On peut y croire si l’on s’en réfère aux dernières annonces. Après celle de la production en commun d’un pick up basé sur le futur L200 dont nous parlions il y a deux semaines, le très respectable journal japonais Nikkei nous apprend que les deux groupes automobiles seraient sur le point de signer un nouvel accord pour la production par MMC d’une petite berline étroitement dérivée de l’Attrage 1.2 L.
Mitsubishi produit depuis deux ans des petites berlines d’entrée de gamme dans son usine de Laem Chabang en Thaïlande largement dimensionnée puisque prévue pour produire 500.000 véhicules/an et c’est cette structure industrielle thaïlandaise qui est pour l’instant le noyau de l’accord FCA/MMC qui devrait être signé dans les prochains jours.
Nous savons que MMC cherche depuis de très longs mois des nouveaux partenaires industriels pour partager les coûts gloabaux de ce modèle Attrage/Mirage G4/Space Star afin d’utiliser au mieux ses capacités de production. Après l’échec des discussions avec le groupe français PSA et la fin annoncée du partenariat entre les deux entreprises, Mitsubishi est parti à la recherche de nouveaux associés interessés par ses produits et un partenariat industriel. Ainsi la production de ces berlines pour FCA et plus particulièrement Chrysler permettra à MMC d’améliorer la rentabilité de ces petits véhicules mais aussi de réaliser des économies d’échelles importantes si le partenariat industriel perdure dans le temps.
Si Mitsu est gagnant, FCA pourrait aussi l’être puisque cet accord permet au groupe italo-américain d’être très vite présent sur un marché où il l’est peu, celui de l’Asie (<0.7% de part de marché en Asie pour FCA). Les accords avec Suzuki et Mazda sont limités (fourniture de moteurs diesel d’une part, partage d’une plateforme pour un modèle de niche d’autre part). Aussi il semble que l’alliance avec MMC soit en fait le cadre d’une collaboration appelée à devenir plus forte avec d’un coté l’accès à des marchés et peut être des technologies (on pense à la technologie hybride PHEV pour Fiat très en retard dans ce domaine) et de l’autre la rentabilisation maximale de ses unités de fabrication ainsi que le partage des frais de R&D.
Avec d’un coté des petites autos, des 4×4 et des pick up, un réseau asiatique, et de l’autre de bonnes motorisations diesel, une forte présence en Amérique du sud, une place de choix sur le marché US et encore un peu en Europe, on pourrait voir dans cet accord une vraie complémentarité en les deux sociétés qui devront toutefois ne pas trop tarder à concrétiser leur accord par de vraies nouveautés afin de croître ou de prendre des parts de marché dans les prochaines années.
L’annonce de cet très probable partenariat a fait remonter ces derniers jours le cours en bourse de l’entreprise turinoise. Un interessant et important dossier à suivre à l’heure où l’on assiste à de nouveaux rapprochements entre bon nombre de constructeurs automobiles.
Via MilanoFinanza, Nikkei, Autoevolution, Borsa Italiana