Que faire lorsque le créateur d’une marque aussi prestigieuse que Lamborghini doit fêter les cent ans de son fondateur ? Enfin fêter les cent ans… fêter les cent ans qu’il aurait eu s’il était encore de ce monde. Eh bien de façon évidente, on sort un modèle encore plus exceptionnel que d’ordinaire. C’est donc à Genève que Lamborghini dévoile la Centenario, que nous allons découvrir ensemble ici.
Nous sommes quand même loin des rendus qui avaient fuité il y a quelques jours et qui ne présageaient rien de bon quant à la ligne de ce modèle. Lamborghini nous annonce qu’ils ont laissé libre court aux designers pour dessiner cette édition limitée et on ne peine pas à les croire. Mais plus que les designers, c’est bien l’aérodynamique qui a dessiné cette Centenario. Loin des appendices discrets de son premier concurrent Ferrari, Lamborghini a mis clairement en avant tout ce qui est nécessaire à générer un appui conséquent sur sa voiture. Si l’on part de l’avant, on peut presque parler de diffuseur tant l’entrée d’air est massive. On a aussi deux grandes ouïes dans le capot avant qui servent à maximiser l’appui sur l’avant. Si vous regardez attentivement, il y a également une entrée d’air dans chaque bloc de phare. Teintés de jaune, vous n’avez en revanche pas pu louper les sideskirts sur le coté de la voiture. Ils sont là pour canaliser le flux vers l’entrée d’air des radiateurs et améliorer le refroidissement. Enfin, on notera les écopes sur le toit et l’énoooooooooorme diffuseur arrière qui fait finalement office de pare-choc tant il est énoooooooooorme. Point particulier de ce diffuseur/pare-choc, il laisse voir les pneus arrières de la voiture et intègre les feux en forme de Y allongé que l’on a déjà vu sur la Veneno.
Le châssis de l’Aventador était déjà fait de carbone, maintenant c’est également la cas du corps de la voiture et de nombreux éléments aérodynamiques. Ainsi cette Centenario revendique un poids de 1520 kg soit 5 kg de moins qu’une Aventador SV. Une petite précision est à apporter cependant, Lamborghini a l’habitude d’annoncer son poids A SEC, les petits malins… C’est vrai qu’on roule souvent sans huile, sans essence et sans liquide de refroidissement. Du coup c’est bien gentil d’annoncer un rapport poids/puissance sous les 2 kg par cheval mais c’est vivement contestable.
Toujours est-il que je pinaille sur des chiffres démentiels… Le V12 atmosphérique de 770 chevaux, c’est encore 20 chevaux de mieux que l’Aventador SV pour un poids quasi similaire, permet de propulser la Centenario de 0 à 100 km/h en 2,8 secondes. Au final, c’est équivalent à la SV et donc seulement 0.1 seconde de mieux que l’Aventador classique. Mais dans ce domaine, on peut se référer au 0 à 300 km/h et là la Centenario tire son épingle du jeu. Avec 23,5 secondes, elle est devant la SV. Un autre chiffre intéressant c’est le 100 à 0 km/h donné en 30 m. Ne pas manger avant de rouler.
Totalement novateur chez Lamborghini et après Porsche et Ferrari – en ne parlant que de modèles ultra sportifs – la marque se dote en plus des quatre roues motrices de quatre roues directrices. Les roues arrières, à basse vitesse, braquent dans le sens contraire des roues avant pour améliorer le dynamisme de la voiture et sa réactivité. Au delà d’un certains seuil, les roues arrières braquent dans le sens des roues avant afin d’améliorer la stabilité.
L’intérieur est très grandement issu de l’Aventador. On a en revanche l’intégration d’un écran multimédia tactile de 10,1 pouces . Ce nouveau système multimédia permet bien sur d’intégrer un GPS mais aussi de se connecter à internet, synchroniser ses mails et d’ajouter l’Apple CarPlay qui équipe peu à peu toutes les marques. Plus intéressant pour ce type de véhicule, un système de télémétrie embarqué permet de se chronométrer, de mesurer les G ou sa vitesse et ce pour plusieurs profils de pilotes. Une option permet d’équiper la voiture d’une caméra avant et d’une arrière. Comme vous pouvez le voir, place est également faite au carbone un peu partout dans l’habitacle.
20 coupés et 20 roadsters seront produits, pour un prix hors taxe de 1.75 millions d’Euros. Je vous laisse faire le calcul TTC, mais personnellement je me contenterai de ce prix HT. Ils seront tous personnalisables par les acquéreurs avec notamment le choix d’une finition carbone apparent – comme ici à Genève – ou une teinte proposée par le département personnalisation de Lamborghini. Lamborghini annonce que toutes les voitures sont déjà vendues. Dans les faits c’est rarement le cas mais gageons qu’ils n’auront aucun mal à les écouler.
Que pensez de tout cela ? C’est cher, hors d’atteinte, surprenant et inaccessible pour le commun des mortels. C’est peut être moche pour certains, hallucinant pour d’autre. Inutile pour les premiers, donc indispensable pour les seconds. Au final, c’est Lamborghini et c’est pour ça qu’on les déteste autant qu’on les aime. C’est bestial et c’est tout ce qu’on veut, même si le design peut sembler douteux ça sera toujours exceptionnel à regarder.
Crédits photos : Lamborghini