200. Voilà déjà mon 200ème article sur blogautomobile. Et même si ce n’est que pur hasard, quoi de mieux que de vous emmener dans l’espace pour célébrer ça ? En effet, quand un beau matin de mars, Mercedes envoie un mail vous invitant à prendre prochainement en main leur fusée, le palpitant s’emballe légèrement. Et si vous avez atterri sur cette page aujourd’hui, vous vous doutez bien que de mon côté, il n’a pas fallu longtemps pour que je programme une date. Me voici donc à bord, respirez un bon coup, de la Mercedes-AMG GT Coupé 4 portes 63S 4Matic+. Décollage !
Excessivement chère
Il est peu courant de commencer en parlant prix, mais avant de démarrer cet essai j’avais besoin de vous mettre un peu en situation. Déjà parce que bon nombre de personnes de mon entourage n’arrivaient pas à se rendre compte de ce que je leur mettais sous les yeux. Certains ont même eu le culot d’évoquer une somme de 50 000 €, alors qu’à ce prix aujourd’hui on n’obtient même pas un DS 7 Crossback bien optionné. Mais surtout parce qu’au prix de la bête, vous pourriez avoir un logement de 145 m² à Saint-Étienne, 90 m² à Toulon, 65 m² à Bordeaux ou un vulgaire 25 m² à Paris. Oui oui, vous avez bien lu, si notre AMG GT 63S débute à 170 500 €, après quelques options et le malus de 10 500 € nous voici à un astronomique total de 220 667 €.
Excessivement stylée
Le design, on aime ou on n’aime pas. Une chose est sûre en revanche, elle ne laisse pas insensible. Alors forcément, avec ses 5m05 m de long et un popotin sans grande élégance, elle fait un peu bouffie. En fait, on remarquera surtout la fameuse calandre panamericana mais aussi le regard perçant et les deux bosselages sur le capot. De face, elle est vraiment méchante et ne cherche pas à renier ce qu’elle cache sous sa robe. La surface vitrée limitée, sans oublier le diffuseur, qui, quand vous serez dépassé, donnera vite le ton avec ses 4 grosses sorties d’échappement, permettent d’assoir son agressivité. Si les photos ne lui rendent pas totalement hommage, c’est qu’il faut être en sa compagnie pour prendre toute l’ampleur de la bête. Face à elle, on se rend compte de la dimension des deux prises latérales, on apprécie la cinématique de l’aileron ou bien sa ligne de caisse plongeante. Reconnaissez enfin, qu’avec une livrée comme celle-ci, bleu magno designo (3550 €) et des jantes grises (alléluia !) elle n’est pas là pour faire de la figuration.
Excessivement luxueuse
A bord, tout respire la sportivité, ou presque. Le lien de parenté avec la CLS est flagrant, dommage. Car si la dalle comprenant les 2 écrans 12,3 pouces est plutôt sympa dans le reste de la gamme, ici pour moi ça ne match pas. Même si toutes les touches de carbone et d’alcantara font sensation, je préfère l’habitacle de la petite sœur à 2 portes, plus typé compétition. Sinon, on retrouve avec plaisir l’impressionnante console centrale regroupant tout un tas de petits boutons magiques (ouverture des valves, levage de l’aileron, …) tout comme le sublime volant mêlant à nouveau alcantara et carbone ; sans oublier les sièges dignes d’une supercar (2350 €), au maintien irréprochable tout en conservant ce qu’il faut de confort. Afin de ne pas oublier que nous sommes bien dans une berline, les passagers arrière – entre nous, préférez voyager à 4 – jouiront d’un espace et d’un confort plus qu’acceptable pour ce genre d’auto. En plus, tout ce petit monde, qui pourra facilement partir en vacances grâce à un grand coffre de 461 litres, profitera d’un toit ouvrant (1350 €) et bien sûr d’une très bonne sono Burmester (4900 €).
Excessivement puissante
639. Ce n’est pas le prix d’une option, ni le nombre d’exemplaires produits ou encore moins le taux d’émissions de C0² (heureusement…). Mais c’est bien la puissance qui se dégage du V8 4 litres Biturbo caché sous le capot. Avec en plus un couple monumental de 900 Nm, autant vous dire que la grande berline arrache le bitume. Notre AMG grimpe à des vitesses stratosphériques, après avoir atteint les 100 km/h en seulement 3,2 s (c’est mieux qu’une Ferrari 599 GTO, hein, pour info) elle continue sur sa lancée sans s’essouffler. Il faudra à peine un kilomètre d’asphalte pour franchir la barre des 250 km/h, toujours sans ressentir aucune faiblesse, avant finalement de pouvoir atteindre 315 km/h en vitesse de pointe, selon le constructeur. Vous en voulez encore ? Malgré les 4 roues motrices, comme c’est souvent le cas dans cette catégorie, elle se veut plutôt typée propulsion. Alors avec un tel comportement on sent l’arrière se dérober assez facilement, de quoi donner une fois de plus quelques sensations fortes.
Excessivement lourde
Je n’ai pas trouvé d’autre terme pour ce sous-titre, alors j’ai choisi de vous orienter sur la raison pour laquelle elle ne sera jamais la voiture de sport la plus agile au monde. Avec plus de 2,1 tonnes sur la balance, à vide en plus, on est loin du light is right. Au bout de quelques kilomètres, je n’ai pas de mal à comprendre que cette auto se montrerait bien plus à l’aise sur l’autobahn ou en mode drift sur circuit que chez nous. Nos petites routes étroites et sinueuses ne sont pas son terrain de jeu idéal. Longue, large et surpuissante, il faudrait être Lewis Hamilton (encore lui !) pour la dompter pleinement. Malheureusement pour moi je ne suis pas pilote, et avec les routes grasses de ce week-end d’avril la frustration commence à m’envahir. Pourtant, rassurez-vous, le pied que j’ai pris pendant ces quelques jours, entraînant un sourire inarrêtable, a dû me creuser quelques rides. Mais ça on y reviendra plus tard. Pour l’instant, je me concentre sur la conduite. Elle prend pas mal de roulis, j’aurais tendance à dire comme un SUV sportif, donnant un sentiment presque pataud. Puis il suffit de regarder le compteur pour comprendre ce qu’il vient de se passer dans le dernier lacet, là, on souffle un bon coup. Les passages en courbe sont en fait tellement hallucinants. Avec une direction d’une précision rarement vue, un train avant incisif et les 4 roues directrices on efface littéralement les virages les uns après les autres. D’autant qu’avec des freins carbone céramique 6 pistons, à 8350 € tout de même, elle se montre endurante et vous pousse à aller toujours plus fort.
Excessivement jouissive
Alors que oui une telle débauche de puissance peut paraitre inutile et qu’elle sera difficile à apprivoiser au quotidien, si en fin de journée j’ai eu mal aux joues, tellement mon sourire restait figé au visage, c’est simplement que le pari est réussi. Il suffit de scruter l’actualité pour s’en assurer, alors qu’on évoque une loi préparant l’arrêt de la vente des moteurs thermiques d’ici 2040, je dis un grand oui à cette extravagance. Entre le crépitement rageur de l’échappement, les coups de poing puissants dans la nuque, et une boite (AMG 9G Speedshift MCT) qui, en manuelle, nous laisse aller jusqu’au rupteur avant de changer de rapport en une mini fraction de seconde, cette bête germanique offre tout ce qu’il y a de plus dingue en termes d’émotions automobiles.
Mais excessivement confortable aussi…
Bon là, avec ce qualificatif, j’exagère peut-être un peu mais je souhaitais tout de même terminer sur ce point important. Grâce à une petite molette sur le volant, on change en un rien de temps le caractère de la berline. Entre confort et race, il y a un monde que l’on ne cesse de vouloir franchir. *ici, retourner au paragraphe précèdent* Alors certes, ce n’est probablement pas la Mercedes la plus confortable de la gamme, pourtant, elle s’avère très douce et agréable quand il s‘agit d’être sérieux au volant. L’insonorisation fait le job et les suspensions pilotées lissent les irrégularités de la route telle une bonne routière. Avec en plus un moteur plus discret à vitesse stabilisée, notamment grâce à la désactivation de cylindres, j’imagine volontiers aller en vacances en sa compagnie ou même au boulot tous les jours.
Excessivement désirable
Alors si consommer entre 10 et 30 litres aux 100 km ne vous effraie pas, je n’ai pas d’autres arguments à avancer pour tenter de vous convaincre. Au-delà du très gros chèque à rédiger, la Mercedes-AMG GT Coupé 4 portes 63S 4Matic+ se montrera à la hauteur des attentes de tous potentiels acquéreurs, ou passionnés.
Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)