Présentée en marge du Grand Prix de Miami, au coeur d’un marché majeur pour la marque italienne, la 12Cilindri (on prononce dodici cilindri) est le dernier porte-étendard de Ferrari. Cette nouvelle grosse GT présente de véritables surprises et un hommage appuyé à la 365 GTB/4.
Tout d’abord, Ferrari nous offre d’entrée de jeu les deux versions : coupé et spider. Pas de cachotterie à venir sur l’arrivée d’un “nouveau modèle” qui ne serait que la version cabriolet de la GT. C’est clair dès le départ et c’est très bien. Notons toutefois que le spider n’est jamais cité dans le communiqué de presse. C’est assez étrange. Le nom officiel apparaît toutefois bien sur le site de la marque. Passons de suite sur ce nom : c’est… assez raté. La LaFerrari avait pourtant déjà fait l’unanimité contre elle, ce retour des patronymes que mon fils qualifierait “d’éclatés au sol” est saugrenu. Si le thème “villes d’Italie” est jugé épuisé, le retour à la nomenclature classique de la cylindrée unitaire aurait parfaitement fait l’affaire. Que pensez vous de 540 Superfast ? Déjà pris, mince…
Finalement, pourquoi ne pas l’avoir tout simplement appelée “Daytona” ? Déjà pris aussi… par une Icona. Pourtant, l’inspiration de la 12Cilindri est cette fois plus qu’évidente avec la prestigieuse 365 GTB/4, le nom officiel de la “Daytona”. Un long capot qui se termine en pointe et une pièce de démarcation qui rappelle évidemment les premières versions “plexi” de la grande GT des années 70. Des flans lisses, simplement soulignés d’une nervure droite, située un peu plus haut que celle de l’inspiratrice. Un habitacle très reculé et une poupe arrondie qui, elle, est nettement plus spécifique.
De couleur noire, le hayon tranche fortement et se dépose sur un double paire de feux rectangulaires, signature déjà vue sur les derniers modèles Ferrari. On retrouve ici certains codes de la 812 Competizione. L’impression générale est d’un retour à une plus grande simplicité. Le style inaugurée avec la très belle Roma semble fonctionner. C’est assez cohérent : la V12 est désormais épaulée par la SF90 Stradale à la vocation plus sportive. A elle la performance à tout prix, à la 12Cilindri l’esprit grand tourisme.
L’intérieur est dans la même veine avec un double cockpit largement inspirée de sa petite soeur V8. Un toit en verre est a priori systématiquement de la partie pour augmenter la sensation d’espace et le confort à bord.
La plus grande surprise consiste à avoir maintenu un moteur V12 atmosphérique sous le capot avant. Cela fait maintenant plusieurs années que tout le monde annonce la fin du V12 non hybride. Si Lamborghini a sauté le pas, Aston Martin a présenté un peu plus tôt dans la semaine un sublime moteur de 835ch que seuls des turbos assistent. Ferrari va encore plus loin avec une pureté mécanique qui fera des envieux. Le 6,5 litres respire seul jusqu’à 9500tr/min et délivre 830 chevaux . Le couple est de 688Nm, assez haut perché. Les ingénieurs italiens ont toutefois largement optimisé la courbe de couple pour un meilleur agrément. Les performances sont une nouvelle fois inatteignables : plus de 340km/h et 200km/h en moins de 8 secondes.
Nous attendons désormais les images réelles de la voiture pour nous faire un avis plus tranché sur son style. Sachez toutefois que nous sommes largement positifs dans l’équipe, contrairement à la SF90 XX Stradale dont le dessin réussit à faire l’unanimité contre lui. Les premiers clients recevront les clés de leur 12Cilindri avant la fin de l’année.
Crédit photos : Ferrari
