Sous un hangar de 6500 m², le Conservatoire Citroën entrepose près de 400 véhicules de 1919 à nos jours. Ce musée, créé en 2001, a permis de regrouper toute la collection du constructeur et ses archives au sein de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois. Nous avons eu la chance d’y pénétrer lors d’une rare journée ouverte au public.
Rapide retour en arrière pour vous mettre en situation. André Citroën créa la marque en 1919, juste après la guerre, en remplaçant son usine d’obus située dans le 15 ème arrondissement de Paris. Rapidement, lui et ses équipes commercialisent la Type A qui devient la première voiture de série produite en Europe. Le succès est fulgurant jusque dans les années 30 (qui verront la disparition du fondateur en 1935) où le ciel fini par s’assombrir et restera très souvent mouvementé pendant plusieurs dizaines d’années malgré quelques gros succès populaires. Enfin, c’est en 1975 que le gouvernement Français demande à Peugeot de sauver de la faillite Citroën en créant le groupe PSA Peugeot Citroën que l’on connait actuellement. Le groupe aura depuis connu à nouveau des hauts et des bas mais aujourd’hui l’avenir semble prometteur.
C’est parti ! On débute la visite par quelques documents d’archives, le bureau de ce fameux André Citroën et on arrive rapidement devant les gros succès qui ont fait la renommée (voire la légende) du constructeur. A savoir une ribambelle de Traction Avant ou encore de 2CV. On observe ainsi de très nombreuses variantes, des plus banales aux plus amusantes ou surprenantes. De mon côté je retiens surtout celle de James Bond dans « Rien que pour vos yeux », la « Signatures » ou bien la Sahara.
Et regardez comment les salariés des nombreuses usines de la région parisienne recevez leur paye dans les années 70, avec une « D Spécial » de 1971 quelque peu adaptée.
Je m’éclipse assez rapidement de la visite guidée afin de détailler de moi-même toutes ses petites merveilles rassemblées en un même lieu. Je me dirige alors rapidement vers la partie compétition où sont alignés quelques mythiques châssis de courses. Citroën a fait sa renommée au début des années 2000 dans le Championnat du Monde WRC grâce à l’incroyable Sébastien Loeb (et évidemment son acolyte Daniel Elena). Je revois alors avec joie et excitation la première Citroën qui m’aura fait rêver (et peut-être la seule d’ailleurs ?!), la Xsara WRC. Le pilote français sera sacré 3 fois à son volant. Ensuite, quelques gros buggys du Dakar sont aussi présents ou même une monoplace !
Au fond, on ne s’attend pas forcément à avoir sous nos yeux quelques véhicules utilitaires comme le Berlingo de La Poste ou ce très beau camion de pompier des années 50. Il y a même un hélicoptère et un tracteur (Type J de 1946) ! En effet, Citroën s’était lancé dans le développement d’un hélico biplace dès 1970, mais la fin du moteur à pistons rotatifs mit un terme au projet.
Cependant l’une des parties les plus importantes de cette collection s’avère être le regroupement de l’ensemble des concepts car présentés au gré des années. Je me rends alors compte que j’ai pu être un peu trop catégorique dans les mots cités un peu plus haut. Le constructeur aura su me faire rêver régulièrement à l’occasion notamment de chaque Mondial de l’Automobile à Paris ou Salon de Genève. Je pense me rappeler assez longtemps des concept car C-Métisse (2006 – absente) ou de la Survolt (2010). De très belles études de style qui pouvaient faire oublier les constructeurs de luxe tels que Ferrari ou Lamborghini présents quelques halls plus loin.
Ce jour-là, je regrette l’absence de le GT By Citroën qui restera longuement à mes yeux le plus beau concept car jamais conçu. Il continue régulièrement à parcourir le monde pour diverses expositions. Et l’espoir de le voir produit en petite série s’est à ce jour malheureusement envolé…
On continue la visite avec tout plein de bizarreries comme l’impressionnante Sbarro Picasso Cup ou une C1 bodybuildée.
Et on remarque dans tout ça que Citroën est fan de la position de conduite centrale, avec la Karin (1980) ou le C-Crosser (2001).
Il y a même des voitures présidentielles. Une DS 21 Présidentielle de 1968 et une SM Présidentielle de 1972, toutes deux commandées à Henri Chapron, qui auront trimballé le Général de Gaulle ou Georges Pompidou.
Enfin, si vous êtes friands « d’exotismes » c’est aussi l’occasion de voir de vos propres yeux certaines DS non destinées à notre marché telles que la 6WR ou la 5LS.
Pour terminer, lors de ma visite, la boutique proposait de nombreux objets à des prix imbattables. Ces objets sont probablement de vieux invendus : chemises à 5 €, miniatures à 2 €, médailles, livres, etc… Une mine d’or pour les collectionneurs ou pour simplement emporter un petit souvenir à la maison.
Si comme moi vous souhaitez vous plonger dans l’histoire de la marque il faudra bien surveiller le planning de réservation. En effet des visites guidées d’1h30 sont possibles du lundi au vendredi à 9h30 ou à 13h30 pour des groupes de 20 à 40 personnes. Le tarif est fixé à 10 € mais vous pourriez avoir la chance de visiter le musée gratuitement lors des journées du patrimoine qui arrivent très rapidement, ouvrez l’œil.
A la fin de cette visite du Conservatoire Citroën, je ressors ravi d’avoir pu découvrir des dizaines de voitures totalement inconnues pour moi ou d’avoir pu raviver quelques souvenirs oubliés. J’ai simplement regretté l’absence de mise en scène et donc la « froideur » du lieu. Je ne peux tout de même que vous conseiller, même si vous n’êtes pas particulièrement intéressé par Citroën, d’ajouter cette excursion à votre liste des choses à faire.
Et je vous laisse avec toutes les photos (dont des inédites), évidemment je n’ai pas pu tout mettre ni évoquer chaque voiture. De quoi vous laissez un peu profiter de votre propre visite… Mais si une voiture vous interpelle, sachez que j’ai pris de nombreuses pancartes explicatives en photo, alors n’hésitez pas à demander, je pourrais me faire un plaisir de vous aider. Et si ça vous a plu, je vous invite à aller lire ma visite du Centre Technique PSA de Vélizy.
Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)