Essai : Volvo C40 Recharge Extended Range. Bien dans son époque

Volvo C40

Non, ne partez pas : si on a effectivement déjà essayé le Volvo C40 sur BlogAutomobile, ce dernier vient de recevoir une sacrée mise à jour de ses motorisations et de sa batterie. Partons les découvrir avec cette nouvelle version Extended Range !

Volvo C40

Petit rappel pour les nouveaux : le C40, c’est le SUV coupé de Volvo dérivé du XC40. Un modèle qui vient avec une particularité : lors de son lancement fin 2021 (Maurice y était), il était le premier modèle de la marque à n’être proposé qu’en version 100% électrique -un simple choix de la part de Volvo, le XC40 étant disponible en électrique, en PHEV et en essence. Chose intéressante, Volvo a profité de l’année-modèle 2024 de ces deux voitures pour introduire, un peu à la manière des japonais, des nouveautés assez marquantes : pas vraiment un restylage -ni l’extérieur ni l’habitacle ne bougent d’un iota-, mais une sorte de “mise à jour hardware” pour parler comme dans la tech.

Volvo C40

Et ces mises à jour concernent l’ensemble du groupe motopropulseur. Volvo inaugure des nouveaux moteurs conçus en interne et installe celui des versions 2 roues motrices…à l’arrière ! Un retour en fanfare de la propulsion qui avait quitté le catalogue Volvo avec le retrait de la 960 en 1998. Volvo reprend donc l’architecture de la plateforme MEB du groupe VAG (utilisée par toutes les VW ID, l’Audi Q4 e-tron, le Skoda Enyaq etc), mais aussi des Tesla Model 3 & Model Y de base -une histoire de gain en dynamisme et en agilité, d’après la marque. Les batteries ont également été améliorées. Concrètement, trois versions du C40 sont dorénavant proposées :

  • une version “Recharge” avec un moteur de 238 ch/175 kW (+ 7 ch/5 kW par rapport à la génération précédente) alimentée par une batterie LG de 69 kWh (66 kWh utiles), proposant une autonomie WLTP de 477 km (+ 39 km malgré une capacité inchangée grâce à des améliorations du refroidissement) et pouvant charger à 150 kW (10 -> 80 % en 34′)
  • une version “Recharge Twin” avec un moteur sur chaque axe (117 kW AV / 183 kW AR contre 2x 150 kW précédemment, total 300 kW/408 ch) alimentés par une batterie CATL de 82 kWh (79 kWh utiles vs 78 brut/75 net précédemment) proposant une autonomie de 550 km (+ 49 km) et pouvant charger à 200 kW (+ 50 kW / 10 -> 80 % en 28′)
  • et enfin, une nouvelle version “Recharge Extended Range”, qui reprend la batterie de la version Twin en configuration propulsion (185 kW / 252 ch). L’autonomie progresse donc et atteint 582 km ! C’est cette version qui nous intéresse aujourd’hui.
Volvo C40

582 km, c’est quand même pas mal. Le Model Y “Grande Autonomie” doit se contenter de 533 km, le VW ID.5 se limite à 556 km… Seul le Ford Mustang Mach-E le bat avec 600 km WLTP, il est vrai obtenus grâce à une batterie bien plus grande (91 kWh).

Volvo C40

Quand on l’a devant nous, le C40 est quand même plaisant. Avec 4.44 m de long, il demeure assez compact (pour un C-SUV, s’entend), mais cette carrosserie coupé lui va bien -et c’est rare que je dise ça. S’il partage tout avec le XC40 jusqu’au montant B, la partie arrière s’avère assez élégante, avec une chute en douceur du pavillon et une réinterprétation minimaliste des fameuses optiques arrière de la marque. J’avais à ma disposition un exemplaire Gris Brume, une énième copie du Gris Nardo d’Audi à première vue mais qui a le bon goût d’arborer de jolies nuances en plein soleil. Dommage simplement que Volvo ait supprimé le biton du configurateur, ça lui allait bien… Si le C40 me plaît, c’est peut-être aussi parce qu’on n’en croise quasiment jamais : il s’en est vendu 794 entre janvier et septembre 2023 contre 5 074 XC40 !

Volvo C40

A l’intérieur, c’est un peu moins la fête. Ce que je veux dire, c’est qu’on connaît cette planche de bord depuis la présentation du XC40…en septembre 2017. Et six ans plus tard, on commence à voir qu’elle n’est plus de première jeunesse. En soi, elle n’est pas déshonorante hein, c’est bien assemblé et son côté très épuré est même apaisant, mais ce qui me fait tiquer, c’est la qualité perçue compte tenu du prix. Mon C40, pourtant en finition milieu de gamme, s’affichait à 59 980 €, et avoir de la moquette rêche sur les contre-porte, des placages assez cheap ou des caches en plastique moche dans une voiture à ce prix-là, c’est assez regrettable. Le nouvel EX30 reprend cette architecture, certes, et même dans une version encore plus dépouillée (pas de compteurs, par exemple)…mais l’EX30 est beaucoup, beaucoup moins cher !

Tout n’est pas tout noir non plus. Cette moquette bleue, par exemple, est une bonne idée : originale sans être tape-à-l’œil, elle apporte de la gaieté dans cet habitacle autrement assez sombre (et encore, on remercie le toit vitré de série). Quant au volume de coffre, annoncé à 413 litres sous tablette, ce n’est certes pas Byzance, mais c’est dans la moyenne des SUV coupé du segment, tout en gardant en tête deux points : le C40 est plus court que ses concurrents & un frunk de 31 litres vous permettra d’y caser les câbles de recharge. Concernant les places arrière, elles proposent un espace tout à fait suffisant…mais il faudra d’abord y accéder, chose que la faible ouverture des portes et le côté assez reculé de la banquette ne facilitera pas forcément.

Il faut également parler de l’écran central, qui tourne sous Android Automotive. Là, c’est top. Volvo nous montre qu’on peut faire quelque chose de pratique, de lisible et d’efficace dans seulement 9″ : les menus sont clairs, l’ergonomie est soignée, bref, on prend la main hyper rapidement. Et comme Android Automotive amène Google Maps et Waze, le côté navigation est assez imbattable. Spotify, Deezer, YouTube Music & co sont également présents pour la partie musique, de quoi écouter toutes vos playlists en un clin d’œil sans passer par le Bluetooth de votre téléphone -précisons ici que la sono est d’excellente qualité, chose d’autant plus louable que je disposais du système maison et non pas du Harman/Kardon dispo uniquement sur le haut de gamme !

Allez, en route. Volvo reprend la méthode Tesla : pas besoin d’appuyer sur un quelconque bouton, pied sur le frein, passage en D ou en R et c’est parti. Première chose qui vient à l’esprit : le C40 est décidément un SUV coupé. En d’autres termes, les vitres hyper réduites et la lunette arrière très inclinée font qu’on ne voit quand même pas grand chose de l’extérieur -et la caméra de recul, nichée au fond du pare-choc, ne nous donne qu’une image étriquée et très déformée. Concernant les modes de conduite, ça va aller vite : nous n’aurez qu’à choisir l’intensité du frein régénératif sur deux niveaux, roue libre ou “one-pedal” -comprenez que la voiture se gère jusqu’à l’arrêt total en ne touchant jamais au frein. Si les deux modes ont leurs qualités, il est dommage qu’il n’y ait pas de modes intermédiaires et qu’il faille passer par l’écran central pour les modifier.

Volvo C40

Ceci dit, en mouvement, le C40 est très agréable. Quand bien même les cuisses ne sont quasiment pas soutenues, les sièges sont très confortables et bénéficient d’assises réglables en longueur -un vrai plus pour moi. Pour continuer sur le confort, les suspensions adoptent un réglage très juste entre fermeté et confort et le chauffage des sièges et du volant est à la fois puissant et réactif. Côté conso, j’arrivais fréquemment à taper les 15 kWh/100 km lors de trajets en péri-urbain sous 15°C, de quoi assurer entre 500 et 550 km en une charge. La recharge en courant alternatif peut monter jusqu’à 11 kW, permettant une charge complète en 8h.

Et quand on quitte la ville ? Le C40 reste une vraie Volvo -en d’autres termes, son comportement est rassurant, à défaut d’être sportif. Aucune perte de motricité n’est à déplorer, le roulis est maîtrisé, c’est plaisant mais je ne peux pas dire que je me suis beaucoup amusé au volant (est-ce le principe de cette voiture ? J’en doute). Notons également un silence de haute volée. Côté aides à la conduite, le régulateur adaptatif marche très bien, mais le maintien en voie est un peu déstabilisé sous la pluie, où il viendra mettre des mini-corrections dans le volant en continu -un peu fatiguant, mais rien d’abominable. Par 15°C, il faut tabler sur une conso autour des 23 kWh/100 km à 130 km/h, de quoi tutoyer les 350 km avec une seule charge.

Volvo C40

Côté charge rapide, j’ai branché le C40 quatre fois en courant continu chez Ionity, Total & Avia : des arrêts de 22′ en moyenne, de quoi regagner 50 % de la batterie. Volvo annonce un 10 % -> 80 % en 28′, ce qui me semble optimiste, mais les temps de charge restent très corrects. La nav propose un planificateur d’itinéraire qui marche bien (ça change de mon précédent essai du XC40 Recharge en 2021), même s’il a tendance à être pessimiste sur la charge restante à l’arrivée. En d’autres termes : même si le GPS vous avertit au départ que vous n’atteindrez peut-être pas la destination…il y a de fortes chances que vous le puissiez. Un seul défaut : impossible de déterminer un pourcentage de charge limite à l’arrivée alors que c’est une fonctionnalité qui est en train de se démocratiser dans la concurrence. Mais bon, c’est facilement modifiable via une mise à jour !

Volvo C40

Parlons tarifs. De plus en plus de constructeurs essayent de placer le premier prix de leurs voitures électriques familiales juste sous les 47 000 €, permettant ainsi de mettre sur la pub « éligible au bonus écologique » et Volvo en fait partie…mais seulement sur le XC40. Le C40, lui, doit commencer à 53 330 € en finition Start très bien dotée : radars de stationnement avant & arrière, caméra de recul, clim bizone, jantes 19’’, toit panoramique, toute la suite Android Automotive et, Volvo oblige, une armada de systèmes de sécurité. La finition Plus apporte la conduite autonome de niveau 2 (ACC + maintien en voie, donc) et l’ADML contre 3 460 € supplémentaires ; si vous ajoutez encore 4 080 €, vous basculez sur l’Ultimate avec la caméra 360°, les sièges électriques et chauffants, la pompe à chaleur ou un système audio Harman/Kardon de 600 W.

Volvo C40

Ma version Plus Extended Range avec quelques options (sièges style Alcantara, pack “volant & sièges chauffants + pompe à chaleur” et vitres AR surteintées) s’affichait à 59 980 €, peu ou prou ce que propose un VW ID.5. Il faut évidemment penser au Model Y qui propose une transmission intégrale, 40 km d’autonomie en rab, une charge plus rapide, des équipements supplémentaires et 30 cm de plus que le C40 « premier prix »…au même prix.

Comment conclure ? Ce Volvo C40 est une bonne voiture. La qualité de l’intérieur n’est pas à la hauteur des prix affichés et la visibilité extérieure est perfectible mais, à part ça, je n’ai pas grand chose à dire. Il a une bonne gueule, il consomme raisonnablement, il est confortable et plaisant à conduire, ses temps de recharge sont dans la moyenne, l’écran central est bien foutu, bref, il a quand même tendance à cocher pas mal de cases. Alors, certes, le XC40 sera plus pratique et vous coûtera moins cher pour les mêmes prestations. Mais l’exclusivité a un coût !

Volvo C40

Crédits photos : Jean-Baptiste Passieux

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