Quand un constructeur annonce qu’il souhaite lancer un tout nouveau modèle qui ferait la part belle à la passion automobile, chez blogautomobile, on adore. Alors quand Kia a présenté la Stinger, avec sa version GT de 370 ch, nous attentions les essais avec impatience. En septembre dernier, Ugo m’a grillé la priorité pour les essais internationaux à Majorque et il m’a fallu attendre quelques mois avant d’enfin grimper à bord. En route !
Avant de presser le petit bouton Start, j’ai terriblement envie de commencer par mon coup de cœur concernant le travail sur le style tant extérieur qu’intérieur. Si vous ne la connaissez pas encore (on en croise malheureusement que très peu 🙁 ), vous allez voir, elle est particulièrement réussie !
Je ne m’attendais pas à voir autant de tête se dévisser sur son passage, mais moi-même je n’arrivais pas à lui tourner le dos en la quittant ou jetais sans cesse un petit œil par la fenêtre de mon appartement. Il faut dire qu’elle a vraiment de la gueule ! Tous les ingrédients sont là : large prise d’air, ouïes noires sur le capot, feux au regard acéré et touches de chrome de bon goût. On oublie évidemment pas le profil dynamique ou encore son fessier inédit aux 4 sorties d’échappement. Avec tout ça personne ne peut se tromper, il y a des chevaux sous le capot, et elle n’est pas là pour plaisanter. Surtout si par bonheur pour nos yeux vous optez pour ce coloris Rouge Performance (750 €) accompagné de jantes 19 pouces et des imposants étriers rouges également.
Vous en voulez encore du rouge ? Car c’est aussi la couleur dominante à l’intérieur ! On en retrouve ainsi sur le cuir des contre-portes et bien évidemment sur la banquette et les sièges avant. Sièges qui en plus de ça, sont confortables, chauffants et ventilés. On est vite mis dans l’ambiance. Et fort heureusement il n’y pas que ça pour nous satisfaire. Toute la planche est elle aussi particulièrement bien mise en valeur. Évidemment inspirée des allemandes, on se réjouit de la présence de jolis matériaux et de ces quelques inserts à l’aspect alu brossé offrant des finitions de bonne facture. En plus, il n’y a pas une abondance de boutons et tout nous tombe sous la main.
C’est alors presque la première fois depuis pas mal de temps maintenant que je m’attarde aussi longuement sur tout un tas de petits détails. Mais il n’empêche qu’il me tarde d’aller dégourdir un peu les pistons ou autres suspensions… Et là, boarf, c’est la déception ! Mais non pas toi petite Kia, me dis-je. Elles sont où les vocalises ? Un V6, 370 ch, 4 pots et rien ? Mais pourquoi ?!
Alors on oublie vite ce mauvais moment passé en sa compagnie et on continue d’écraser un peu la pédale de droite. Le 0 à 100 km/h abattu en seulement 4,9 s et la vitesse de pointe promise à 270 km/h confirment une nouvelle fois qu’elle n’est pas là uniquement pour faire la belle. Je me rends quand même compte rapidement qu’elle n’a pas encore un comportement exemplaire, la faute sûrement à un poids de 1900 kg. On vire à plat, rien à redire là-dessus, mais on sent un certain manque de précision en courbe. Ça a au moins le mérite que, malgré les 4 roues motrices, seule configuration possible sur le marché français, elle propose des sensations de conduite plutôt joueuses notamment en activant le mode sport+. Mais si on veut être incisif dans le sinueux elle m’a semblé ne pas être toujours aussi bien posée sur des rails comme je l’aurais voulu. Pourtant le châssis est ultra-permissif et permet de bondir de virage en virage avec sérénité et vivacité. Mes sensations sont peut-être biaisées par le manque d’appui aéro qui se faisait un peu ressentir, contrairement à une certaine Volvo S60 Polestar, plus mûre et tout droit tirée des connaissances en compétition, essayée quelques semaines plus tôt. Ça devrait pouvoir s’améliorer dans le temps.
Malgré son efficacité presque redoutable tout de même, tout ça manque un peu d’émotion. Pourtant il ne faudrait pas grand-chose pour en proposer un peu plus. Déjà, je me répète, mais une sonorité plus expressive à l’échappement aiderait beaucoup à mieux kiffer (j’ose le mot). Un meilleur feeling dans le volant et des coups de pieds au cul plus marqué en mode sport permettraient aussi d’extrapoler un peu toutes ses capacités de véritable GT.
Dans tous les cas, une fois quitté le terrain de jeu, elle sait redevenir une sage et agréable berline familiale. La Stinger GT se veut franchement très confortable en mode Confort ou Eco. Avec des suspensions qui filtrent bien les irrégularités et une insonorisation impeccable. Cette fois, c’est mieux que la suédoise citée plus haut, plutôt elle, typée tape-cul. En plus, la boite auto à 8 rapports qui jusque-là se montrait parfaitement réactive, se veut maintenant douce et totalement invisible, presque intelligente. De quoi se sentir à son aise en ville au quotidien par exemple. Après de nombreux trajets divers et variés, elle expose donc là une polyvalence hors pair avec un caractère hargneux (merci les 510 Nm de couple !) ou docile en fonction du besoin.
Et si je vous disais un peu plus haut qu’elle n’avait pas encore inondé les routes du pays, c’est peut-être à cause de son prix. Eh oui, sûrement pas facile pour les commerciaux de convaincre quelques clients de sortir 60 800 € pour une Kia. En revanche, à ce prix, là où il faudrait peut-être passer des heures sur le configurateur d’autres constructeurs, avec la Stinger GT vous avez tout (démarrage sans clé, caméra 360, système audio Harman Kardon, volant chauffant, toit ouvrant, …) hormis la peinture. Évidemment à ce prix il faudra ajouter les 10 500 € de malus écologique (244 g/km de CO2) et les taxes dues aux 27 chevaux fiscaux.
Sinon pour la petite info, la coréenne commence aussi à 50 400 € avec le bloc essence de 240 ch et même 45 400 € avec un bloc diesel de 200 ch.
Enfin, côté conso, vous arriverez non sans mal à atteindre les 9 litres aux 100 km en conduite coulée sur des routes secondaires quant à l’inverse les 20l/100 seront facilement atteints lors d’une conduite plus acharnée.
Malgré l’énorme attente sur cette voiture qui m’a fortement poussé à chercher les petites bêtes, on termine là sur un bilan plus que positif. Même si la Stinger GT souffre donc de quelques erreurs de jeunesse, Kia se lance dans la berline sportive avec panache et réussite. Magnifique, dynamique et très polyvalente cette toute nouvelle auto a toutes les cartes en main pour séduire. Surtout avec une garantie 7 ans, à bon entendeur…
Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)