Essai : Roadtrip en McLaren 720S Spider, ma plus grande frustration.

Il n’y a pas que les petites citadines dans la vie, voici l’essai de la McLaren 720S Spider Solis !
essai McLaren 720S Spider

Si on essaye pour vous des petites citadines ou autres ludospaces pratiques, que l’on écrit des news ou que l’on couvre des événements, c’est aussi et surtout pour essayer parfois quelques autos exceptionnelles. Après plusieurs mois de discussions, c’est un jeudi soir à 18h que j’apprends la disponibilité d’une McLaren 720S Spider dès le lendemain, pour 4 jours. Ô joie ! Un petit coup d’œil instantané à la météo. Ô désespoir ! Vous imaginez bien ma grosse déception quand j’ai vu de la pluie sur toute la France, hormis le Sud évidemment… Allez, voyons voir quand même comment elle se comporte !

La Mclaren 720S je la connais, où devrais-je dire on la connaît tous. Depuis sa sortie en 2017 on l’a forcément déjà vue à la télé, sur les réseaux sociaux ou avec nos propres yeux. Il est pourtant assez rare d’en croiser une, même pour moi qui parcours énormément d’événements automobile ; et une fois sous les yeux, on ne peut que chercher à l’admirer. C’est tout d’abord ce que j’ai fait, surtout avec cette teinte Solis du plus bel effet ; une magnifique peinture qui boit la lumière de son environnement, changeant au gré du roadtrip ou de la journée. Après coup, on reste surtout bluffé par ses impressionnantes lignes aérodynamiques. On remarque chaque large ouïe, où pourrait facilement passer un bras, mais aussi l’aileron qui ne demande qu’à se déployer ou bien les grosses jantes de 20 pouces à l’arrière (19’’ à l’avant). Les deux échappements surélevés sont aussi le signe que, sous le capot, ça ne rigole pas. Puis, vient le moment de l’ouverture. Alors là je peux vous le dire, tel un gosse à Noël, j’étais bien heureux d’ouvrir des portes en élytre pour la première fois, et surtout réaliser que j’allais faire ça tout le week-end. Pour la petite anecdote, avec ma passagère, on s’amusait de temps à autre à les ouvrir simultanément. Je peux vous assurer que ça provoque un petit succès, et puis, on peut bien se la raconter un peu en McLaren non ?!

À bord, c’est la même claque. Tandis que la finition Luxury de mon modèle d’essai manque d’Alcantara pour me faire pleinement plaisir, tout ce carbone qui se présente à mes yeux, la simplicité de la console centrale ou encore les jolis sièges baquets me donnent ardemment envie de démarrer. J’agrippe alors la porte, qui se révèle d’être d’une légèreté déroutante, et la laisse se fermer en douceur. Nul besoin de la claquer, elle termine toute seule, comme pour vos placards de cuisine. Puis bien sûr, je m’empresse d’appuyer sur le bouton Start. Le vrombissement retenti dans tout le parking et me donne quelques frissons, me faisant prendre la mesure de ce qui m’attend. Je prends alors le temps de découvrir le combiné d’instrumentations 100 % numérique, les quelques réglages possibles et presse enfin la pédale de droite. La tension monte…

Les premiers mètres pour sortir de la concession McLaren Paris, sont, en toute honnêteté, loin d’être une partie de plaisir pour moi. Manœuvrer une telle bête, qu’on ne connaît pas, n’est pas une sinécure. Par chance, comme dans tout véhicule moderne, on retrouve des radars de stationnement, mais aussi une caméra 360°. Et finalement tout se passe sans encombre. En plus, le lift, qui permet de légèrement lever le nez de l’engin, enlève quelques sueurs froides lorsqu’il s’agit de descendre le trottoir. Ou franchir certains dos-d’âne d’ailleurs. Heureusement qu’il y a tout cet attirail technologique, car elle en impose cette anglaise. Ses formes généreuses, qui intimident en ville, notamment en jetant un œil dans les rétros, demandent un petit temps d’adaptation. Pour vous donner un ordre d’idée, avec ses 4,54 m de long et 1,93 m de large, elle dispose de dimensions similaires à un Discovery Sport, mais au ras du sol bien sûr (1,19m de haut). Après toutes les péripéties urbaines que j’ai subies, j’ai donc particulièrement hâte d’entrer dans le vif du sujet.

Dès lors, me voici donc en direction du Morvan pour trouver quelques routes tortueuses, vallonnées, et relativement désertées. Les centaines de kilomètres de liaison se font presque comme une bonne berline. Si elle est capable de titiller les 100 km/h en première, dans un vacarme orgasmique, elle sera tout aussi à l’aise en septième à 50 km/h. Sa souplesse à bas-régime et ses suspensions pas trop cassantes sont de bons points positifs pour en faire un Daily idéal. Certes, on est assis tellement proche du sol que forcément les bruits de roulements sur autoroute ne sont pas des plus discrets, mais une petite musique diffusée sur les Bowers&Wilkins et c’est oublié. En plus, la désactivation des cylindres permet même une consommation plutôt raisonnable de 12l/100, permettant de parcourir jusqu’à 600 km.

Bref. Une fois le ravitaillement effectué, il me tarde de goûter aux joies du V8. Car oui, c’est bien évidemment le V8 4L biturbo qui se cache derrière les passagers. Ce dernier développe 720 chevaux à 7500 tr/min, qu’on ne rechigne d’ailleurs pas à atteindre régulièrement. Voilà, c’est parti, emmenez chaque rapport effleurer le rupteur, sentez les turbos se gorger d’air et appuyez sur l’énorme palette en carbone, c’est la catapulte !! Le 0 à 100 km/h claqué en moins de 3 secondes nous colle au siège et même, nous coupe le souffle, tellement les passages de rapports sont violents. Le premier enchaînement de courbes se présente alors vite à moi, c’est le moment de taper dans les freins. La pédale, dure et pas facile à appréhender au début, est en accord avec le terrible mordant qu’il y a aux 4 coins. Les disques de freins en carbone céramique ventilés permettent de se sentir en sécurité. L’aileron arrière actif, qu’on voit se dresser à la verticale dans chacun de nos rétroviseurs donne presque autant envie de freiner que de se reprendre quelques G à l’accélération. Le tout en continuant à enchaîner les virolos à un rythme bien trop soutenu. À ce propos, j’écris souvent dans mes essais à quel point je suis en permanence bluffé par la précision dans la direction des voitures modernes, mais là, avec cette McLaren 720S Spider, on est sur une autre planète. C’est simple, on a l’impression que la voiture est branchée au cerveau. C’est stupéfiant comme on ressent tout dans notre corps, ça en est limite encore plus effrayant. En effet, on ressent exactement le moindre caillou, la moindre flaque et on comprend instantanément qu’elle est en train de se mettre à glisser. Toute cette cavalerie, directement envoyée aux seules roues arrière, promet quelques pas de danse endiablés. Vous l’avez sûrement compris, la consommation commence dorénavant à un peu plus s’envoler (plus de 30 l/100).

Petit à petit dans le week-end la confiance grimpe, la route s’assèche, je ressens le besoin de tester un petit Launch Control. Je vous emmène avec moi : Enclenchez le mode dédié tout en appuyant fermement sur la pédale de frein du pied gauche et laissez la magie opérer. « Plein régime en attente » s’affiche à l’écran, c’est le moment d’écraser le pied droit sur l’accélérateur. « Augmentation de la suralimentation », « Suralimentation prête », lâcher le frein, et hurlezzzz comme si vous étiez dans le Blue Fire (Europapark). Là, on s’enfonce dans le baquet, le crâne tape l’appui-tête, la respiration s’arrête et à l’inverse le paysage défile à une vitesse bien trop importante pour nos yeux. En parlant de vitesse justement, si je n’ai malheureusement pas pu goûter aux 341 km/h homologués, elle peut atteindre en un claquement de doigts des chiffres excessivement élevés pour nos petites routes. C’est éprouvant ! Mais il faut reprendre nos esprits pour appréhender le virage suivant. Le train avant se place de façon chirurgicale, et la sortie se fait tantôt sur des rails, tantôt en pivotant juste ce qu’il faut pour nous extraire brutalement. Avec un tel monstre de puissance entre les mains, l’euphorie est à son maximum. On prend plaisir à la brusquer dans toutes les situations, dont elle se tire avec brio ; de surcroît divinement encouragé par la sonorité bestiale transmis via l’échappement Sport. À ce titre, je remercie par la même occasion celui qui a eu l’excellente idée de placer une vitre électrique entre l’habitacle et le compartiment moteur, afin de profiter constamment de cette symphonie en V8 majeur.

C’est en faisant une petite pause, tant pour le ventre que pour le cœur, que je réalise la chance que j’ai d’essayer une telle supercar. En traversant la France avec ce genre de bolide, et de voir tant de sourires, de regards tantôt heureux tantôt abasourdis, d’appareils photo qui se lèvent, de pouces en l’air, de conversations, quel plaisir de se rendre compte que la passion automobile est toujours là, pour le plus grand monde ! Alors, je ne tarde pas à m’installer une fois de plus dans le cockpit, en enjambant l’imposante coque en carbone qui nous rappelle à quel point McLaren est un spécialiste du gain de poids. Une Ferrari F8 Spider est par exemple à 1400 kg sur la balance, contre seulement 1332 kg pour notre anglaise. Pourtant, je ne l’ai pas encore évoqué, mais l’on peut se retrouver cheveux au vent en quelques secondes. La rigidité structurelle ne s’en voit même pas impactée, choisir entre une 720S Spider ou Coupé ne sera alors qu’une question de goût.  

Sans le toit, les impressions de sportivités sont exacerbées et on s’agrippe fermement au volant pour profiter de son excellent tempérament. Bien aidée par une boîte double embrayage à sept rapports, ultra réactive, la poussée est plus qu’instantanée et les envolées lyriques à plus de 8000 tours/minutes sont jouissifs. Osons le dire. À chaque taquinement de palette, comme aiment le dire certains célèbres influenceurs, on ressent tout le couple qui déboule une nouvelle fois sans la moindre latence et nous propulse toujours plus fort. Ça ne s’arrête littéralement jamais. Quand je repense aux sensations, ou devrais-je dire à la pression, de sentir la McLaren continuer de patiner en claquant la trois, à l’approche des 130 km/h, mon cœur s’accélère. Je me remémore en écrivant ces lignes la concentration qu’il fallait pour dompter la bête. Percevoir régulièrement son volumineux popotin se dérober, d’autant plus sur chaussée grasse, nous pousse à faire preuve d’humilité. Cependant, même sous un excès d’optimisme, la puissance de freinage, l’absence totale de roulis ou sous-virage, nous laisse placer l’auto au millimètre dans la courbe, pour repartir encore plus vite qu’on est arrivé. La voilà déjà à des vitesses inavouables ; de quoi par conséquent, nous donner l’occasion d’observer une nouvelle fois l’aérofrein se soulever en un éclair. Imaginez en plus le sifflement du vent qui apparaît lors de cette jolie cinématique, rajoutant une note supplémentaire au plaisir auditif. Non, vraiment, la conduire est une véritable expérience à vivre. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Peu de temps avant la nuit, la neige mettra un terme à ce long week-end de montagnes russes dans le Morvan. Non sans oublier de désactiver l’ESP pour laisser quelques traces de mon passage.

Ne partez pas si rapidement, je ne vous ai pas encore parlé du sujet qui fâche : la facture. Dans cette déclinaison, la McLaren 720S Spider débute à 288 000 €. Mais évidemment, il manque quelques options importantes. On peut évoquer entre autres, la finition Luxury à 7610 €, la peinture Elite Solis à 5510 €, les packs carbone extérieur (16 560 €) et intérieur (5800 €) ou le toit vitré électrochrome à 9520 €. Pour une note finale de 371 380 €. Sans oublier malheureusement les 40 000 € de malus.

Pourquoi « ma plus grande frustration » ? Ce titre m’est venu dans les premières heures de l’essai dans le Morvan, entre la pluie qui m’empêchait de l’exploiter au mieux, le ciel voilé gâchant mes photos (merci la neige en fin de parcours !) et le peu de station essence dans le parc régional, je n’arrêtais pas de rouspéter. Et pourtant, cette supercar m’aura donné tellement d’émotions que je la rends finalement sans trop de regret. Je garderai en tête longuement ce style qui me faisait écarquiller les yeux à chaque fois que je la voyais. Mais aussi son efficacité redoutable, sa poussée stratosphérique, son étonnante endurance, le tout accompagné par un ronronnement à faire dresser les poils de n’importe qui. Dire que dans la gamme Super Series, il y a encore la McLaren 765 LT juste au-dessus…

Je vous laisse avec beaucoup, beaucoup trop, de photos de notre essai McLaren 720S Spider !

Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)

Fiche technique McLaren 720S Spider :
Puissance : 720 ch à 7500 tr/min
Couple : 770 Nm à 5500 tr/min
0 à 100 km/h : 2,9 secondes
0 à 200 km/h : 7,9 secondes
0 à 300 km/h : 22,4 secondes
100 à 0 km/h : 2,8 secondes (30 mètres)
Vitesse maximum : 341 km/h (325 km/h toit ouvert)
Poids à vide : 1332 kg
Poids en ordre de marche : 1468 kg
Longueur : 4543 mm
Largeur : 1930 mm
Hauteur : 1196 mm
Empattement : 2670 mm
Coffre : 150 Litres
Tarifs : à partir de 288 000 €

Fiche technique McLaren 720S Coupé :
Puissance : 720 ch à 7500 tr/min
Couple : 770 Nm à 5500 tr/min
0 à 100 km/h : 2,9 secondes
0 à 200 km/h : 7,8 secondes
0 à 300 km/h : 21,4 secondes
100 à 0 km/h : 2,8 secondes (30 mètres)
Vitesse maximum : 341 km/h
Poids à vide : 1283 kg
Poids en ordre de marche : 1419 kg
Longueur : 4543 mm
Largeur : 1930 mm
Hauteur : 1196 mm
Empattement : 2670 mm
Coffre : 150 Litres à l’avant et 210 litres à l’arrière
Tarifs : à partir de 261 000 €

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