Essai : La Skoda Superb Combi Laurin & Klement

Superb combi castle

L’Ecosse, ses lacs, ses plaines verdoyantes à perte de vue, ses montagnes inquiétantes, ses routes sinueuses, sa conduite à gauche, sa grisaille, sa bière ambrée, son whisky fruité, son frit&chips, ses habitants invisibles, ses sorciers et  son Harry Potter. Rouler en Ecosse procure des sensations aussi mystérieuses que libératrices. A chaque virage, je me préparais à l’extra-ordinaire comme si la magie et le flegme s’entremêlaient ingénieusement pour nous ouvrir les portes de Hogwarts à tout moment. C’est exactement à cet endroit, près d’Edinburgh que Skoda nous a convié pour nous présenter la Superb Combi L&K 2.0 L TDI DSG 140 ch 2013 restylée.

La seconde mouture de la Superb Combi nous avait été présenté en 2008. La berline de prédilection des taxis. Skoda aspire à une nouvelle image  en commençant par le logo. Le tchèque ne veut plus de vert même si le logo est encore vert sur la page officielle de Skoda ! Ce n’est pas pour autant qu’il ne fasse pas attention à l’environnement, surtout dans cette période de guerre ouverte au bonus/malus utilisant l’arme fatale “rejet de CO²”. Skoda ne pouvait plus se permettre de garder une image rétrograde et polluante(jusqu’aux années 90), les motorisations de 2008 sont passées dans la tranche de 200 à 1500€ de malus en 2013 tandis que le modèle restylé connait un tout petit malus de 100€. De toute évidence, la stratégie GreenFutur optée par la marque fonctionne. Je suis encore surprise d’entendre les préjugés sur la marque du simple fait qu’elle soit initialement Tchèque. A croire que l’intégration dans le groupe Volkswagen AG ne fait pas encore souveraineté en la matière. Les premières réactions sont souvent dans cet ordre: fiabilité, sécurité, consommation. Pourtant, pour ma part, je n’ai jamais connu de déboire irréversible avec ma “vieille” Skoda.

C’est dans cette dynamique que 2013 fût l’année des 6. Pas moins de 6 modèles sont passés sous les traits de crayons avisés des designers. La ligne devenait vieillissante, lourde face aux nouveautés du marché, elle reste malgré cela réellement appréciée par les automobilistes d’après les comparatifs. La nouvelle ligne n’est pas si différente à première vue, pourtant la Superb Combi paraît d’emblée plus dynamique, plus actuelle. Certains y verront la sécurité, d’autres comme moi l’aisance, un peu celle d’un bateau de croisière. Mon tempérament plus sportif m’a soufflé une idée préconçue du Combi : Voiture de papa, maman, les enfants bien sages, tout l’opposé de ce que je suis !

La double rangée de leds diurnes des blocs optiques offre à la Superb une personnalité plus réactive et contemporaine. Son capot et ses ailes plus aérodynamiques appuient ce nouveau tempérament voulu par le marketing. Le tracé du bouclier allège le nez de la voiture tout en y incorporant les anti-brouillards. Sa calandre redessinée intègre le logo au centre comme toutes les Premium du constructeur. La Skoda Superb Combi parait ainsi un peu plus harmonieuse, plus inspirée. L’arrière des autos est souvent le point noir des designers. Pourtant, aucune déception, je ne suis pas montée au ciel pour autant, mais je note le respect de la structure et de la nouvelle proposition de la marque. Les feux arrières affichent bien les intentions de renouvellement. Ce restylage des courbes et surtout de l’arrière devrait calmer les critiques qu’a subi Skoda en 2008 (berline) et 2010 (Combi).

N’ayant jamais conduit à gauche, avec un volant à droite, j’avoue que je ne faisais pas spécialement la maline lors de la prise en main du premier jour. Surtout lors d’un demi-tour qui ramène le naturel au galop. La dépanneuse qui a cherché à tester mes réflexes dans un face à face en sortie de virage, a été servi. Ni la Superb Combi ni ma co-pilote n’ont été amochées. Une belle et bonne frayeur assurée. Cette expérience borderline m’a permis de constater le comportement de la dame de 4.85 m. Un freinage optimisé par un système qu’on nous annonce redimensionné et qui profite notamment des jantes alliage “Sirius” de 18 pouces (205/55 R18) sensées favoriser le refroidissemet, l’ESC fonctionne parfaitement, la DSG6 est vive et la reprise est instantanée. Hormis cela, le confort et la confiance en la sécurité a eu très certainement un impact sur mon sang froid. Le haut de gamme Laurin et Klément 2.0 L TDI 140 ch (à 4200 trs/min) change les donnes. Pour avoir essayer les deux motorisations (170 et 140 ch), le 2.0L TDI 170ch est presqu’inutile tant le 140ch (350 Nm) a des réactions surprenantes et agréables même pour 1472 kg et une Vmax de 210 km/h. Que ce soit son accélération (0 à 100/km en 10,2 secondes) ou sa reprise, tout est juste, la DSG6 maîtrise ses chevaux sans la moindre accroche ou lourdeur. Le poste de conducteur est clair, sans commande inutile. Gare toutefois à ne pas appuyer sur le siège chauffant au lieu de la climatronic. Ça chauffe vite, fort et bien!

superb combi face2La Superb combi a une précision de trajectoireassez fine et précise. Ce break est une excellente routière, au confort et à l’espace presqu’irréprochables. Lors des transferts via l’autoroute j’avais l’impression de me retrouver plus dans un salon cossu qu’au volant d’une Skoda comme on aime à les critiquer. Pour les connaisseurs, son comportement routier n’a pas changé de celui du modèle initial. Le restylage n’a pas touché à un seul cm du châssis déjà en place, bien connu des amateurs VW car il s’agit ici de celui de la Passat allongée. Avec la Superb, VW nous montre comment faire pour qu’une berline de l’entreprise devienne la principale concurrente d’une autre auto du groupe sur le marché ! Cependant, pour 4000€ de moins (pouvant atteindre même 20.000€), la Superb Combi est plus spacieuse que sa cousine germaine. Bref, la conduite de la Superb Combi reste souple, confortable presque bourgeoise et il est inutile de vouloir taper dans les rapports pour en faire une Octavia RS.

La Superb Combi est parfaite dans son rôle de bateau de croisière alors pourquoi vouloir la changer. Le vaisseau amiral tchèque enchante sur route nationale ou sur autoroute grâce à son insonorisation et la souplesse des suspensions plutôt réussies. En cela entendez que cette voiture est difficilement passe-partout en ville, même si le système Automatic Parking Assistant est simplement efficace et que le S&S est franchement utile pour la maîtrise de la consommation en milieu urbain. J’ai réussi à faire décoller le gros bébé, une fois mais pas deux. Pour doubler, j’avoue qu’elle va bien même si elle ne scotche pas au siège, je ne m’amuserais pas à dépasser toute une file longue d’au moins une dizaine de voitures. C’est LA voiture confort, zénitude, sécuritaire par excellence, qui vous emmènera à 2000 km sans broncher.

Le coffre de 603 dm3 à 1865 dm3 avecles sièges arrières entièrement rabattus est astucieux. L’espace arrière est immense presque dément (Mon idole, Johnny pourrait presqu’y faire un concert !). L’accès pour les jambes est magistral. Les occupants arrières sont vraiment à l’aise, l’espace devient hyper confortable, l’aisance aux genoux à l’arrière est de 157 mm avec un empattement de 2 m 76. Pendant un instant, je rêvais même de stopper l’auto et faire un petit somme à son bord avec le siège en position relax !

 La Superb Combi fait le plein d’équipements avec une proposition de série fournie (ABS, ESP, aide au démarrage en côte, 11 airbags, contrôle de pression des pneus, radio CD/mp3). Le système de navigation Columbus est combiné à un écran couleur tactile 6,5 pouces. Le disque dur 30 GO intégré offre suffisamment de place pour la musique et la cartagrophie européenne. 20 GO sont disponibles pour la musique c’est à dire que l’on peut prévoir plus de 6500 morceaux de musique pour le voyage. Sinon, branchez votre iPhone au Bluetooth et écoutez votre musique. Pour ma part, je surfais entre Skyfall, Final Countdown et Still Loving You, à fond les watts, pas du jeune-jeune mais raccord avec ce que peut écouter la clientèle visée par ce grand break ! Fallait bien essayer le Sound System de 10 HP avec professionnalisme et rigueur.
Plus sérieusement, ajoutez à la panoplie les must de la version L&K qui propose le pare-brise chauffant, les repose-pieds pour les passagers arrière, les rétros extérieurs électrochromatiques, la sellerie cuir perforée, les sièges avant ventilés, les stores pare-soleil, le toit panoramique et le désormais classique range parapluie intégré dans la porte arrière comme chez Rolls Royce . Certes, nous n’avons pas la chance de voir intégrer certains équipements Audi ou même VW , enfin, si les prix plus élevés des marques allemandes étaient intégrés chez Skoda, le raisonnement changerait rapidement.

Cette Superb Combi était déjà une bonne proposition sur le marché même si elle restait la mal-aimée du groupe. Aujourd’hui, il faudrait être de mauvaise foi pour persister avec cet avis, la Superb Combi de Skoda a gagné toute sa légitimité sur ce segment du marché. Spacieuse, agréable, souple, confortable, puissante, vive, sans équipement inutile, ce break a un avantage d’importance, ses prix compris entre 38.335€ et 39.865€ en version “luxe à la tchèque”. Skoda n’est pas une marque bling-bling, ces modèles sont à son image c’est à dire sobres, élégants, assez performants, la force tranquille automobile a son maître à rouler et son gestionnaire de fortune… ou plus simplement de budget familial. Bien entendu, si vous désirez une idée des futurs acquéreurs d’une Skoda Superb Combi, sachez qu’ils seront à l’opposé de ceux d’un Cadillac Escalade version lingot de El Hadji Diouf !
La Skoda Superb Combi est une efficace travailleuse qui séduira ceux qui préfèrent la discrète efficacité tchèque au cher petit volume de coffre de certains breaks que l’on dit dit premium ou statutaires.

Je remercie Skoda pour le très agréable accueil qui nous a été réservé en Ecosse et les fantômes qui ont su se montrer discrets la nuit !

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