Enfin Bugatti ajoute un second modèle à sa gamme. Cependant, à bien y regarder, la Divo n’est qu’une évolution extrême de la Chiron.
C’est dans le cadre luxueux du concours d’élégance de Pebble Beach, et après un teasing de quelques semaines, que Bugatti a officiellement dévoilé le troisième modèle de son histoire moderne. La Divo est baptisée en hommage à Albert Divo, pilote de la marque dans les années 30. Elle se veut une version plus radicale, plus maniable et plus orientée piste que la Chiron qui, il est vrai, ne brille pas forcément dans ce domaine.
Si le châssis et le moteur sont strictement identiques à ceux de la Chiron (toujours un W16 quadriturbo développant 1500 ch et 1600 Nm de couple), les changements sont assez radicaux par ailleurs, à commencer par la carrosserie. Totalement différente de son aînée, la Divo fait la part belle à l’aérodynamique et aux appuis. Le bouclier et les extracteurs sont agrandis, l’aileron arrière totalement modifié (23% plus grand) et toujours visible, contrairement à celui de la Chiron. Il peut servir d’aérofrein en cas de besoin. Des extracteurs font leur apparition sur les ailes avant (comme une 911 GT3 RS). Au total, la Chiron produit 90 kg d’appui supplémentaire et peut encaisser 1,6 g d’accélération latérale. Suspension et direction sont légèrement revus, dans un soucis de maniabilité supplémentaire.
Les flancs sont totalement remaniés en incorporant des ailettes sur les bas de caisse. Le grand “C” sur le côté de la Chiron est ici tronqué, raboté, simplifié. La poupe est également inédite, et c’est tant mieux. C’était nettement la partie la moins réussie de la Chiron. Ici, de jolis feux LED surplombent un très imposant diffuseur et 4 sorties de pot alignées à l’horizontale. De quoi rendre jaloux certains propriétaires de Chiron…
L’habitacle est à peine revu : des logos spécifiques, quelques nouveaux matériaux dans le but de perdre du poids et la suppression de quelques éléments (isolation phonique allégée, système audio plus simple). Le poids, justement, reste le principal ennemi de cette hypercar. Le gain obtenu est un maigre 35 kg. Pas vraiment un modèle de finesse pour une voiture pesant quand même 1950 kg à vide.
Bugatti communique essentiellement sur le fait que la Divo soit une voiture conçue pour les virages. Elle boucle ainsi un tour du circuit de Nardo 8 secondes plus vite qu’une Chiron. Notez que, vu que le temps réalisé par une Chiron n’est pas communiqué, il est impossible de faire des comparaisons avec d’autres voitures équivalentes. Mais les Bugatti n’ont jamais eu la réputation d’être des bêtes de piste, préférant aller chercher le record de vitesse maximale en ligne droite. A ce propos, la Divo est bridée à 380 km/h, contre 420 km/h pour la Chiron
Comme toute bonne hypercar en série limitée, les 40 exemplaires de la Chiron sont déjà tous vendus pour la coquette somme de 5 M€, à une clientèle dûment sélectionnée.
Crédits photo : Bugatti