ESSAI BMW M240i : Le début de la fin… Malheureusement.

Les nouveautés de chez BMW ont toujours fait couler beaucoup d’encre. Mais depuis quelques années, lforce est de constater des choix plutôt tranchants en matière de design. J’en veux pour preuve la nouvelle Série 4 avec sa calandre gigantesque. La nouvelle M240i qu’on essaye aujourd’hui ne déroge pas à la règle avec ses feux simplistes à l’avant et ses optiques très déportés à l’arrière. Comme il est légion, les photos officielles rendent rarement justice à une voiture avant de pouvoir la découvrir en réalité. Je dois dire qu’au lancement des campagnes de communication de la M240i, mon côté fanboy BMW ne s’est pas manifesté immédiatement comme à mon habitude, mais quoi de mieux que de tester pour juger ?

Les petits coupés sportifs, BMW sait faire. Pourtant, lors du lancement de l’actuelle génération de la Série 1 (F40), BM sembalait avoir définitivement tiré un trait sur une architecture propulsion/6 cylindres en ligne avant pour son entrée de gamme. Ce serait mal connaitre la marque de Munich, qui propose finalement encore aujourd’hui une digne descendante de son histoire.

Comme je vous le disais un peu plus haut, je n’étais pas fan du style de cette Série 2 à son lancement. Je la trouvais bien proportionnée, mais maladroite dans la réalisaition finale à l’avant et à l’arrière. Surtout en ce qui concerne les optiques. “Un simple feu de chaque côté à l’avant ? Mais pourquoi changer un style iconique ?” pourriez-vous hurler, en découvrant l’absence des doubles projecteurs typiques de la marque. Ce à quoi je vous répondrais, chers amis, qu’il ne faudrait pas oublier la 2002 Turbo et autres déclinaisons 1600-1800-2000 ti/tii. Un petit coupé sportif avec un seul feu par optique à l’avant, la marque l’a déjà fait et le réitère donc aujourd’hui comme signe distinctif de ses produits “d’appel” (entre gros guillements).

L’arrière quant à lui est plus discutable, même si la voiture est beaucoup plus belle en vrai qu’en photo. Le 3D lui fait vraiment du bien : les feux décalés aux extrémités de la malle arrière viennent asseoir la voiture avec plus de force. 

Cette version MPerformance M240i dispose d’un accastillage sportif avec des ouïes largement ouvertes de chaque côté du pare-choc avant et d’un encadrement des naseaux avec cette finition bronze mat très distinctive au travers de la gamme BMW, une matière qu’on retrouve sur les rétroviseurs. Tiens, une ailette non jointe au montant A, bizarre non ? Je pensais que c’était réservé aux modèles M de la marque. Ça change vraiment chez BMW… Sinon, vous avez un bouclier arrière plus proéminant et deux larges vraies sorties d’échappement greffées à l’arrière train de cette bombinette.

Les ailes du véhicule sont très travaillées. Même si vous prenez une version 218i “de base”, vous aurez un véhicule assez musclé. Un peu comme Porsche et la 911 qui propose désormais dès la Carrera de larges ailes arrières. Vous en pensez quoi ?

En passant à l’intérieur, on découvre un univers familier si vous avez déjà essayé un modèle BMW à l’image de la dernière Série 3 ou même la Série 1. Une ergonomie sans faille. Pas mal de boutons, certes, mais toujours bien intégrés et ayant tous des fonctions simples et bien disposés. Quelques nouveautés sont quand même présentes, comme ces inserts aux couleurs de la marque M dans la contre porte ou encore ce thermoformage hexagonal.

Assis dans cette M240i, on se sent vraiment dans une BMW. Les sièges siglés M sont d’un maintien parfait et d’un confort remarquable. La position de conduite est parfaite à mes yeux. On est assis bas, on a le volant qui vient se placer parfaitement dans les mains sans tendre les bras. De quoi permettre d’hausser le rythme dans une position idéale d’entrée de jeu, sans se fatiguer. A l’arrière par contre, il faudra avoir des enfants en bas âges ou des adultes de moins d’1m65 pour qu’ils se sentent à leurs aises.

Le coffre quant à lui est très grand. J’ai pu mettre tout mon bazar qui était situé dans le coffre de ma BMW Série 3 Touring F31 sans soucis. Assez impressionnant ! Le seuil de chargement est assez haut mais rien de très contraignant, surtout pour un coupé.

Et si on parlait de ce qu’il y a sous le capot ? C’est quand même plus intéressant que les dimensions de coffre non ? On dispose donc d’un 6 cylindres en ligne, sans doute le meilleur moteur essence 6 cylindres du marché. On le retrouve dans toutes les déclinaisons 40i de BMW et aussi dans la Toyota Supra GR. Pour rappel, c’est un moteur turbo dont la double entrée permet d’avoir moins de turbo lag.

Vous êtes prêts ? J’appuie sur le bouton qui va démarrer la bête. Quelle sonorité… C’est rond, onctueux et ça donne envie de monter dans les tours… 

Pour essayer cette voiture, je me dirige vers des routes sinueuses et rapides de ma nouvelle terre d’attache, la Normandie. Connaissez-vous la Suisse Normande ? C’est un coin vallonné et sinueux situé non loin de Caen. Oui, assez dur à croire mais ça existe dans cette belle région. Les routes y sont étroites et cette M240i y est à son aise. 

La voiture a pris de l’embonpoint par rapport à la génération précédente – +10cm de long (4.53 m) et +6 cm de large (1.83 m), tout ceci largement hérité du châssis de la Série 3 G20 dont dérive désormais notre Série 2. Dès les premiers tours de roues, la voiture demeure diablement agile. Plus même que la génération précédente. Là où sa devancière n’était qu’une version coupé de la Série 1, cette Série 2 coupé est bien une mouture coupé d’une Série 3 en plus court, beaucoup plus court qu’une Série 4 coupé, avec 23 cm de moins. On gagne en niveau de gamme et donc en niveau de fabrication.

Côté empattement, la Série 2 coupé rend 11 cm à la Série 4 coupé. Et qui dit empattement plus court, dit dynamisme en hausse. Et je peux vous le certifier que cette voiture est bluffante d’efficacité. Surtout que la version que j’ai eu à l’essai était équipé du système 4 roues motrices xDrive. Ce dernier, sans dénaturer la philosophie propulsion de la voiture, lui permet de gagner en efficacité et en sécurité. Mais ne vous inquiétez pas, sur sol glissant le train arrière sera toujours très taquin si vous le provoquez.

Et pour les plus puriste d’entre vous, la Série 2 coupé est disponible en France en propulsion, ce qui allègera l’auto de 55 kg.

Je vous ai parlé de ce moteur ? Ah bon ? Je vais continuer, car j’en suis amoureux. Quel que soit le régime, quelle que soit la sollicitation, il dessinera un sourire sur votre visage. Il est plein dès 1900 tr/min. Il s’adapte à votre philosophie de conduite. Soit vous roulez sur le couple et vous disposez d’une sonorité grave, soit vous êtes un gros sagouin et la voiture ira sans soucis vers la zone rouge pour vous chatouiller l’audition avec une sonorité aigüe à souhait.

Sur les changements d’appuis la voiture est saine et communique très bien avec votre dos via le siège. Coté direction, on sait où on place les roues, mais comme avec toutes les directions à assistance électriques, on manque de remontée d’information, c’est dommage.

On arrive sur le point faible de BMW, le freinage. Alors oui, ils ont progressés dans l’endurance du système, mais ça manque de mordant en début de course. On s’y fait avec les kilomètres, mais ça ne permet pas d’avoir assez de feeling. Encore dommage.

Ce que la voiture gagne équipement, en qualité de fabrication et en confort, elle le gagne aussi sur la balance. Entre les deux générations F22 et G42, la voiture gagne à moteur équivalent et transmission équivalente 150kg ! Ce n’est pas rien. Ça se ressent pas tant que ça tant la voiture est bien conçue, mais c’est quand même un passager en plus dans votre voiture qui ne voudra pas descendre ! 

Niveau consommation, je suis assez bluffé en relativisant avec ces 374 ch et ces 500 Nm de couple. Sur l’entièreté de mon périple dans la Suisse Normande a un très bon rythme, je ne suis jamais passé au-dessus des 11 litres aux 100 km. Sur le trajet Paris-Caen, un petit 8 l/100km était affiché sur le tableau de bord. Une consommation très raisonnable donc.

Comme pour toute bonne chose, il faut passer à la caisse. Et c’est là que le sourire sur votre visage va disparaitre. Il vous faudra débourser environ 5 000 € de plus que la génération précédente pour atteindre dans cette version M240i xDrive un tarif sans option de 61 550 €. Il faudra y rajouter un malus maximum de 18 188 € selon l’équipement. La Série 2 coupé commence à 42 600 €.

Comme je vous l’ai dit plus haut, il faut remettre en perspective ce surplus tarifaire avec le niveau de prestation en hausse par rapport à la génération F22. Cette dernière était uniquement une itération de la Série 1. La nouvelle Série 2 est comme dit plus haut une Série 4 en plus petite. On monte réellement en gamme. Alors oui c’est cher, mais on est sur l’une des dernières voitures de sa catégorie. Malheureusement…

Le plaisir de conduire une voiture si homogène est en train de mourir. Cette M240i est là pour réanimer ce genre automobile avec un défibrillateur. Un défibrillateur qui vous fout une décharge de plaisir et vous donne le sourire à chaque écrasement de la pédale de droite.

Si ce n’est pas assez pour vous, attendez encore quelques semaines et vous aurez encore une chance d’avoir une voiture full thermique et avec une boite mécanique ! La future M2 ! Sinon, courez chez BMW et commandez votre M240i, vous ne le regretterez pas !

Merci à BMW FRANCE pour le prêt et à JB de la chaine Youtube Le BILLET AUTO pour l’aide sur les photos dynamiques.

Photos : UGO MISSANA pour Blogautomobile.fr

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