Nous vous l’annoncions en avril dernier ici, Mazda fêtait en 2020 son siècle d’existence avec une série limitée dédiée. Si cette série spéciale constituait un fil conducteur pour célébrer l’événement sur l’ensemble du réseau de vente Mazda dans le monde, de nombreuses initiatives locales naquirent petit à petit, à l’image de l’exposition des 100 ans de la marque nippone au célèbre musée Autoworld de Bruxelles ou encore de festivités en grandes pompes à l’occasion du Mans Classic édition 2020. Si ce dernier a été repoussé à début juillet 2021 et que l’initiative Mazda France s’est malheureusement perdue en chemin, l’exposition à l’Autoworld a quant à elle bien eu lieu et a même été prolongée jusqu’au dernier week-end de janvier, date à laquelle nous avons effectué notre visite.
Histoire d’une marque centenaire
Vous l’avez sans doute lu sur d’autres supports, l’activité première responsable de la naissance de Mazda en 1920 (alors dénommée Toyo Cork Kogyo Company) était le liège, que l’entreprise a d’ailleurs arrêté de produire dès la fin des années 20 pour se tourner vers la production de petites machines industrielles et de cyclomoteurs. Cette dernière prend alors le nom de Toyo Kogyo Co.. Si son activité se tourne rapidement vers la production d’armes pour l’Empire du Soleil Levant, elle continue de plancher en parallèle sur l’étude de petits véhicules (tricycles entre autres). La 2ème guerre mondiale marque un coup d’arrêt à l’activité de l’entreprise basée à Hiroshima, quoique peu impacté par les dégâts de la tristement célèbre bombe nucléaire cachée sur la ville en 1945. Après cet événement tragique, Toyo Kogyo Co. reprend la production de tricycles à moteur à vocation utilitaire en reprenant l’appellation du premier du genre “Mazda Go” lancé en 1931. C’est ainsi que né en 1960 la première voiture Mazda, la R360. C’est d’ailleurs un modèle réduit de cette R360 que l’on retrouve dans le “package” accompagnant l’achat de chaque Mazda édition limitée 100ème anniversaire.
La différenciation par le rotatif
Lorsque l’on mentionne “Mazda”, l’association avec le moteur rotatif se fait très rapidement dans l’esprit de nombre de passionnés et même chez le grand public, qui d’ailleurs croit parfois que certains des modèles actuels de la marque sont encore équipés de cette technologie (véridique, vérifié en essai à plusieurs reprises !). Si Mazda n’est en rien à l’origine de l’invention de cette technologie révolutionnaire, le constructeur nippon en a rapidement fait sa marque de fabrique pour se différencier des autres géants automobiles japonais, déjà en place depuis plusieurs décennies (Toyota et Nissan en tête). Mazda souscrit donc une licence dès 1961 (soit un an après son arrivée sur le marché automobile) auprès du fameux Dr. Wankel et dédie au rotatif une division complète dénommée RE pour Rotary Engine. Il faudra attendre 1967 pour que la marque produise enfin ce moteur sous le capot d’un modèle de série qui n’est autre que la Cosmo 110 Sport.
À l’époque, Mazda est déjà convaincu de l’intérêt d’apparaitre sur le sacro saint tracé du Nürburgring où le coupé à moteur rotatif fait une brève mais remarquée apparition. Dès lors, toute la stratégie de Mazda tournera autour de ce moteur qui équipera un maximum de modèles de la gamme dont certains parfois surprenants que l’on retrouve exposés lors de l’exposition des 100 ans à l’Autoworld de Bruxelles. On retrouve ainsi côte à côte l’élégante Coupé Luce R130 à moteur bi-rotor de 1300 cc et la version break de la Mazda RX-4 dont le Coupé remplaçait alors la Luce R130 précédemment nommée.
Expansion mondiale
Les années 70 voient également arriver la naissance d’un des modèles emblématiques de la marque, la Mazda RX-7 FB (Savanna sur le marché japonais) de première génération. Sa ligne fastback, son long capot, sa finesse de dessin et ses phares escamotables en font une réussite stylistique indéniable. Si la crise du pétrole n’encourage pas forcément l’achat de ce genre de voitures, qui plus est à moteur rotatif (qui rime avec consommation démesurée), Mazda tient le coup grâce au lancement à succès de la 323 (précurseur de la Mazda 3 que l’on connait aujourd’hui). De plus, le constructeur japonais en recherche d’image de marque envoie son coupé RX-7 dans plusieurs compétitions et se forge par la même occasion une réputation en rallye comme en endurance en faisant triompher le moteur rotatif.
Durant les années 80, Mazda continue son expansion grâce notamment à l’entrée de Ford à 1/4 du capital ce qui lui permet une présence forte en Amérique. Les générations de RX-7 se succèdent jusqu’à la mythique génération FD que l’on retrouve dans de nombreux films et manges dédiés à la culture automobile japonaise. Coup d’éclat en 1989 lorsque le constructeur nippon présente au monde entier sa ré-interprétation des roadsters anglais à succès en levant le voile sur la MX-5 (NA) de première génération. Mais cette histoire, vous la connaissez déjà tant l’on vous en rabâche les oreilles à longueur d’année.
Le dernier véritable coup d’éclat en date de la firme nippone sur la scène internationale remonte à 1991 lorsque Mazda monte sur la première marche du podium de l’épreuve de course automobile la plus prestigieuse du monde, les 24 du Mans. Tout le monde a en tête la livrée si particulière orange et verte de la 787B devenue mythique au sein même d’une catégorie légendaire, les Groupe C. Malheureusement pour nous, nous n’aurons vu à l’Autoworld de Bruxelles que sa réplique exacte sans moteur, exposée habituellement au Musée des 24h et prêtée pour l’occasion.
En 2020, Mazda fêtait donc non sans une once de fierté son siècle d’existence et figure aujourd’hui en bonne place parmi les derniers mercenaires sur la scène automobile mondiale. Ne dépendant d’aucun grand groupe, s’employant à déployer sa propre stratégie d’avenir en continuant de parier sur le moteur à explosion, Mazda force l’admiration et dispose aujourd’hui d’une gamme complète et cohérente aux attentes de chaque marché lui faisant l’honneur de sa présence. Si nombre d’événements ont été annulés en 2020, une visite à l’Autoworld était pour Blogautomobile le moindre des hommages à rendre à cette marque qui tient une place importante dans le coeur de bon nombre de membres de l’équipe de rédaction.
Crédits Photos : Maurice Cernay
Un grand merci à Mazda France et à l’Autoworld de Bruxelles pour ce bel hommage.