Essai VW T-ROC R : premier de cordée

Apparu sur nos routes fin 2017, le T-Roc marque l’entrée de Volkswagen sur le marché des SUV compacts. Moins de deux ans plus tard, au salon de Genève 2019 (peut-être le dernier ?), le constructeur allemand lève le voile sur une version vitaminée, logiquement dénommée R qui emprunte très largement la base technique de la Golf éponyme. Le T-Roc R ouvre ainsi la voie à l’installation d’une gamme de SUV sportifs chez Volkswagen avec au moins deux autres nouveautés prévues pour cette année, le Touareg R et le Tiguan R.

À la sauce R

C’est la première fois que Volkswagen applique donc la recette “R” sur un SUV (le Touareg, premier du nom, V10 R-Line de la fin des années 2000 ne compte pas vraiment). La firme de Wolsburg entend d’ailleurs bien continuer sur cette lancée sur bon nombre de modèles puisque les annonces de déclinaisons sportives chez VW affluent depuis le début de l’année. Arteon, Arteon Shooting Brake, Touareg et tout récemment Tiguan. On prend les mêmes et on recommence. À l’extérieur, les appendices distinctifs de la déclinaison R sont immédiatement identifiables à commencer par la couleur, Bleu Lapiz, devenue le premier élément remarquable pour une R, ici assortie d’un toit en couleur contrastée Noir Uni. On remarque également dans le désordre les signatures “R” sur les ailes avant, les 4 sorties d’échappement (Akrapovic en option, comme sur notre modèle d’essai), les rétroviseurs gris satin et un bouclier avant retravaillé pour plus d’agressivité. On remarque d’ailleurs la disparition de la signature lumineuse trapézoïdale diurne caractéristique du T-Roc au profit d’une fine bande LED de chaque côté. Enfin, notre T-Roc troque (haha, génial le jeu de mots, merci Maurice) ses jantes 18 pouces diamantées de série au profit de superbes “Pretoria” en alliage léger de 19 pouces (en option).

À l’intérieur, je dois admettre être un peu déçu. Si les sièges en cuir sont de très belle facture (en option à 2 540 € tout de même) le reste ne change pas d’un iota par rapport à un T-Roc classique alors que la finition laissait déjà un peu à désirer. Pour les plus pointilleux d’entre vous, je ne compte pas le changement de couleur des appliques intérieures comme un “changement”. Non pas que la qualité des assemblages soit décevante, mais autant de plastique dur de la planche de bord jusqu’à la console centrale en passant par les contreportes, Volkswagen nous avait habitué à mieux. C’était d’ailleurs également ma plus grande critique à l’encontre de l’Audi S Q2 (essai à retrouver ici).

Lutte fraternelle

Et par cette dernière phrase, je soulève un problème que l’on rencontre bien souvent dans le groupe allemand puisque le plus grand rival du VW T-Roc R n’est autre que l’Audi S Q2. On retrouve ainsi de la même manière le fameux duo Golf R / S3. Mais est-ce véritablement un problème ? Pas tellement, l’absence de déclinaison sportive du SUV compact de chez VW aurait en revanche été sûrement perçue comme un problème. On se retrouve du coup avec deux univers quelque peu différents, notamment à l’intérieur, puisque la base technique reste rigoureusement identique. Pour ma part, j’ai une préférence pour la proposition de Wolsburg, notamment en raison d’une meilleure intégration de l’écran central et surtout, pour un argument majeur à mes yeux : le bruit. L’Audi S Q2 est dans mon souvenir complètement aphone. Seul un grondement plus ou moins artificiel interrompu ça et là par les vocalises du turbo constituent l’ambiance auditive “sportive”. Chez Volkswagen, vous pouvez en revanche cocher sur le configurateur la case “système d’échappement Akrapovic”, facturé tout de même plus de 4 000 €, mais je vous assure que c’est un must-have.

Sur le plan dynamique : la bonne surprise

Il va falloir vous y habituer, ce genre de véhicule va peu à peu remplacer nos chères compactes sportives, ces hot hatch si surprenantes, si performantes et si attachantes. De là à dire que nous verrons bientôt des SUV figurer au palmarès des classements des meilleures voiture de sport de l’année dans des revues telles que Motorsport, Evo ou encore Sport Auto, il n’y a qu’un pas, même si je m’avance sûrement un peu trop vite. Bien du chemin a été parcouru depuis les premières tentatives d’associer vocation sportive et véhicule haut sur pattes, et ce T-Roc R en est le parfait exemple. D’abord parce qu’il repose sur une plateforme de Golf 7. Eh oui, les SUV que vous croisez à tous les coins de rue reposent la plupart du temps sur une plateforme de compacte ou de berline. Si vous prenez un peu de temps pour vous concentrer sur le réglage des trains roulants, sur la répartition des masses et sur un caractère moteur un peu plus péchu que la moyenne, vous obtenez un mélange pas si insipide que ça. Et bien que je choisisse sans aucun doute une Golf R en BVM face à ce T-Roc, force est de constater que son appellation sportive n’est pas usurpée. Le 0 à 100 km/h est abattu en seulement 4,8 secondes grâce aux 300 ch délivrés pat le 4 cylindres 2.0 L TSI maison accouplé à une boite DSG7 tandis que la vitesse de pointe atteint les 250 km/h, de quoi surprendre pas mal de gros SUV germaniques qui sont venus me titiller l’arrière-train sur voie rapide. L’ambiance sonore procurée par l’échappement Akrapovic participe allègrement à cette copie réussie, toutefois, les normes auront eu quelque peu raison du caractère tapageur de ce dernier, quelque peu grévé par rapport à celui disponible sur la Golf R lorsqu’elle affichait 310 ch.

Avec ses 4,23 m de loin, le T-Roc R est plus compact qu’il n’y parait, et cela se ressent immédiatement au volant sur les routes secondaires. Il semble idéalement taillé pour l’exercice d’une spéciale de rallye. Avec une garde au sol légèrement relevée par rapport à une Golf, son confort même en réglant les suspensions adaptatives sur “Race” reste parfaitement acceptable. Il absorbe les aspérités sans aucun cognement désagréable, sans remontée brutale dans la direction et trouve un malin plaisir à virevolter de virage en virage serrer avant de rester impérial au premier freinage appuyé venu, malgré presque 1,6 T à vide sur la balance. Les 4 roues motrices aident largement à une sortie de courbe canon là où le train avant serait vite dépassé sur une compacte classique. L’absence de roulis est remarquable, c’est bien simple, au volant et à rythme soutenu, à aucun moment vous ne m’auriez fait dire que j’étais au volant d’un SUV. Chapeau bas VW.

Conclusion

Premier essai réussi pour Volkswagen qui signe une étape importante sur sa lancée de SUV affublés de la lettre R. Si le T-Roc R ravit par son comportement digne d’une bonne compacte sportive et ses performances de haut vol, il déçoit par une finition intérieure trop “plastique” alors qu’à l’extérieur, les quelques améliorations esthétiques bienvenues lui confèrent un caractère agressif bienvenu. À environ 60 000 € hors malus (prix de départ à 48 500 €), il reste toutefois peu probable que vous croisiez beaucoup de T-Roc R en France. Une nouvelle fois, “la France m’a tuer”.

Envie d’en savoir encore plus ? Envie d’écouter la bande son de cet échappement ravageur ? Vous pouvez également retrouver notre essai en vidéo en bien d’autres sur notre chaine YouTube.

Crédits Photos / vidéo : Maurice Cernay

Merci à VW France pour le prêt.

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