Découverte de la nouvelle VW Polo GTI : jean, baskets et casquette à l’envers

Grand Tourisme Injection. Ces trois mots ne disent souvent pas grand-chose même aux érudits mais flattent l’oreille du passionné dès qu’on en extrait les initiales : GTI.
Que ce soit chez nos amis au Lion ou de l’autre côté du Rhin, elles retentissent immédiatement dans le cœur de nombreux d’entre nous. Découverte de la nouvelle Volkswagen Polo GTI qui atteint le seuil symbolique des 200 ch (comme la Golf V auparavant).

Si la Polo nouvelle génération (essai à relire ici) avait marqué les esprits tant elle s’émancipe de son segment à travers des équipements habituellement réservés à une voire deux catégories au-dessus, nous espérions vivement que la version GTI n’ait pas été délaissée, la précédente génération ne laissant pas un souvenir impérissable chez les amateurs du genre (je ne parle bien évidemment pas de la rare R WRC).

“Jean, Baskets et casquette à l’envers” 

Ce titre qui peut paraître au premier abord péjoratif (ou pompeux, vous pouvez tout me dire vous savez) traduit pourtant la volonté de Volkswagen de donner un air “djeun’s” à ses voitures de grande diffusion. D’abord la Golf dans les années 70, puis la Polo et enfin la Up! (dont j’aurai plaisir à vous parler début 2018). Notre présentateur du jour lors de la conférence de presse arborait sans rougir un jean et un sweat-shirt à capuche, “GTI” évidemment. Même le canard de bain à l’hôtel prenait un malin plaisir à s’afficher aux couleurs de notre Polo du jour (si si, regardez en haut à droite de la mosaïque).

Pourtant, la nouvelle Polo GTI n’en devient pas exubérante (sauf les jantes peut-être ?). On retrouve la fameuse ligne rouge tout le long de la face avant et jusqu’à l’intérieur des optiques, plus agressives que celles de la génération précédente et s’inspirant nettement de celles de  la Golf 7.
Avec une image de généraliste premium, je regrette que Volkswagen fasse l’impasse sur un beau blanc nacré. On se retrouve donc avec le blanc pur qui reste un blanc tout ce qu’il y a de plus basique, facturé tout de même 260 €. Ça donne le ton pour la suite…
Notre modèle arbore également en option des jantes 18 pouces Brescia, inévitables selon moi et qui se marient à merveille avec les étriers de frein rouges. Et hop, 400€ de plus. À l’arrière, on donne dans la sobriété : un discret diffuseur, une double sortie d’échappement sur la gauche et un petit becquet noir surmontant le spoiler de toit, pas de quoi révolutionner le genre. D’autant que vu la taille plutôt contenue des feux arrières et leur forme tout à fait banale, on se retrouve avec une poupe plutôt vide.
Le résultat reste réussi, efficace et avec juste ce qu’il faut d’agressivité pour se dire une fois la silhouette de la Polo GTI dans le rétroviseur central “ok, il a l’air énervé, je le laisse passer”.

Authentique : place au tartan écossais

Ce qui est bien sympathique avec Volkswagen, c’est que l’habitacle n’est que très rarement délaissé.
Du coup on retrouve avec joie le tissu écossais typique GTI, qui sera également de mise sur la Up!, une vraie logique dans la gamme GTI.
En revanche, mis à part le volant sport 3 branches en cuir surpiqué badgé GTI, rien n’indique que vous êtes dans un modèle sportif de la gamme. On regrette surtout que le dessin des sièges n’ait pas particulièrement évolué car le maintien reste très insuffisant.
Les applications décoratives n’ont strictement rien d’original. C’est coloré, trop coloré. Bien que pour le coup je vantais leur présence sur le nouveau T-ROC, je ne les trouve pas adaptées à un modèle GTI. On retrouve la panoplie des aides à la conduite de la nouvelle Polo, Active Info Display et tout le toutim. L’écran central hérite également d’un affichage des “G” qu’on se mange dans la bouille quand on prend les virages “à donf” ainsi que la température d’huile, trop souvent délaissée sur certaines sportives modernes.
Si le design extérieur est efficace, l’habitacle manque quelque peu de sportivité mais correspond tout de même à l’ADN GTI qui n’a jamais donné dans l’exagération.

Et les 200 ch ?

Curieusement, Volkswagen n’a pas cédé à la mode du downsizing. Là où la concurrence se contente d’un 4 cylindres 1.6 L, la nouvelle Polo GTI hérite du 2.0 L de la Golf, poussé cette fois-ci à 200 ch contre 192 pour la génération précédente équipée d’un 1.8 L. Chose rare, c’est donc une augmentation de cylindrée pour la petite Polo. Je crois d’ailleurs bien que c’est la première fois depuis des années qu’un changement de ce type accompagne le passage d’une génération à une autre. Renault a abandonné le 2.0 L atmosphérique au profit d’un 1.6 L Turbo tandis que la 208 GTi conserve elle aussi un 1.6 L. La Polo se retrouve donc sur le segment avec la cylindrée la plus élevée. Au volant, la surprise s’opère tout d’abord au démarrage. Pour être franc, j’ai toujours considéré (peut-être à tort) les déclinaisons GTI (outre Clubsport/Performance) de Volkswagen sans saveur, sans ce petit grain de folie qui fait qu’après 10 minutes sur une route sinueuse, on tombe amoureux. Surprise de courte durée malheureusement pour me rendre compte que le son sort principalement des haut-parleurs de l’habitacle. Et là, je dis carton rouge ! Fenêtre ouverte dans une petite rue encaissée, on se rend très vite compte que l’échappement produit une sonorité agréable, alors pourquoi ne pas être allé au bout de l’idée et avoir tout misé sur cet organe ? Assez de l’artificiel sur les petites autos sportives, ce qu’on veut c’est du fun (ce que défend pourtant Volkswagen dans sa communication).
L’amortissement est typique Volkswagen, très ferme (merci également aux jantes de 18 pouces) mais franchement pas inconfortable.
C’est d’ailleurs LA grande force de cette Polo, sa polyvalence poussée à l’extrême. Les sensations au volant en ville et sur route, voire autoroute ne donnent à aucun moment l’impression d’être dans une citadine. Au contraire, je me souviens avoir ressenti exactement les mêmes sensations lors de ma dernière expérience au volant d’une Golf. L’ensemble des aides à la conduite n’y est d’ailleurs pas pour rien.

Si la Polo GTI sera bel et bien disponible en boite manuelle, cette dernière n’arrivera sur le marché français qu’à l’automne 2018.
C’est donc la DSG6 que nous avons eu l’occasion de découvrir. Sortant d’une Abarth 695 à boîte robotisée quelques heures auparavant, mes premières constatations furent sans aucun doute biaisées tant la différence entre une boite à simple et double embrayage se fait sentir. Pas une seule secousse et une réactivité sur route ouverte plutôt surprenante.
Le châssis “Sport Select” uniquement disponible en option propose les différents modes de conduite habituels “eco, normal, sport ou individual”. C’est bien évidemment l’avant-dernier qui nous intéresse puisqu’une excursion sur le seul circuit de Majorque nous attend pour une petite session en survêt’.

Si la Polo GTI s’avère tout simplement parfaite pour une utilisation quotidienne sur route ouverte, les premières critiques émises tout au long de mon résumé se confirment ici : il manque quelque chose.
Il manque quelque chose pour en faire une vraie sportive. Des sièges plus enveloppants ? Le circuit comporte de nombreuses épingles et le maintien aux lombaires se révèle presque inexistant. Un différentiel ? Le circuit s’avère bien souvent être l’ultime épreuve pour confirmer ses impressions et si le train avant ne souffrait d’aucune critique auparavant, il se laisse emporter facilement en sortie de virage.
Bon point cependant, je n’ai pas trouvé l’ESP trop intrusif. Pourtant, même déconnecté, impossible de faire décrocher l’arrière ne serait-ce qu’un petit peu pour se placer idéalement à l’entrée d’un virage. Du coup, on revient presque sur mon a priori initial : ça manque de saveur.

On en attend plus !

Malgré toutes ces critiques, je n’arrive pas à en vouloir à cette Polo GTI. Avant l’épreuve du circuit, tout ce que je lui ai demandé de faire, elle l’a fait et à la perfection. Et même si le circuit n’a pas été le plus grand des succès, on sent qu’au fond cette petite citadine a la hargne, la volonté d’aller encore plus loin. Du coup, elle est un peu ce qu’est la Clio RS 200 EDC à la Clio RS Trophy ou encore la 208 GTi à la 208 GTi PSP. Malheureusement, point de version plus aboutie annoncé pour le moment.
MAIS car il y a un mais, on sait que le 2.0 L rentre dans la voiture et aussi qu’il va y avoir une boite manuelle. Du coup une Polo GTI Clubsport en boite manuelle avec le 2.0 L de la Golf et 245 ch, ça aurait de la gueule pas vrai ? Volkswagen, lisez-moi je vous en conjure !

Merci à Volkswagen France pour l’aimable invitation et à Arnaud pour ses quelques années de bons et loyaux services au service presse !

Crédits Photos : Maurice Cernay

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