Essai Mercedes Classe C 220d 2021 : le plein de technologies

Après 7 ans de carrière, une nouvelle génération de Mercedes Classe C est sur nos routes depuis quelques mois. Voici notre essai, dans sa déclinaison berline 220d. 

Je vous l’avais présentée en détail ici en début d’année 2021, inutile alors de perdre du temps en bavardage et concentrons-nous sur le ressenti aux commandes. Désormais, la Classe C est vendue uniquement avec des 4 cylindres sous le capot ; c’est avec l’un des plus vendus que nous faisons connaissance aujourd’hui, le 220d. Ce bloc diesel développe désormais 200 ch et est couplé à une micro-hybridation 48v offrant ponctuellement 20 ch. Les relances promettent ainsi plus de réactivité. Et c’est vrai, qu’elle en a dans le ventre. Sans offrir de réelles sensations, les chiffres parlent d’eux-mêmes en affichant un 0 à 100 km/h de seulement 7,3 secondes. Le couple de 440 Nm permet effectivement d’en avoir sous le pied et d’être en pleine confiance lorsqu’il s’agit d’entreprendre un dépassement ou une insertion. Mais vous le verrez, ce n’est pas son réel atout…

Derrière le volant, on s’y sent définitivement bien. Sur mon modèle d’essai, celui-ci est hélas moins joli et plus classique que sur une version AMG Line, mais il est cependant terriblement agréable en main. Et, associé à une position de conduite particulièrement idéale, on se sent prêt à avaler des kilomètres. Si on regrette amèrement de voir et toucher du plastique dur, notamment sur la console centrale, il faut franchement reconnaître le savoir-faire de la marque en matière de finition et ajustement. Même s’il y a pas mal de craquements du mobilier. (La question que je me pose, comment est-ce que cela va tenir dans le temps ?) Sinon, j’ai été plutôt agréablement surpris par l’espace à l’arrière. Malgré l’assise un peu dure, on se sent à notre aise. Mon mètre 85 n’a pas eu de mal à caser les jambes ou la tête, et je n’aurais pas rechigné à me faire balader. En revanche malheureusement, on oublie totalement la place centrale en raison de l’énorme tunnel de transmission. Par contre, grâce à ses 455 litres de chargement, vous n’aurez pas trop de mal à embarquer quelques bagages.

Vous l’aurez compris, tous les passagers seront donc bien chouchoutés, et le confort reste le maître-mot du constructeur. Malgré l’absence d’une suspension pilotée sur ce modèle ici présent, les aspérités de la route sont vite oubliées. L’amortissement absorbe donc bien les défauts, sans se faire entendre ou secouer les occupants. Les jantes 17 pouces non-ostentatoires, pour ne pas dire moches, de cette finition Avantgarde Line accentuent en prime notre sensation de tapis volant. On en tire au moins un bel avantage. Sinon, j’ai particulièrement apprécié l’excellent frein moteur, intelligent par ailleurs, en détectant par exemple l’arrivée sur un rond-point. À l’inverse, j’ai un peu moins apprécié les passages de rapport pas toujours invisibles. Assez surprenant au demeurant. Bon, c’est vraiment pour chipoter, car c’est surtout notable en forte accélération et lorsqu’on y prête attention. Dans un quotidien rien de plus normal, la boîte 9G-Tronic sera douce et imperceptible. En plus, l’excellente insonorisation arrive presque à faire oublier une motorisation qui manque de noblesse, et les bruits de roulement se font discrets. On se voit bien parcourir quelques milliers de km sans voir apparaître le moindre mal de dos ou de crâne.

Qu’on soit en ville, sur le réseau secondaire ou bien sur autoroute on s’aperçoit que cette cinquième génération est à son aise partout. Elle s’agrandit (+6,5 cm), mais ne devient pas pour autant moins maniable ; je n’ose imaginer la facilité de prise en main une fois les 4 roues directrices disponibles ! On apprécie l’utiliser pour chacun de nos trajets, elle s’adapte alors facilement à la situation. En se montrant tantôt docile, à l’agrément idéal, tantôt plus enjouée et rigoureuse. Souvent justement, lors de mes nombreux essais Mercedes, je suis tout autant bluffé par le confort que par l’efficacité. Ici ce dernier point m’a un peu moins sauté aux yeux. Certes, la précision dans la direction est toujours aux petits oignons, mais le tempérament quant à lui me paraissait plus mollasson. Forcément, avec ses près de 200 kg en plus sur la balance, le dynamisme en prend un coup. Si l’assiette reste plutôt stable, et que l’auto arrive à limiter les mouvements de caisse trop flagrants, le sous-virage peut vite pointer le bout de son nez en conduite soutenue. Évidemment, on se sent pleinement en sécurité et la tenue de route est irréprochable. Mais ce n’est pas incisif comme chez certaines concurrentes, ou d’autres modèles de la gamme. En plus, une pédale de frein trop spongieuse et difficile à doser, gâche un peu le plaisir de conduire. Ceci est à l’évidence le reproche le plus notable que j’ai relevé lors de cet essai. Que ce soit en roulant à la hâte ou à la cool d’ailleurs. Dommage !

Cette génération W206 a reçu, encore plus qu’auparavant, le surnom de baby Classe S et l’on comprend vite pourquoi. L’habitacle est certes presque le même, mais, comme la grande sœur, elle est surtout bourrée de technologies. Naturellement, la conduite semi-autonome est constamment en évolution, avec par exemple plus de précision dans les courbes ou un changement de voie par un simple enclenchement du clignotant. Mais on retrouve également un affichage des feux rouges sur l’écran, le GPS en réalité augmenté, un énorme affichage tête-haute ou le célèbre assistant vocal « Hey Mercedes ». Si c’est amusant à l’usage, cela devient toujours plus envahissant et pesant. D’autant que, la présentation du nouveau système MBUX est certes sublime, mais on quitte bien trop les yeux de la route avec toutes ces commandes tactiles. En revanche, pour terminer sur une note positive, l’ambiance lumineuse est de plus en plus habilement intégrée, et c’est l’une des choses que j’attends le plus en essayant une Mercedes.

Jusqu’à 1200 km sans avoir besoin de ravitailler. Un argument qui continuera de convaincre les gros rouleurs. La consommation m’aura en effet bluffé tout au long de cet essai. Alors qu’en cycle mixte la Mercedes Classe C 220d est homologuée à 5,1 litres aux 100 km, j’ai réalisé sur environ 1000 km un score global de 5,5 l/100. Avec même une baisse à 4,7 l/100 en éco et jusqu’à seulement 7,5 l/100 en haussant le rythme.

Reste que, à 67 500 € le modèle sous vos yeux, ça pique le porte-monnaie. En effet, si la Mercedes Classe C débute à 49 650 € en 200d Avantgarde Line, notre 220d s’échange déjà pour 53 850 € au minimum. Après cela, il faut passer par l’impressionnant catalogue d’options, comme savent bien le faire les Allemands, en optant par exemple pour une peinture à 1800 €, un toit ouvrant à 2150 €, l’affichage tête haute à 1200 € ou encore l’excellente sono à 1250 €. Enfin, n’oubliez pas le petit malus 2022 de 190 € (134 g/km).

Après cet essai, on se rend manifestement compte que la nouvelle Mercedes Classe C reste une des références, si ce n’est LA référence, du segment. Après avoir séduit, en près de 40 ans, plus de 10 millions d’acheteurs, la marque à l’étoile continue de proposer une auto aboutie, mais surtout très confortable. Une telle auto agréable à regarder, moderne, douce et précise aura toujours de quoi convaincre. Si la facture est malheureusement sans cesse plus salée, gageons que le succès sera à nouveau au rendez-vous.

Fiche technique Mercedes Classe C 220d Avantgarde Line W206 2022 :
Puissance : 200 ch aux roues arrière (propulsion)
Couple : 440 Nm à 1800 tr/min
0 à 100 km/h : 7,3 secondes
Vitesse maximum : 245 km/h
Poids à vide : 1730 kg
Longueur : 4751 mm
Largeur : 1820 mm
Hauteur : 1438 mm
Empattement : 2865 mm
Coffre : 455 Litres
Tarifs : à partir de 53 850 € (49 650 € en 200d)

Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)

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