“Sur la route des découvertes” : c’était le titre de l’exposition du Peugeot Avenue l’été dernier. L’occasion pour Peugeot de parler de ses innovations.
Qu’est-ce qui peut bien relier la vénérable 401 Éclipse, le concept Quark, le crossover 2008 et le prototype d’endurance 908 HYbrid4 ? A priori, hormis le sigle au Lion au bout du capot, pas grand chose. Et pourtant, les équipes de communication de Peugeot en charge de l’espace d’exposition des Champs-Elysées les avaient réunis l’été dernier autour du thème de l’innovation, invitant les visiteurs à les “explorer”. Dont acte, voyons de quoi il en retourne.
401 Éclipse : Et le toit disparut
A une époque où les marche-pieds et les propulsions étaient encore légion, Peugeot proposait comme gamme intermédiaire la 401. C’étaient les années 30, une période d’entre-deux-guerres dont la crise économique de 1929 venait de chasser l’âme des “années folles” et allait faire entrer le monde dans un second conflit mondial. Cette 401 de 1935 n’a été produite qu’à 79 exemplaires, et fut baptisée “Eclipse”. Le dilemme de Peugeot ayant présidé à l’élaboration de cette voiture ressemble bien à un faux-choix : coupé ? cabriolet ? Les deux mon capitaine ! Le toit s’escamote dans le coffre grâce à un petit moteur électrique.
La forme chaloupée de la poupe de la 401 est en partie la conséquence de l’accueil de l’encombrant pavillon. Ce concept sera décliné sur les 601 et 402, puis restera longtemps oublié, jusqu’à ce que Peugeot, mais aussi Mercedes, ne le ressorte à la fin des années 90 sur leurs 206 CC et SLK, avant de se répandre à la plupart du marché des découvrables rebaptisées “coupé-cabriolets”. Aujourd’hui, ces derniers sont en perte de vitesse, remplacés par des modèles à capote en toile, et il n’y a plus guère que BMW pour persister dans cette voie avec sa dernière Série 4.
Concept Quark : un quad 100 % efficient
Alors que les scientifiques François Englert et Peter Higgs viennent de se voir décerner le Prix Nobel de Physique pour leur conceptualisation dès 1964 du Boson de Higgs, officiellement découvert l’an passé par le Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire (CERN) de Genève grâce au LHC (Large Hadron Collider, Grand Collisionneur de Hadrons), l’époque scientifique est aux quanta, aux neutrons, et aux quarks. Dans sa besace de concept-cars, Peugeot a proposé (dans un tout esprit que la recherche de l’absolu) en 2004 le Quark. Sous l’apparence d’un quad de 2,38 m de long et 425 kg, c’est en réalité un concept-car 100 % électrique, à raison d’un moteur/roue, tous alimentés en énergie par une pile à combustible d’hydrogène liquide. Dès lors vous comprenez le choix de la forme Quad pour présenter ces technologies : mieux mettre en avant les roues et leurs moteurs et montrer comment une technologie compliquée peut s’adapter à un format trapu. Hélas, 9 ans après, rien n’a abouti…
908 HYbrid4 : l’oiseau hybride mort-né
Après le coupé-cabriolet, après l’électrique/pile à combustible, parlons de l’hybride thermique-carburant. Et laissons de côté les 3008 et 508, seules Lionnes hybrides à ce jour, pour porter notre intérêt sur la 908 HYbrid4. C’est la déclinaison hybride-diesel du prototype d’Endurance 908 : les protagonistes actuelles de LMP1 sont elles-aussi hybrides (essence pour la Toyota TS030, et diesel pour l’Audi R18 e-Tron Quattro). En 2011, Peugeot présenta à Genève le résultat de ses recherches sur le prototype 908 HY. Après avoir renoncé à l’engager aux 24 Heures cette année-là, les équipes de Peugeot Sport à Vélizy peaufinent à l’automne son développement et la déclarent prête pour les 24 Heures du Mans 2012, prête pour tenter de devenir le premier prototype hybride à remporter la course Mancelle. Las, comme chacun sait, pour restrictions de ses budgets compétition, Peugeot préféra retirer son engagement avant le début de la saison d’Endurance.
Si la 908 HYbrid4 ne courra jamais plus en compétition, cela ne signifie pas que les technologies qui furent développées pour elles sont abandonnées. Pour preuve, le moteur électrique a été repris par le concept 208 HYbridFE, certes pas en totalité (seuls 30 chevaux sur les 163 développés par le moteur y sont exploités). Ou comment prouver que l’argent investi en compétition peut servir la cause du progrès de la voiture de tout les jours…
Le crossover 2008 : partir vers de nouveaux horizons ?
C’est un peu l’invité surprise de l’expo. L’innovation ne semble pas à proprement parler être son cœur de cible, même s’il apporte à la catégorie toute jeune et déjà installée des crossover urbains quelques raffinements, notamment le Grip Control. Il arbore également une silhouette mi-break mi-4×4 qui, en plus d’avoir l’intérêt de capter la clientèle de feue la 207 SW, lui permet de se démarquer des vrai-faux 4×4 de la concurrence. La raison de la présence du 2008 reste, fondamentalement, le besoin de le médiatiser pour le vendre : la 308 II n’avait à l’époque pas encore été révélée officiellement. Et si les chiffres de ventes (31 000 commandes enregistrées en juillet) frémissaient, on s’activait surtout à mettre sur pied une deuxième équipe à Mulhouse pour doubler la production pour la rentrée.
Sachez toutefois que le 2008 vient de recevoir un premier prix international : Auto Europa, décerné en Italie par l’association des journalistes automobiles de la Péninsule.
Et maintenant ?
Cette exposition, comme vous l’aurez compris à la lecture de l’article, est terminée. Elle a été remplacée à la fin septembre par la nouvelle 308, accompagnée deux concepts habitués des Champs-Elysées, EX1 et HX1, ainsi que par la toute dernière 308 R… Nous en parlons à ce lien !
Crédit photographique : François Mortier pour BlogAutomobile