Rien n’est simple dans le dossier PSA et surtout pas la situation actuelle qui veut que le groupe automobile soit à la recherche d’un partenaire et… d’argent frais pour mener à bien ses projets et pérenniser l’entreprise dans l’avenir.
Les derniers développements du dossier ont montré que la piste Dongfeng n’était pas la plus sure, ni même celle qui soit souhaité par le patron de PSA Philippe Varin. Effectivement, samedi dans la matinée nous apprenions que la piste chinoise avait du plomb dans l’aile et qu’il allait falloir que PSA envisage une ou plusieurs autres solutions, ce qui est fait depuis hier soir puisque les analystes et la presse économique remet au goût du jour, la piste Banco Santander nous vous parlions il y a quelques temps.
Depuis ce jour, il faut ajouter une nouvelle pièces au dossier. Il s’agit de la déclaration du directeur général de Dongfeng, Zhu Fushou lors d’un forum économique : “Dongfeng n’a pas encore décidé d’investir ou non dans le français PSA Peugeot-Citroën, avec qui il forme une coentreprise. Dongfeng n’est pas pressé d’effectuer cet investissement. Si nos avantages respectifs peuvent se compléter, si nous pouvons parvenir à des synergies, nous déciderons peut-être de le faire […] Autrement, nous ne le ferons pas. En tant que partenaire, nous sommes bien sûr préoccupés par la situation globale de PSA et notamment par le fait que le groupe automobile français ait enregistré l’an dernier une perte nette de cinq milliards d’euros.”
Le patron chinois d’expliquer aussi, comme pour se justifier, que l’accord Dongfeng-Volvo avait nécessité plusieurs années de préparation… Dans le même temps, PSA cherche a obtenir un accord d’ici à la fin de l’année 2013. Et clairement avec Dongfeng, c’est pas gagné ! Il reste que PSA paye actuellement une politique fait de revirements, d’absence de vue à moyen terme et du manque de discernement de ses dirigeants qui ont oublié que les années 205 sont déjà très loin.
L’option autre que celle de Dongfeng a pour nom Banco Santander. Nous avions déjà évoqué l’affaire et cette possibilité il y a plus de 4 mois (https://blogautomobile.fr/psa-banque-banque-santander-lunion-europeenne-196718#axzz2ixVNGvBI) et il semble qu’elle revienne à l’ordre du jour car le groupe industriel français pourrait opter pour la vente de la moitié de la Banque PSA Finance pour un montant de 1,5 milliard d’euros. La banque espagnole qui est déjà partenaire de l’établissement financier du constructeur aurait montré un réel intérêt pour monter une telle opération économico financière.
PSA serait donc amené à vendre 50% de sa filiale bancaire parce que c’est aujourd’hui l’activité du groupe qui est la plus valorisable et rentable puisque PSA Finance a dégagé un bénéfice net de 293 millions d’euros en 2012. Cette filiale pourrait être cédée sans perte de pouvoir pour la direction du groupe industriel qui aurait ainsi la main libre pour gérer les projets et innovations d’avenir.
Certains disent aussi que la vente de la Banque PSA Finance va permettre à PSA d’une part de remplir ses caisses et en plus de se “libérer” légèrement du contrôle de l’état français qui est présent au conseil de surveillance de PSA via Louis Gallois.
Reste que la vente de PSA Finance ne rapportera que 1.5 milliard d’euros, c’est à dire beaucoup moins que les 3 milliards de Dongfeng qui entraineraient aussi l’arrivée de l’état français pour un montant équivalent à celui du groupe chinois… Gros dilemme donc à la direction de PSA et quand même pas mal d’inquiétudes sur l’avenir du groupe français qui a discrètement (ou presque) mis en cadeau à Dongfeng, au cas où, la nouvelle plateforme EMP1 qui n’ira pas chez GM !
Un dossier à suivre.
Via Reuters, BFMBusiness, AP, LesEchos.