Après un essai rapide de la 408 Hybrid 225 par JB il était temps d’examiner un peu plus en détail le modèle. Pour cela j’ai choisi le cœur de gamme en prenant, le temps d’un week-end, le volant de la Peugeot 408 Hybrid 180.
Même si la 408 n’a probablement plus de secret pour vous, parlons design ! Enfin, parlons c’est vite dit, je n’ai pas grand-chose à raconter là-dessus. Je n’arrive pas vraiment à me décider sur : j’aime ou je n’aime pas ? Les photos de présentation, et notamment les horribles jantes Monolithe 20’’ me laissaient perplexe. Pourtant, elle m’a conquise en quelques jours en sa compagnie. En fait, je trouve qu’elle a de la gueule en face à face. Elle en impose, et peut même se targuer d’avoir un petit côté sportif. C’est plus en regardant dans les détails que je commence à douter. Il y a des effets de style trop poussés un peu partout, ça donne le sentiment de vouloir en fait trop. Puis le gros bloc de plastique noir gâche un peu le dessin à l’arrière. Dommage qu’une telle configuration tristounette ne lui rende pas plus hommage, mais au moins les jantes 19 pouces sont un peu plus passe-partout.
Passons à bord. Et je me dois de commencer par une qualité que je n’aurais pas pensé pouvoir ressortir de cet essai, la Peugeot 408 est très confortable. Dès les premiers tours de roue j’ai ressenti l’excellent réglage de suspension, tout comme l’insonorisation parfaitement travaillée. Offrant une conduite fluide, douce et silencieuse lorsque le moteur électrique entre en jeu. Ce fameux confort aura été le maître-mot tout au long de cette prise en main. Pour autant, elle a su garder la patte du lion et son célèbre toucher de route dynamique. Alors oui, elle n’est pas aussi incisive comme ont pu l’être les modèles précédents, ni même que la dernière 308, avec un roulis assez présent. Mais la précision de la direction, couplée à une honorable tenue de route, compensent cet aspect plus pataud. En plus, la chaîne de traction, composée du traditionnel 1,6 PureTech 150 et d’un moteur électrique 81 kW (110ch), développe au total 180 ch et 360 Nm de couple. Cette cavalerie procure alors un comportement alerte et entreprenant. Permettant des insertions et dépassements sans pression. Voire même un peu de plaisir de conduite lorsque la route serpente devant nous. Seul hic, la boîte e-EAT8 souffre parfois de quelques hésitations, en conduite sportive comme en conduite coulée ; mais dans la réalité rien de bien grave, elle est généralement totalement invisible. Bonne surprise en prime, j’ai été ravi de ne plus subir le grincement en pleine charge du 4 cylindres qui me chagrinait lors de mes précédents essais de Peugeot hybrides.
Pour renforcer cette expérience convaincante, on bénéficie d’un habitacle entièrement repris de la Peugeot 308. Ce qui est plutôt une bonne chose. La planche de bord est jolie et l’ensemble montre bien une montée en gamme du constructeur. Les matériaux donnent envie, et la qualité de l’assemblage s’est nettement améliorée. Le combiné d’instrumentation à l’affichage 3D fait son petit effet à l’œil. C’est beau. Mais à l’usage on aurait peut-être préféré s’en passer et bénéficier à la place d’un affichage tête-haute, comme sur la C5X. Ce qui irait sûrement à l’encontre du célèbre i-Cockpit de Peugeot. Sinon, dans l’ensemble le système d’infodivertissement est joli et bien conçu. Il semble relativement intuitif et ergonomique, à l’arrêt. Car en roulant, les 3 étages de touches/boutons sont parfois déroutants. Même si le grand écran de 10 pouces est tourné vers le conducteur. On ne sait en fait pas toujours où mettre son doigt, et certaines tâches simples (radio, climatisation, …) se compliquent. Je continue de militer pour le retour de boutons physiques concernant certaines fonctionnalités clés. Heureusement l’assistant vocal qui comprend facilement des petites phrases telles que « j’aimerais écouter NRJ » ou « j’ai froid », permet de garder les mains sur le volant, et les yeux sur la route.
Dommage peut-être qu’à l’arrière le traitement soit moins poussé, avec du plastique dur trop présent. Parce que sinon, l’empattement allongé de 10 cm par rapport à la fameuse 308 et l’assise bien inclinée accordent vraiment pas mal d’espace. Même pour des adultes de plus d’1m85. Certes l’espace au-dessus de la tête n’est pas énorme, mais on s’y fait. En plus, le tunnel de transmission est plutôt de taille réduite et fournit alors une 5e place suffisamment accueillante pour un jeune enfant. Quant au coffre, il embarquera pas mal d’affaires grâce à son volume de chargement de 471 litres.
Dans ce petit cocon, les kilomètres sont un vrai plaisir. Avec des sièges au design soigné, mais surtout enveloppants et moelleux, on se laisse porter par le voyage. En plus, je retrouve avec joie un mode Brake, qui renforce cette sérénité dans la conduite. Comme toujours, il permet de se passer très souvent de la pédale de frein, et de bénéficier d’un frein régénératif efficace. On s’aperçoit aussi rapidement que notre Hybrid 180 est sans doute la version la plus pertinente. De par son couple identique à la motorisation 225 ch, les prestations sont similaires. Ainsi, le 0 à 100 km/h est abattu en 8,1 secondes, contre 7,8 secondes. Ce joli compromis trouvé entre confort, dynamisme et vigueur, distille un bel agrément, dans un silence de fonctionnement plus qu’agréable. Puis avec 1,7 tonne sur la balance, la Peugeot 408 n’est pas si lourde pour une hybride. En plus d’aider aux performances et à la motricité, ça aide également à maîtriser la consommation. Sur 1000 km d’essai, l’ordinateur de bord m’affiche un total de 5,8 litres aux 100 km. Batterie pleine, on descend très facilement à moins de 5 l/100 sur un parcours mixte. Une fois la batterie vidée (même si elle ne l’est jamais totalement), la conso va se stabiliser généralement autour de 7 l/100. Voire grimper jusqu’à 7,5/8 litres sur autoroute. De plutôt bons chiffres pour un crossover de cette puissance. Problème, le petit réservoir de 40 litres a tendance à nous envoyer à la pompe trop souvent.
Mais le cœur de cet essai se situe probablement dans la partie électrification de l’engin. Je n’en ai pas vraiment parlé, mais la Peugeot 408 Hybrid 180 est une hybride rechargeable, ou plug-in hybrid. En embarquant une batterie de 12,4 kWh, elle est homologuée pour 62 km d’autonomie en cycle mixte WLTP. Et même jusqu’à 72 km en ville. Dans la vraie vie cependant, on ne comptera pas franchement sur ces chiffres. Sur des parcours mixtes, j’ai pour ma part plutôt relevé entre 45 et 50 km d’autonomie. Sur autoroute, en une trentaine de km, la batterie sera à plat. Comme toute hybride rechargeable, le principal intérêt réside donc dans la recharge quotidienne. Sur prise domestique, tablez sur 7 h pour une charge complète. Si vous possédez une Wallbox 3,7 kW ça sera 4 h. Enfin sur une borne publique, avec l’option chargeur embarqué 7,4 kW, comptez un peu plus d’une heure de 20 à 80 %. Dès lors vous pourrez sûrement effectuer tous vos trajets du quotidien, sans consommer une goutte d’essence.
La Peugeot 408 n’est pas donnée. Au moins 3 000 € plus chère qu’une Peugeot 308, il faudra débourser à partir de 37 500 € pour le PureTech 130 EAT8 ou jusqu’à 51 250 € pour l’Hybride Rechargeable 225. Avec notre moteur du jour, Plug-in Hybrid 180 ch, c’est minimum 45 600 € en finition Allure. Pour la finition GT de notre modèle d’essai, c’est 49 350 €. A ce niveau de prix, la dotation en équipement est plutôt bonne. De série, il y a effectivement des jantes 19 pouces, des projecteurs Matrix LED, des sièges électriques, un volant chauffant ou bien le démarrage mains-libres entre autres. Mais à cela, on ajoute ici, 6 650 € d’options. Dont notamment la peinture à 640 €, l’intérieur cuir à 2 640 €, la Night Vision à 1 370 € ou encore le chargeur embarqué 7,4 kW à 390 €. Total 56 000 €, et pas de malus grâce à son homologation à 31 g/km. À noter qu’en ce moment, il y a environ 2 000 € de réduction en ligne à déduire.
Vous l’aurez compris, en optant pour la version hybride rechargeable 180, vous ferez un choix judicieux. La Peugeot 408 est une voiture très confortable, sans toutefois renier ses origines dynamiques. Elle sait se montrer douce et prévenante, tout en étant capable de rugir convenablement lorsque nécessaire. Et même si son style est plutôt clivant, son habitacle accueillant saura en séduire plus d’un. N’hésitez alors pas à vous faire plaisir sur les options au lieu d’ajouter 1 900 € pour la version 225 ch.
Fiche Technique Peugeot 408 PHEV Hybrid 180 :
Longueur : 4687 mm
Hauteur : 1478 mm
Largeur : 1848 mm
Poids à vide : environ 1700 kg
Coffre : 471 L
Motorisation : 4 cylindres 1,6 PureTech 150 + moteur électrique 81 kW (110ch)
Puissance cumulée : 180 ch
Couple cumulé : 360 Nm
0 à 100 km/h : 8,1 secondes
Vitesse max : 225 km/h
Consommation mixte officielle (cycle WLTP) : 1,4 l/100 km
Autonomie électrique : 61 à 63 km (mixte WLTP)
Puissance fiscale : 8 cv
Réservoir : 40 L
Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)