Essai : DS 7 Crossback E-Tense 4×4. Nec plus ultra

Que proposer à quelqu’un qui a déjà tout ? De l’extra. C’est ce que vise le DS 7 Crossback E-Tense 4×4 & ses 300 ch.

“C’est la voiture française de série la plus puissante de toute l’Histoire !” En me donnant les clés de mon exemplaire d’essai, l’attaché de presse DS ne peut s’empêcher de bomber le torse. Car oui, 300 ch, ça commence quand même à parler ; suffisamment, d’ailleurs, pour couvrir les “ouin ouin lé fransé save pa fer dé gro moteur” répétés à cor et à cri par les détracteurs du haut de gamme français. Remercions donc l’arrivée de l’hybridation pour passer outre cette limite : un moteur électrique, fut-il de plusieurs centaines de chevaux, est bien plus facile et économique à développer et à produire qu’un moteur thermique de même puissance.

C’est donc grâce à ses trois moteurs (un électrique sur chaque essieu, permettant les quatre roues motrices + un thermique de 200 ch sous le capot) que le DS 7 Crossback E-Tense 4×4 peut se targuer d’un 0 à 100 km/h en 5.9 s. Et c’est grâce à ses batteries de 13.2 kWh (rechargeables entre 2h et 7h30 selon la prise sur laquelle vous le branchez) qu’il peut afficher, en parallèle, une autonomie en 100% électrique de 58 km WLTP. Voilà en gros les caractéristiques techniques à savoir.

Maintenant que tout cela est expédié, on va pouvoir se pencher sur les choses un peu plus intéressantes. Comme par exemple : ça ressemble à quoi, un DS 7 Crossback E-Tense 4×4 ? Eh bien…à un DS 7 Crossback “normal”. En fait, à part un set de jantes spécifique, une nouvelle couleur (déjà vue sur le DS 3 Crossback E-Tense), un petit badge sur le hayon et une seconde trappe sur le flanc gauche, vous avez devant vos yeux un DS 7 totalement anonyme. Pas forcément une mauvaise chose pour ma part : si j’ai eu beaucoup (beaucoup) de mal avec le style à sa présentation, je dois dire que je me suis habitué à ces lignes. Ça reste très clinquant, soyons honnêtes, mais ça a quand même un certain cachet. Même maculé de boue.

Et l’intérieur ? Même refrain : rien ne change et c’est tant mieux. Ah si, au temps pour moi : un nouveau bouton fait son apparition et le levier de vitesse se pare d’un embossage en “E”. Je continue donc à trouver cette planche de bord absolument sublime. C’est différent mais valorisant, les matériaux utilisés sont de superbe qualité, les assemblages irréprochables : non, vraiment, je suis fan. Et la sellerie gris perle permet d’amener plus de luminosité à l’habitacle -que vous pouvez compléter par le toit panoramique à 1 450 €. Continuons sur les bonnes nouvelles : ni l’espace à l’arrière ni le volume de coffre ne souffrent de l’hybridation grâce à la toujours très réussie plateforme EMP2. Un grand oui.

10/10 pour la partie statique ! Et en mouvement ? Hmm. Il me doit d’être parfaitement transparent avec vous : j’ai conduit deux exemplaires pour cet essai. Le premier DS 7, en février, m’avait rendu pour le moins chafouin. Les transitions électrique/thermique étaient désagréables, d’horribles à-coups ponctuaient la conduite urbaine lorsque la batterie était vide, je trouvais la partie électrique bien trop peu performante. Et puis la voiture a tout simplement refusé de démarrer le dernier jour du test, me laissant en rade totale. Expérience assez peu concluante, donc. Mais comme je refuse de rester sur une mauvaise impression, j’ai demandé une seconde voiture en juillet. Et là, tout allait bien mieux.

Tout allait bien mieux, donc, parce que tout marchait ; et, quand tout marche, le DS 7 Crossback E-Tense est quand même hyper agréable à conduire. Avant cet essai, j’avais déjà pu conduire un DS 7 Crossback doté du PureTech essence de 180 ch sur 2 000 km et j’en étais sorti parfaitement comblé. Eh bien là, c’est encore mieux, en grande partie grâce aux bienfaits de l’hybridation. Car qui dit roulage en électrique dit 1) souplesse de conduite et 2) silence quasi-parfait, ce qui colle à merveille à la philosophie du DS 7 où le confort prime sur tout. Grands dieux, qu’est-ce qu’on est bien !

Un pullman absolu, donc, même s’il faut se dépêcher d’en profiter : alors que les normes WLTP rendent en général des autonomies réalistes (la preuve, par exemple, avec le Volvo XC40 Recharge), je n’ai jamais réussi à atteindre les 58 km de conduite en électrique promis sur la brochure. J’arrivais à taper les 40 km sans aucun problème, voire 45 en faisant un peu attention, mais dépasser les 50 me semble tout de même assez hautement irréalisable. De fait, il est souvent plus judicieux de laisser la voiture en mode “Hybrid”, où elle s’occupera toute seule de gérer la provenance de l’énergie motrice, plutôt qu’à forcer le mode électrique. Et, rassurez-vous, les transitions entre électrique & thermique sont absolument imperceptibles : quoi qu’il arrive, le DS 7 continuera sa route dans un silence et un confort rarement rencontrés dans la catégorie.

Toujours sur le thème de l’autonomie, il faut savoir que le réservoir de sans-plomb passe de 62 à 43 litres du fait de l’hybridation, raccourcissant de fait les distances entre les pleins. Question conso, j’ai relevé un Poissy-Amiens avec un départ batterie pleine à 6.2 l/100 km de moyenne et un retour (batterie vide) à 8.2 l/100 km. Ici aussi, encore et toujours, c’est votre fréquence de recharge qui aura la plus forte incidence sur votre consommation : en utilisant le DS 7 au quotidien et en le branchant chaque soir, j’ai obtenu, après 390 km de région parisienne, une consommation de 2.6 l/100 km. A voir, donc.

“Attends attends Jean-Baptiste tu nous dis que la caisse fait 300 bourrins et tu ne nous parles que de confort là”. Ui ui, j’y viens. Une pression sur le sélecteur de mode et on passe en “Sport” : la direction se raffermit, les suspensions suivent, l’accélérateur devient plus tatillon, la cavalerie débarque. Conséquence : reprises canons, accélérations grisantes sur autoroute, rythme appréciable dans les courbes malgré les deux tonnes du DS 7 Crossback E-Tense, soit 350 kg de plus que les versions “normales”. Franchement ? Pas mal, pas mal du tout !

On l’aura donc compris : le DS 7 Crossback E-Tense 4×4, c’est un DS 7 avec extras. On part d’une bonne base, on rajoute des trucs bien foutus (quand ils ne tombent pas en panne) et ça rend vachement bien. Alors, après, il faut quand même assumer le prix : l’exemplaire ici photographié dépassait les…70 000 € ! Cependant, si vous souhaitez un DS 7 hybride sans (trop) casser la tirelire-cochon, la marque a présenté il y a quelques jours une version E-Tense “tout court”, une traction de 225 ch, ramenant le prix du SUV hybride à 49 950 € et permettant, à cinquante euros près, de toucher les 2 000 € de bonus gouvernemental.

Mais bon, le bonus gouvernemental, c’est pour la plèbe. Ce qui vous intéresse, vous, c’est d’avoir le meilleur, et ce peu importe le prix. Et le meilleur DS 7 Crossback, c’est l’E-Tense 4×4. Parce que 300 ch, parce que quatre roues motrices, parce que hyper sophistiqué, parce que pas à la portée de tout le monde. On est sur le terrain du premium, de l’image, de l’apparence, du “j’en ai une plus grosse que toi”. Et cette version coiffe la gamme de la plus admirable de la façon : elle donne envie. DS veut devenir une vraie marque premium ? Ils s’y prennent de la plus belle des façons.

Crédits photos : Jean-Baptiste Passieux

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