N’en déplaise à certains, Kia est en train de supplanter beaucoup de ses concurrents européens avec une gamme ultra complète. On a donc eu envie d’en tester deux étendards. D’un coté la Kia eNiro, le SUV électrique du segment C doté d’une autonomie annoncée en WLTP de 455 km, de l’autre la puissante et charismatique Stinger. Lieu de notre double essai en collaboration avec Le Billet Auto ? L’Allemagne et la route qui y mène depuis Paris. Ça vous tente ? Alors suivez-nous !
Mardi : Paris -> Francfort
Nous avons décidé de tester la eNiro sur le terrain de l’autonomie, un domaine que mettent en avant tous les constructeurs de voitures électriques, Kia le premier. Si vous vous rappelez l’été dernier, j’avais fait en compagnie de Guillaume du GDB, un petit road trip direction Oslo avec le Kona EV. Ici, c’est la même base technique : 64 kWh de batterie, un moteur de 204 ch et 395 Nm. Seule différence notable le poids : une cinquantaine de kilos.
Vous allez sans doute me dire que ce n’est pas beaucoup mais sur une voiture électrique, c’est important. Cela va se vérifier sur la distance.
Nous quittons Paris avec 381 km d’autonomie annoncés par le véhicule, assez loin des 455 km constructeur. Il faut savoir que sur autoroute, les voitures électriques ne sont pas dans leur cycle de consommation minimal comme une voiture thermique. Elle va préférer un trajet urbain ponctué de freinages, histoire de récupérer de l’autonomie en régénérant l’énergie dissipée. Sur autoroute, la voiture consomme beaucoup d’énergie pour maintenir sa vitesse.
Pour rappel, le Kona EV nous avait gratifié d’une consommation de 17 Kwh/100 km de moyenne sur le trajet complet. Lors de cette première journée de 603 km, il nous a fallu faire 2 recharges rapides à 80% sachant que les 200 derniers km se sont faits sur l’Autobahn à 160 km/h de moyenne. La voiture a consommé sur le trajet 21 kWh/100 km. Une consommation pas si élevée au regard de la nature de l’autoroute et de notre vitesse moyenne allemande qui a fait fondre son autonomie. La météo et la température, qui n’ont pas été des plus joyeuses lors de notre essai, influent beaucoup sur l’autonomie.
On arrive le soir à Francfort avec 60 km restants, de quoi aller dîner, rentrer à l’hôtel et récupérer notre seconde voiture le lendemain.
Mercredi-Vendredi : Francfort -> Nürburgring ->Munich ->Stuttgart -> Francfort
Le matin rendez-vous nous est donné au siège de Kia Motors Europe pour récupérer la voiture rouge qui va nous accompagner sur les 3 jours qui arrivent, la Kia Stinger V6.
On l’a pas mal essayée sur le blog et pour cause, quelle voiture !!! Kia a eu la bonne idée de sortir à notre époque une berline avec un V6, concurrente des VW Arteon, BMW 4 GranCoupé ou encore Audi A5 Sportback. Oui j’ose la comparaison entre une Kia et une BMW. Vous allez sans doute me traiter de fou, mais lorsque l’on conduit la Kia Stinger, on se rend compte de l’aboutissement de la mise au point de la voiture. Le châssis fait des merveilles, sa transmission intégrale reste sécurisante mais joueuse. On peut vraiment se faire plaisir au volant d’une Kia. Qui pouvait dire ça il y a encore 5 ans ?
Notre modèle d’essai était donc doté du très bon V6 3,3 litres bi-turbo de 370 ch et 510 Nm. Joli pedigreée n’est-ce pas ? Alors oui, le son n’est pas au rendez-vous, mais sachez que Kia travaillerait dessus pour son restylage !
On est donc en Allemagne, unique pays où l’on peut encore légalement toucher la vitesse maximale de sa voiture. Pour cela rien de plus simple il vous suffit d’accéder à l’Autobahn et zou !
Malheureusement, nous avons fait notre essai début avril, période où les allemands changent leur monte pneumatique entre les pneus hiver (obligatoires chez eux) et les pneus été. Kia avait malencontreusement oublié de nous mettre des pneus été. Nous étions en Michelin Alpin indice V qui nous limitaient à 240 km/h.
Sachez que durant tous les kilomètres parcourus sur Autobahn, et malgré les condition pas toujours au top de la météo allemande, nous avons pu facilement atteindre cette vitesse. La voiture est donnée pour 271 km/h de vitesse maximale. Je peux vous assurer qu’elle les atteindra sans problème au regard de l’aisance avec laquelle elle monte à la limite de nos pneus.
Quel bonheur de rouler sur une autoroute où les gens se respectent. Où il est possible de cruiser à 150-160 km/h sans aucun souci. Où les autres usagers s’écartent lorsqu’ils voient que vous roulez plus vite qu’eux. Où la voie de gauche ne sert qu’à dépasser. On devrait vraiment s’en inspirer en France…
On a pu donc vivre avec cette Kia Stinger sur 3 jours au rythme des autobahns et des routes du réseaux secondaire allemand. Elle a été l’accompagnatrice parfaite pour ce genre de trajet.
A la fois puissante pour pouvoir raccourcir les distances sur les portions illimitées, dynamiques sur les routes aux alentours du Nürburgring, confortable pour avaler les plus de 1000 km que nous avons réalisés. Mais elle a été aussi source de beaucoup de curiosité, même en Allemagne.
Je ne compte pas le nombre de pouces levés que l’on a reçus ou le nombre de personnes qui se sont attardées sur la voiture lors de nos arrêts aux stations-service par exemple. Sans doute sa couleur rouge n’a pas été étrangère à tout ça. Mais au pays de l’autobahn où la fierté d’avoir une voiture allemande est très présente, le fait d’avoir autant de curiosité et de voir dans les yeux des gens le plaisir de croiser une telle voiture prouve le tour de force de Kia.
Samedi : Retour à Paris
Après 1200 km, il est temps de rendre la voiture à Kia Motors Europe et de reprendre notre eNiro pour rentrer en France. Arrivés sur l’autoroute d’outre Rhin, on s’est amusés à tester les reprises face à des voitures thermiques beaucoup plus puissantes.
Il faut savoir que sur ces autoroutes, il y a des portions certes illimitées mais très souvent on se retrouve à 80, 100 ou 120 km/h, pour cause de travaux ou juste de limitations. On se faisait un malin plaisir, avec l’ami JB, à se mettre derrière de grosses cylindrés allemandes et lors du passage à une portion illimitée, à écraser la pédale de droite pour voir la reprise du eNiro. Et bien je peux vous dire que jusqu’à 155-160 km/h, notre SUV familial n’avait pas à rougir face à une Série 530d ou à une Audi S5 par exemple.
Bien-sûr, au delà, notre voiture se faisait distancer très facilement ayant une vitesse max régulée à 174 km/h. J’imagine la tête des propriétaires de ces voitures thermiques en voyant notre gros SUV leurs coller aux fesses 😀
Arrivés en France, la limitation à 130 km/h reprend ses droits et les mauvais comportements aussi… Je me rend compte aussi qu’à cette vitesse, la concentration est moindre. A 150 km/h, on est beaucoup plus concentré sur ce que l’on fait !
Sur la route vers Paris, on ressent le confort de l’auto. Que ce soit auditif ou physique, la eNiro excelle dans ce domaine. Pour une voiture électrique, le confort auditif est très important. Il n’y a plus aucun bruit mécanique sur ces voitures. Des bruits de vents ou de roulements peuvent être camouflés par un bruit de moteur trop présent dans l’habitacle. Ici, un effort tout particulier a été apporté par la marque et ça se ressent.
Que dire après ces plus de 2300 km au volant de ces deux Kia ? Si vous aviez encore en vous l’image de Kia = voiture low-cost, vous pouvez tout de suite oublier cette idée qui n’est plus du tout à l’ordre du jour ! Que ce soit la eNiro, ou encore plus la Stinger, les Kia modernes sont dotées d’équipements haut de gamme.
On dispose du régulateur adaptatif, de la conduite autonome de niveau 2, de sièges ventilés et chauffants ou d’un système audio très évolué et sur la Stinger de suédine sur le ciel de toit ou de cuir nappa de très bonne qualité. Des équipement encore rarement ou pas disponibles sur des voitures françaises ou chez des acces-premium comme Volkswagen.
Notre version du eNiro était affichée à 38 500€ (6 000€ de bonus écologique déduit). Notre Kia Stinger est affichée en France à 60 900€ auxquels il faut ajouter les malheureux 10 500€ de malus… Et surtout Kia, comme son cousin Hyundai, mise sur l’équipement et le prix contenu. Point de liste d’option interminable. 3 ou 4 niveaux de finition, des voitures suréquipées et c’est tout ! Pas mal comme point de vue non ?
Merci à Kia France pour leur disponibilité et à JB du Billet Auto pour son infaillible compagnie !
Photos : Ugo Missana