Essai nouveau Peugeot E-3008 : il change tout !

Place enfin à l’essai du nouveau Peugeot E-3008 2024, dans sa version 100 % électrique avec sa batterie de 73 kWh !

Huit ans déjà après avoir découvert le best-seller de Peugeot, le 3008, voici que la toute nouvelle génération arrive sur nos routes. Comme vous l’avez deviné, le Peugeot E-3008 fait place pour la première fois aux motorisations électriques et change tout. Je suis allé l’essayer pour vous dans les environs de Cannes !

Style clivant au premier regard

Pour être honnête avec vous, contrairement à la précédente génération, je n’ai pas eu un coup de cœur stylistique lors du reveal. Bien que la ligne générale soit plutôt originale, et réussie, deux choses me chagrinent principalement. Tout d’abord à l’avant, les projecteurs me paraissent bien trop effilés par rapport aux formes massives de la calandre. Et à l’arrière c’est un peu la même chose. Le design des feux est réussi, tout comme l’intégration, qui est elle aussi soignée. Mais la finesse une nouvelle fois entraîne dès lors une malle trop imposante à mon goût. Puis je ne préfère pas m’attarder sur les jantes dont je vous laisse seuls juges… Sans quoi, à force de tourner autour pendant deux jours, j’ai pris le temps de l’apprécier. La poupe fastback lui donne une véritable allure et j’aime plutôt bien la calandre quadrillée qui s’estompe petit à petit, comme sur la phase 2 du précédent 3008. Si la signature lumineuse n’est peut-être pas la plus jolie des derniers modèles, elle fonctionne bien pour lui donner du caractère. Notamment quand on le regarde dans les rétros. En plus, les assemblages sont parfaitement exécutés, et il n’y a pas de grosses pièces plastiques disgracieuses comme c’est le cas sur la 408 par exemple. Grâce à ça, il respire la qualité de fabrication et cherche à se rendre plus impressionnant. Cela passe aussi par des dimensions plus imposantes qu’auparavant. Il prend en effet près de 10 cm en longueur (4,54 m), 5 cm de large (1,90 m) et un peu moins de 2 cm de haut (1,64 m).

Un i-Cockpit repensé

C’est à l’intérieur que le changement est le plus significatif, notamment pour les habitués de la marque. Familiarisé au désormais célèbre i-Cockpit depuis plus de 10 ans, il change totalement et devient « Panoramic i-Cockpit ». Alors totalement, peut-être pas. On retrouve en effet toujours le petit volant, qui devient encore plus sculptural, et presque rectangulaire. Mais, à l’instar des Mercedes d’il y a déjà quelques années, on retrouve désormais une longue dalle de 21 pouces sur cette finition GT (deux écrans de 10’’ sur Allure). Cette dernière est en revanche légèrement incurvée, flottante, et est composée de deux parties totalement invisibles, dont l’une est tactile. Les i-Toggles numériques (pavé tactile/configurable) inaugurés sur la 308 sont toujours de la partie et permettent de jongler facilement entre les différents menus importants. Et bien que je n’aie jamais été personnellement impacté, les designers semblent avoir écouté les critiques. Quelle que soit la position de conduite, le combiné d’instrumentation est désormais toujours visible et la branche supérieure du volant ne cache jamais le compteur.

Dans certaines finitions, je retrouve avec joie les garnitures en tissu gris que j’apprécie tout particulièrement sur d’autres modèles de la marque. On sent que toute la planche de bord a reçu un soin tout particulier, et on ne remarque aucun mauvais ajustement ou craquement. En plus, l’ambiance lumineuse a été joliment travaillée grâce à une lumière qui se réfléchit sur le damier en alu. Pourtant, tout n’est pas parfait. Au registre des critiques, on pourrait parler des plastiques particulièrement vilains en partie basse ; qui viennent, à l’œil comme au toucher, gâcher le reste de l’habitacle. Puis je ne suis pas certain que l’emplacement du sélecteur de vitesse, derrière le volant, soit vraiment judicieux.   

Au sujet de la vie à bord, malgré les efforts de style pour ne pas subir la ligne de SUV coupé, l’espace n’est pas gigantesque une fois assis derrière. Mais heureusement, en inclinant seulement la lunette arrière, les passagers ne souffrent pas d’un espace à la tête réduit. Et le toit ouvrant permet de ne pas se sentir trop confiné. C’est seulement aux jambes que les grands gabarits seront perdants, malgré un empattement plus long (+ 6 cm). En plus l’assise est très creusée, relevant de ce fait un peu trop les jambes, et les pieds doivent se glisser sous les sièges avant. Sinon, les sièges semblent plus douillets qu’auparavant et on s’installe confortablement. Au final, des enfants seront parfaitement à leur aise et les grands ados commenceront petit à petit à manquer de place. Quant aux adultes, il est conseillé de ne pas en embarquer 3 sur la banquette. Alors qu’à l’inverse, le coffre donne un volume de chargement plutôt généreux, 520 litres de chargement, en prenant en compte l’espace sous le plancher.

La fée électricité entre en jeu

Comme je le disais en introduction, le Peugeot 3008 est pour la première fois décliné en version 100 % électrique. Si un Dual Motor de 320 ch et une version Grande Autonomie de 230 ch arriveront courant 2025, une seule motorisation est pour l’instant disponible au lancement. Sous la carrosserie, la nouvelle plate-forme STLA Medium du groupe accueille alors un moteur électrique fabriqué à Trémery. Il est alimenté par une batterie NMC (Nickel, Manganèse et Cobalt) de 73 kWh brut, d’origine chinoise pour cette première année, et développe 210 ch.

Avec tout ça, d’après le cycle mixte WLTP, il promet de pouvoir parcourir jusqu’à 525 km. Si vous avez l’habitude de nous lire, vous savez que dans la vraie vie c’est nettement moins. Sur un parcours mixte, avec une température extérieure d’environ 10 °C, j’ai relevé une consommation de 20 kWh/100 sans trop faire attention. De quoi réaliser 350 km. Il est même descendu à 18 kWh/100 sur une petite portion urbaine. Sur autoroute, comme la majorité des véhicules électriques, il se stabilise à 24/25 kWh/100, soit 300 km environ. La recharge ensuite, accepte au maximum 160 kW, de quoi passer de 20 à 80 % en une trentaine de minutes. Sinon, tablez sur 5 h en se branchant sur une Wallbox 11 kW ou 3 h sur une borne publique 22 kW.

Mais conserve-t-il ses capacités routières ?

Pour ce chapitre crucial de l’essai, je vais tenter d’être totalement objectif en écrivant ces quelques lignes. Après un méga-roadtrip de Paris à Novigrad en Croatie, avec un Peugeot 3008 PureTech 130, j’avais eu un énorme coup de cœur pour ce modèle. Il avait en effet tout le dynamisme que je cherche d’une voiture, tout en proposant un confort bien suffisant pour enchaîner des milliers de kilomètres sans en souffrir, et en famille en prime. Mais on le sait, Peugeot a discrètement délaissé son célèbre toucher de route incisif pour se diriger vers plus de confort. Puis avec près de 900 kg supplémentaires sur la balance (2,2 tonnes), les lois de la physique ne vont pas faire de miracles. Néanmoins au volant, ce nouveau Peugeot E-3008 ne donne pas nécessairement l’impression de subir son poids, bien qu’il s’écrase rapidement sur ses appuis tout en écartant légèrement sa trajectoire. Mais au moins, il ne se vautre pas littéralement à la moindre courbe, ne fait pas hurler ses pneumatiques, ou ne donne pas une sensation d’insécurité lorsqu’on hausse un peu le rythme. En somme, il n’est pas conçu pour le dynamisme, mais n’interdit en rien d’y avoir un peu recours lorsqu’une route serpente devant nous. Dommage en revanche que cette motorisation se montre assez molle en performances, même en mode Sport. Les 345 Nm de couple ne donnent pas vraiment de peps à l’engin, bien qu’on pourra réaliser des dépassements sans soucis. Il faudra sûrement attendre l’E-3008 Dual Motor pour avoir un peu plus la sensation d’être collé au siège.

Du coup comme je m’y attendais, ce nouveau Peugeot E-3008 a été mis au point en ciblant davantage le confort. En plus du travail sur les trains roulants, l’électrification entraîne deux arguments majeurs pour favoriser cette qualité : le silence et l’absence d’à-coups liés à des passages de rapports. En adoptant une conduite coulée, il se veut d’une douceur exceptionnelle, offrant des trajets d’une sérénité bienvenue. Il me semble parfaitement adapté aux escapades extra-urbaines, en proposant un agrément de conduite agréable sur les petites départementales comme sur autoroute. En raison de ce tempérament très confortable, ce nouveau 3008 est un compagnon idéal au quotidien. Son côté pataud devient finalement appréciable car il permet de ne pas secouer les passagers à la moindre petite sollicitation de l’accélérateur, comme c’est parfois le cas en électrique. Pour profiter de son 0 à 100 km/h en 8,8 secondes, et de ses bonnes relances, il ne faudra pas hésiter à enclencher le mode Sport ou activer le kick-down.

Et c’est en ville qu’il se sent le plus à l’aise. Son amortissement souple lui permet d’effacer avec brio les irrégularités de la route, et son rayon de braquage contenu offre au conducteur une agilité très appréciable. En optant pour une finition Allure, aux jantes de 19 pouces, vous y gagnerez même encore plus en tranquillité. Sinon, on profite encore plus ici du beau travail réalisé sur l’insonorisation, tout en se laissant porter par une direction légère et précise. Et afin de ne pas trop jouer avec la pédale de frein, il est également possible de s’amuser avec les palettes permettant de gérer la puissance du freinage régénératif. Sans aller malheureusement jusqu’à l’arrêt complet.

Des tarifs en hausse

Le constructeur a été obligé de s’adapter aux annonces du gouvernement pour que les clients puissent toujours bénéficier d’un bonus écologique. Il est alors un peu moins cher que prévu, mais évidemment cette nouvelle chaîne de traction a fait grimper les prix par rapport à la précédente génération. Le Peugeot E-3008 s’échange donc à partir de 44 990 € en finition Allure (caméra de recul, projecteurs Full LED, accès/démarrage mains libres, jantes 19 pouces, …) ou 46 990 € en finition GT (projecteurs Pixel LED, hayon motorisé, sièges chauffants, …). La peinture bleue est incluse, mais il faudra ajouter 1200 € pour un gris ou un blanc. Enfin, le catalogue d’options n’est pas très fourni. On notera par exemple le toit ouvrant à 1 230 €, le système audio Focal à 840 € ou encore la caméra 360° avec Drive Assist Plus à 1 230 €. Grâce à ce tarif ne dépassant pas les 47 000 € de base, il est par conséquent éligible aux 4000 € de bonus 2024 (ou 7000 € pour les RFR inférieurs à 15 400 €). Pour votre culture, une version thermique hybride 136 e-DCS6 sera disponible très bientôt, pour 37 730 € minimum.

Même si la Tesla Model Y reste une référence absolue en rapport prix-prestations ; ce nouveau Peugeot E-3008 reste plutôt bien placé dans ce segment de plus en plus concurrentiel. Le futur Renaut Scénic E-TECH, fraîchement élu Voiture de l’année 2024 risque un peu de chambouler les objectifs de la marque au lion grâce à une belle autonomie et un prix attrayant. Quant au Volkswagen ID.4, il saura attirer un public en recherche de sobriété.

Essai Peugeot E-3008 : place au verdict !

Après avoir vendu plus de 1,3 million d’exemplaires, Peugeot ne fait pas dans la facilité et revoit entièrement sa copie avec ce nouveau Peugeot E-3008 à l’essai aujourd’hui. Si esthétiquement il peine plus à convaincre que son prédécesseur, l’habitacle résolument moderne et accueillant pourra à lui seul faire pencher la balance. Puis en proposant une inédite version 100 % électrique, le constructeur français prend un risque pour son SUV phare. Mais son cocktail mélangeant habilement confort et ADN Peugeot permet cependant de s’ouvrir à une très large clientèle.

Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)
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