Essai : Land Rover Defender 90 Hard Top D250. Baroudeur chic

Defender 90 Hard Top

Trente-trois ans de carrière avec un seul modèle, c’est l’impressionnant tableau de chasse du premier Land Rover Defender. La deuxième génération est arrivée il y a déjà quelque temps et, après l’essai de la version 110 par Thomas (à relire ici), c’est au tour de la version courte et dédiée aux professionnels de passer nous voir…

Defender 90 Hard Top

Avant de commencer l’essai en lui-même, je vais vous parler de…moi, et de mon côté enfant gâté. Voyez-vous, quand j’ai demandé un Defender 90 Hard Top à Land Rover, je m’imaginais recevoir les clefs d’un exemplaire semblable à celui essayé par Nicolas Meunier de Challenges : ce toit blanc et, surtout, ces incroyables jantes tôles blanches de 18″ me rendaient complètement gaga.

IN-CRO-YABLE

Raté ! Le mien se pare d’un immaculé Blanc Fuji et se chausse de jantes alu de 20″ (au dessin bof, ne nous le cachons pas), tandis que la prolongation de la vitre à l’arrière joue au trompe-l’œil en adoptant…une vraie vitre, collée directement sur la tôle.

Defender 90 Hard Top

Passée la nanoseconde de déception, je me suis quand même rendu compte qu’il était vachement cool, mon Defender. Je suis tombé sous son charme dès les premières photos officielles en septembre 2019, et il n’a pas perdu une seule miette de séduction à mes yeux depuis. C’est d’une modernité folle, c’est puissant, c’est charismatique, c’est…beau, en fait. Ici, l’association du Blanc Fuji avec le “black pack” fonctionne au final super bien, et ses proportions assez uniques basées sur des volumes hyper cubiques et des dimensions étonnantes (2,01 m de large & 1.98 m de haut pour 4.58 m de long “seulement”, voire même 4.32 m en excluant la roue de secours !) le rendent vraiment hors-normes dans la circulation.

Defender 90 Hard Top

Vraiment hors-normes, vous dis-je ; et c’est bien la sensation qui prédomine lorsqu’on se hisse à bord : qu’est-ce qu’on est haut ! De notre promontoire, on est bien. Les racines rustiques du Defender se retrouvent facilement dans cet habitacle, avec des matériaux robustes (mais très bien assemblés, pas un bruit même en tout-chemin), des rangements en veux-tu en voilà, bref, la présentation va à l’essentiel…ce qui rend la présence de ce grand écran central de 11.4″ presque étonnante -très bel et très efficace écran qui répond au doux nom de “Pivi Pro”, soit dit en passant : les menus sont beaux et l’ergonomie aux petits oignons, j’ai beaucoup apprécié.

Planche de bord Defender 90 Hard Top

Mais l’important dans l’habitacle de ce Defender Hard Top, c’est ce qui se passe derrière les sièges avant, puisqu’on y trouve…rien du tout. Enfin si, il y a bien une séparation physique et un sol en bon vieux plastique mais ça s’arrête là ; vous l’aurez compris, Land Rover a dégagé la banquette arrière et a fait de ce Defender un authentique utilitaire -vous pouvez même pousser le vice jusqu’à commander un troisième siège à l’avant. Le volume de chargement passe alors à 1 563 litres, de quoi mettre de la paille, des cageots, des outils, des vêtements de travail, des petits veaux ou que sais-je encore à foison.

Coffre Defender 90 Hard Top

Mis à part cette cloison et l’abandon de la banquette arrière, qu’apporte cette version “Hard Top” par rapport à la civile ? Eh bien…rien du tout. Ça m’a été confirmé par la marque : aucune modification technique, que ce soit au niveau de la plateforme, de la structure, des équipements ou autre n’a été apportée à ce Defender des champs. De quoi augurer de bonnes capacités dynamiques.

Defender 90 Hard Top

Ce Defender Hard-Top n’est disponible qu’en deux motorisations diesel de 200 & 250 ch -c’est ce dernier que j’ai récupéré. Au programme, un 6 cylindres en ligne de 3 litres de cylindrée développant 250 ch et 570 Nm de couple, capable d’expédier le bestiau de 2.3 t à 100 km/h 8 secondes après avoir démarré. Efficace sur le papier, donc. Et en réalité ? Il se débrouille fort bien, merci pour lui. Les premiers mètres sont étonnants, d’une part parce que vous pouvez regarder le crâne des gens dans les voitures autour de vous, mais aussi…à quel point de Defender s’accommode à merveille du chaos parisien. La boîte est toute douce, les calibrations des accélérations/freinages sont vraiment réussies, j’ai franchement rien à dire -allez, si on veut chipoter, les suspensions sont assez sèches. Concernant les créneaux, ils sont, eux aussi, étonnamment faciles : d’abord grâce à un diamètre de braquage raisonnable de 11.3 m, mais aussi par le système de caméra 360° qui propose un mode 3D reconstituant l’environnement autour du Land Rover.

Planche de bord Defender 90 Hard Top

Cette impression de voiture “normale” se poursuit lorsqu’on quitte les agglomérations ; comme pressenti plus haut, le Defender se comporte de manière tout à fait neutre sur petite route. Le roulis est maîtrisé, les relances efficaces, pas grand-chose à dire. Concernant la micro-hybridation du moteur, il se fait sentir par un léger frein moteur au lever de pied mais est totalement indolore aux accélérations, d’autant plus que, à l’inverse d’un Ford Puma mHEV, aucune jauge ou témoin vient nous signifier l’apport de couple ou de puissance par l’alterno-démarreur. Même sur autoroute, le Def’ assure ; les bruits d’air se font (logiquement) présents mais la sono Meridian de série sur ma finition SE assure. Même les sièges sont confortables !

Defender 90 Hard Top

Après, il est clair on n’achète pas un Defender pour ne faire que de la route. La génération précédente était connue pour son côté “couteau suisse” et cette nouvelle se doit bien d’être à la hauteur. Modernité oblige, ce Defender II abandonne le châssis échelle pour un châssis monocoque bien plus conventionnel et rassemble tous ses réglages dans…trois boutons : un pour sélectionner la gamme courte, un pour enclencher l’assistant de descente et l’autre pour choisir les différents modes du Terrain Response 2 (route, neige, sable, roche, boue, passage de gué -jusqu’à 900 mm de profondeur avec contrôle en temps réel sur l’écran central), terminé bonsoir. De mon côté, je n’ai eu ni les compétences ni le terrain nécessaires pour aller au bout des capacités du Land (sont-elles seulement accessibles ?), aussi il faudra vous contenter de balades dans les champs de mon oncle (merci tonton) et de cette vidéo assez démonstrative :

Sur la partie dynamique, retenez donc que ce “petit” Defender passe partout avec les félicitations du jury, qu’il y ait une route ou non.

Côté finances, si le Defender 90 Hard Top commence à 61 500 € avec le diesel de 200 ch et, déjà, le bel écran central, la clim auto, la vision 360°/3D, tout le barda de franchissement et quelques autres bêtises, le mien, une version SE avec le D250 et quelques options (sièges chauffants, boule d’attelage rétractable, pack tout-terrain avec blocage actif du différentiel arrière, black pack extérieur) s’affichait à 74 629 €. A ceci, ajoutons que la version Hard Top échappe de par sa classification en véhicule utilitaire au malus écologique et au malus au poids, lui faisant ainsi économiser…40 000 € par rapport à une version civile. Chers professionnels, vous bénéficierez en outre de l’exonération de la TVS et la TVA sera récupérable. Cerise sur le gâteau, j’ai rendu la voiture avec un ordinateur de bord affichant un conso moyenne de 9.3 l/100 km, un chiffre que je trouve franchement raisonnable par rapport à la carrure, au poids et aux capacités du Land Rover. Je vais presque finir par croire que c’est une bonne affaire.

Defender 90 Hard Top

Quant à la pertinence d’un tel véhicule… Quand je vois qu’un Duster 4×4 s’affiche à 20 800 €, je ne suis pas sûr que le Defender Hard Top ait une quelconque chance de remplir les carnets de commande -entendons-nous bien, le Defender humilie le Dacia dans probablement l’intégralité de ses prestations, mais a-t-on besoin d’un engin aussi talentueux si on n’utilise que 5 % de ses capacités au quotidien ? Ça me fait un peu penser aux iPhone à 1 200 € qu’on utilise que pour aller sur Snapchat ou TikTok, en fait. Reste que, comme les iPhone, de Def’ est quand même un objet super valorisant. C’est pas parce qu’on roule en utilitaire qu’on doit se taper un truc moche après tout, merde à la fin.

Le 12 avril 2021, le magazine Elle publie un article sur -je cite- la “baroudeuse chic”. Je ne saurais pas beaucoup vous en dire plus vu qu’il n’est visible que pour les abonnés mais, au vu de la photo de couverture, je n’ai pas trop de mal à deviner la meuf super lookée, prenant sa rando annuelle pour un défilé de fashion week ; en gros, une tenue et une attitude totalement inadaptées aux conditions, rendant le personnage risible au plus haut point -l’excellente page des Memes Décentralisés n’y a d’ailleurs pas manqué. Seulement voilà : et si ce Defender Hard Top était un baroudeur chic premier degré ? A y réfléchir, la partie “baroudeur” est plus que remplie avec ses capacités en tout-chemin probablement inégalables, tandis que le “chic” est assuré par cette présentation archi quali et ces prestations routières tout à fait bluffantes. Un utilitaire dans Elle, qui aurait pu s’y attendre ?

Defender 90 Hard Top

Crédits photos : Jean-Baptiste Passieux

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