Essai Audi TT RS Iconic Edition : un p’tit tour et puis s’en va

Il y a de cela 4 ans et demi, au détour d’un essai de l’Audi TT dans son édition “20 years“, la question de l’avenir du modèle était clairement posée. En ce début d’automne 2023, la réponse est désormais connue : cette troisième génération du petit coupé Audi sera la dernière, en tout cas sous cette forme. Avant de voir disparaitre le petit coupé aux anneaux de la gamme, nous avons eu l’opportunité d’essayer ce qui semblerait être son ultime déclinaison en guise de chant du cygne : le TT RS Iconic Edition.

Une TT RS, c’est quoi ?

Une TT RS (ou un, mais j’ai toujours du mal à parler d’UNE voiture au masculin, sauf pour les SUV), ce n’est ni plus ni moins que le résultat du mariage plutôt réussi entre le petit coupé à succès de la marque aux anneaux et le fameux 5 cylindres que l’on retrouve également sous le capot de la compact RS3. Avec une première génération apparue en 2009, développant 340 ch (puis 360 dans sa déclinaison “Plus”), la TT RS promettait des performances dignes de la catégorie supérieure dans un format plus compact. Le 0 à 100 km/h était atteint en 4,1 secondes pour la TT RS Plus équipée de la boite S-Tronic qui pouvait atteindre jusqu’à 280 km/h (vitesse max limitée). 

Audi TT RS Plus 2012

En 2016, c’est au salon de Pékin qu’est dévoilée la deuxième génération du TT à arborer le sigle “RS” sur sa calandre. Ses performances impressionnent. La barre des 400 ch est désormais franchie et le 0 à 100 km/h tombe largement sous les 4 secondes, 3,7 exactement. C’est à 0,1 secondes près le temps d’une Porsche 991 4 GTS Phase 2 de 450 ch, facturée plusieurs dizaines de milliers d’euros plus cher. Vous l’aurez compris, la TT RS propose des performances dignes de grandes supercars de la décennie précédente, le tout dans un format ultra compact et surtout, polyvalent. Elle subira un restylage en 2019, purement esthétique.

Audi TT RS 2016

Polyvalente car aussi compacte et sportive soit-elle, la TT RS n’en reste pas moins avant tout une TT, qui dans ce genre de format est sans doute le meilleur exemple de praticité qu’il peut y avoir (loin devant une BMW Z4 ou une Mazda MX-5). 2 places arrières (anecdotiques certes), un hayon laissant entrevoir 305 L de volume de chargement et toutes les options de confort dont on peut rêver à bord. 

Iconic Edition : tout est dans le style

Je ne m’attarderai pas plus sur la fiche technique ou le style général de la TT RS, déjà très largement commentés par mon estimé collègue Gabriel ici. En revanche, je prends le temps de vous décrire les quelques spécificités de notre monstre du jour : la TT RS Iconic Edition. Tout est dans le nom puisqu’en effet, on reconnait très facilement une Audi TT au milieu de la circulation, grâce à un design devenu …… iconique. Cette édition limitée à 100 exemplaires dans le monde (déjà tous vendus) reprend finalement une bonne partie des pièces aéro du catalogue “Performance Parts” dévoilé en 2018 pour l’Audi R8 et Audi TT. On retrouve ainsi un aileron peu discret, un kit carrosserie complet noir verni, les jantes classiques du TT RS ici entièrement noires ou encore deux petites moustaches symétriques sur les angles avant de la voiture (pas du plus bel effet selon moi). L’ensemble des éléments de style pouvant habituellement être couleur argent ou chromés sont tous présentés en noir.

On notera une inscription discrète “Iconic Edition” sur les custodes arrières. L’ensemble de la production de cette édition sont proposés en Gris Nardo, une couleur devenue elle aussi…… iconique ! L’habitacle reçoit un traitement plutôt agréable, mêlant avec brio cuir gris & alcantara surpiqués tous deux de détails jaunes, couleur que le retrouve sur l’identification du point milieu sur la couronne du volant et sur les tapis de sol. L’absence d’écran central est toujours aussi déroutante sur une voiture en 2023. Toutes les informations se retrouvent au niveau du tableau de bord, navigation incluse. Pour ma part, j’aurais trouvé bienvenue l’adjonction de baquets intégraux en lieu et place des sièges sport de série, histoire de coller avec le look bien méchant de l’extérieur et peut-être aussi pour essayer de justifier les 119 225 € demandés pour ce modèle, soit près de 40 000 € (!!!!!!) de plus que la version standard.

Au volant de la TT RS Iconic Edition

Le moment ou jamais ! L’essai de la TT RS Iconic Edition était en effet ma toute première opportunité (et sans nul doute la dernière) de mettre la main sur la déclinaison la plus violente du coupé germanique. 400 ch dans 4,19 mètres de long, ça promet d’être rigolo dans les cols des Pyrénées, sans doute plus que les 630 ch dans les 5 mètres de long de la RS6 Performance essayée le matin même. 

Au démarrage, le bruit du 2.5 L TFSI se révèle assez quelconque, largement étouffé par le FAP. Les quelques pressions sur la pédale de droite au point mort n’y changent pas grand chose, le turbo souffle presque plus que le moteur. On retrouve dès les premiers tours de roues, une voiture très simple à prendre en main, un vrai vélo. On reconnait là la patte Audi. En tout automatique, la TT RS est une TT tout ce qu’il y a de plus standard, une légère bande son en plus. Une fois le mode Dynamic enclenché, son tempérament sportif se révèle quelque peu avec un ralenti plus haut et une tendance, même en tout automatique à passer les rapports plus haut dans les tours. L’amortissement est plus ferme de même que la direction. La cavalerie disponible sous le capot semble piaffer d’impatience.

Sans prétention aucune, et après avoir pu en décembre dernier juger du comportement du système quattro lors d’ateliers spécifiques à bord d’une TT RS Roadster, je désactive l’anti-patinage et le contrôle de traction pour plus de liberté dans le comportement dynamique du coupé. Les gaz ne sont plus limités par l’angle du volant et je peux enfin m’amuser du côté “bombinette” de la TT RS en mettant godasse en sortie d’épingle. La voiture révèle ici toute la magie de son format compact en se jouant des virages avec de légères glisses des 4 roues en étant patient. Légèrement joueuse, mais jamais piégeuse. Elle ne bénéficie d’ailleurs pas du système de différentiel arrière actif que l’on retrouve sur la dernière génération d’Audi RS3. Les accélérations sont dantesques une fois le bon régime trouvé (je la trouvais un peu paresseuse sous les 3000 tr/min au regard de la fiche technique). Le 5 cylindres ainsi sollicité semble se libérer au niveau sonore, pour la plus grande joie des occupants, à commencer par celui derrière le volant. C’est en la cravachant vraiment que l’on se rend compte que la TT RS n’est pas une simple TT.

Côté comportement, le centre de gravité très bas mêlé à une belle rigidité du châssis et au format compact fait des merveilles. La TT semble ainsi tourner sur elle même tandis que le châssis et la direction absorbent absolument tout sur leur passage, presque trop. Le train avant mériterait ainsi un meilleur feeling pour parfaire l’image sportive de cette déclinaison au look très évocateur (qui a dit iconique ? Je vous sens moqueurs…). Malgré tout, cette TT RS reste bien évidemment une véritable sportive, étonnante sur bien des aspects, mais dont l’engagement à la conduite demeure à ce jour (et sans surprise pour les futurs acquéreurs) un cran en dessous des productions de Munich ou Zuffenhausen (au hasard).

Le mot de la fin, la vraie fin

Fin de l’Audi TT, fin des moteurs thermiques chez Audi, fin du 5 cylindres. Cette TT RS Iconic Edition aurait pu faire mieux, bien mieux que d’ajouter simplement quelques accessoires purement esthétiques pour faire payer son exclusivité, mais au regard des circonstances, on a presque envie de lui pardonner. 2024 sonne en effet la fin des haricots pour ce genre de voiture en France, sanctionné lourdement d’un malus de 60 000 € à ajouter aux 119 225 € réclamés par la marque aux anneaux. 180k€ pour une Audi TT RS dès l’année prochain, Mesdames et Messieurs vous en rêviez, la France l’a fait.

Quelques chiffres

Dimensions : 4199x1830x1300 mm
Poids à vide : 1480  kg
Volume coffre : 305 L
Volume réservoir :  45 L
Consommation mixte annoncée (WLTP) :   8.2 L/100 kms 
Rejet CO2 moyen annoncé (WLTP) : 202 gCO2 / km
Moteur : 5 cylindres turbo 2480 cc
Puissance max combinée : 400 ch ch de 5850 à 7000 tr/min
Couple max : 480 Nm de 1950 à 5850 tr/min
Vitesse max : 250 km/h
0 à 100 km/h : 3.7 s

Crédits Photos : Audi / Maurice Cernay

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