Peter Auto est probablement le plus gros organisateur d’événements automobiles classiques de France, voire même l’un des plus importants d’Europe. Et pour finir la saison en beauté, on retrouve depuis 2010 les Dix Mille Tours du Castellet sur l’impressionnant circuit Paul Ricard. Ford France est un partenaire solide depuis de nombreuses années et l’équipe nous a immergé dans la course le temps d’une journée.
C’est ainsi que tôt dans la matinée on se retrouve dans un box rempli de Ford… Fiesta… ST… Line (Oui Oui ST-Line) ! Afin de célébrer le lancement de son nouveau modèle, le constructeur a en effet souhaité nous montrer que malgré sa position grand public, la Fiesta ST-Line ne manquait pas de qualités dynamiques.
Je n’ai que très peu d’expérience sur circuit, la pression monte donc quelque peu lorsque je prends place à bord de mon joli modèle Rouge Racing. Surtout quand l’un des instructeurs passe la main à travers la fenêtre pour désactiver l’ESP : « Tu vas voir c’est plus fun », qu’il me dit.
On s’aligne alors en file indienne dans la pit lane, le feu passe au vert et on s’élance un par un pour quelques tours de piste. Le petit 3 cylindres de 140 ch se montre volontaire instantanément et propose une accélération plutôt agréable avec un 0 à 100 km/h effectué en 9 secondes. Le premier virage arrive rapidement et se passe sans encombre, elle s’accroche et s’inscrit avec précision dans la courbe. Je dois coûte que coûte tenir la cadence afin de bien rester en groupe, je prends vite confiance et la fameuse ligne droite du mistral s’offre à moi. Après avoir joué avec la boite manuelle à 6 rapports qui manque à mon avis d’un peu de précision et fermeté, la Fiesta ST-Line fini par s’essouffler. A ce moment-là, on a déjà atteint les 170 km/h et on imagine aisément la facilité avec laquelle on pourrait s’insérer dans la circulation ou effectuer ses dépassements en toute sécurité.
Les tours s’enchainent et notre Fiesta ST-Line ne rechigne pas à adopter une cadence élevée, tout en offrant un freinage plutôt mordant. Les suspensions ont été durcies pour cette version ST-Line et elle ne prend pas trop de roulis, reste scotchée à l’asphalte et ne lèvera la pâte qu’en cas d’excès de confiance. Lors des roulages clubs, on se permettra même de larguer quelques pilotes amateurs venus se dégourdir avec leur Porsche 911, Lotus Elise et même une Ford GT40. Qui malheureusement s’échappera à nouveau à chaque ligne droite :-(.
On profite des différents moments de répit entre chaque roulage pour observer notre monture. Elle transpire un peu la sportivité grâce à de nombreux appendices spécifiques. Ainsi, la calandre, les pare-chocs et les jupes deviennent plus anguleux et musclés. Elle bénéficie également d’un becquet arrière ou encore de nouvelles jantes. Franchement, elle est très mignonne et pourra plaire au plus grand nombre. Jeunes, plus âgés, hommes, femmes : tout le monde est servi.
A bord c’est la même chose, on cherche à vous plonger un peu plus dans l’univers de la voiture de sport. Pour cela, vous profitez de sièges sport qui offrent un très bon maintien et confort, un joli volant à méplat en cuir et quelques touches façon aluminium sur le levier de vitesse et les pédales. L’ensemble est plutôt agréable à l’œil et semble de qualité grâce à de jolis matériaux et de bonnes finitions.
Entre chaque session, des voitures de légendes prennent la piste. J’admire avec de grands yeux les Groupe C réveiller tous les environs. Cette catégorie qui aura eu son heure de gloire dans des championnats des années 80 (et début 90) revient peu à peu sur le devant de la scène. Pour le plus grand plaisir des passionnées. Pour cette édition des Dix Milles Tours, nous avions droit à deux impressionnantes Mercedes C11 (dont une ayant eu derrière son volant un certain Michael Schumacher) et quelques Porsche 962, sans oublier des Rondeau, Tiga et bien d’autres.
Dans les paddocks, presque toutes les voitures se regroupent pour se refaire une santé avant de repartir en course. Avec Peter Auto, il y en a toujours pour tous les goûts. Grâce aux 6 catégories (Trofeo Nastro Rosso, Classic Endurance Racing, Heritage Touring Cup, …) vous pouviez voir courir de rares Ferrari 250 GT SWB, de très bruyantes Cobra ou GT40 mais aussi des BMW 3.0 CSL, des Ford Capri et même une Volvo 240T.
Au grand bonheur des spectateurs, et de nous aussi bien sûr, le constructeur avait apporté dans ses bagages leur toute nouvelle supercar : la Ford GT. Très impressionnante dans sa magnifique livrée jaune qui reflète le soleil et, bien posée au sol en mode race, elle n’attend qu’une chose : prendre la piste. Malheureusement nous n’aurons pas la chance d’effectuer un tour en passager, et encore moins de la conduire. Pour cela, il faudra se rabattre sur l’essai vidéo que le petit ***** de Ugo avait effectué il y a quelques semaines.
En revanche, Olivier Pla, le pilote du championnat WEC et des mythiques 24 Heures du Mans que j’avais déjà rencontré en juin 2015 lors du retour de Ford, a pu s’en donner à cœur joie sur les 5,8 km du tracé.
En fin d’après-midi, pour nous consoler et terminer la journée en beauté, deux Focus RS Pack Performance pouvaient se laisser apprivoiser pour quelques chanceux. C’est ainsi que j’ai posé mes fesses derrière le volant de l’une d’elles et que je me suis très vite rendu compte que l’on entrait là, dans un tout autre univers que la Fiesta. Les rapports sont cette fois bien fermes et verrouillés, la poussée est bien plus hallucinante que je ne le pensais et le grip sensationnel. Le petit plus, malgré les 4 roues motrices, le mode track va vous offrir une voiture très – très – joueuse. Je m’en rend compte dès le premier virage en me retrouvant fortement en travers devant le prototype de Catheram Ecoboost, qui elle d’ailleurs, finira totalement en tête à queue. Je comprends vite que je vais pouvoir véritablement m’amuser. Je rattrape et dépasse rapidement les Fiesta une à une ou en troupeau, avec vivacité, et enchaîne les virages en glisse ou à l’attaque, au choix. Malheureusement, après une pointe à plus de 200 km/h atteint en un rien de temps, la session de roulage s’achève bien trop rapidement. De quoi me donner une furieuse envie de revivre très bientôt une telle expérience (à bon entendeur…). Quelle voiture !
L’objectif numéro 1 de Ford, qui consistait à prouver que sa petite voiture de Série – même pas sportive – pouvait subir les assauts d’un circuit aussi exigeant que le Paul Ricard est pleinement réussi. Elle est agréable, dynamique, plutôt précise et amusante à conduire. Et à 19 150 € elle propose un bon compromis entre voiture de tous les jours et petite bombinette. Comptez sur nous pour vous proposer un essai plus complet très rapidement.
Et on remercie Peter Auto de nous permettre de voir rouler à travers toute la France toutes ces autos mythiques, avec un plateau toujours de qualité et une très bonne organisation à chaque événement.
Je vous propose de terminer avec l’album photo complet de plus de 100 photos.
Crédits : Photos : Thomas D. (Fast Auto) ; Retouches : Ugo Missana