Essai Nissan 370 Z Roadster : c’est dans les vieux pots…

On ne peut pas la qualifier de dernière nouveauté, mais elle a encore bien des arguments, à commencer par un rapport prix / performances / plaisir à toute épreuve, comme nous l’avons constaté lors d’une virée dans le Vercors.

Ah, le fameux chassé croisé entre juilletistes et aoûtiens ! J’étais dedans, ce vendredi 28 juillet, destination les petites routes du Vercors pour cruiser tranquille, le nez à l’air, au son des vocalises d’un bon gros V6 3.7.

Mais avant d’y arriver, il faut se taper un bon bout d’autoroute A6. Bout d’autoroute qui m’a laissé des sentiments partagés, en fait.

Pas tant que cela à propos de la Z, que j’avais en plus en boîte auto : elle fait carrément bien le boulot, est assez douce à la montée ce qui fait qu’on oublie vite sur quel rapport on est (cinquième, sixième, septième, on ne sent pas les passages de rapports), et le couple assez généreux (363 Nm, certes à 5200 tr/mn, mais il y en a déjà une bonne louche en cruising à bas régime) ; bref ça va.

Just keep cruisin’…

Du coup, on décolle des péages en souplesse (voire en vivacité !), on cruise à 140 km/h compteur à la lisière inférieure des 3000 tr/mn. 140 km/h ? Chantal Perrichon va avoir une crise cardiaque à la lecture de cet article (contre toute attente, elle fait partie de nos lecteurs les plus assidus, on le sait grâce à son adresse IP !) tandis que la maréchaussée regrette de ne pas avoir envoyé d’hélicoptère m’intercepter pour m’envoyer illico à Cayenne pour le restant de mes jours.

Mais non : car à 140 km/h compteur, on est pile poil à 130 km/h au GPS, et donc, on vit ce sentiment délicieux d’être un putain de rebelle tout en restant dans la légalité. Trop bien. Et ce, tout en consommant 8,9 l/100 sur un long parcours, ce qui n’est pas mal pour une si grosse cylindrée.

Trop bien, c’est aussi l’environnement de l’auto. Oh, tout n’est pas rose ni 4 étoiles. L’insonorisation est assez moyenne : entre la faiblesse de la capote (n’essayez pas d’avoir une conversation téléphonique au Bluetooth dans un tunnel), le bruit de roulement des gros pneus (245/40 x 19 devant, 275/35 x 19 derrière) et les craquements occasionnels du mobilier de bord (sur les raccords de bitume, ça bouge au niveau des sièges et des montants de porte, encore plus en appui et en virage, par contre, rien dans la baie de pare-brise ni dans le tableau de bord ; normal, y’a moins de rigidité structurelle que dans le coupé), il y a un monde entre l’ambiance et la sérénité intérieure de cette Z et de l’auto de mon précédent essai, pourtant sortant de la même boutique, l’Infiniti Q60S.

C’est que la Z joue sur un autre registre : un joli univers sensoriel, qui cohabite assez subtilement avec une finition plutôt bon marché. N’oublions pas que la Z a toujours été une sportive accessible et son rapport prix / performances reste excellent pour le roadster à 39 300 € (en BVM6) et à 41 400 € en BVA7, auxquels on peut ajouter éventuellement 800 € pour la peinture métallisée et 2000 € pour le pack navigation Nissan Connect Premium avec la caméra de recul. Enfin, tout ceci, c’est sans prendre en compte le joli malus de notre beau pays autophobe (10 000 € dans les dents !), mais même avec ça, si l’on considère qu’une 370 Z Coupé commence à partir de 32 900 €, cela ne reste pas une mauvaise affaire.

Mais revenons à nos moutons : l’univers sensoriel, c’est quoi ? Être bien assis : ça va, le siège est réglable dans tous les sens. Être bien installé : ça va aussi. Certes, on ne croule pas sous les innovations dernier cri (genre affichage tête haute ou régulateur de vitesse adaptatif ou plein de modes de conduite), mais l’ergonomie est simple, l’affichage va à l’essentiel avec un gros compte-tours central, un GPS bien lisible et une sono Bose assez correcte, dès qu’on la met au moins à mi-volume, pour couvrir les bruits de roulements. Et c’est aussi kiffer en regardant dans les rétros, d’où apparaît les galbes du train arrière et la poignée de porte façon aluminium brossé. Pas mal du tout, ce petit postérieur bien arrondi…

Michel Onfray a t’il raison ?

Nonobstant, les kilomètres défilent et la vision d’une partie de mes contemporains sur la route des vacances me plonge dans l’effroi. D’abord, parce que la plupart des gens n’ont aucun goût : et que ça roule dans des Kia Sorento et des Citroën C5 break de première génération, gris clair métal, en plus, la teinte ayant le moins de personnalité, avec un coffre de toit et des vélos rose accrochés sur le coffre, franchement, c’est une question de dignité, moi je préférerais me faire euthanasier plutôt qu’être vu au volant de trucs pareils. Et c’est d’ailleurs là que je constate que malgré son âge, la 370 Z Roadster attire les regards… et suscite probablement pas mal de jalousies.

La circulation en accordéon laisse pas mal de temps pour se poser des questions philosophiques. Pourquoi les gens ne respectent-ils plus les distances de sécurité ? Est-ce la mode du « dans ton cul ! » ? Pourquoi 15 % (estimation à la louche) des conducteurs regardent leur téléphone au lieu de conduire vraiment ? Et pourquoi d’autres se matent carrément des films ? C’est vrai que tant que les poulets restent planqués derrière leurs radars à écouter le doux bruit de la caisse-enregistreuse, personne ne risque rien et tout le monde est en sécurité.

Pourquoi des super-connards essaient de doubler par la droite (voire, de passer entre les files !!) alors que c’est bouché de partout ? Hein, pourquoi ? Et pourquoi la clique des Perrichon, Got, et autres tocards moisis du ministère de l’Intérieur ne sont focalisés que sur la vitesse alors que la sécurité routière est d’abord une question de respect et de comportement ?

De quoi se demander, comme le philosophe Michel Onfray, si l’homme est bon par nature. Une question pataphysique qui nécessite plus que quelques heures de réflexion et dont la portée dépasse notre bonne 370 Z Roadster. Encore que.

Car tout cela donne envie d’un gigantesque programme éducatif pour que les gens deviennent moins cons ; et aussi, puisque les résultats seront forcément aléatoires, envie de passer très vite à la voiture autonome, pour que tout le monde se suive comme un bon troupeau de moutons, les familles bien installées à bord prenant des ego-portraits et regardant des vidéos de chats. Je crois que je ne suis pas prêt pour le futur.

Car le problème, c’est que la voiture autonome, c’est pas drôle.

De l’air, de l’air !

Alors que la 370 Z Roadster, elle peut l’être. Drôle. La preuve en sortant enfin de l’autoroute à Grenoble, à Sassenage exactement, direction la D531 vers Engins puis Lans-en-Vercors, puis la D106c vers Autrans. « Une semaine à Autrans, santé pour un an », disait un vieux dicton à l’époque où la station faisait de la réclame pour les sports d’hiver.

Y’a mieux que ça : décapoter la Z en bas de la vallée. L’opération ne prend que 21 secondes et après, on se rend mieux compte de la géologie particulière qui enferme la ville de Grenoble. Nous, on se fait l’ascension par l’Ouest. Coup de bol, il n’y a personne sur la route et le relief ainsi que la topographie permettent déjà de s’amuser sans faire d’excès. D’un basculement vers la gauche, je passe la boîte auto en mode manuel.

Très vite, j’oublie le maniement au levier, d’autant que la logique de passage des rapports ne l’est pas, logique (on pousse pour monter les rapports, on tire vers soi pour rétrograder, soit à contre-courant des forces physiques). Heureusement, les palettes au volant sont de bon format, bien que fixes. Ensuite, ben, c’est le bonheur : entre épingles et succession de courbes serrées, la Z a l’occasion de montrer que son châssis, certes plus de première jeunesse, assure encore carrément. Prise de roulis limitée, direction précise (j’aurais cependant aimé un volant de plus gros diamètre, et pourquoi pas revêtu d’Alcantara, comme sur la Z Nismo), freins qui ne fatiguent pas, la Z permet de s’amuser sans arrière-pensée, en gardant toutefois à l’esprit que Bernard et Josiane risquent de débouler dans leur camping-car, tout comme Valentin qui se prend pour Valentino, sur sa Z750 qui tient la route comme un fer à repasser (mais elle a un pot carbone).

Dans ces circonstances où l’idée n’est pas d’aller chercher le dernier dixième, on compense le petit manque de réactivité de la boîte auto où, même en mode « palettes », elle n’aime pas rétrograder au-dessus de 5000 tr/mn quand on arrive debout sur les freins dans une épingle et que l’on souhaite rentrer la seconde. De même, alors que je l’avais trouvé douce et coupleuse dans le trafic surchargé de l’A6, permettant d’un orteil sur l’accélérateur de se débarrasser de Gérard, Jacqueline, leurs trois mômes braillards et leur C4 Picasso qui me colle au pare-choc, dans la montagne, la Z montre une autre facette de sa personnalité mécanique. Le V6 se réveille vraiment vers 4000 tr/mn et sa sonorité devient plus pleine, mais en bon moteur atmo, quand on est pressé, il ne s’exprime réellement que de 5000 à 7500 tr/mn, ce qui n’est pas vraiment pour me déplaire. Résultat de quelques jours dans le Vercors : du plaisir, beaucoup, et une conso oscillant entre 17,5 et 19,6 l/100.

Un V6 atmo à l’ancienne. Good, so good !

Mais toutes les bonnes choses ont une fin et le retour vers la capitale se fera sans encombre, d’autant qu’à 2 heures du mat’, la route est claire et le V6 peut entamer une partition un peu plus aérienne. Quelques jours d’utilisation dans Paris, où la douceur de la boîte auto fait à nouveau merveille, me laissera avec une conso de 12,8 l/100.

A bas le malus !

Bref, sans le malus qui représente 25 % de la valeur de l’auto (sic), la Z fait carton plein. Vraiment nul, ce malus. En ce sens, elle est la digne héritière de la 240 Z de 1969 dont elle reprend les fondamentaux : une caisse aux lignes galbées, un bon gros 6 cylindres (à l’époque, il était en ligne), pas over sophistiqué, mais roboratif et efficace, des équipements suffisants mais qui ne donnent pas dans la surenchère ni le superfétatoire (on a quand même des sièges chauffants et ventilés, bien appréciables), une finition moyenne (l’horloge de bord n’est pas synchro avec celle du GPS, ce qui est une bonne nouvelle, quand on voit combien sont prêts à payer certains pour avoir la fonction GMT sur une Rolex, ici c’est de série !) mais compensée par le prix plancher. Bref, si tout le monde (moi compris), s’extasie sur une Mazda MX-5, la Z, c’est le niveau du dessus avec l’agrément et les performances du 6 cylindres.

Cherchez l’erreur…

Malgré son âge, elle mérite encore le détour !

Et pour en savoir plus, je vous renvoie sur l’essai du 370 Z Coupé en jaune poussin par mon collègue le jeune et prometteur Ancelin, tandis que j’avais eu le privilège de coller quelques tours du fameux Nürburgring à la 370 Z Nismo, ce qu’elle avait d’ailleurs accepté sans broncher et en délivrant une bonne dose de plaisir. Bref, elle est tout à fait recommandable, cette famille Z !

Merci à Nissan France pour le prêt de la Z pour le chassé-croisé entre juilletistes et aoûtiens !

Crédit photos : Gabriel Lecouvreur

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