Essai Kia ProCeed GT : le break de chasse avec de la voix !

Kia est souvent associé à une marque low-cost ou à un fast-follower, une marque qui suit la mode automobile sans vraiment faire preuve d’initiatives. Avec ce break de chasse ProCeed, la marque coréenne cherche à créer un segment et c’est ce qu’ils ont voulu que je découvre il y a quelques semaines aux alentours de Barcelone.

Oubliez l’apostrophe de l’ancienne génération, la nouvelle s’émancipe. On passe aussi d’une version ProCee’d ancienne génération (voir ci-dessous), classique…

… à la nouvelle ProCeed GT qui s’offre un look moderne de shooting brake affuté. On lui donnerait même un air de Porsche Panamera Sport Turismo et c’est un compliment venant de moi.

Le design des KIA a fait un bon en avant assez incroyable. Il y a 10 ans, la marque coréenne c’était un style simple, presque insipide. Comme la première génération de la Picanto.

Aujourd’hui, on se retrouve face à une voiture avec un style très marqué bien qu’un peu inspiré de la production automobile actuelle. KIA investit un segment inédit chez les généralistes, le shooting brake segment C. Inédit, car la seule autre marque qui fait des shooting brake, c’est une marque premium – Mercedes-Benz pour ne pas la nommer. Ça montre la volonté qu’a la marque de monter en gamme.

On est donc face à une voiture avec un caractère sportif assumé. Des traits bien tendus vers l’arrière pour marquer son dynamisme. N’oublions pas les attributs sportifs habituels comme les jantes de 18″ très joliment dessinées, le diffuseur d’air arrière ainsi que les sorties d’échappement dans ce dernier. Mais aussi les éléments stylistiques rouges marquant la sportivité chez KIA, comme sur la Stinger, que l’on retrouve sur la lame avant, dans la grille moteur ou sur les jupes latérales de l’auto.

A l’intérieur, l’ambiance est un poil plus sportive que dans une KIA Ceed normale. Les sièges avant sont très beaux, très confortables et maintiennent bien, heureusement vu ce qui va suivre lors de notre essai.

La planche de bord est commune avec celle de la Ceed et de son break. C’est simple, avec peut-être un peu trop de boutons, dommage.

La partie haute rattrape la chose avec une casquette de compteur assez jolie avec de l’imitation cuir qui vient se prolonger sur l’ensemble de la planche de bord. Autre bon point, le volant. Ce dernier est très beau et tient parfaitement en main. Et il faut dire que pour moi un volant c’est très important : j’ai besoin d’avoir ce confort pour être à mon aise… comme beaucoup d’entre vous j’imagine. Ici c’est top !

Rien de bien foufou derrière celui ci, les compteurs restent très classiques avec un écran digital personnalisable selon le mode de conduite sélectionné.

A l’arrière, si vous faites plus d’1,85 m, ça risque d’être compliqué pour vous. Il faudra vous rabattre sur la version SW, le style a ses défauts. À vous de choisir. En dehors de ça, l’assise est très confortable et l’on peut sans soucis s’y installer pour de longues distances à part pour un adulte au milieu.

Le coffre quant à lui est grand et très pratique. Il mesure 594 litres, un volume qui le place largement au-dessus de celui d’un CLA Shooting Brake, qui fait 100 litres de moins. De plus celui de la KIA est plein d’astuces comme ces petits rangements sous le coffre pour y ranger des sacs très volumineux comme vous pouvez le voir sur les photos.

Pour cet essai organisé par la marque coréenne, je ne m’attendais pas à autant de confiance de la marque pour son auto. Il faut dire que l’activité circuit qui nous a été proposée m’a fait rire au début. Mais une fois au volant de l’automobile sur le circuit de Castellolí, j’ai arrêté de plaisanter et je me suis vraiment ravisé tant la voiture fut à l’aise sur ce circuit très bien dessiné, rempli de courbe en dévers et longues lignes droites. Oui, je me suis éclaté avec un break coréen de 204 ch sur un circuit automobile.

C’est bizarre à dire comme ça, mais la réalité est qu’on dispose d’un châssis affûté. La voiture est très saine et on se surprend à avoir un arrière très mobile et un train avant incisif. Et, si on y rajoute le caractère rageur de ce moteur qui ne manque pas de puissance avec ses 250 Nm de couple entre 1500 et 4000 tr/min et les 204 ch délivrés à 6000 tr/min.

Bien entendu, la voiture n’est pas faite pour ça, mais la volonté de KIA de nous emmener sur circuit pour l’essayer prouve une chose, la marque a confiance dans son produit et elle a raison, il faut donc les féliciter pour ça.

Et parlons du bruit produit par l’échappement actif de la voiture, un son rauque et très démonstratif. Il se déclenche lors du passage en mode sport. Une bande son à l’ancienne qui rajoute beaucoup de charme et transmet beaucoup d’émotion à ce shooting brake. Dis KIA, tu l’installes quand sur la Stinger cet échappement?

Sortons du circuit pour découvrir les montagne de Montserrat et voir ce que vaut la voiture sur route ouverte.

La voiture dans cette version GT avec le 1.6 T-GDi de 204 ch est forcément livrée avec une boite de vitesse 7 vitesses à double embrayage maison nommée DCT7. Une boite déjà rencontrée plusieurs fois sur des modèles de la marque. Elle est connue pour sa douceur et c’est toujours le cas. Elle mange par contre un peu de couple pour lisser la courbe d’accélération.

Sur la ProCeed GT essayée, la boite est toujours aussi bonne, bien que parfois trop lente lors de phases sportives sur des routes sinueuses. Mais lors d’une utilisation normale, elle s’en sort très bien, permettant des relances très confortables pour doubler sans problème sur autoroute ou réseau secondaire.

De plus, le confort est présent malgré la monte 18″ et l’âme sportive du châssis. La voiture survole la route. Ce sentiment est accru par le confort des sièges avant qui m’ont impressionné. De plus, chose toute bête, mais le repose coude de la portière est moelleux à souhait. C’est un détail mais c’est important lorsqu’on est amené à faire de la route.

Un confort peut-être trop présent dans la direction qui a tendance à ne pas remonter assez d’informations. On sait où l’on place le train avant mais on a du mal a savoir ce qui se passe en dessous des roues.

Coté consommation, il faut dire qu’on a été très joueur avec l’auto. La consommation affichée était proche des 9 litres au 100 km, mais rien ne vous empêche avec un rythme plus contenu d’arriver à 7 litres sans souci. Pas mal pour 204 ch.

Coté budget, la ProCeed commence à 26 590 € avec le 3 cylindres 120 ch et sa boite mécanique 6 vitesses. Une version de base nommée GT Line qui dispose déjà de jante 17″, d’une aide au maintien dans la file, des feux de route automatique ou encore de la climatisation automatique bi-zone.

La version que l’on a essayée, nommée GT, la seule avec le moteur de 204 ch et ce son très sympathique, est affiché à 34 990 €. Elle dispose comme toujours pour une KIA d’une flopée d’équipements de série, comme les sièges chauffants avant et arrière, du freinage autonome avec détection des piétons, le régulateur adaptatif et ses magnifiques sièges cuir et suédine.

Quel est la concurrence de ce shooting break coréen ? La CLA ? Ça serait exagéré bien que les prestations soient très flatteuses, l’image de Mercedes-Benz est bien au dessus de KIA. La ProCeed GT est donc seule sur son segment et c’est tant mieux pour elle. Elle va permettre à la marque coréenne de parfaire son image qui, n’en déplaise à ses détracteurs, change très vite. Et lorsque l’on voit la vitesse avec laquelle KIA a changé durant les 10 dernières années, on se demande où elle sera dans 10 ans.

La marque et le groupe sont pleins d’ambition. On se surprend à avoir des émotions à bord d’une KIA depuis la Stinger, j’ai hâte d’essayer les futures création de la marque qui va investir le segment de l’accès Premium avec un axe GT. Plaisir de conduire dans un confort supérieur. Tout ce qu’est cette ProCeed GT. Aujourd’hui une Kia est largement au niveau d’une Volkswagen n’en déplaise à certain.

Pour conclure, la Kia ProCeed GT traduit l’envie qu’a la marque coréenne de construire de belles et bonnes voitures qui transmettent des émotions. Le pari est gagné pour moi. On est sur une proposition très audacieuse pour la marque mais elle s’en donne les moyens. Elle investit un segment laissé à l’abandon par la concurrence pour grappiller des parts de marché avec une originalité dont les Coréens n’avaient pas fait preuve jusque là.

Merci à KIA France pour l’invasion et à Jalil pour le co-pilotage aux petits oignons !

Crédit Photo : Ugo Missana

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