Essai Skoda Superb Combi TDI 150 : à vous dégouter des SUV

Croyez le ou non, la Skoda Superb fête cette année ses……. 90 ans ! Après une réintroduction réussie du modèle en 2001 et plus d’1,6 millions d’exemplaires écoulés à travers le monde, la marque tchèque dévoile en novembre 2023 la quatrième génération de son modèle porte-étendard, disponible de nouveau en berline et en break. C’est cette dernière carrosserie que nous sommes allés découvrir sur les routes du Cantal. Essai.

Malgré des atouts certains, le segment des grands breaks routiers généralistes se retrouve peu à peu déserté. Renault a récemment mis la Talisman à la retraite, Opel a laissé une case vide après l’arrêt de l’Insignia Sports Tourer, la Mazda 6 ne semble pas être renouvelée et si Peugeot propose encore la 508, le cousin Citroën ne propose lui plus aucun break dans sa gamme. On retrouve tout de même la nouvelle Passat chez Volkswagen mais elle doit justement son salut à une certaine Skoda Superb.

Une Passat au rabais ? Tout le contraire !

Si la nouvelle Superb partage la même plateforme rallongée sur base MQB Evo que la Passat, ne vous y trompez pas : c’est bien la germanique qui reprend les entrailles de la tchèque et non l’inverse. Auparavant relégué au rang de constructeur très (trop ?) pragmatique voire low-cost, les choses ont clairement changé depuis quelques années pour Skoda. Ainsi, chaque nouveau modèle de la gamme dispose au même titre que les autres véhicules du groupe Volkswagen des dernières nouveautés en terme de technologie. De cette manière, la Superb quelques équipements inédits pour la marque : deux nouvelles motorisations Plug-In Hybrid, des phares full matrix-LED ainsi que le système d’amortissement piloté intelligent DCC Plus.

Une gamme réduite aux équipements complets

De même que Volkswagen avec sa Passat, Skoda propose sur la Superb Combi un nombre réduit de finitions & motorisations. On retrouve ainsi actuellement sur le configurateur seulement 2 niveaux (Sélection & Laurin & Klement) pouvant être associés aux choix à un moteur essence micro-hybridé (le 1.5 eTSI 150 bien connu), un moteur Diesel (celui de notre modèle d’essai) ainsi qu’une motorisation hybride rechargeable qui fera son apparition à l’été. Skoda nous a indiqué qu’une finition “Sportline” devrait compléter la gamme. On a aussi eu l’info sur l’arrivée possible sous le capot de la Superb Combi d’une proposition 2.0 L TDI 4×4 193 ch, de quoi ravir la clientèle montagnarde, lassée des SUVs. Les prix démarrent à 45 480 € et peuvent dépasser allègrement les 60 000 €. Notre modèle d’essai 2.0 L TDI 150 en finition L&K s’affichait ainsi à 62 030 €. 

Moteur

Sélection

L&K

Essence

1.5 eTSI 150 DGS7

45 480,00 €

54 330,00 €

Diesel

2.0 TDI 150 DSG7

48980,00 €

57830,00 €

Hybride rechargeable

1.5 TSI iV 204 DSG6

52160,00 €

60930,00 €

Design conservateur

On reconnait la maturité d’un constructeur à son design évolutif et de ce point de vue là, Skoda semble cocher toutes les cases en reprenant les bonnes vieilles habitude Volkswagen & Audi : on fait tout évoluer en douceur, pour ne pas crisper la clientèle fidèle. La face avant reste ainsi similaire à celle de la génération précédente, notamment au niveau du travail réalisé sur les optiques qui s’affinent très légèrement. La calandre s’élargit nettement et est plus verticale qu’auparavant tandis que les ouïes inférieures sont plus fines et épousent la largeur complète du pare-chocs. Le résultat reste toujours aussi fin, élégant, tout particulièrement avec les touches chromées apportées par notre finition L&K.

Le profil est d’une élégance particulièrement rare, une merveille de réussite à tous les points de vue, jusqu’aux jantes (modèle optionnel Veritate 19 pouces) soigneusement choisies dont le coloris argent se marie à merveille avec la teinte carrosserie Jaune Sahara métallisé tandis que leur taille semble épouser idéalement les formes de notre break de près de 5 mètres. Tout est fluide, élégant, tiré à quatre épingles. Le profil de la Superb Combi me séduit infiniment plus que celui de sa cousine Passat.

Petit bémol pour l’arrière qui aurait à mon goût mérité des feux arrières plus grands et surtout plus originaux dans leur design (coucou l’open Insignia !). Néanmoins, on échappe au bandeau lumineux vulgaire et aux multiples inscriptions en piano black. Le logo Skoda laisse place à un lettrage gris clair élégant et une note de bon goût encore : pas de sortie d’échappement factice ! C’est carton plein jusqu’au bout pour le tour du propriétaire !

Skoda : de la définition d’un intérieur réussi !

Skoda nous étonne positivement ces dernières années à chaque nouveau modèle que l’on essaye grâce à des habitacles particulièrement réussis avec des choix de couleurs & matières soignés. À l’image de l’Enyak iV 80X essayé l’année dernière doté d’un intérieur “Lounge” du plus bel effet, nous avons cette fois-ci opté pour un exemplaire arborant la superbe Suite L&K Cognac dont le teint chaud de la sellerie associé aux finitions boisées nous fait immédiatement penser aux productions suédoises. Encore une fois, sur le plan de dessin global de l’habitacle, la Superb Combi met selon moi une sacrée claque à la nouvelle Passat qui souffre difficilement la comparaison. La Superb se permet même l’affront d’emprunter ce qu’il y a de mieux à la Passat, et (c’est important) SEULEMENT ce qu’il y a de mieux ! On note ainsi l’arrivée de la dalle numérique centrale de 12,9 pouces à l’ergonomie repensée (secondée du Digital Cockpit 10,25 pouces, lui même aidé d’un affichage tête haute en option) et le sélecteur de vitesse qui a migré au niveau de la colonne de direction pour libérer l’espace de la console centrale, abritant désormais une phone Box avec recharge rapide de 15W proposant une fonction de refroidissement du smartphone (bien pratique par fortes chaleurs).

La Superb Combi laisse toutefois à la Passat ses commandes de climatisation peu ergonomiques et inaugure trois molettes dites “Smart Dials”. Les deux molettes aux extrémités permettent via une pression sur ces dernières de sélectionner la fonction que vous souhaitez personnaliser (température, chauffage/ventilation des sièges) et de l’ajuster tandis que la molette centrale propose de régler indépendamment le volume du système audio, la zone de souffle de l’air conditionné (secondé par 4 boutons physiques sur la console centrale), la vitesse du ventilateur, les modes de conduite ou encore le zoom sur la carte GPS. Vous pouvez également ajouter/retirer le réglage d’une de ces fonctions de la molette centrale à travers l’écran principal. 

Du côté des éléments inédits par rapport à la cousine germanique, notons également la présence de sièges à réglages électriques disposant d’une fonction mémoire (3 positions) pour le conducteur ET le passager. Un manque inexcusable sur la Passat que je n’avais pas manqué de souligner au responsable produit présent lors des essais presse qui m’avait alors indiqué ne pas recevoir de demande client en faveur d’un tel équipement (lol). D’autant que comme la Passat, la Superb Combi dispose elle aussi de ces fameux “ergo seats” proposant notamment une dizaine de programmes de massages. Un exemple de plus s’il vous en fallait encore du pourquoi Skoda supplante Volkswagen sur bien des aspects en 2024.

Qualité & détails Simply Clever au rdv

La Superb Combi, non contente de constituer une des références du groupe Volkswagen en matière de finition et d’ergonomie des commandes, n’abandonne pas pour autant ce qui fait l’essence même de son existence : ses détails pratiques. Si les dimensions du haut de gamme tchèque ont toujours été généreuses, l’évolution de ces dernières enfonce le clou : + 4 cm en longueur, – 2cm en largeur, + 5mm en hauteur. L’habitabilité reste toujours l’un des atouts maîtres de la Superb avec des places avant où l’impression d’espace est permanente et une banquette arrière à faire pâlir les sièges d’une classe Business chez votre compagnie aérienne préférée. La profondeur de l’assise est très appréciable et l’espace aux jambes tout simplement royal, une référence sur le segment. La Superb progresse sur tous les plans de l’habitabilité avec une garde au toit améliorée et un volume de chargement en hausse de 30 litres pour atteindre 690 litres (comme sur la Volkswagen Passat).

De la finition soignée jusqu’aux fameux détails “Simply Clever”, Skoda n’a rien oublié. Le constructeur communique sur un nombre de 28 parmi lesquels on retrouve l’inévitable parapluie intégré dans la portière ou encore la place centrale arrière basculant pour servir de trappe à skis et intégrant également un accoudoir doté de deux porte-gobelets.

Au volant : rigueur sur tous les plans

La journée d’essai a démarré à la gare de Clermont Ferrand, ville de laquelle il a fallu s’extirper pour quelques minutes de voie rapide avant de s’échapper par le chemin des écoliers du Sud de l’Auvergne vers le Cantal : un terrain de jeu jouissif pour tout petrolhead mais exigeant pour n’importe quel objet roulant avec des virages, du relief, des changements de revêtements et surtout de météo ! Après la désagréable impression d’avoir des suspensions qui tapent à la moindre aspérité, le réglage du DCC sur le mode “Confort” compense immédiatement la monte en 19 pouces qui sert le style mais aussi et surtout la fermeté. L’occasion pour moi de jouer tout au long de mon parcours avec le “Smart Dial” central pour changer de mode de conduite à l’envie et surtout, en un geste. Un seul geste, c’est également ce qui suffit à désactiver via un raccourci sur le volant le Lane Assist et/ou l’alerte de dépassement de vitesse autorisée qui se fie à la reconnaissance des panneaux parfois pas tellement au point (ce travers reste commun à tous les constructeurs), un bon point pour l’ergonomie en roulant. 

Le 2.0 L TDI 150 de notre modèle d’essai se montre volontaire dans la plupart des circonstances mais tout comme au volant de la Passat, je suis déçu par le petit manque de pêche malgré des chiffres sur le papier tout à fait honorables : 9,3 secondes pour le 0 à 100 km/h, vmax de 222 km/h. Il y a tout de même un peu plus d’1,6 tonne à déplacer et surtout relancer sur les routes escarpées qui commencent à s’offrir à moi. Une motorisation Diesel un peu plus pêchue n’aurait pas été de refus et Skoda semble m’avoir entendu puisque la filiale française de la marque semble très sérieusement envisager une proposition TDI 193 4×4 pour le marché français. Espérons que l’arrivée de la transmission intégrale ne pénalise pas le surplus de puissance bienvenu.

Sur le plan du comportement routier, c’est un véritable carton plein pour la Superb Combi qui malgré son gabarit généreux se conduit d’un doigt et semble faire fi des lois de la physique sur les routes tortueuses du Cantal. La rigueur est de mise sur tous les plans et l’amortissement tout comme la tenue de caisse sont exemplaires. On identifierait les yeux fermés et en quelques secondes le résultat d’un produit Volkswagen. C’est clairement du haut vol, la Superb Combi semble s’adresser à une population qui aime encore conduire et cela me convient à merveille ! Nous avons noté tout au long de cet essai une consommation moyenne de 8.0 L / 100 km que je me dois de mentionner mais qui n’est en rien transposable à la réalité d’une utilisation standard d’un tel modèle, ce qui n’était définitivement pas le cas lors de cet essai. De son côté, Skoda annonce 5.0 L / 100 km en cycle mixte WLTP. Un chiffre prometteur.

Pur produit de l’ADN Skoda

Pour clôturer cet article, difficile de penser à autre chose qu’à une réussite pure et simple. Skoda ne cherche pas à réinventer la roue mais continue de doter l’un des modèles phares de son histoire des meilleures évolutions stylistiques et technologiques. Espace à bord record, techno embarquée de pointe et design élégant et sans fioriture, la Superb Combi est pensée pour combler tous les occupants, jusqu’à flatter l’oeil de son propriétaire. Du reste, Skoda parle d’un rapport prix/prestations compétitif, seul point selon moins critiquable du fait des hausses notables des tarifs des produits du groupe Volkswagen, hausse à laquelle Skoda n’échappe clairement pas. 

Quelques chiffres

Dimensions Lxlxh : 4902x1849x1482 mm
Poids à vide : 1603 kg à vide
Volume coffre : 690 L
Volume réservoir : 66 L
Consommation mixte annoncée (WLTP) :   5.0 L / 100 km
Rejet CO2 moyen annoncé (WLTP) : 131 gCO2 / km selon finition
Moteur : 4 cylindres en ligne turbo 1968 cc
Puissance max combinée : 150 ch à 3000 tr/min
Couple max thermique : 360 Nm à 1600 Nm
Vitesse max : 222 km/h
0 à 100 km/h : 9,3 s

Crédits Photos : Maurice Cernay

Total
0
Shares
Previous Post

Expresso News #104 : l’actu auto de la semaine

Next Post

Monaco : Leclerc comme à la maison

Related Posts