Peugeot 308 (2021) Essai : une VRAIE montée en gamme

La Peugeot 308 (2021) est sur une bonne lancée ! Manquerais-je d’objectivité car je la trouve magnifique ? C’est une certitude. En même temps, il faudrait être difficile pour ne pas succomber au charme de cette ligne. La Peugeot 308 cuvée 2021 reprend les codes stylistiques de ses aïeuls mais muscle le ton, s’affirme. A l’heure de la standardisation où il devient parfois difficile de distinguer une Audi A1 d’une Audi A3, vous êtes plutôt certain qu’avec la Peugeot 308, on ne s’y méprendra pas. Si la Volkswagen Golf 8 ne vous émeut pas, aussi compétente soit-elle, voici peut-être la bonne alternative. Ou alors serait-elle devenue un peu trop extravagante ? A vous de juger.

Avec ses formes musclées et sachant qu’aucune version sportive ne verra le jour (soupire), nous jetons notre dévolu sur une Peugeot 308 HYBRID 225 e-EAT8. Connaissant Peugeot, il y a de fortes chances pour que le châssis soit finement réglé. Les 180 ch du moteur thermique, associés aux 80 ch du moteur électrique devraient largement faire l’affaire. En revanche, en relisant la fiche technique, je peine à comprendre la réelle différence avec la version hybride de 180 ch. Le moteur thermique de cette dernière possède seulement 30 chevaux de moins et les performances sont très similaires. L’écart de prix à finition équivalente est de 2.000 EUR, néanmoins la 225 ch n’est disponible qu’en finition GT. Sur sa version la plus accessible, la 180 ch Active Pack, vous débourserez 6.500 EUR de moins qu’une 225 ch. De quoi faire réfléchir si la motorisation est votre priorité.

Le programme est dense, l’essai est court et les routes peu enclines à nous laisser la voie libre. C’est alors que nous vient une idée : les cols. Nous sommes à Cannes, le col de la Lombarde est à 2h30 de route. En roulant bien, c’est jouable ! La scénographie est magnifique et l’essai dynamique, concluant. L’hybridation ne manque pas d’électricité alors que rien ne permet vraiment de la recharger sur la montée. Elle aide également à limiter la consommation. Le poids de 1.687kg ne se sent pas tout de suite. Le comportement est à l’image de ce que l’on peut connaitre chez Peugeot : la mise au point est fine et le comportement excellent. Surtout, malgré le poids induit par l’hybridation, le train avant n’est que rarement mis en défaut.

En revanche, n’espérez pas trouver beaucoup de plaisir à son volant. Elle est moins engageante à la conduite que sa précédente version. Le poids ne peut se déguiser indéfiniment. Mais surtout, le moteur ne jouit pas d’une sonorité intéressante et n’encourage pas du tout à le solliciter dans les hauts régimes. On préférera largement rester dans le milieu des tours avec le couple de l’électrique, ce qui n’est pas toujours possible. En cause, la boite automatique qui ne vous laissera pas 100% la main malgré les palettes au volant.

Lorsque le rythme redescend et que nous retrouvons le niveau de la mer, les qualités routières de la Peugeot 308 sont mises en avant. Le confort de sa suspension fera d’elle un excellent compagnon sur longs voyages. Ceci est parfait par des sièges dont le maintien n’a d’égal que le design. Le mode électrique, que nous avons rechargé à la descente, est efficace et étonnement fidèle à la fiche technique (environ 60 km). L’insonorisation sur autoroute est au-dessus du segment ce qui vous permettra de profiter de la très bonne sono Focale (Forza Francia) malgré des bruits parasites sur quelques fréquences.

A ce stade de l’essai, l’inquiétude grandit sur l’intérieur que je n’ai pas encore parcouru. Le discours est habituel chez les français : la montée en gamme, l’envie de concurrencer les allemandes, on connait. Sauf que là, l’implication semble avoir été à la hauteur des ambitions. La qualité des matériaux, le soin apporté aux détails, le choix des surfaces et le design. Peugeot a fait un réel effort qui se ressent immédiatement. Les sièges dont nous parlions précédemment, en cuir/alcantara. Les surpiqures dans l’ensemble de l’habitacle. Les boutons en aluminium texturés. Les ouïes d’aération dans la continuité parfaite de la planche de bord. Les plastiques moussés qui feraient pâlir d’envie une Volkswagen Golf 8. Je continue ? La qualité perçue est réelle et se ressent agréablement une fois correctement installé à bord.

Dommage que tous ces efforts soient mis en retrait face à un système d’infotainment qui n’est pas à la hauteur. Autant, le compteur agit efficacement et l’affichage 3D, malheureusement impossible à rendre en photo, est un gadget appréciable. Il est par ailleurs désactivable au besoin. Mais l’écran central, bien que convenablement intégré et d’une bonne définition, n’est à l’usage pas convainquant. Les menus et sous menus manquent d’intuitivité et les latences sont parfois pénibles. Certaines actions demandent trop d’interactions malgré les raccourcis.

En terme d’habitabilité, la Peugeot 308 est dans les standards mais nous aurions largement pu en attendre mieux. En effet, avec 11 cm de plus que sa précédente itération, les places arrières progressent à peine et le volume du coffre s’établit à 412 litres. Certes, c’est environ 30 litres de plus que la Golf 8 mais sur le modèle hybride elle passe à un volume de 360 litres pour loger les batteries. Avec sa micro hybridation, la Golf 8 ne souffre pas de ce rétrécissement en plus d’être moins longue et pas moins habitable.

La Peugeot 308 est disponible en 5 motorisations : 2 hybrides rechargeables (180 ch et 225 ch), tous deux en boite automatique, un 3 cylindres 110 ch essence avec une boite manuelle 6 vitesses et un 130 ch (essence et diesel) disponibles avec les deux transmissions. Dans sa version la plus simple, la Peugeot 308 vous sera accessible pour 25.700 EUR. C’est 1.400 EUR de plus qu’avant pour une version en tout point identique. La version GT pack prend 2.200 EUR par rapport à son équivalent en 2022. La version la plus proche chez Volkswagen accuse un surcoût d’environ 1.000 EUR.

Sur le plan de l’hybride rechargeable, les prix s’envolent évidemment. Si l’on s’aligne sur la version 225 ch qui est disponible sur la Peugeot 308 à partir de 44.550 EUR, il vous faudra au minimum débourser 47.500 EUR pour une Golf 8 qui revendique de son côté 245 ch mais des équipements en retrait.

En toute franchise, le peu de différences de prix entre une Golf 8 et une Peugeot 308 mérite une profonde réflexion tant cette dernière a de beaux arguments et se défend avec les griffes du lion. Il m’est honnêtement difficile de trancher et d’ailleurs je n’ai pas envie de le faire. Le fait est qu’il faut retenir que la Peugeot 308 est à mon sens une des rares itérations d’une voiture française dont l’envie de chasser les allemandes se traduit au delà du marketing de la marque.

C’est une belle voiture qui ose et qui rend honneur au savoir faire français. Je l’aurais aimé avec autant de caractère dans la conduite qu’on peut en retrouver à l’intérieur et a l’extérieur. Néanmoins, elle n’usurpe pas les qualités routières des Peugeot. Si vous cherchez une compacte et que vous n’avez pas encore succombé aux sirènes du SUV, vous feriez une grave erreur de ne pas faire figurer la Peugeot 308 dans le haut de votre liste.

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