Essai Lexus LBX : plus qu’une simple Yaris Cross ?

Depuis 1989, Lexus représente la division haut de gamme de Toyota. Avec les États Unis comme premier marché, la marque s’est initialement distinguée à travers des modèles à grand gabarit, à l’image de l’emblématique LS qui constitue toujours le vaisseau amiral de la gamme. Au début de la décennie 2010, Lexus effectue une première tentative de percée sur le marché des compactes premium avec la Lexus CT, qui restera au catalogue de la marque jusqu’en 2022, après 2 restylages et pas moins de 380 000 exemplaires écoulés à travers le monde, laissant ainsi la charge à l’UX de représenter l’entrée de gamme chez Lexus. Depuis 2023, c’est le LBX qui a repris le flambeau, premier SUV citadin de la marque mais aussi premier véhicule à arborer une appellation à 3 lettres. Premier vraiment ? Ce serait oublier la LFA, mais c’est une autre histoire…

Dévoilé le 5 juin 2023, Le LBX repose évidemment sur une plateforme Toyota, la TNGA GA-B, partagée entre autres avec le SUV citadin Yaris Cross qui fait un véritable carton dans l’Hexagone. Difficile d’imaginer comment Lexus a bien pu réussir à faire d’un modèle plutôt roturier une déclinaison Premium incarnant l’esprit de la marque avec un prix d’appel attractif. Pourtant, les faits sont là. Mais à quel point le LBX reprend-il les éléments de son cousin ? C’est ce que nous allons observer ensemble. 

À l’extérieur : la patte Lexus est bien présente !

Difficile de percevoir le moindre air de famille entre le LBX et la Yaris Cross, au style radicalement différent. Le LBX est ainsi plus long (d’un cm), plus large (de 6 cm), et plus bas (de 5 cm), arborant ainsi un air plus agressif, plus posé, plus premium que son cousin généraliste. Pour ce qui est de Lexus en revanche, point de doute, l’air de famille est bien là !

On remarque à l’avant :

  • un capot allongé et pointu en son bout, façon requin
  • les optiques en forme de « coche », bien qu’elle soit ici inversée par rapport au reste de la gamme
  • une calandre trapézoïdale, plutôt bien intégrée, mieux que sur le reste de la gamme où l’on frise le concours de taille avec le double-haricot BMW
  • des lignes façon aluminium anodisé pour surligner les détails de style 

De profil :

  • une cassure de la ceinture de caisse en forme d’aileron au niveau du montant C
  • un creusement sur la partie basse des portières

Et à l’arrière :

  • un bandeau lumineux, discutable à mon goût, il me fait penser à la Honda Civic
  • le lettrage L E X U S sur la malle, apparu depuis le nouveau NX, en lieu et place du logo classique

Et à l’intérieur ?

Les matières et finitions n’ont strictement rien en commun avec la Yaris Cross. Aucun plastique dur à hauteur de regard ni à portée de main direct. On retrouve ici du plastique moussé et du simili-cuir du haut de la planche de bord jusque dans les contreforts de portières. Les matériaux sont épais et doux au toucher, du vrai Lexus. On note également que l’écran d’info-divertissement est largement mieux intégré que chez Toyota, avec un réglage de de l’aide conditionné et du volume audio qui demeurent physiques.

Si les sièges sont agréables à l’oeil comme à l’assise, je perçois un défaut dans leur réglage. Passons l’absence de commandes électriques, réservées aux finitions hautes Relax & Cool, mais difficile de ne pas mentionner l’inclinaison de l’assise qui est à mon goût trop “plate”. Le bout de l’assise ne remonte pas assez et mes cuisses sont ainsi une fois installé à bord peu voire pas maintenues au niveau des genoux. Un défaut qui s’avèrera handicapant d’un point de vue confort lors des longs trajets. J’aurais également aimé un volant et un combiné d’instruments positionnés plus hauts, bien que la lisibilité demeure tout à fait bonne. L’affichage tête haute est là encore absent de notre niveau de finition.

Là où le bas blesse régulièrement chez les japonais, c’est l’espace intérieur, et le LBX loin de faire exception fair pire que la Yaris Cross qui n’était pas non plus une référence en la matière. Avec un conducteur d’1m84 comme c’est mon cas, il sera quasiment impossible à un adulte de taille moyenne de s’installer à la place arrière gauche, ou au prix d’un certain inconfort, l’espace laissé aux jambes demeurant anecdotique. Le faible degré d’ouverture de la portière arrière rend également difficile l’accès à la deuxième rangée, qui propose néanmoins 3 places assises, avec une bosse centrale de taille limitée, laissant entrevoir la possibilité de rouler de manière temporaire avec 3 enfants à l’arrière.

Le coffre est lui également limite, avec 332 litres proposés, qui peuvent se transformer en 402 Litres si l’on supprime le double-fond.

La gamme et les motorisations

Les constructeurs japonais nous ont plutôt habitué à des gammes plutôt simples à comprendre. 2 ou 3 motorisations grand maximum, 2 ou 3 niveaux de finitions, quelques packs additionnels, le choix dans la couleur est c’est tout ! Si du point de vue motorisation le LBX ne fait pas exception, en reprenant le groupe motopropulseur déjà aperçu sur la Yaris Cross à savoir un 3 cylindres essence 1.5 L associé à moteur électrique pour une puissance combinée de 136 ch (6 ch de plus que le Yaris Cross 130) et 185 Nm de couple, c’est une autre histoire du côté des finitions… Avec pas moins de 6 niveaux différents (LBX, Business, Elégant, Emotion, Relax & Cool), la gamme LBX devient difficilement compréhensible. Notre modèle d’essai, un LBX Emotion en 2 roues motrices (une version 4 roues motrices est disponible également tout comme chez Toyota avec la Yaris Cross), s’affiche à 38 800 € avant options. Il faut rajouter 1000 € pour la peinture bidons Rouge Intense/Noir et 1500 € pour le pack Tech comprenant le cockpit digital de 12,3 pouces, le hayon électrique et le chargeur à induction pour smartphone. Prix total de notre configuration : 40 300 €.

Différents équipements manquent à l’appel :

  • Assistance au changement de voie avec dépassement automatique (une première sur ce gabarit)
  • Assistant de circulation avant
  • Caméra 360
  • Affichage tête haute 
  • Système Audio Mark Levinson
  • Sièges à réglages électriques et à mémoire 
  • Volant chauffant 
  • Palettes au volant 
  • Pare brise dégivrant
  • Éclairage d’ambiance 

Pour obtenir ces derniers, rien de plus simple : l’argent ! Ainsi, en fonction haute et avec la version 4 roues motrices, le LBX tutoie les 50 000 €, 49 500 € pour être très précis.

Au volant : la bonne surprise !

Avec des voies élargies et un centre de gravité logiquement abaissé, le LBX laisser espérer un comportement routier légèrement plus incisif que sa cousine Yaris Cross, et c’est le cas ! Sur le réseau secondaire, le Lexus LBX ravit par des sensations routières digne du segment premium. Consistance de direction, tenue de cap impeccable, mouvements de caisse soigneusement maitrisés, la copie est excellente. D’autant que l’ensemble mécanique ne laisse pas à désirer. Les 136 ch sont bien présents, de même que les 185 Nm et suffisent largement à mouvoir le LBX, dont le point à vide oscille entre 1280 et 1355 kg selon finition, en version 2 roues motrices. Les qualités dynamiques du LBX sont d’autant plus marquantes qu’il n’est, contrairement à bien des voitures en 2025, pas équipé de suspension pilotée ni ne dispose d’aucun réglage particulier de la direction ou encore de la puissance d’accélération. Seul un mode “Eco” vient limiter la puissance derrière la pédale de droite pour économiser de précieux centilitres de carburant.

 

Le LBX démontre également une aisance particulière en milieu urbain, grâce à un gabarit contenu associé à un diamètre de braquage réduit (10,4 mètres) et une visibilité périphérique excellente. Lexus n’a pas sacrifié les surfaces vitrées pour le style et c’est tant mieux ! On s’interroge même sur la pertinence d’une caméra 360 qui ne m’a lors de mon essai pas manqué un seul instant, d’autant que la définition de la caméra de recul est remarquable. Avec plus de 30 ans d’expérience en la matière, les transitions thermique / électrique sont difficilement perceptibles et on ne peut mieux gérées, sans à-coup aucun. En résulte une conduite fluide en toutes circonstances et des résultats au niveau des attentes : à peine 5 L /100 km de moyenne sur un parcours urbain et départementales.

L’inquiétude pourrait alors demeurer dans un usage autoroutier et pourtant, il n’en est rien. Avec environ 600 km réalisés à 130 km/h lors de notre essai, le LBX s’est une fois encore avéré tout à fait pertinent. Le moteur thermique ne s’emballe que très peu et on ne regrette alors presque pas la présence de fameuse boîte eCVT. La gestion de la distance avec les véhicules vous précédant est parfaitement gérée par le régulateur adaptatif, ré-accélérant dès que j’enclenche le clignotant pour dépasser. Un message d’alerte sur le combiné d’instrumentation m’a également attiré le regard “circulation arrière en approche”, symbolisé par un dessin de voiture dans le rétroviseur central, une fonctionnalité bienvenue lorsque l’on oublie par exemple de se rabattre sur la voie de droite. La consommation reste mesurée dans ce genre d’exercice avec environ 6.5 L / 100 km de moyenne observée. Seule la taille limitée du réservoir pourrait vous faire hésiter si l”autonomie autoroutière était un de vos critères d’achat principaux.

Véritable Lexus !

À la question “le LBX n’est-il qu’une simple Yaris Cross maquillée ?”, la réponse est définitivement non ! Le LBX, à ma grande surprise, fait plutôt honneur à la marque premium japonaise et propose une copie moderne et agréable pour qui souhaite disposer de la technologie et de la fiabilité Toyota, le tout dans un package soigné. Seule l’habitabilité aux places arrières reste à mon sens LE gros point noir de ce SUV urbain, dont la vocation familiale semble avoir été laissée de côté. À prendre en compte lors de l’achat.

Quelques chiffres

Dimensions Lxlxh : 4190x1825x1545
Poids à vide :  1280 à 1355 kg selon finition (en 2 roues motrices)
Volume coffre : 332 à 402 L
Taille réservoir : 36 L
Consommation mixte annoncée (WLTP) : 4,7 L / 100 km
Rejet CO2 moyen annoncé (WLTP) : 104 gCO2 / km
Moteurs : 3 cylindres essence 1.5 L + 1 moteur électrique synchrone à aimant permanent
Puissance max combinée : 136 ch
Couple max : 185 Nm
Vitesse max : 170 km/h
0 à 100 km/h : 9,2 secondes

Crédits Photos : Maurice Cernay

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