Alors que les confinements et autres couvre-feux étaient notre quotidien, j’avais dû annuler l’essai d’une surpuissante compacte : la Mercedes-AMG A45 S. Un hasard de circonstances me redonne deux ans plus tard l’occasion de vous en parler enfin.
Par rapport à la version A35 AMG que j’avais prise en main en 2019, l’A 45 S ne change pas grand-chose en matière de style. Outre l’introduction de la calandre Panamericana depuis le millésime 2021 de l’A35, seuls les échappements pourront mettre la puce à l’oreille. Pour celle à l’essai, ils sont au nombre de 4, bien logés par paire de part et d’autre du gros diffuseur. Sinon, c’est la même recette que sur les versions classiques AMG Line. On remarquera juste que les larges prises d’air à l’avant deviennent désormais vraiment utiles aux performances. Puis en optant pour le Pack Aérodynamique AMG, la bombinette pourra nettement se démarquer de ses concurrentes. L’aileron ne laisse guère place au doute, elle en a sous le capot. Et les divers déflecteurs en noir laqué ajoutent un peu de piment à ligne. Tout comme les étriers rouges qui ressortent bien avec notre configuration Jaune Soleil.
Le prix, quant à lui, sait largement se démarquer. L’A45 S AMG est 15 550 € plus chère, soit 79 199 € en tarif de base. En ajoutant, entre autres, le fameux pack aéro à 2 000 €, les jantes forgées 19’’ à 2 100 €, les suspensions adaptatives à 750 € ou encore des sièges Sport à 2 850 € on obtient un total de 89 899 €. Malheureusement, on n’oublie pas également les 29 070 € de malus (208 g/km) en 2023 et même 60 000 € dès le 1er janvier 2024. Total : 149 899 €.
A l’intérieur, c’est la même histoire, il y a peu de changements. On remarque que le pad tactile sur la console centrale a désormais disparu et les volants AMG ont évolué. Ils arborent un nouveau design laqué, peut-être un peu moins tape-à-l’œil, et des touches devenues totalement sensitives. Sinon comme toujours, je reste extrêmement bluffé par la qualité des finitions et des matériaux que l’on retrouve chez Mercedes. Et c’est la même recette ici, des touches de sportivité en plus grâce au département AMG. Pour ma part, j’apprécie tout particulièrement l’Alcantara, les surpiqûres jaunes, les sièges typés sport et l’ambiance lumineuse à la nuit tombée. Cela crée un mix de modernité, luxe, confort et sportivité bien trouvé. Côté pratique, les places arrière ne sont pas des plus accueillantes, mais auront le mérite d’embarquer trois personnes supplémentaires. Quant au coffre, il propose un respectable volume de 370 litres.
Place à ce qui nous intéresse le plus aujourd’hui, la prise en main. Si notre A45 AMG n’embarque sous le capot qu’un simple 4 cylindres 2 litres, sa cavalerie en bluffera plus d’un. Les sorciers d’Affalterbach ont réussi à en tirer pas moins de 421 chevaux. De quoi arracher le bitume avec une intensité saisissante. Les 500 Nm de couple, associés à la transmission intégrale 4Matic+ et à la boîte double embrayage à 8 rapports propulsent la voiture avec une efficacité redoutable. La poussée jusqu’à 7 000 tr/min et la grosse motricité sont de très bons alliés pour prendre plaisir sur nos petites routes sinueuses, ou sur circuit. Le circuit d’ailleurs, probablement son lieu de prédilection grâce à un mode drift qui envoie toute la puissance aux roues arrière. Et même si son poids dépassant les 1600 kg pourrait laisser craindre une certaine lourdeur, elle reste d’une agilité assez impressionnante lorsqu’on roule tambour battant.
Car après avoir testé ces dernières semaines plusieurs bolides gorgés de chevaux, mais qui malheureusement lissaient beaucoup trop les sensations, et notamment les accélérations, j’ai été positivement surpris aux commandes de cette A45 S AMG. En effet, tel un petit karting, c’est un régal de s’agripper à son volant pour enrouler les courbes à des vitesses bien trop vertigineuses. Certes, elle souffre d’un peu trop de sous-virage dans le serré pour la considérer comme une supercar parfaitement incisive, mais l’excellente réponse dans la direction offre une bonne lecture de la route, et elle nous laisse attaquer avec sérénité. Ensuite, sa large plage de puissance autorise une réactivité absolument omniprésente. On ressort des virages comme un boulet de canon. Son 0 à 100 km/h abattu en 3,9 petites secondes et ses reprises monstrueuses lui laissent sans cesse une énergie débordante. Grâce à ses freins musclés, qui lui assurent des arrêts efficaces, on peut aborder chaque tournant en toute confiance. En plus, bien que sa sonorité ne soit pas sans reproche, son bruit rauque (amplifié par les haut-parleurs) et pétaradant au rétrogradage ajoute quand même une expérience musicale intéressante. Elle n’est peut-être pas la plus démonstrative, la plus authentique, mais elle donne le sourire !
Puis au-delà de ses performances dantesques, la Mercedes-AMG A 45 S aime se montrer comme une auto polyvalente. La boîte qui devient douce en mode Confort lui assure une conduite fluide en conditions urbaines. Son système de suspensions adaptatives et les modes de conduite personnalisables permettent de transformer la voiture en une bête de piste ou en une compagne docile au gré des envies. Cependant, sa nature sportive se fait toujours ressentir dans la fermeté de la suspension, affectant légèrement le confort sur des routes plus dégradées. Sans que ce ne soit non plus rédhibitoire. Elle reste prévenante, sans secouer excessivement ses occupants. Sans oublier l’insonorisation à vitesse stabilisée plutôt bien travaillée, ou la direction devenue plus légère, contribuant à une maniabilité idéale. Et si la consommation s’envole lorsqu’on se met en mode attaque (15 l/100), elle se veut tout de suite moins gourmande en carburant lors d’une utilisation quotidienne (8 l/100). Un chiffre honorable pour une auto qui, je le rappelle, dépasse les 400 chevaux.
La Mercedes-AMG A 45 S 4Matic+ impressionne de par son caractère explosif et précis. Elle n’est peut-être pas la reine des émotions mais saura malgré tout offrir une certaine dose d’adrénaline à son conducteur. Pour ceux qui recherchent une compacte sportive polyvalente avec une dose d’adrénaline, la compacte allemande reste une option pertinente, mêlant habilement confort et performance.
Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)