Essai Suzuki Vitara 140 Auto : en toute simplicité !

Alors que j’avais été accro à la Swift avec pas moins de 3 essais l’année dernière, je n’avais pas eu de nouvelle occasion de prendre en main une Suzuki depuis. Pour remédier à cette absence, me voici enfin au volant du Suzuki Vitara Boosterjet 140 Auto.

Ce nouveau Vitara ne révolutionne pas le monde des SUV avec son style plutôt banal et passe-partout par rapport à une concurrence maintenant très agressive sur cet aspect. Mais banal ne veut pas dire moche, au contraire. Mêlant lignes tendues et courbes plus douces, il maintient son côté baroudeur tout en soufflant une touche de modernité. Par rapport à la phase 1 apparue en 2015, ce restylage propose aujourd’hui une calandre avec 6 inserts verticaux et quelques touches de chromes supplémentaires. A l’arrière, l’apparition de feux à LED dynamise un peu l’ensemble sans chambouler le dessin initial.

Si vous connaissez Suzuki, vous ne serez pas dérouté à bord de ce Vitara. On retrouve par exemple l’écran tactile ou les compteurs habituels. A première vue, cet intérieur est déjà daté, toujours face à une concurrence innovante. Mais il a l’avantage d’être très pratique et ergonomique contrairement aux usines à gaz qu’on peut retrouver parfois, et ça c’est un bon point pour lui. Autre bon point, la position de conduite ; elle m’a semblé idéale avec du confort et une belle visibilité, même si en revanche j’ai un gros regret sur le maniement du levier de vitesse, on atterrit toujours en M quand on veut passer en Drive. C’est irritant ! Sinon à l’inverse, on est content de retrouver un vrai frein à main, bizarrement c’est toujours plus rassurant…

Pour conclure sur le style, on en déduit simplement que Suzuki ne fait pas dans le clinquant, un peu comme dans une Dacia (je dis bien un peu) on se sent plus à l’aise au volant. C’est peut-être bête mais au moindre petit caillou qui vole ou manipulation, on a moins peur d’abimer une carrosserie trop belle, des pars chocs trop stylisés ou des matériaux intérieurs trop touchy. Et puis ça se ressent sur le prix. Le Vitara, uniquement disponible en essence, débute à 18 390 € avec le boosterjet 111 ch ou comme ici 25 890 € hors options. Après une petite peinture métallisée à 530 €, c’est tout ce dont il a besoin, le voici à 26 420 € (hors malus de 540 € en 2019 et ou 1074 € en 2020). A motorisation et équipements équivalents, c’est 2 à 4000 € en retrait par rapport à la concurrence.

Au volant, je vais pour une fois commencer par ce que je n’ai pas vraiment aimé. J’ai souvent vanté les mérites concernant la tenue de route des dernières Suzuki. Swift (ici, ici et ici), Ignis et même Baleno. Cette fois-ci je ne devrais pas être aussi dithyrambique. Alors attention, si on essayait cette voiture il y a même pas 10 ans ce serait une queen de la route, mais aujourd’hui pas vraiment. Évidemment, cela s’applique uniquement quand on cherche un peu de rythme dans sa conduite. Et j’ai pris conscience que ce n’était pas le cas de tous. Donc au quotidien, tout va bien, messieurs-dames rassurez-vous ! Mais bref, il manque juste d’un peu de dynamisme ce p’tit Vitara. Déjà, la direction est tellement floue qu’on ne sait pas ce qu’il se passe sous nos roues, avec des suspensions un peu molles, on a parfois l’impression de sentir le volant partir dans tous les sens. Et si vous me lisez souvent, vous n’êtes pas sans savoir que c’est une sensation très importante pour moi. Ensuite, le roulis est trop conséquent pour se faire un peu plaisir dans des petits pif-paf de campagne. Il s’écrase trop sur ses appuis et a une certaine tendance au sous-virage, l’arrière n’enroule pas assez dans le serré pour être totalement à l’aise. Évidemment, tout ça n’est que du ressenti, car il n’a pas du tout de problème de grip ; en somme aucun risque de se retrouver dans le décor au moindre virage ou route grasse.

Si je commençais par ses points négatifs c’est bien sûr pour vous séduire ensuite par ses points positifs, et pas des moindres : le couple moteur / boîte. Et là c’est vraiment la bonne surprise ! Avec le 1.4 Boosterjet ici présent sous le capot on bénéfice d’une jolie puissance de 140 chevaux. Il nous offre alors de très bonnes relances et accélérations, le tout dans une fluidité très agréable. Notre Vitara pack Auto place toujours le bon rapport, dans toutes les situations avec une totale absence d’à-coups.  Au final, de ses défauts, j’en ai fait une qualité et j’ai fini par vraiment m’y attacher. J’ai aimé adopter une conduite coulée, posée et confortable. Avec toujours la possibilité de s’insérer énergiquement dans la circulation au besoin. Mais c’est vraiment ça son point fort, son confort général. On apprécie de surcroît le silence des trains roulants et des bruits de vent tout en profitant d’une bonne sonorité moteur, ni envahissante, ni désagréable comme certains petits moteurs. Sa bonne maniabilité et son aisance en ville en font réellement un compagnon exemplaire pour la vie courante.

Si le Vitara existe en 4 roues motrices pour vous permettre de vadrouiller un peu plus (mais pas vraiment pour vous amuser hors des sentiers battus en raison d’une faible garde au sol) ou augmenter son dynamisme, cette version deux roues motrices saura largement vous satisfaire. D’autant qu’avec un poids inférieur sur la balance et une transmission moins gourmande, la consommation sera à votre avantage. Avec des relevés oscillants entre 6 à 7 litres au 100 km, pour son gabarit et sa puissance, c’est plutôt très raisonnable.

Voilà, comme je le disais plus haut, il a fini par changer ma façon de conduire et j’étais prêt à l’adopter à la maison pour mes trajets de tous les jours. Coupleux, confortable et accueillant, je ne vois pas ce qu’on pourrait lui demander de plus.

Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)

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