pour se voir endosser le rôle du méchant“…et il faut croire que Gérard Welter est resté un peu trop longtemps à la direction du style Peugeot : les graaaaaaaaandes optiques et l’énooooooooooorme calandre versent dans la caricature des précédentes compactes de la marque. Ca n’empêchera pas notre 308 de se vendre plus que correctement, avec 1 400 000 exemplaires écoulés durant ses six années de commercialisation. Et soudain, paf, arrive en 2013 la seconde génération. Et là, mes enfants <3

La 308 II est la première Peugeot de série a avoir été intégralement dessinée par les équipes de Gilles Vidal et la voiture qui en sort reprend les codes de la SR1, ce sublime concept-car annonçant le renouveau du style de la marque : la carrosserie est douce, charismatique, élégante – je me souviens de l’allusion aux costumes italiens cintrés repris tant de fois par le designer pour illustrer le travail des surfaces. Vous l’aurez compris : j’adore le style de cette deuxième 308. Et je ne suis manifestement pas le seul, puisque 1 500 000 exemplaires sont sortis des lignes de Sochaux en huit ans de carrière. Une jolie voiture, donc, et -cerise sur le gâteau- pétrie de qualité, puisqu’elle sera sacrée “Voiture de l’année” en 2014 : remplacer une telle voiture relève pour le moins d’un sacré défi.

Et hop, nous voilà début Mars 2021 au centre de design Peugeot. Les voitures sont bâchées (mis à part quelques vétérans de la lignée 30x, dont une 307 qualifiée par l’attaché de presse de “presque youngtimer”) et la présentation est succincte : en gros, la nouvelle 308 doit incarner la nouvelle philosophie de la marque dont le nouveau logo est l’ambassadeur -plus haut de gamme, plus technologique, plus moderne. Et le rideau se lève. Mesdames, messieurs, voici la nouvelle Peugeot 308.

Les dimensions ? 4.36 m de long, soit 11 cm de rab dédiés pour moitié à l’allongement de l’empattement (+ 5.5 cm). La largeur est identique mais la voiture s’abaisse de 20 mm, soit 1.44 m de haut. Pour parler un peu technique, le dessin de la nouvelle 308 me semble vraiment dicté par les contraintes : le soft nose à l’avant est là pour faire plaisir aux assureurs, et il y a surtout tout plein de trucs pour faire plaisir aux aérodynamiciens (un gros becquet à l’arrière, des arêtes tranchées sur les boucliers etc). Pour le reste, la face avant devient tout de même sacrément massive, avec une bien large calandre ornée en son centre du nouveau lion Peugeot. Les crocs déjà vus sur la 208, le 2008 et les 3008/5008 restylés sont évidemment de la partie et accompagnent de fines optiques recourant aux LEDs sur l’ensemble de la gamme -à préciser que les versions GT, ici en photos, se parent d’une technologie matricielle et s’affinent un peu plus encore.

Les flancs, eux, restent globalement simples avec une ligne au dessus de chaque roue (qui, il est intéressant d’en parler, restent aux mêmes dimensions que la génération précédente). A l’arrière, on trouve là aussi des optiques hyper fines reliées par le désormais incontournable bandeau noir, tandis que le bouclier, sacrément imposant, passe au noir laqué et fait appel à des sortes de fausses sorties d’échappement qui m’ont toujours un peu laissé froid.

Qu’est-ce que j’en pense ? J’aime bien, sans être hyper emballé. Disons que les photos ne lui rendent pas justice : quand j’analyse chaque plan, chaque galbe séparément, mes impressions sont moyennes. Le traitement de la calandre me semble moins travaillé que sur les 3008/5008 restylés, où les motifs de la calandre viennent mourir dans la carrosserie ; ici, on a une grosse démarcation “calandre noire/bouclier couleur carrosserie” qui me gêne un peu. Et grosse incompréhension sur les jupes latérales, qui m’ont l’air bêtement collées à la carrosserie…et qui s’arrêtent en plein milieu de la portière arrière, me laissant pour le moins circonspect. On dirait qu’ils ont repris la pièce de la génération précédente, à l’empattement plus court… Toujours sur le profil, les porte-à-faux semblent quand même bien massifs ; je suis à peu près sûr que l’aérodynamisme a ici dicté la forme, mais le rendu est pas des plus légers. Et, comme dit plus haut, l’arrière est quand même plutôt lourdingue.

Mais ! Mais, en tournant autour et en laissant mes yeux courir sur la carrosserie, j’arrive à trouver un certain charme à cette Peugeot 308. J’aime beaucoup le 3/4 arrière, très élancé, et les nombreux détails qui me rappellent le concept-car Fractal de 2015. Et si vous louchez sur le logo sur les ailes, sachez que seules les versions GT y auront droit.

Je vous remets quelques photos de l’extérieur avant d’ouvrir les portes :

Ouvrons donc les portes. Ce dont je me souviens, lors de la présentation de la 308 précédente, c’est que tout le monde était bluffé par le bruit très mat et étouffé de la fermeture des portes. Un bruit bien évidemment conservé avec cette troisième génération, et qui est totalement raccord avec le souhait de Peugeot : encore progresser dans la qualité perçue. Je trouve qu’ils ont réussi, avec notamment cette bien belle planche de bord.

Le i-Cockpit est bien évidemment de la partie, avec les trois éléments fondamentaux bien présents. Le petit volant ? Il est retravaillé pour intégrer les commandes du régulateur de vitesse et ainsi oublier le commodo en bas à gauche. Le combiné d’instrumentation ? Numérique, avec un appel à la technologie 3D déjà vue sur la 208. Notons que l’interface a été travaillée pour que les actions “basiques” (changer de radio, appeler quelqu’un, information sur la navigation etc) apparaissent en “pop-up” directement dans le combiné, afin que le conducteur soit le moins distrait possible. Quand à l’écran central, il profite d’une refonte complète de son interface, et hérite…d’un second écran, séparé en six cases personnalisables : en gros, vous mettez les raccourcis que vous voulez. Appeler quelqu’un, régler une température bien précise, atterrir sur votre radio préférée, entrer une destination spécifique dans le GPS… C’est vous qui voyez ! Pour avoir assez brièvement manipulé le système, j’ai particulièrement apprécié la fluidité et la rapidité des interactions ainsi que la logique fort compréhensible des menus et sous-menus. Un bon point qu’il faudra bien évidemment retester en conditions réelles.

Notons la présence de cette arche au niveau de la console centrale qui accueille, sur les versions à boîte automatique, la commande de vitesses déjà vu sur le nouvelle Citroën C4 ou la dernière DS 4, ainsi que le sélecteur de mode de conduite. Je n’ai pas pu voir d’exemplaire doté de la boîte manuelle, mais on m’a promis que l’arche resterait présente, sous une forme un peu amincie ; le levier allant se nicher au niveau des porte-gobelets.

Côté habitabilité, je n’ai pas pu mesurer ou vraiment comparer avec la précédente génération mais, malgré l’allongement de l’empattement, je n’ai pas particulièrement ressenti de gain d’espace à l’arrière ; de même, j’ai trouvé le coffre un peu chiche. Mais peut-être que les versions hybrides photographiées sont mal desservies du fait de l’emplacement des batteries ?

Forcément, avec autant d’écrans et de sophistication à bord, les équipements ne pouvaient qu’aller de paire. Et c’est le cas : la duplication smartphone sur l’écran central se passe de connexion filaire ; un “OK Peugeot” permet de dicter ses souhaits les plus tordus à la voiture ; un “Drive Assist 2.0” sera disponible un peu plus tard : en plus des “habituels” régulateurs adaptatifs et systèmes de maintien en voie, votre 308 pourra changer de voie (presque) toute seule, anticiper les changements de limitations de vitesse et adapter sa vitesse en fonction de la courbe du virage qui s’approche. Je note enfin avec une joie non dissimulée l’arrivée d’une caméra de recul HD et de deux autres sous chacun des rétroviseurs pour une VRAIE vision 360° lors des manœuvres. Quel soulagement d’apprendre que l’horrible système à la définition désastreuse parte aux oubliettes !

Il nous reste à parler des motorisations. Cette nouvelle Peugeot 308 repose sur une évolution de la bien connue (et appréciée) plateforme EMP2 et reçoit donc des motorisations essence, diesel et hybride rechargeable. Dans le détail, on pourra profiter de la 308 avec, au choix, un 1.2L PureTech essence de 110 (BVM) et 130 (BVM & BVA8) ch, d’un 1.5L diesel BlueHDi de 130 ch, ici aussi en boîte mécanique ou automatique. Peugeot propose enfin deux hybrides de 180 et 225 ch, propulsés par un PureTech de respectivement 150 et 180 ch auquel il faut rajouter dans les deux cas un moteur électrique de 81 kW (~110 ch) alimenté par une batterie de 12,4 kWh, promettant jusqu’à 60 km en tout électrique. Il faut ici noter que, peu importe la motorisation, la 308 reste une traction. La question d’une transmission intégrale hybride (comme on peut le voir sur la 508 PSE) a été posée, mais n’est manifestement pas à l’ordre des choses.

Voilà, c’est à peu près tout ce que je pouvais vous raconter sur cette nouvelle Peugeot 308. L’auto nous arrivera au second semestre 2021 à des tarifs encore inconnus, mais qu’on imagine globalement proches de ceux d’une Golf. Ah, et pour les inconditionnels du break : une version SW est annoncée et ne devrait pas trop tarder à pointer son nez. On vous tiendra au courant !

Crédits photo : Jean-Baptiste Passieux

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