Arrivée à mi-vie, l’Opel Insignia subit en cette moitié d’année 2013 un traditionnel restylage censé lui redonner une seconde jeunesse et la fraicheur technique et esthétique suffisante pour durer jusqu’à l’arrivée de sa remplaçante. Face à un marché des berlines conventionnelles atone, à des concurrentes solidement installées et à la confrontation avec les marques dites “premium”, l’Eclair de Rüsselsheim se replace dans la course. C’est à l’espace Jeanne Lorian dans le XVIIIème arrondissement de Paris, aménagé dans un ancien garage, qu’Opel nous a convié pour découvrir cette nouvelle Insignia.
Rafraichissement
Quitte à prendre parti, affirmons-le haut et fort : l’Insignia n’a pas vieilli depuis sa révélation en 2008, et la fluidité de ses lignes s’est même bonifiée avec le temps. C’est par cette berline qu’Opel a débuté le renouvellement de son design, qui a depuis essaimé sur les Astra, Meriva, Zafira Tourer et Adam. Les designers prenaient le risque de faire moins bien que la base dont ils partaient, mais les retouches sont exécutées avec goût et finesse, ne gâchant en rien l’Insignia originelle. Ainsi, les parties avant et arrière sont redessinées, tandis qu’à l’intérieur l’équipement “infotainment” est modernisé. Sous le capot, les motorisations sont repensées. Durant cette découverte de l’Insignia restylée, deux personnes nous auront guidé : le Dr. Christian Bielaczek, qui supervise les départements “Performance” dans le groupe General Motors, et Stefan Arndt le designer en chef responsable de l’intérieur.
Design
De face, les changements les plus visibles se situent dans la calandre et la forme des optiques. La calandre a été rabaissée pour donner plus de dynamisme, tandis que la barre chromée enserrant le “Blitz” est redessinée avec des extrémités en forme d’ailettes, comme sur la citadine Adam. Cette forme recourbée est reprise dans les phares, dont l’intérieur est souligné par un même mouvement. Ces phares sont plus agressifs que les précédents, et se rapprochent de l’allure féline de ceux de la BMW Série 5 E60. Dans la partie inférieure du bouclier, les aérations ont été rapetissées. Mais c’est derrière le pare-chocs que l’évolution majeure se situe: des ailettes régulent les flux d’air entrant dans le moteur, selon la température de celui-ci et la vitesse de la voiture, afin d’améliorer la pénétration dans l’air. Notons également que la présence du radar anti-collision, situé (presque) discrètement dans la calandre : on le distingue à l’absence de chrome, pour éviter les perturbations électromagnétiques.
A l’arrière les modifications sont dans la lignée du design de la dernière Opel Cascada, avec des feux dont la partie supérieure s’étend au volet de coffre. Ce coffre n’est disponible qu’en version hayon en France, les ventes de la version à malle ayant été trop marginales (2 % du mix total) pour rester au catalogue. Néanmoins, malle ou hayon, la casquette du coffre a été entièrement revue, pour offrir plus de finesse et de courbure, afin d’intégrer le saute-vent dans la casquette et la descente du coffre. L’opération ne fut pas sans mal pour les carrossiers ! Entre les feux redessinés et à la texture fumée, une large barre chromée coupe le coffre. La partie inférieure du bouclier a elle aussi été rabaissée, au point d’assister à la disparition des sorties d’échappement sur certaines versions. Un petit aileron le remplace, afin de mieux maîtriser les flux d’air et d’améliorer l’aérodynamisme du véhicule. Le break Sports Tourer ne dispose que de feux redessinés.
Les versions 5 portes et Sports Tourer exposées présentaient deux nouveaux coloris : un bleu/vert d’eau variant du sombre au clair, et un marron chocolat plus discret, mais qui permet de varier des sempiternelles “50 nuances de gris” du paysage automobile ordinaire.
Équipement multimédia
Opel a particulièrement centré ses efforts sur l’infotainment, c’est-à-dire la dotation de l’Insignia en équipements d’accès multimédia. L’écran central de 8 pouces est désormais tactile, mais peut aussi se piloter à la voix et depuis un pavé tactile situé entre les sièges (à la façon du MMi de Audi). Pour ce système, trois manipulations sont possibles :
– avec un doigt, tel une souris avec retour haptique pour “cliquer” ;
– avec deux doigts, pour faire défiler les listes de choix (stations radios, destinations…)
– avec trois doigts, pour faire apparaître le menu des favoris sous l’écran.
Les possibilités d’enregistrement de favoris sont au nombre de 60, et concernent aussi bien les stations de radios que les numéros de téléphone, la musique de votre baladeur ou les adresses de destinations pour le GPS ! Pour ce qui est des prestations sonores, le système audio optionnel Bose est d’une remarquable qualité.
Depuis les boutons présents sur le volant, des modifications peuvent être apportées à la disposition des compteurs. Deux types de présentation (une sportive analogique, et une digitale) sont proposées. L’on peut faire apparaître, à l’arrêt, à la place des compteurs, les mêmes informations que celles disponibles sur l’écran tactile. L’ensemble manque peut-être un peu de fluidité dans le chargement des menus.
Outre le multimédia, sachez que les matériaux ont légèrement évolué : ainsi les plastiques de décorations sont renouvelés, et dotés d’un mince jonc chromé en partie supérieur. Le volant est redessiné même si sa structure reste la même, et quelques boutons ont été resitués pour être d’un maniement plus intuitif (comme celui du verrouillage des portières, qui migre de la console centrale sur les portières passagers). Les réglages de climatisation se font également par un accès tactile.
Sous l’accoudoir, on trouvera deux prises USB pour connecter et recharger ses appareils électroniques, ainsi qu’une prise Jack ; sur certaines versions, une prise 230 Volts est à la disposition des passagers arrière. L’ergonomie a donc été repensée pour être plus intuitive et les équipements mis à jour pour suivre les évolutions technologiques. On appréciera la reconduction des sièges avant avec prolongateur, qui permet d’allonger l’assise du siège pour les conducteurs ayant de longues jambes.
Motorisations
Côté motorisations, l’accent a été mis sur les deux carburations de l’Insignia, l’essence et le diesel. La gamme essence est désormais pourvue d’une nouveau bloc 1,6 l SIDI Turbo de 170 ch : son overboost lui octroie un couple de 280 Nm (SIDI signifiant Spark Ignition Direct Injection, soit “moteur injection directe à allumage commandé). Plus exclusif encore, le 2,0 l turbo 250 ch est mis à jour, tandis que la version OPC conservera la primeur du V6 2,8 l de 325 chevaux.
C’est du côté des diesels qu’Opel a le plus porté ses efforts. Le nouveau 2,0 l CDTi, qu’il développe 120 ou 140 chevaux, n’émet que 99 g de CO2/km pour une consommation de 3,7 l /100 km, et ce quel que soit le poids d’équipements emporté à bord. Cela signifie que ce résultat n’a pas été homologué avec une version dépourvue de tous les équipements proposés en option. Néanmoins, cette valeur ne tient que pour la berline ; le Sport Tourer émet 104 g CO2/km (3,9 l/100 km). Ce bloc dispose d’un overboost permettant d’accroître le couple, déjà fourni, de 320 Nm pour le 120 ch et de 370 Nm pour le 140 chevaux. Le plus fort des diesels reste le 2,0 CDTi biturbo avec 195 chevaux, et 400 Nm de couple.
Ces premières impressions statiques, plutôt positives, sur l’homogénéité et la pertinence des modifications apportées, seront à confirmer lors d’un essai dynamique. Les tests presse sont prévus pour après le Salon de Francfort (du 12 au 22 septembre 2013), où l’Insginia restylée sera présentée en Première Mondiale. Néanmoins, les commandes françaises sont d’ores et déjà ouvertes depuis la fin juin.
Crédit photographique : François M.
Merci à France Pagnot et Carole Mothré pour cette invitation à la présentation de l’Insignia à Paris.
Retrouvez à ce lien le sujet complet à propos de l’Insignia Restylée, et de sa version Country Tourer.