Fernando Alonso, dix-sept années en F1.

“Tu ne m’attendais pas, et je n’étais pas sûr de vouloir te connaître, quand je savais à peine marcher et faire des tours ou du bruit sur tes circuits sans rien savoir à propos de toi. Ensemble, nous avons passé de très bons moments, certains inoubliables, d’autres très mauvais. Tu m’as vu grandir, lutter, rire et être excité. Ensemble, nous avons joué contre d’incroyables rivaux. Tu as joué avec moi, et moi aussi j’ai appris à jouer avec toi. Je t’ai vu changer, des fois pour le meilleur, et d’autres fois, selon moi, pour le pire. Chaque fois que je ferme la visière du casque, je sens ton affection, ton énergie, il n’y a rien de semblable.
Mais aujourd’hui, j’ai d’autres défis plus grands que ceux que tu peux m’offrir. Et cette année, alors que je pilote à mon meilleur niveau, c’est comme ça que je veux me souvenir de toi. Je peux seulement t’être reconnaissant et aux personnes qui font partie de toi, pour m’avoir enseigné tant de cultures, traditions, langages, des personnes merveilleuses. Pour avoir été ma vie. Je sais que tu m’aimes, et soit sûr que je t’aime aussi.”  

Le 14 août 2018 à 17h00, McLaren a annoncé que Fernando Alonso ne conduirait pas en Formule 1 en 2019. On savait qu’une décision importante serait prise ce jour puisque l’espagnol avait entre autres tweeté ce weekend un compte à rebours avec la date du 14.08, annonçant une décision sur son avenir. C’est donc une nouvelle page qui se tourne en F1. Après Button, Massa ces dernières années, ne reste que Raikkonen (en attente d’une reconduction) qui fait partie de cette génération qui a débuté au début du siècle, sous la domination de Schumacher et de Ferrari. L’occasion de revenir sur la carrière de Fernando Alonso, dix-sept années en F1.

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2001 : Les débuts en Formule 1 chez Minardi

En réalité, les liens d’Alonso avec la F1 débutent un an plus tôt, toujours chez Minardi. Mais Alonso n’est alors que pilote de réserve, et non pas titulaire. Malgré les modestes résultats de l’écurie (0 point en 2000), il signe chez l’italien pour l’année 2001. L’écurie manque toutefois de moyens financiers. Malgré le manque de performance évident de sa monoplace, Alonso réussit à surclasser ses deux coéquipiers cette année là (Tarso Marques et Alex Yoong) et s’offre la 10e place du Grand Prix d’Allemagne, à Hockeneim (dans son ancienne configuration). Cela lui permet, aidé par son manager, un certain Flavio Briatore, de rejoindre la famille Renault.

2002-2006 : L’épopée française chez Renault

En 2002, Alonso perd sa place de titulaire chez Minardi, écurie de fond de grille, pour devenir pilote de réserve d’une écurie d’usine qu’est Renault. Les titulaires cette année là sont alors l’italien Jarno Trulli et le britannique Jenson Button. La même année, Renault l’autorise à réaliser des Essais officiels pour le compte de l’écurie Jaguar, où il boucle 57 tours. A cette occasion, il fait de meilleurs chronos que les pilotes titulaires que sont Perdro de la Rosa et Eddie Irvine.

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En 2003, le départ de Button pour BAR permet à l’Espagnol de devenir titulaire chez Renault. Dès le début, il impressionne et se montre rapide. Il termine 7e lors du premier Grand Prix en Australie, mais inscrit son premier podium dès le Grand Prix suivant, en Malaisie en terminant 3e ! (la veille, il avait signé la pole position). La consécration arrive quelques mois plus tard en Hongrie. Alonso s’impose pour la première fois en Formule 1, depuis la pole, et devient à cette époque le plus jeune vainqueur d’un Grand Prix de F1. Cette même année vit également l’un des plus graves accidents de sa carrière au Brésil, décollant sur une roue en perdition de la Jaguar de Mark Webber,

L’année 2004 est en deçà des espérances et Alonso déçoit quelque peu. Sur la première partie de la saison, il est dominé par son coéquipier Trulli qui remporte le Grand Prix de Monaco, seule victoire de Renault cette année là. En fin de saison, Villeneuve remplace Trulli pour les dernières courses.

Le Salut arrive en 2005 et marque la fin de l’ère Schumacher-Ferrari. Les Renault sont alors les meilleures du plateau et Alonso va pouvoir briller. Pourtant la première course en Australie est remportée par son coéquipier chez Renault, l’italien Giancarlo Fisichella. Mais l’espagnol remporte les trois courses suivantes, avant de s’imposer quatre autres fois dans la saison. Son principal rival cette année n’est autre que Kimi Raikkonen chez McLaren. Mais Alonso est couronné pour la première fois lors du Grand Prix du Brésil. L’écurie Renault remporte elle aussi son premier titre constructeur la même année.

L’année 2006 n’est que Bis Repetita de 2005. A la différence que son principal rival cette année n’est autre que le septuple champion du monde Schumacher et Ferrari qui sont de retour dans la bataille. Le titre est un peu plus disputé et Alonso doit attendre la dernière course du championnat au Brésil pour être titré. Renault quant à elle ne devance Ferrari sur le tableau final que de cinq points ! Le doublé 2005-2006 et la retraite annoncée de Schumacher, remplacé par Raikkonen, ouvre les portes d’Alonso vers un nouveau challenge chez McLaren.

2007 : Une année compliquée chez McLaren et puis s’en va.

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Alonso arrive en leader de l’équipe en 2007 et il fera équipe avec un certain Lewis Hamilton, jeune rookie protégé de Ron Dennis. La cohabitation ne se passe guère bien et son jeune équipier lui donne du fil à retordre au point de finir la saison avec le même nombre de points et le même nombre de victoires. Hamilton finit 2e et Alonso 3e, tous les deux avec 109 points, soit … 1 point derrière Raikkonen, sacré avec Ferrari. De plus, l’année est entachée par des affaires d’espionnage qui touchent l’écurie de Woking, disqualifiée par la FIA du championnat constructeurs. Alonso se sentant mal aimé face au poulain qu’est Hamilton, il décide de retourner chez celle qui lui a offert ses premiers succès : Renault.

2008-2009 : Deux années chez une écurie Renault en difficulté.

Oui mais voilà. Renault n’est plus que l’ombre d’elle même. La R28 n’est pas la meilleure et Alonso n’inscrit que deux victoires en 2008 à Singapour et au Japon. La première fera beaucoup parler et causera la descente aux enfers de l’écurie puisqu’il s’agit du fameux Crashgate. Cette affaire tire son nom du crash en course de Nelsinho Piquet, qui était stratégique pour faire remporter la victoire à Alonso. A la suite de la révélation de ce scandale, Renault perd son sponsor principal ING à l’époque et sa réputation en prend un coup. L’année 2009 est une saison blanche et Alonso part à nouveau pour rejoindre cette fois-ci la Scuderia Ferrari.

2010-2014 : Nouvelle aventure en rouge et bataille pour le titre.

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Le départ de Raikkonen de chez Ferrari lui ouvre les portes de la mythique Scuderia Ferrari. Mais cette Scuderia justement sort d’une campagne 2009 compliquée. Toujours est il qu’Alonso s’impose dès la première course à Bahreïn et domine globalement la saison 2010. Cette année là toutefois, quatre pilotes peuvent prétendre encore au titre pilotes à l’aube du dernier Grand Prix à Abou Dabi : Alonso, Webber, Vettel et Hamilton. D’ailleurs, l’Espagnol devance de 8 points l’Australien de chez Red Bull avant le dernier départ de course. Malheureusement pour lui, on décide chez Ferrari de coller la stratégie de Webber qui s’arrête assez tôt dans la course. Et les deux pilotes peinent à remonter. Alonso restera bloqué derrière la Renault de Petrov durant pratiquement toute la course (il n’y avait pas de DRS cette année là). Le jeune Vettel s’impose et remporte le championnat pour 4 points et devient le plus jeune champion du monde de l’histoire de la F1 !

La campagne de 2011 ne lui laisse guère d’illusions puisque les victoires se partagent entre les Red Bull et les McLaren. A l’exception du Grand Prix de Grande-Bretagne où il parvient à s’imposer. C’est encore une fois Vettel qui s’impose en 2011, très nettement cette fois-ci.

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En 2012, la voiture n’est guère meilleure et Alonso ne le cache pas. Dans une saison où sept pilotes se sont imposés lors des sept premières courses, l’ibère remporte le Grand Prix de Malaisie sous une pluie battante face à la Sauber de Pérez. Il s’impose une nouvelle fois à Valence lors du Grand Prix d’Europe aidé des abandons de Vettel et de Grosjean, alors qu’il avait dû concéder la victoire chez lui en Espagne à Maldonado quelques semaines plus tôt. Il remporte également le Grand Prix d’Allemagne et truste la tête du championnat. Mais Vettel, auteur d’une campagne asiatique réussie (remportant 4 Grand Prix de suite), reprend la tête. Au Brésil pour le final, Vettel alors leader est harponné par Senna dans les premiers virages, mais parvient à remonter malgré une voiture endommagée et aidé par la pluie. Il réussit à priver Alonso d’une troisième couronne pour seulement 3 points ! En 2013, il ne peut rien faire face à la suprématie de Red Bull et surtout Vettel qui remporte 13 courses. Alonso est toutefois vice-champion.

La nouvelle réglementation représente une grande opportunité car les cartes pourraient être redistribuées. Et Ferrari n’y est toujours pas. La voiture n’est pas bien née et l’ère des V6 Turbo fait la part belle aux Mercedes qui se partagent les victoires entre Hamilton et Rosberg. Seul Ricciardo réussi à remporter trois courses cette saison. Alonso lui, termine à une lointaine 6e place alors que Ferrari est 4e au championnat. De plus, ses relations avec la Scuderia se sont nettement dégradées. Il se plaint ouvertement de sa monoplace et de son manque de performance. Alain Prost avait critiqué sa Ferrari, il avait pris la porte. Alonso lui, est gentiment poussé vers la sortie et un remaniement a lieu au sein de l’écurie.

2015-2018 : Le pari perdant McLaren-Honda.

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Alonso profite alors du rapprochement de McLaren avec Honda pour recréer le duo mythique des années 80 qui ont fait briller Alain Prost et Ayrton Senna. Il retourne donc vers l’écurie britannique et Ron Dennis malgré leur mauvaise expérience de 2007. Encore un mauvais choix de l’Espagnol qui ne parviendra jamais à inscrire une victoire ou un podium. Le moteur Honda n’est pas à la hauteur et durant trois ans, il se plaint toujours plus fort à la radio du manque de fiabilité et de puissance. Cette année, c’est Renault qui motorise la McLaren. Mais le châssis n’est pas des meilleurs non plus et l’Espagnol lutte pour intégrer le TOP 10.

A 37 ans, Alonso n’espère probablement plus remporter le championnat du monde, et se tourne sans doute vers l’IndyCar, avec en ligne de mire, la triple couronne : Grand Prix de Monaco/Championnat du monde de F1, 24 Heures du Mans, et les 500 Miles d’Indianapolis.

Au revoir Champion !

Crédit photos : Formula 1.

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