Quatre roues motrices ? 360 ch ? Dans une voiture française ? Voilà qui est alléchant. Embarquez avec nous pour une petite virée en avant-première dans un prototype de développement de la DS 9 E-Tense 4×4 360…
Mettons les choses à plat directement : pour un essai complet de la DS 9 “civile”, je vous propose de cliquer ici sans plus tarder ; vous y trouverez mon essai et mon avis sur cette grande berline française et sa motorisation hybride rechargeable de “seulement” 225 ch. Ici, on ne va que vous présenter les différences entre cette dernière et la version ultime, si poétiquement dénommée “E-Tense 4×4 360”.
Qu’est-ce qui change ?
A première vue…pas grand chose. Devant moi s’avance une DS 9 avec deux particularités qui sautent aux yeux : les jantes de 20″ et cette jolie teinte Whisper. Ah, et en se penchant, les étriers avant sont peints en noir avec une inscription “DS Performance”. “Le Whisper est uniquement là parce que ce sont des prototypes, il ne sera pas dispo en série”, me douche un communiquant de la marque. Ah. Recentrons-nous donc sur les jantes, les “Munich” de 20″ exclusives à cette version, qui vont quand même particulièrement bien à la DS 9. Une impression sans doute renforcée par les voies élargies (de 24 mm à l’avant et de 12 mm à l’arrière) et par la carrosserie abaissée de…on ne sait pas combien, le chiffre définitif étant toujours en cours de calibration. A part ça, mêmes jupes, mêmes boucliers, mêmes finitions. Un seul des protos avait le sigle “E-Tense 4×4” apposé sur sa malle, mais je me doute bien qu’il sera de la partie sur les véhicules de série. Après tout, le DS 7 y a bien droit.
A l’intérieur, c’est bien simple : rien ne change. Pas de bouton magique, pas de sellerie spécifique, pas de placage exotique, r i e n. Même l’habitabilité reste identique, avec un coffre variant entre 473 et 510 litres en fonction des équipements. Je trouve ça tout de même dommage. Je ne parle pas de kékéifier la voiture avec des appendices ridicules ou des détails de mauvais goût, simplement de pouvoir montrer qu’on a payé un peu plus que le propriétaire de DS 9 de base (là où la version PureTech 225 commence à 47 700 €, il faut compter 66 500 € minimum pour accéder à la version E-Tense 4×4 360, soit pas loin de 20 000 € d’écart !), et de pouvoir en profiter tous les matins quand on la sort du garage. Tant pis.
“L’essentiel est invisible pour les yeux”, nous disait le Petit Prince, et cette DS 9 ne déroge pas à la règle. Pour arriver aux 360 ch promis, les ingénieurs de DS Performance (installés comme le reste des équipes “sport” des ex-PSA à Satory) sont partis du 1.6L PureTech maison dans une déclinaison de 200 ch, auquel viennent se greffer deux moteurs électriques : un premier à l’avant de 110 ch, repris des DS 9 E-Tense “civiles”, et un second de 113 ch sur l’essieu arrière ; ces deux moteurs étant alimentés par la batterie de 11.9 kWh des autres modèles. Les performances ? Encore en développement. Nous avons pu tout de même avoir quelques chiffres cibles : un 0 à 100 km/h en 5.6 s, le 1 000 m départ arrêté en 25.2 s, des reprises de 80 à 120 km/h en 3.2 s et une vitesse max bridée à 250 km/h…tout en restant sous les 49 g de CO2 par kilomètre, offrant de fait à cette DS 9 hyper performante une jolie vignette Crit’Air 0. Ah, et la stratégie de récupération d’énergie au freinage est annoncée comme profitant intégralement du savoir-faire issu des équipes DS en Formula E. En route !
Qu’est-ce que ça change ?
Je ressortirai de cette vingtaine de minutes passées au volant de cette DS 9 vénère avec une sacrée patate. Parce qu’elle en a, la petite ! Deux choses m’ont vraiment marqué avec, en premier, une motricité irréprochable. Les quatre roues motrices font ici un boulot de dingue et arrivent à faire passer l’intégralité de la puissance au sol sans le moindre problème. A ce premier bon point viennent s’ajouter des relances remarquables, la voiture étant bien aidée par l’immédiateté des moteurs électriques. Des moteurs bien utiles dans ce cas, puisque ce n’est pas le PureTech qui va nous faire frissonner. Aucune surprise a priori sur ce point : le 1.6L n’a jamais fait preuve d’un caractère dingue et les ingé DS Performance ne peuvent pas faire de miracles. La montée en régime est très linéaire, la bande-son assez plate -on évite cependant les horribles bruits moteurs artificiels, c’est toujours ça de pris… La récupération d’énergie au freinage, elle aussi toujours en développement, semble être bien plus puissante que les autres motorisations, tout en gardant une réelle facilité au dosage et avec un ressenti de la pédale de frein moins spongieuse que les autres.
L’idée, c’est que la DS 9 E-Tense 4×4 360 reste une DS 9 : comprenez par là que sa conduite aspire à une véritable sérénité. On peut rouler très vite avec cette berline, sans pour autant pouvoir ou vouloir rouler très fort : les petits enchaînements ne sont pas forcément son terrain de jeu préféré. La DS 9 n’est en aucun cas une GTI, elle est une grande berline très performante et accorde son jeu en rapport. Dans ce cadre, il faut bien noter la mise au point châssis de tout premier ordre : malgré les grandes jantes et les suspensions raffermies, on y est hyper bien, dans cet habitacle. En conduite normale, on retrouve ce typage hyper confortable & doux des versions “normales” tout en gardant une véritable rigueur dans le maintien de caisse. Une vraie réussite.
Vous l’aurez compris : malgré le peu de temps passé à son volant et le fait que la voiture soit encore en peaufinage, j’ai vraiment aimé conduire la DS 9 E-Tense 4×4 360. Si les premières DS 9 classiques seront livrées en septembre, cette version multivitaminée n’arrivera, au mieux, qu’en toute fin d’année. Avec un détail cocasse, qui ne doit certainement pas aider dans le process : toutes les DS 9 4×4 arriveront en France…sans moteur arrière. De fait, ce dernier sera monté sur ces exemplaires à Poissy par une équipe dédiée, qui s’occupera également de toute la mise au point de dernière minute. Les joies de la mondialisation 🙂
Crédits photo : Jean-Baptiste Passieux
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