Eh oui, c’est comme ça c’est la vie, mais je suis au regret de vous informer que la meilleure voiture du monde n’est pas la Bugatti Chiron, n’est pas la Rolls-Royce Phantom, n’est même pas (et à mon grand regret) le Renault Avantime, mais c’est le Peugeot Partner Tepee Electric. Et il y a 8 bonnes raisons qui en attestent :
1- On ne vous traitera pas de bobo gauchiste
Vu les temps qui courent, c’est plutôt une bonne chose. Le Partner Tepee Electric ressemblant comme deux gouttes d’eau à sa version thermique, mise à part la toute petite trappe sur l’aile avant droite et le minuscule badge « Full Electric » sur le hayon, personne ne vous regardera dans la rue, et on ne vous mettra pas dans la case du bobo gauchiste, cet horrible personnage responsable de tous les maux de la société (#TaubiraDémission). On ne peut pas en dire autant des gens qui roulent en Leaf ou en Prius.
2- On peut y insérer un pénis géant sans problème
En plus du mien, s’entend.
De fait, avec un coffre oscillant entre 675 et 3000 litres, on a de quoi voir venir.
3- On peut démembrer Marie Kondo et la ranger dans l’habitacle
Pour les incultes, Marie Kondo a sorti en 2011 un petit livre nommé en France « La Magie du Rangement ». Dans cet ouvrage, la brave Marie explique en quoi le rangement et le tri des objets de nos maisons peut nous faire progresser dans notre développement personnel et notre bien-être mental, rejoignant de fait les 2 564 817 651 685 autres ouvrages portant exactement sur le même thème. Marie Kondo –et tous les auteurs nous enjoignant à être tout le temps meilleur, pour tout, partout- m’énerve un peu, figurez-vous. L’avantage, c’est que Marie Kondo rentre parfaitement dans le Partner : un bras dans le vide-poche derrière le volant, l’autre dans la boîte à gant, un pied dans chaque trappe sous les pieds des passagers, des morceaux de jambes dans les contre-portes, la tête dans l’immense vide-poche et enfin le tronc dans la capucine. Ma voiture est rangée, je suis apaisé, Marie Kondo devrait apprécier.
4- Il est plus pratique qu’un Model X
Il est vrai que lorsqu’on pense « voiture électrique qui peut transporter la famille et tout le barda », le Tesla Model X vient assez naturellement en tête. Seulement voilà, le Partner Tepee Electric le poutre en termes d’aspects pratiques. Le Peugeot comme le Tesla ont des portes arrière qui permettent un accès ultra facile au rang 2 ; seulement voilà, le Partner est équipé de série d’une avancée technologique majeure, appelée « porte coulissante », qui permet à la porte de s’ouvrir dans n’importe quelle situation, peu importe la hauteur du plafond ou la distance entre nous et la voiture garée à côté. Unbelievable. De plus, les trois sièges arrière sont indépendants et amovibles, tandis que la lunette arrière peut s’ouvrir indépendamment du coffre. Déso Elon ¯\_(ツ)_/¯
5- Il a un frein à main à main
Denrée de plus en plus rare de nos jours. Ce qui permet de faire ceci (photo non contractuelle) :
6- On remonte dans le temps
En 2010, plus précisément. Aaaah, 2010, quelle belle année. La Grippe A, le tremblement de terre en Haïti, Xynthia, l’explosion de Deepwater Horizon. Sacre de René la Taupe, de Justin Bieber et de Zaz. 2010, une année à oublier ? Rappelons quand même que c’est l’année des premières voitures électriques « new gen » genre Mitsubishi i-MiEV ou Nissan Leaf. Du coup, quand je suis monté pour la première fois à bord du Partner Tepee Electric, j’ai eu l’impression de revenir sept ans en arrière, quand j’étais encore amoureux de ma prof de grec.
108 kilomètres d’autonomie, je défaille. Bon, comme à chaque fois, les précédents utilisateurs avaient quelque peu brutalisé la bête. Pour autant, et même en la caressant très franchement dans le sens du poil, j’ai jamais réussi à afficher plus de 134 kilomètres sur l’ordinateur de bord. Et j’ai retrouvé des réflexes que j’avais totalement oublié : ne jamais, ô grand jamais mettre de chauffage (il existe pour le coup une aiguille qui vous montre à quel point vous faites fondre l’autonomie si vous le mettez en marche), rouler 10 à 15 km/h en dessous des limites réglementaires, ouvrir Chargemap pour le moindre trajet à l’affût de bornes de recharge à rallier « au cas où »…
J’ai dû pendant le prêt me rendre à Chartres, un trajet de 94 km d’après Google. Alors que les voitures électriques récentes me permettraient d’envisager un aller-retour sans recharge et en relative quiétude, j’ai dû bien serrer les fesses en roulant et me brancher sur place grâce à un badge commandé (et payé) spécialement pour l’occasion. Ici aussi, j’ai soigneusement évité les autoroutes, j’ai éco-conduit du mieux que j’ai pu, ma passagère et moi devions peser 120 kg à nous deux. On est arrivé à destination, certes, mais avec 3 points de tension artérielle supplémentaires et 15 malheureux kilomètres en réserve. Enfin, heureusement que je comptais y passer la nuit car, y arrivant avec une batterie quasi vide, j’aurais dû attendre un peu moins de 15h avant d’espérer regagner mes pénates. Le progrès, ça a quelque fois du bon.
7- On vit l’instant présent
Je parlais un peu plus haut de Marie Kondo et des gens comme elle qui m’énervent. Pour autant, il y a quelque chose que j’aime beaucoup plus : c’est la méditation. On se recentre, on prend le temps de respirer, on s’apaise, on est à l’écoute de nous-même. Tout ralentit. Une expérience finalement semblable à celle vécue à bord du Partner Tepee Electric. Le bon Gab’ a très récemment testé le Kangoo ZE, qui tape le 130 compteur et passe de 0 à 100 km/h en 22.6 secondes. Partant de là, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c’est que mon Partner est limité à…110 km/h. La bonne, c’est que j’explose le Kangoo tout pourrave de Gabriel en expédiant le 0 à 100 en seulement 19.5 secondes. Allez mange, faut pas venir me chercher mon gars.
Vous l’aurez donc compris : le Partner est lent. Dans les démarrages, le combo « voiture électrique + 200 Nm de couple » peut titiller l’esprit, mais la réalité nous ramène vite sur terre : zéro peps. Il n’a aucun problème à suivre la circulation hein, c’est juste qu’il faudra oublier les départs canons. Et, une fois lancé, vient un second problème : le moteur électrique développe au maximum 67 ch. Quand on a 1 794 kg à déplacer… Ça fait peu. Du coup, les relances sont absolument inexistantes au-delà des 70 km/h et, pied au plancher, la voiture atteindra avec peine les 110 km/h. Là, elle vous enjoindra par tous les moyens (bruits aérodynamiques, direction floue, powermètre qui s’affole, autonomie qui se casse la gueule) de redescendre au plus vite.
8- Il nous fait sortir la calculatrice
Là où un Partner Tepee « normal » s’affiche à partir de 21 350 €, la version Electric commence, elle, à 23 900 € bonus déduit, voire même 19 990 € une fois la prime à la casse déduite. Diantre. On pense ensuite aux coûts d’énergie dérisoires, à la carte grise souvent gratuite, aux entretiens moins lourds, aux pièces d’usure moins nombreuses… Ce Tepee Electric serait-il une bonne affaire ? D’un plan strictement financier, je vous laisse le soin de faire vos propres calculs. Mais je souhaiterais simplement vous poser cette question : qu’est-ce que vous allez en faire, de votre Partner ? Vous êtes professionnel, la voiture sera en flotte captive et servira à faire la navette ? Banco, vous avez votre nouveau chouchou. Vous êtes une famille et cherchez votre nouvelle voiture principale ? Oh, j’ai bien peur de voir de la déception sur vos petits visages bien trop tôt.
Après, il faut aussi voir ce que fait la concurrence…et c’est assez cruel pour le Peugeot. Ses deux grands rivaux, le Renault Kangoo ZE et le Nissan e-NV200, viennent tous les deux de voir leurs batteries augmentées – 33 kWh pour le français et même 40 kWh pour le jap. Les 22 kWh du Partner deviennent tout à coup bien maigres… Pour terminer d’enfoncer le clou, le Nissan est également disponible en version utilitaire ET civile, là où le Kangoo fait l’impasse sur la seconde déclinaison. Enfin, les deux proposent de série la charge rapide –certes limitée à 22 kW chez Renault ; le Partner la facture 780 €. Oups.
Donc voilà, le Peugeot Partner Tepee Electric, meilleure voiture du monde…pour faire baisser la moyenne CO2 de la gamme. Car, soyons honnête, autant la version VU peut faire sens en livraison « dernier kilomètre », autant cette version civile manque cruellement d’arguments pour arriver dans votre garage. Le nouveau Partner arrive l’année prochaine, espérons que sa version électrique sera plus convaincante…
Merci à Peugeot pour l’aimable prêt et à Hugo pour son superbe phallus gonflable.
Crédit photos : Jean-Baptiste Passieux
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