Essai Land Rover Defender P400 110: luxe et rusticité font bon ménage

Après plus ou moins 70 ans de bons et loyaux services, le bon vieux Land Rover Defender avait tiré sa révérence en 2016. Quatre ans se sont écoulés, et une toute nouvelle version est aujourd’hui disponible au catalogue du constructeur. Plus moderne mais tout aussi talentueux, nous voici enfin à son volant pour un essai de la version longue 110 P400.

Un style reconnaissable entre mille

Son illustre prédécesseur est très facilement identifiable dans le panorama automobile actuel, le nouveau Defender le sera lui aussi. Si, normes obligent, ses formes caractéristiques très rectangulaires disparaissent, il n’en devient pas pour autant un exemple de rondeur. En se modernisant fortement, il conserve de belles lignes anguleuses et surtout ses proportions imposantes. Celles-ci obligeront les occupants à bien lever la jambe pour monter à bord et renforceront son côté statutaire. Comme vous l’expliquait parfaitement Régis fin 2019, malgré son allure de concept car, il reprend quelques effets de style propre à son aîné. Ainsi, on remarquera l’ouverture latérale du coffre, le bossage sur le capot, la “meurtrière”  sur le toit ou encore la roue de secours visible à l’arrière. Enfin, la signature lumineuse arrondie à l’avant rappelle elle-aussi les feux ronds du Defender originel. Pour continuer à vous surprendre, sa peinture Pangea Green qui joue avec la lumière, associée à un film de protection satiné (4240 €), renforcera son côté exclusif.

Limousine lavable au karcher

Les habitacles Land Rover font selon moi partie des plus jolis depuis quelques années, en constatant un soin apporté aux détails et assemblages. J’apprécie particulièrement l’habillement des commodos avec une petite pièce effet alu. Mais ce qui frappe vraiment à bord de ce Defender, pour une fois dans une voiture, on dispose de 5 vraies places. Et quelles places ! En l’absence de tunnel de transmission proéminent et en raison de son énorme empattement de 3,02m, chaque passager aura de quoi bien mettre ses jambes et profiter de son propre espace. Le tout, enrichi d’un tas de branchements (USB, 230v, …) disséminés un peu partout à l’intérieur.

À bord, il joue moins dans le luxueux qu’un Velar, c’est certain. Mais ce n’est pas plus mal comme ça. En effet, même si les finitions sont plutôt bonnes et les matériaux bien trouvés, on notera, pour rappeler son aîné et paraître un peu costaud, la présence de vis apparentes, de grosses poignées ou de plastique dur en surnombre. Grâce à une telle conception, il accueillera plus facilement de la boue ou autre jet d’eau pour nettoyer tout ça. Sinon, on retrouve bien évidemment l’écran tactile de 10 pouces qui arbore un très joli software, intuitif et ergonomique de surcroît. Les cadrans à aiguille font maintenant place à un combiné d’instrumentation, pour le coup trop simple à mon goût, et le Defender est aujourd’hui truffé de technologies (caméra 360, vue 3D, rétroviseur intérieur numérique, …).

Au volant, le même, en mieux

Je parlais de limousine dans un titre juste au-dessus, concernant ce Defender côté confort, c’est presque ça ! En faisant abstraction de son nom et de sa vocation, il fait tout aussi bien qu’un bon SUV de 2020. En pleine ligne droite, il vous bluffera par son confort et son silence de roulement, mais, c’est arrivé au premier virage qu’on sera bel et bien surpris par la stabilité de l’engin, les mouvements de caisse sont très peu marqués. Si le sous-virage est forcément présent en compagnie d’un gros bébé de 2 tonnes 5, l’amortissement pneumatique gommera tout ce qui pourrait altérer votre sérénité au volant. Alors qu’il est probablement plus massif que certains bateaux de plaisance, il ne montre en effet aucune sensation de tangage ; vous avez beau mettre de bons coups de volant de gauche à droite à 80 km/h, on reste à l’horizontale sans pomper à tout-va sur les suspensions. Bluffant !

Alors certes, il n’est pas fait pour ça, mais de telles compétences incitent forcément à hausser le rythme pour voir ce qu’il a dans le ventre. On m’avait reproché de parler un peu trop sportivité lors de l’essai de l’Evoque, alors je vais tâcher de ne pas trop m’attarder sur le sujet. Pourtant, après avoir vu quelques extraits du futur James Bond dont il est la star, on ne peut qu’avoir envie de se prendre pour l’agent 007 et voir ce qu’il a dans le ventre ! Puis, il y a quand même 400 ch là-dessous ! En mode sport, une bonne partie de cette puissance est envoyée au train arrière. Et je vous assure qu’aux commandes d’un engin pareil, il est très surprenant de sentir l’arrière se dérober.  En prime, sa sonorité un peu rauque, parfois agrémentée de quelques retours à l’échappement, nous transporte aisément dans une ambiance un peu sportive. Sinon, plus la route sera sinueuse, et votre allure soutenue, plus vous sentirez fatalement le poids qui nous emmène en courbe, les lois de la physique restent imperturbables. N’ayant pas la prétention de savoir cravacher un engin pareil, je préfère rapidement calmer le jeu dès que ça devient davantage tortueux devant moi. Mais il serait fortement intéressant de subir le potentiel maximal avec un pilote professionnel : sensations assurées ! D’autant qu’il démontre un bon mordant dans le freinage, cela permet de ne pas être dans une anticipation excessive ; attention quand même à bien conserver vos distances de sécurité entre les autres automobilistes…

Mais mais… s’il servira sûrement à impressionner quelques personnes au feu ou après un péage – 0 à 100 km/h abattu en 6,1 secondes – il sera dans la majorité des cas un compagnon de luxe pour trimballer toute une famille. En berçant les passagers à l’aide de son excellent système audio, il fait oublier tous les défauts de la route et se montre docile au quotidien. En proposant une bonne insonorisation, une boîte automatique 8 rapports douce et précise, un agrément moteur irréprochable, le Defender nouvelle génération devient une très bonne routière. Malgré ses 400 canassons sortis grâce au bloc 6 cylindres en ligne 3.0, il fait preuve d’une onctuosité exemplaire et c’est vraiment son point fort. On se voit parfaitement enquiller les kilomètres, surplombant presque tout ce qui roule, dans un bien-être non dissimulé. Avec en plus sa forme de carrosserie plutôt simple, il se prend en main facilement et les manœuvres se font les yeux fermés. J’ai même pensé un instant bénéficier d’un système à 4 roues directrices tant il tourne avec une aisance surprenante. En revanche, c’est du côté de la consommation qu’il sera un moins bon camarade. Oubliez totalement de descendre sous les 10 litres aux 100 km, il aura plutôt tendance à se stabiliser à 15l/100, 12l/100 si vous faites bien attention, et même jusqu’à 20l/100 en mettant plus d’énergie.

Enfin, et heureusement, certains propriétaires auront sûrement la volonté de l’utiliser dans son habitat naturel et il devrait faire perdurer sa légende de franchiseur hors-pair. Commençons par ce qui attriste principalement les puristes : la disparition du châssis échelle. Si cet équipement a largement fait ses preuves, les technologies modernes permettent à Land Rover d’annoncer une monocoque en aluminium ultrarésistante. De quoi vous laissez crapahuter dans des zones bien escarpées, et perdurer dans le temps. Mais ce n’est pas tout ! Offrant un fort débattement des suspensions et de courts porte-à-faux, les croisements de ponts seront une formalité, tout comme les passages à gué (900 mm) ou les pentes abruptes. C’est partie pour les chiffres, cette suspension à air permet en effet de disposer au maximum d’une garde au sol de 291 mm, d’angles d’attaque à 37,5°, central à 28° et de fuite à 40°. À ce titre, il fait souvent mieux que l’ancienne génération ou même que ses concurrents. En plus de ces atouts, il est bardé de caméras un peu partout à l’extérieur. Aidé par sa très bonne motricité sur tout type de terrain, vous pourrez ainsi visualiser tout ce qui vous entoure pour progresser en toute confiance. Telle une console de jeu, il est possible de jouer avec de nombreux modes sur l’écran, d’observer le comportement du 4×4 et ainsi passer presque partout. La boue, le sable, les rochers, rien ne l’effraie et c’est peut-être simplement vous-même qui calmerez le jeu.

Un prix premium 

Le nouveau Land Rover Defender ne sera pas le tout-terrain le plus cheap du marché. Le tarif d’entrée « raisonnable » à 51 600 € pour la version courte 90 équipée du nouveau 6 cylindres diesel de 200 chevaux, peut au final vite grimper. Tout d’abord la carrosserie 110 ici présente débute à 57 400 € ou 69 900 € en choisissant le bloc P400. Après le jeu des finitions et options, mon modèle d’essai s’affiche au final à 92 306 €. Pour cela on notera l’ajout du blocage de différentiel arrière à 1234 €, le crochet d’attelage à 1387 € ou encore la climatisation 3 zones à 1419 €. Enfin, tenez-vous prêt pour le malus… Homologué à 220 g/km de C0², celui-ci est évidemment de 30 000 € depuis le 1er janvier 2021. Aïe !

Retour réussi

Si les amateurs avisés auront du mal à accorder une place dans leur cœur à ce nouveau Land Rover Defender, il faut reconnaître qu’il place encore la barre très haute.  Notre célèbre baroudeur s’embourgeoise naturellement mais n’oublie pas ses fondamentaux, tout en améliorant fortement son comportement routier. Quoi qu’il en soit, il prouve qu’il est possible d’allier dynamisme et talent en tout-terrain, en faisant bien mieux sur la route que l’un de ses principaux rivaux, le Wrangler.

Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)

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